
Un chercheur qui vient de perdre son fils, engagé sur le front, s'efforce de trouver une formule de gaz qui puisse apporter une réponse musclée aux armes chimiques employées par l'ennemi. Pendant ce temps, des membres de sa famille intriguent pour le priver de son dernier héritier, son petit-fils...
Hautement mélodramatique, avec un recours constant aux retournements de situation et autres péripéties improbables, ce film de long métrage, l'un des premiers de son auteur, nous montre Gance faisant ses gammes. Il l'a souvent rappelé, les films de cinq bobines qu'il tournait à l'époque étaient généralement tournés par grappes de deux ou trois!
On sent bien, dans ce film, la volonté d'offrir au public des péripéties qui permettent de rapprocher le film du cinéma populaire, tout en étant aussi original que possible, d'où une intrigue à tiroirs qui fait intervenir une étrange ferme aux serpents au Mexique, une mystérieuse orpheline maintenue en esclavage avec de l'alcool, et autres rebondissements plus baroques les uns que les autres. Mais deux aspects du film annoncent le Gance "adulte": un recours au montage à la Griffith pour une dernière bobine marquée par le suspense, et montrant une catastrophe plus grande que nature, qui symbolise un très grand danger pour l'humanité. Et sinon, le metteur en scène, déjà, campe un génie à part, marqué par un amour trop grand pour ses proches... Une tendance qui ne le quittera jamais.