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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 15:10

La fille danoise du titre, c'est Lili Elbe, une modèle qui a vécu à Copenhague, mais qui est surtout longtemps restée prisonnière du corps d'Einar Wegener (Eddie Redmayne), peintre réputé qui vivait au Danemark en compagnie de son épouse Gerda (Alicia Vikander). Au départ, c'est Einar qui faisait vivre le couple, car l'obsession de gerda pour les portraits traditionnels rebutaient une bonne société friande de sobriété asexuée (les paysages d'Einar) ou d'érotisme plus cru (chez l'agent d'Einar, des nus agressifs et très anatomiques sont étalés partout). Puis, parce qu'ils n'avaient pas leur modèle favori, Gerda a demandé à Einar de lui venir en aide en enfilant les vêtements prévus pour la séance de pose...

Car dans le film, Lili naît du hasard, mais se révèle avoir été là, cachée au plus profond d'Einar depuis la fois où, garçon, ayant revêtu des vêtements de femme, il avait laissé son meilleur ami Hans l'embrasser. Ce souvenir d'enfance à la fois omniprésent et refoulé, Einar l'avait revécu à sa façon, en peignant des paysages... Non: en fait LE paysage revu et re-corrigé, repeint sous tous les angles possibles, de façon obsessionnelle. Et dans le film, on ne le verra pas peindre autre chose, du reste, car à partir du moment où Lili apparaît enfin, Einar va progressivement disparaître...

C'est sinon une histoire vraie (Einar, Gerda et Lili ont existé), au moins un scénario inspiré d'un livre lui-même inspiré de cette histoire vraie, qui a changé beaucoup, éliminé pas mal, et même probablement trop simplifié: par exemple, on a l'impression qu'une fois Lili venue, Einar abandonne sa sexualité totalement au profit de l'exploration d'une chaste féminité: en réalité, Lili Elvenes (Elbe était un surnom donné par la presse) était attirée par sa nouvelle sexualité, mais pas sous l'angle qu'on attendrait: elle a laissé un grand nombre d'oeuvres érotiques, représentation soit vécue, soit fantasmées d'amours lesbiens. Et justement, ce qui nous manque ici, c'est, en dépit de l'Oscar attribué à Alicia Vikander, qui joue Gerda, c'est une vraie exploration de la façon dont Gerda a elle aussi vécu une transformation. Le film y fait essentiellement une allusion, à travers le changement dans on oeuvre une fois que Lili y est entrée: d'abord des portraits, nus et autres études qui subliment le corps de son mari en femme avant qu'il ne "disparaisse", puis des auto-portraits en compagnie de Lili, mais qui tous pour autant que l'on puisse en juger dans le film, mettent surtout en avant la peintre, et dans l'ombre son modèle-muse. 

Pourtant dans ce film très sage, très "qualité Britannique" dans son évocation, on a parfois le sentiment que Gerda a sacrifié tout, et ce de A jusqu'à Z, par amour pour Einar. Et a ensuite accompagné Lili dans son choix de devenir l'une des premières personnes à changer de sexe, en 1931, pour son malheur, puisque la deuxième intervention lui sera fatale. De toute façon, rien que par son sujet, le film reste passionnant... Et Tom Hooper, s'il a sagement décidé de donner essentiellement "la parole" au point de vue de Gerda, qui aide une grande partie du public à entrer dans le film, se fait souvent plaisir avec un sens de la composition flagrant dans cette histoire a deux.

 

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Published by François Massarelli
13 avril 2019 6 13 /04 /avril /2019 11:48

Et donc, après la réussite indéniable du Domaine des Dieux, qui renouvelait enfin la formule de l'adaptation animée d'Astérix dans le bon sens, en utilisant à bon escient les images de synthèse, on prend les mêmes et on recommence: aux manettes, donc Alexandre Astier, humoriste exigeant (parfois un brin ombrageux voire obscur, mais il a une éthique, et il a compris comment fonctionnait Goscinny, c'est important), et Louis Clichy, animateur aguerri qui a beaucoup, mais alors beaucoup étudié le trait, mais aussi la façon de gérer les décors, d'Uderzo. Et à ce niveau, c'est irréprochable.

Panoramix se blesse: il prend alors conscience de sa mortalité, et décide de former un successeur. Le problème, c'est que sa magie (et en particulier sa fameuse recette de la potion magique qui donne une force surhumaine) doit être transmise selon la formule consacrée, "de bouche de druide à oreille de druide"... la tâche va être rude: il va lui falloir, avec une jambe en compote, trouver un druide en Gaule qui soit digne et capable. Pour l'aider, il va choisir deux braves guerriers, bien sûr, et se retrouver flanqué d'une petite Gauloise intrépide aux ressources insoupçonnées, Pectine: élève du vieux druide à l'école du village, elle essaie de lui montrer des inventions...

Et il se passe quelque chose d'inattendu: dans cette histoire qui selon les canons établis par Goscinny et Uderzo eux-même, maintenus par le dessinateur dans sa désastreuse équipée en solo, et continuée aujourd'hui par Conrad et Ferri, Astérix se passe un coup sur deux auprès du village, et la fois d'après ailleurs. Le domaine des dieux restait Armoricain, donc l'essentiel de ce nouveau film est situé au loin, même si on reste proche de la Gaule. Mais ce qui est inattendu, presque une transgression, c'est le fait que tous les hommes (sauf un, Assurancetourix) du village aient suivi... Ca nous donne quelques gags de fort bon ton, ou de fort bon thon puisque beaucoup sont dus à la nouvelle marotte d'Ordralfabétix: il tente des formules magiques, et ce n'est pas brillant...

Sinon les auteurs se sont efforcés, dans ce qui reste une histoire originale, donc à prendre avec des pincettes, de trouver un méchant intéressant, un rival (ancien ami) de Panoramix; il vient compléter une galerie de portraits assez traditionnelle, et un certain nombre de variations sur les figures imposées (le retour d'Aplusbégalix, le chef Gaulois Romanophile du Combat des chefs, César dans son palais mais surtout dans son bain, les pirates dans leur malchance habituelle, et un paquet de druides dont beaucoup, il faut le dire, sont gâteux, et bien sûr les bagarres du village, et les noms savoureux, parmi lesquels je garde toute mon affection au sénateur Tomcrus, ou aux apparitions fugaces de jean-Patrix ou des quatre Fantastix) renouvellent la série en douceur. Je suis plus circonspect sur le final délirant avec gigantisme de rigueur, mais il contient suffisamment de gags pour nous satisfaire.

Reste deux problèmes de taille: d'une part, Astérix et Obélix, héros historiques, semblent purement et simplement disparaître des radars devant tout ce cirque. C'est dommage... Sinon, j'appréciais beaucoup le rythme parfois indolent du Domaine des Dieux: on pouvait compter les poules. Ici, c'est difficile même si les gallinacés y jouent un rôle crucial, voire héroïque... Je pose donc la question: à quoi bon s'efforcer de reprendre au mieux le style d'Uderzo, ce virtuose des arts graphiques, si ce n'est pour qu'on ne puisse jamais prendre le temps d'en profiter, parce que quelqu'un qui ne fait pas confiance à la patience d'un public certes accro aux jeux vidéos, s'est cru obligé d'imposer un rythme infernal à ce film? 

 

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Published by François Massarelli - dans Animation
12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 19:05

David Wark Griffith n'est certes pas passé à la postérité de par ses comédies, raison de plus pour s'intéresser à elles quand on peut les voir: la Gibson Girl était dans les années 1905-1910 un prototype médiatique, propagé par le peintre Charles Gibson, qui avait fait le portrait robot de la femme idéale...

Une jeune femme en vacances dans une station balnéaire de la côte Atlantique, attire le regard de tous les hommes, et finit par s'en irriter. Elle trouve un moyen de les tester: elle se montre en un maillot de bain (1900...) tout ce qu'il y a de gentil, mais avec des pantalons à pois... Instantanément, ils se détournent tous. Sauf un...

le film est simple, direct et assez mécanique; la jeune femme est interprétée par Marion Leonard, qui est excellente de sobriété dans le rôle de la jeune femme consciente de son charme, mais légèrement agacée par l'effet qu'elle produit. Et elle le produit sur du beau linge: Mack Sennett, d'abord, toujours là quand il fallait de la comédie; James Kirkwood est là aussi, ainsi que George Nichols. Parmi les passantes, Mary Pickford, Kate Bruce... On reconnaît aussi Billy Quirk, acteur spécialisé dans les rôles particulièrement efféminé. Bref: une tranche d'histoire.

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Published by François Massarelli - dans Muet David Wark Griffith Comédie
12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 16:12

C'est après le triomphe de Bumping into Broadway que Lloyd sort ce film, qui lui est clairement très inférieur: on y raconte une histoire assez classique, dans laquelle Harold Lloyd est un jeune homme riche, sur le point de convoler en justes noces avec Bebe Daniels. dans la première bobine, on assiste à un réveil étiré en longueur du fiancé qui vient de fêter son enterrement de vie de garçon, pour se voir signifier au téléphone que la dite soirée a fait tellement de scandale que la future belle-famille a décidé d'annuler. Dans la deuxième bobine, Harold poursuit sa fiancée par-delà les mers, et... la retrouve en pirate.

Il me paraît évident que ce film est le fruit d'un compromis, une sorte de repêchage vite-fait, mal-fait d'un court métrage inachevé avec un rêve dans l'intrigue pour y justifier tout et n'importe quoi. Il est vrai que la période était difficile: Lloyd venait avec succès de se lancer dans la production de comédies de deux bobines, et Bebe Daniels annonçait son départ. Voilà qui justifierait de sortir un film bricolé de la sorte pour gagner du temps. Ce n'est bien sûr que mon hypothèse...

 

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet Comédie
11 avril 2019 4 11 /04 /avril /2019 10:16

Le moins qu'on attende d'un film situé dans le milieu de la couture Parisienne, c'est qu'il soit élégant... Et heureusement, on est servi. Situé dans un monde cohérent, entre les salles de couture et les salons publics, entre restaurants et boîtes de nuits, le film e se noie jamais dans l'anecdotique et nous propose un mélodrame basé sur un triangle amoureux, caché derrière une comédie de moeurs enlevée et même parfois dynamique, le tout en 80 minutes...

Dans une maison de couture réputée, trois amis travaillent: Mady (Suzy Pierson) y est première couturière, Thérèse (Andrée Lafayette) modèle, la plus sollicitée de tous les mannequins, et Laurent (Malcolm Tod) est pour sa part dessinateur. Ils sont inséparables, d'ailleurs leurs appartements sont situés les uns à côté des autres, et leurs soirées sont communes. Mais Mady et Thérèse sont toutes les deux amoureuses de Laurent, qui lui n'a d'yeux que... pour l'une d'entre elles. A la faveur de l'arrivée à la maison de couture d'un riche collectionneur d'aventures (Léon Mathot), qui ne cache pas son envie de connaître mieux Thérèse, les choses vont se précipiter...

Un personnage en plus, on aurait presque pu dire en trop, mais il n'en est rien, vient se greffer sur cette intrigue: Bartlett, un Américain qui est l'homme de confiance d'un couturier de New York, est interprété par Armand Bernard, le grand acteur de théâtre que Diamant-Berger avait débauché pour interpréter Planchet dans sa version des Trois mousquetaires. Ici, il continue à jouer un rôle comique, mais il réussit une prouesse: tout en étant un faire-valoir, un imbécile de première, même, il réussit à être important... Et le timing impeccable de Bernard, qui cette fois n'a pas seulement à se prendre des coups de pied au derrière comme dans le feuilleton sus-mentionné, fait merveille. Et donne du même coup une dimension de comédie au film, qui oscille constamment entre mélodrame et bulles pétillantes.

Diamant-Berger fait ici deux choses particulièrement bien: d'une part, il filme dans Paris, pour de vrai, et offre une alternative intéressante à ses nombreuses scènes tournées en studio. Ensuite, il fait une grande confiance à ses acteurs, principalement les cinq premiers, qui font une grande partie du travail dans des gros plans très étudiés: le découpage et le montage de ce film sont particulièrement intéressants... Et Diamant-Berger est même très en verve, à sa façon: il installe très bien ses ambiances nocturnes, situe avec efficacité l'ambiance d'une boîte de nuit, et ne perd jamais ses personnages dans ses décors; il utilise à bon escient la profondeur de champ: son final est situé dans une pièce qui est une antichambre d'une maison de couture où une fête bat son plein, pendant qu'au premier plan le drame arrive à son paroxysme. 

Bref, ce Rue de la Paix est le film qui prouve que le très estimable Henri Diamant-Berger, producteur heureux, affabulateur fripon (il affirme dans ses mémoires avoir inventé la bande-annonce, pourquoi pas? il ajoute avoir défini le rôle de la script-girl, et surtout il prétend avoir été le premier à faire des essais en Technicolor en 1925, ce qui trois ans après la sortie de The toll of the sea est un splendide mensonge, digne du reste de ceux que proféraient d'autres cinéastes: Ford, Hawks, Walsh ou Capra en étaient coutumiers) était aussi un cinéaste. Ben oui!

 

 

 

 

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Published by François Massarelli - dans Henri Diamant-Berger 1927 Muet *
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 18:43

Le roman de Dumas était dans l'air, en 1921: d'une part parce que Douglas Fairbanks, dont l'amitié avec le réalisateur Allan Dwan, lui aussi mordu des histoires de mousquetaires, avait sans soute soufflé sur les braises de son attirance pour ces aventures, souhaitait désormais en faire son prochain grand projet après la réussite de son Zorro. Ensuite parce qu'en France, où on accueillait justement l'acteur, on se voyait bien lui fournir des décors irréprochables... C'est ainsi que, si l'on en croit du moins les écrits d'Henri Diamant-Berger, l'acteur s'était un temps laissé aller à imaginer une collaboration entre sa structure abritée par United Artists, et une compagnie Française qui serait dirigée par Diamant-Berger. Celui-ci se rêvait producteur, et voyait comme un trophée le fait de travailler avec Doug Fairbanks.

La rupture entre Diamant-Berger et l'acteur est venue de l'impossibilité pour l'un comme l'autre de voir les avantages proposés par l'autre camp: un raccourci pratique, et un support logistique pour Fairbanks qui se voyait interpréter D'Artagnan sur un film de deux heures, tourné à Hollywood, et une sorte de soumission au roman pour Diamant-Berger qui souhaitait que le film se tourne en France, et qu'il contienne absolument toutes les péripéties imaginées par Dumas. Surtout, Diamant-Berger considérait comme une trahison que le film voulu par Fairbanks s'arrête sur le bal des Echevins, et la restitution des ferrets à la Reine par D'Artagnan. La séparation, c'est un fait peu banal, nous aura permis d'avoir justement la même année deux films, et quoi qu'on pense de l'un ou de l'autre, deux films majeurs... A juger sur pièces, donc...

Juger sur pièces? C'est là que le bât blesse. Si le film finalement réalisé par Fred Niblo aux Etats-Unis est aujourd'hui parfaitement disponible, et en fort bon état, il n'en est pas de même hélas de la version de Henri Diamant-Berger. Celui-ci, qui après avoir cherché en vain un metteur en scène, avait fini par se persuader qu'il aurait le métier, l'énergie et l'enthousiasme de faire le travail lui-même. Il a donc lancé sa production avec tout le dynamisme de ses 27 ans, et a assemblé un casting, une équipe technique, et lancé des recherches pour trouver les lieux parfaits pour tourner. Parmi les gens consultés, on compte quand même (là encore, s'il faut croire les souvenirs de Diamant-Berger) Edouard Herriot... Le format choisi était celui qui avait encore un vif succès depuis les années 10: le film à épisodes. Pour rendre justice à Dumas, Diamant-Berger voyait donc douze épisodes. Le film en son entier totalisait selon le metteur en scène douze heures, mais j'ai des doutes en raison de la version qui est aujourd'hui disponible: présentée comme intégrale, mais privée de ses intertitres, elle compte six heures. 

Donc, si le metteur en scène, pas avare de vanter ses propres mérites, considérait le film comme un chef d'oeuvre, le fait est qu'on en est loin (à moins qu'il s'agisse de son chef d'oeuvre, auquel cas c'est tout à fait envisageable, hum...): Diamant-Berger, de son propre aveu, n'était pas aguerri à un tel tournage, et le choix déterminant de tout prendre ou presque du roman, conditionnait le film à posséder de nombreux moments de redondance, assez insupportables. Pire: une tendance de privilégier l'action au loin, fait qu'aujourd'hui on est parfois au courant de ce qui se passe sur l'écran grâce à la voix off, on imagine que les intertitres devaient auparavant faire tout le travail! Des choix sont pénibles: on a droit à des scènes d'intérieur, détaillées jusqu'à l'extrême, quand le siège de La Rochelle est traité à travers une ou deux escarmouches!

Des beautés malgré tout sont à trouver dans le film: le choix des décors, confiés par Diamant-Berger à Mallet-Stevens, l'excellence des costumes, et la noirceur de plus en plus affichée de la deuxième partie du film (celle qui se recentre sur les méfaits de Milady), avec des scènes d'une véritable grandeur: la mort de Constance, avec un suspense rare dans le film, est un beau moment; tout comme la capture de Milady, et je pense que le sommet du film est justement le jugement et l'accomplissement du destin de cette dernière. Ajoutons que s'il était un metteur en scène pas convaincant, au moins Diamant-Berger avait-il un certain flair pour son interprétation: s'il n'est pas Douglas Fairbanks, au moins Aimé Simon-Girard a la jeunesse, l'impétuosité et le dynamisme de D'Artagnan, et il fait ses cascades lui même. Le reste des mousquetaires est dominé par Henri Rollan en Athos; le plus amer des Mousquetaires ne sera, à mon avis, mieux joué que par Van Heflin dans le film de George Sidney en 1948. Edouard De Max, tragédien de luxe, prête une prestance qui sied à Richelieu, accompagné d'un Charles Dullin parfait en père Joseph. Si Pierrette Madd est un peu fade en Constance, au moins sa rivale Milady bénéficie de la présence incontournable de Claude Merelle...

Impossible aujourd'hui de voir le film autrement que de la façon dont la famille Diamant-Berger l'a voulu: dans une série de décisions que j'ai le regret de considérer comme malencontreuses, ils l'ont adapté pour un format télévisuel: redécoupé en 14 épisodes de 26 minutes (générique et résumé compris), tous les intertitres supprimés, et remplacés pour les dialogues par des sous-titres, et pour les explications narratives par la voix envahissante et pleine de second degré de Patrick Préjean. Je désapprouve, mais si on veut voir le film, il faut en passer par cette version...

Le film a eu un énorme succès, tant mieux. Il est suffisamment différent de celui de Niblo pour justifier de les voir tous les deux, mais si vous me demandez ma préférence, je n'ai aucun mal à vous dire qu'elle va au film Américain! Diamant-Berger pour sa part ne s'en tiendra pas là puisqu'il réalisera dans la foulée une adaptation de Vingt ans après, la suite, au même format à épisodes... Dont aucun, hélas, n'a survécu. Puis il allait récidiver en donnant un remake de son film initial, en 1932, en deux épisodes, dont les extraits parfois vus ça et là m'ont donné furieusement envie... de ne pas le voir.

 

 

 

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Henri Diamant-Berger 1921 *
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 10:33

Harold Lloyd croise une fois de plus Bebe Daniels dans les premières secondes de ce film d'une bobine de 1918, à croire que ce soit une tradition imposée... Mais cette fois ils vont se poursuivre et ,parfois se croiser sur le lieu de travail de la demoiselle, qui est actrice: elle joue des rôles pour les studios "Near-Famous Pictures", sous la direction du réalisateur Snub Pollard. Une façon comme une autre pour la bande de Lloyd de s'amuser avec leur gagne-pain. 

Ce n'est évidemment pas très sérieux, mais on notera que cette fois, s'il s'est introduit en contrebande sur les lieux afin de trouver la jeune femme qu'il a suivie, Lloyd ne reste pas pour autant insensible au charme des autres femmes, et ma foi, il y en a une tripotée!

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Published by François Massarelli - dans Muet Harold Lloyd Comédie
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 10:26

Le jour où le jeune homme (Harold Lloyd) a rencontré la jeune femme (Bebe Daniels) était un jour particulier: celle-ci rentrait chez ses parents, où son père ombrageux avait organisé un repas dans le but de départager les candidats au mariage... Harold décide donc, lui aussi, de participer, avec un avantage: elle l'aime bien. Oui, mais pas le père...

Rien de plus à signaler que le petit monde d'Harold Lloyd dans son état premier: des gags à la pelle, un jeune homme entreprenant pour ne pas dire sérieusement culotté, et un final en forme de pirouette... Ah si! il y a une scène prouvant, trombone à l'appui, qu'à défaut d'adoucir les moeurs, la musique aide parfois le bien-manger.

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Comédie Muet
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 10:17

C'est alors qu'il jouait tranquillement à colin-maillard avec Bebe Daniels et ses copines que notre héros (Harold Lloyd) a été pris pour l'un des candidats à l'intronisation dans une société secrète, l'ordre des Simps (un raccourci de "Simpleton", à n'en pas douter). Le rite maçonnique sous toutes ses coutures, y compris les plus idiotes, est le principal ingrédient de ce film moyen...

...Mais pas sans atouts: j'en compte au moins trois: d'abord, l'ironie du fait que le film est entièrement basé sur le fait de se moquer de ces soit-disant sociétés secrètes d'inspiration maçonnique qui fleurissent dans les années 20, et dont Roach comme Lloyd (ainsi, d'ailleurs, que Laurel et Hardy) seront toutes leurs vies de fervents membres. Ensuite, le fait que Bebe Daniels ait un rôle un eu plus actif que d'habitude, puisqu'elle vient à la rescousse de son petit ami, et avec des arguments, en plus! Enfin, l'un des rituels d'initiation est intéressant, puisqu'il consiste à faire croire au candidat, les yeux bandés, qu'il monte sur les toits à l'aide d'une échelle, puis de lui donner la sensation qu'il tombe dans le vide alors qu'il n'a pas quitté le rez-de-chaussée... La machination nous est montrée, mais comment ne pas penser à ces scènes fabuleuses qui allait faire la notoriété future de Safety last, Never Weaken, High and dizzy?

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet Comédie
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 10:06

Ce film d'une bobine est l'une des rares comédies de la série Lonesome Luke à survivre à peu près intacte... Ce qui nous permet de bien comprendre le mécanisme de ces films qui se situaient entre anarchie totale et planification, entre tournage organisé en studio, et improvisation joyeuse dans la rue. 

L'intrigue, si on peut dire, tourne autour d'une journée de travail dans une salle de cinéma. Luke (Harold Lloyd) est le gérant (?) des lieux, et s'occupe de tout, sauf du piano (un musicien anonyme, et vu très peu dans le film, s'en occupe), ni de la projection (c'est Snub Pollard qui s'y colle et il finira bien sûr emmêlé dans une forêt de celluloïd...). Son rôle est d'ouvrir et de placer les spectateurs, de façon d'ailleurs fort cavalière. Il s'intéresse beaucoup aux spectatrices, notamment à Bebe Daniels.

Et puis voilà: agitez dans tous les sens, secouez un bon coup, et vous avez un film, ni pire ni meilleur que les Sennett de consommation courante. Le principal problème, et Lloyd et Roach finiront par le comprendre heureusement, c'est qu'on a besoin que tous ces gens, ces agités du bocal, se posent un peu. Mais il va se passer quelque chose: la légende veut que ce soit en revoyant les rushes de ce film que Lloyd ait pris LA décision de sa vie: l'acteur Earl Mohan y porte en effet des lunettes rondes; mouais... On dit tellement de choses, vous savez...

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet Comédie