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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 13:11

Un chercheur qui vient de perdre son fils, engagé sur le front, s'efforce de trouver une formule de gaz qui puisse apporter une réponse musclée aux armes chimiques employées par l'ennemi. Pendant ce temps, des membres de sa famille intriguent pour le priver de son dernier héritier, son petit-fils...

Hautement mélodramatique, avec un recours constant aux retournements de situation et autres péripéties improbables, ce film de long métrage, l'un des premiers de son auteur, nous montre Gance faisant ses gammes. Il l'a souvent rappelé, les films de cinq bobines qu'il tournait à l'époque étaient généralement tournés par grappes de deux ou trois! 

On sent bien, dans ce film, la volonté d'offrir au public des péripéties qui permettent de rapprocher le film du cinéma populaire, tout en étant aussi original que possible, d'où une intrigue à tiroirs qui fait intervenir une étrange ferme aux serpents au Mexique, une mystérieuse orpheline maintenue en esclavage avec de l'alcool, et autres rebondissements plus baroques les uns que les autres. Mais deux aspects du film annoncent le Gance "adulte": un recours au montage à la Griffith pour une dernière bobine marquée par le suspense, et montrant une catastrophe plus grande que nature, qui symbolise un très grand danger pour l'humanité. Et sinon, le metteur en scène, déjà, campe un génie à part, marqué par un amour trop grand pour ses proches... Une tendance qui ne le quittera jamais.

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Published by François Massarelli - dans 1916 Muet Abel Gance Première guerre mondiale *
4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 10:20

Une femme trompée (Kitty Hott) se plaint auprès de sa sœur (Suzanne Delvé), qui imagine un stratagème pour faire revenir le mari (André Roanne) dans le droit chemin, et ce malgré l’attraction particulièrement forte de la princesse Orazzi (Georgette Faraboni)…

Ce film de trois bobines est d’une ambition rare, et sans doute annonciateur d’une volonté de faire évoluer le cinéma hors des sentiers battus, et hors des canons de la Gaumont, la compagnie qui l’a produit. Feyder a tourné le film d’après un scénario de comédie boulevardière assez classique signé de Gaston Ravel, mais qu’il a filmé délibérément en plans rapprochés et en gros plans. Il en résulte une comédie qui s’attache aux personnages, les découvrant incidemment dans leur environnement.

Ravel, avec l'assistance de Feyder, avait déjà mis en chantier le court métrage Des pieds et des mains, qui cadrait uniquement les jambes des protagonistes d'une comédie boulevardière sophistiquée... Le titre de ce nouveau film est une allusion au fait que les personnages ne sont jamais vus en pied, justement, contrairement à l’usage de plans généraux utilisés en priorité à des fins d’exposition. Le recours à des miroirs, à des caches (Un paravent derrière lequel Roanne, futur acteur de Renoir et Pabst au destin tragique, subit une consultation médicale, seule sa tête dépassant), à la vue subjective d’une loge de théâtre vue à travers les jumelles de l’héroïne, tout concourt à isoler les têtes des protagonistes dans le champ afin d’offrir une série de variations sur le titre. Mais surtout, les acteurs ainsi approchés, enserrés dans un cadre qui limite leur action, trouvent une subtilité qui est très rafraîchissante. Il est dommage qu’on n’ait pas laissé Feyder réaliser beaucoup d’autres films dans ce genre à La Gaumont… 

Pour finir ce tour d'horizon d'un film essentiel, on reconnaîtra dans le film une apparition de luxe, d'une très grande dame à la carrière prestigieuse... Ci-dessous, Françoise Rosay.

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Published by François Massarelli - dans Jacques Feyder Comédie 1916 Muet *
28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 15:31

Produit par Pallas pictures, donc scénarisé et produit par Julia Crawford Ivers, ce film de cinq bobines est assez routinier. C'est pourtant, à sa façon, une rareté: un film d'espionnage, à l'époque où le genre était encore balbutiant...

Un inventeur Américain (Cecil Van Aucker) a créé une arme impressionnante, mais le gouvernement de son pays n'est pas intéressé. Le pays étant neutre, il se dit qu'il pourra sans doute sans aucun problème le placer en Europe, où les combats font rage. Ils trouvent des clients potentiels dans un pays jamais nommé dont les soldats ont des casques à pointe (et on y reconnait, quelques secondes, cette vieille fripouille Teutonne de Gustav Von Seyffertitz), et va faire affaire avec eux, mais il doit retourner au pays, accompagné du Baron Grogniart, dépêché par le pays acheteur, qui a pour mission de mettre la main sur l'invention, en l'achetant ou par tout autre moyen. Mais sur le bateau qui les amène aux Etats-Unis, se trouve aussi, déguisée en immigrante, l'espionne Sonya Varnli (Lenore Ulrich), chargée par un pays concurrent de faire tout ce qu'elle peut pour empêcher que l'arme tombe aux mains des affreux à casques à pointe...

On ne s'encombre pas trop de subtilité dans ce film fonctionnel, et sans un gramme de génie. Disons quand même qu'on y voit un Américain (le jeune premier en plus!) qui est prêt à vendre une invention vraiment effrayante (on l'essai sur un mouton, dans le film, et... c'est très efficace) à d'abominables Boches!! Mais bon, les USA étaient encore neutres. Et on notera que les casques à pointe sont plus ou moins des affreux, alors que les autres dépêchent une gentille espionne qui va, elle, tout faire pour que personne ne mette la main sur la chose! La morale est donc sauve...

Les acteurs font leur travail, la mise en scène est gentiment poussive, et curieusement l'intérêt du film monte d'un cran quand Lenore Ulrich adopte un déguisement d'immigrante pour faire son travail d'espionne... Et elle charge alors sa camériste, Florence Vidor, de jouer sa "doublure"...

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Published by François Massarelli - dans 1916 Frank Lloyd Muet Julia Crawford Ivers Première guerre mondiale **
27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 11:06

1916 est vraiment une année charnière dans le cinéma Américain qui en l'absence d'une vraie compétition, prend clairement son envol, ce qui explique sans doute l'exceptionnelle vitalité et les impressionnants ajouts dans la plupart des filmographies: sur cinq films actuellement disponibles (merci à Kino et au formidable projet Women film pioneers) liés à la carrière de Julia Crawford Ivers, quatre sont sortis cette année-là...

C'est elle qui a mis en scène, pour Pallas Pictures, ce film avec Dustin Farnum et Winifred Kingston. Il est situé en Irlande pour moitié: Denny O'Hara (Farnum) aime la belle Katie O'Grady (Kingston). Il rêve de partir aux Etats-Unis où le cliché des policiers Irlandais l'inspire... Il souhaite ardemment devenir chef de la police. Mais une fois arrivé aux Etats-Unis, il se heurte aux machineries politiques en tous genres...

C'est un film charmant, qui ne possède qu'un défaut, et il n'est pas d'origine: la quatrième bobine, qui voit le début de la précipitation du drame, est manquante. Le reste est déséquilibré, et les personnages devenus totalement transparents en soufrent un peu. la partie Irlandaise évite le décoratif (et pour cause, elle a été tournée en Californie) mais le tournage des extérieurs New-Yorkais en plein air à Los Angeles, fat respirer le film. Notons qu'une idée ici présente (la corruption incarnée par une décision de gagner de l'argent sur des matériaux de construction) se retrouvera de façon spectaculaire dans The ten commandments (1923) de Cecil B. DeMille. Tiens, tiens...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Julia Crawford Ivers 1916 **
26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 21:11

Oui, Taylor, n'est pas que le protagoniste d'un des mystères judiciaires les plus insistants qui soient (cherchez, et vous trouverez tout ce qu'il y a à savoir sur cette sombre histoire jamais résolue): c'est aussi un cinéaste des années 10, dont bien sûr nous n'avons que peu de films (il n'est ni Griffith, ni DeMille, et les films de cette période ont massivement disparu), mais il y en a. 

Ben Blair est un film Pallas, une filiale de Paramount à laquelle Julia Crawford Ivers a beaucoup collaboré. Comme The Call of the Cumberlands, c'est un véhicule pour l'acteur Dustin Farnum et sa partenaire Winnifred Kingston. C'est très proche du western, sans être à 100% identifiable au genre: dans une famille très riche, le fils doit se rendre dans l'Ouest avec sa femme et sa fille, car il est malade et la grande ville ne lui sied plus; arrivé dans l'Ouest, il se sent mieux, et la petite commence à vivre au milieu de la nature... avec un ami, Ben Blair, à l'histoire plus que rocambolesque: sa mère enceinte de lui, a fui son mari en compagnie d'un moins que rien. Une fois la mère décédée et l'amant parti, Ben a été recueilli par son vrai père. Devenus adultes, les deux amis ont une vision différente des choses: Ben (Dustin Farnum) est amoureux, et Florence (Winnifred Kingston) souhaite retourner avec sa mère à New York pour vivre une vie moderne...

Beaucoup de choses, en fait: d'une part, le film accumule les péripéties, et le script de Julia Crawford Ivers complique le mélodrame avec adresse, permettant à Farnum de faire la totale: un homme, un vrai, mais un amoureux transi... Un sentimental, mais qui a une mère à venger... Et enfin, un homme de bon sens, qui oppose sa morale infaillible à un Est corrompu rempli de menteurs... C'est profondément distrayant, et Taylor passe son temps à surprendre. Son sens du cadre et du rythme est impeccable, et sa direction d'acteurs est splendide.

 

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Published by François Massarelli - dans 1916 Muet Julia Crawford Ivers William Desmond Taylor Western **
19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 16:27

L'officier Hermann (Ivan Mosjoukine) passe des soirées entières au milieu des autres officiers, à regarder sans y prendre part aux parties endiablées de cartes. Entendant une anecdote racontée par un de ses collègues, dont la grand-mère, une vieille comtesse, a un jour joué trois cartes particulières qui lui ont donné la fortune, il décide de questionner la vieille aristocrate sur son secret. Il cherche à l'approcher en séduisant sa dame de compagnie, et bientôt il réussit à pouvoir lui parler...

Ce sera un désastre.

Ce film est l'un des plus célèbres parmi les films de l'époque pré-révolutionnaire en Russie. Protozanov y développe un style de narration qui joue sur l'extrême lenteur, d'une part: lenteur de jeu et lenteur de rythme. Et il y filme dans des décors et des éclairages particulièrement soignés... Donc soyons clair: le rythme est si particulièrement lent, qu'on risque assez souvent de s'y perdre, paradoxalement... Mosjoukine, pour l'un de ses rôles les plus notables avant son arrivée à Paris, y est l'ombrageux, tourmenté officier abstinent qui ne veut jouer qu'à coup sûr... Et qui pourrait bien être une métaphore narquoise d'autre chose, d'autant que le bellâtre est bien prompt à sortir son arme de poing pour faire peur aux vieilles dames!

Sinon la technique du film fait la part belle aux truquages (eh oui, brave gens, on n'a pas attendu Netflix pour voir des films avec des effets spéciaux), notamment la surimpression, tant utilisée dans les films de Bauer pour véhiculer les pensées, souvenirs, regrets et tourments des protagonistes... Et une séquence finale montre Mosjoukine pris au piège d'une gigantesque toile d'araignée...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1916 Ivan Mosjoukine *
20 février 2020 4 20 /02 /février /2020 16:35

On peut éventuellement se perdre en conjectures sur les deux "longs métrages" tirés d'Intolerance trois ans après sa sortie. Essayer de voir dans quelle mesure ils étaient légitimes, quelle part la simple nécessité de rentrer dans ses frais avait joué dans la décision trois ans après la sortie du très long métrage, d'en découper des bouts pour en faire des histoires indépendantes.

Reste que, à la vue de ce film (et de The mother and the law) qui est une version longue du deuxième épisode le plus important d'Intolerance, force est d'en venir à la conclusion qui s'impose: Griffith savait parfaitement ce qu'il faisait, et il avait prévu pour ces deux histoires les plus importantes, de devoir un jour les rendre indépendantes du long métrage final. Les scènes (assez nombreuses) qui complètent ce film pour l'amener à une heure (sachant que tout ce qui est dans la version "Intolerance" de The fall of Babylon ne figure pas dans cette version!) datent clairement toutes de la même époque que le tournage de 1915-1916! Et tous ces ajouts permettent d'amener le film à un tout autre développement, une tout autre conclusion aussi, que dans le film de 3 heures... Désormais, l'accent est mis sur l'histoire d'amour (eh oui, ici, Constance Talmadge se laisse séduire) entre "la fille des montagnes " et le Rhpasode joué par Elmer Clifton.

Cela étant dit, on ne pourra pas nier que contrairement à The mother and the law, dont la force pamphlétaire reste intacte dans sa version "indépendante" (voire renforcée par la concentration autour d'une seule intrigue), ce long métrage reste anecdotique, paradoxal aussi: ces plans de l'énorme décor délirant, ces figurants littéralement par centaines, la prise de vue en ballon captif... Tout ça pour un plaisant mais anecdotique long métrage de 62 minutes aussi décoratif que vide? ...Il est malaisé de séparer cette Chute de Babylone de sa position de choix dans Intolerance.

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet 1916 **
29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:26

Dans la Russie Tsariste, la jeune paysanne Darya (Viola Dana)vit tranquille avec son père, sa soeur et le fiancé de celle-ci. Tout irait pour le mieux si le pouvoir n'avait pour obsessions de chercher et d'écraser les opposants ainsi que de permettre à ses troupes Cosaques de se défouler en mettant un village à sac de temps à autre. Quand les Cosaques viennent dans son village, Darya sera la seule à ne pas être emportée, grâce à son père qui va la cacher. Mais celui-ci est tué, et la soeur et son fiancé sont arrêtés, puis torturés à mort. Quand la soeur mourante lui est rendue, la jeune femme décide de la venger du préfet de police qui a abusé d'elle et l'a battue à mort... Pour cela, elle va joindre la résistance grâce à un inconnu qu'elle a croisé: danseur à Petrograd, Sergei est aussi un membre de la résistance, galvanisé par la volonté de vengeance de la jeune héroïne...

On est en plein mélodrame, dans l'ancien sens du mot: des péripéties sordides les unes après les autres, des horreurs qui arrivent aux jeunes femmes, pires que la mort, et des rencontres improbables... Et pourtant, entre les mains de Collins, rompu chez Edison à ce type 'exercice, c'est magique: d'une part parce qu'il exige, et obtient de ses acteurs à la fois une adhésion totale aux personnages et à l'histoire, et un jeu subtil; ensuite parce qu'il est toujours très inventif, et trouve dans les bois de l'état de New York, une recréation très poétique d'une Russie éternellement enneigée.

Il multiplie comme de juste les morceaux de bravoure, notamment lorsqu'il s'évertue à pousser le bouchon de la représentation de la torture aussi loin que la censure le lui permettra, sans enfreindre les tabous insupportables. Il joue de l'ellipse inventive avec bonheur, et est un maître redoutable du montage parallèle (les séquences de l'expédition fatale du régiment de cosaques est l'occasion pour lui d'opposer la simplicité des Paysans et la menace qui pèse sur eux, tout en privilégiant toujours le point de vue naïf de la petite Darya. Une série de scènes situées en Angleterre où la jeune femme a fui sont de moindre intérêt, mais le suspense demeure quant à sa volonté de se venger: quand, et où? réponse grandiose, et grinçante, dans ce beau film rescapé, tourné bien entendu avant les deux révolutions, et qui montre sans arrière-pensée une sympathie sans équivoque pour les idéaux démocratiques de ces gens opprimés...

 

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Published by François Massarelli - dans 1916 Muet John H. Collins **
14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 10:40

Ecrit par Julia Crawford Ivers, le film est aujourd'hui crédité au réalisateur Frank Lloyd, mais de plus en plus souvent attribué en réalité à sa scénariste (qui le "signe" dans un intertitre au début): c'est en tout état de cause un solide mélodrame dans lequel Dustin Farnum interprète "à l'ancienne" (avec les poings levés au ciel) le personnage d'un homme du Kentucky qui s'élève, en sortant de sa condition, mais en préservant aussi son identité. Les films qui nous sont parvenus, autour de ce fameux sujet (les "feuds", ou querelles inter-clans, dans les montagnes rocheuses) étant finalement relativement peu nombreux, on se réjouira de la survie de ce petit film du canon...

Les Hollman et les South se détestent, au point d'avoir une longue histoire de meurtres mutuels. Lorsque le film commence, pourtant, un membre du clan des Hollman est tué par un membre des South. Mais lequel? Les Hollman, qui ressortent les fusils, penchent pour Samson South (Dustin Farnum), le pacifique fermier qui aime tant ses collines, au point de les peindre. Il va même partir pour New York y étudier l'art et devenir une sensation. Mais reviendra-t-il au pays, pour y retrouver la petite Sally, qui l'attend avec ferveur?

C'est gentil, naïf, très distrayant, et on y retrouve une attention au détail qui n'est pas forcément toujours si présente dans les films de Lloyd. Cela étant dit, on est quand même en territoire suffisamment connu pour qu'on parle de clichés du genre: coupons la poire en deux. Ce film est probablement une collaboration éclairée entre deux artistes qui s'en sont si bien tirés, que plus d'un siècle après le film est totalement distrayant de bout en bout!

 

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Published by François Massarelli - dans 1916 Muet Frank Lloyd Julia Crawford Ivers **
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 18:58

Trouvé à Dawson City au milieu de centaines de bobines de film, dans un sale état (parmi lesquelles au moins un autre long métrage Universal avec Lon Chaney réalisé par De Grasse et sorti juste avant celui-ci, If my country should call), il ne manque qu'une bobine à ce film, la première. On prend donc le drame en cours de route, et c'est embêtant car il est quand même assez peu facile à suivre... C'est un mélodrame situé partiellement dans les bois, qui nous montre un homme exilé pour un crime qu'on accepte de comprendre mais pas au point de l'excuser, un père ultra-religieux qui en veut à sa fille (Dorothy Phillips) d'avoir trop de liberté, et on y voit aussi celle-ci se mettre en quête de clés pour améliorer la vie de ses amis.

Et Lon Chaney, quand à lui, a un rôle embarrassant et ambigu, pour une fois sous son vrai visage: il est un métis, et pour une bonne partie du film il serait volontiers le méchant, qui convoite la jeune héroïne. Mais seulement voilà: s'il y a bien un point sur lequel ce film n'est pas clair, c'est le suivant: l'a-t-il, ou ne l'a-t-il pas, violée? Le montage et les conventions nous disent que oui. Le film, explicitement, ne nous dit rien. Mais le comportement de la jeune femme, qui pour finir se rapproche de son tourmenteur, et lui demande de l'aide, nous dit le contraire... 

De toute façon, on est une fois de plus avec ce film, en plein mélodrame, sans grande invention, qui se laisse regarder, mais qui, clairement quand on sait de quoi Lon Chaney est capable, nous laisse sur notre faim. D'ailleurs, il est le meilleur acteur du film.

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Published by François Massarelli - dans Muet Lon Chaney 1916 Film Perdu **