
Rudolf Valentino joue Don Juan Gallardo, un jeune Espagnol féru de corrida, qui va se marier avec la jolie Carmen (Lila Lee), mais ensuite tomber entre les griffes de la vamp Dona Sol (Nita Naldi), ce qui lui sera fatal. Passage obligé, Valentino y danse le tango de manière sensuelle, une scène qui inspirera volontiers les railleurs, et sinon il se rend à quelques rendez-vous coquins chez sa maîtresse. Autre passage obligé des films de Valentino, la séance de déshabillage et habillage, qui là encore a inspiré la joyeuse bande de gagmen du film Mud and sand sorti la même année... Dans l'intrigue, outre des retours constants sur le destin tragique des toréadors, ces sales cons, un parallèle romantique est fait avec le destin du bandit Plumitas (Walter Long), qui mourra dans les gradins quand l'apprenti boucher mourra, lui, dans l'arène...
Quelle purge! Fred Niblo était un réalisateur très compétent, mais aussi assez docile, finalement: il exécutait les films à la demande, qu'ils soient bons (The mysterious lady, The mark of Zorro), très bons (The red lily, Ben Hur), ou... embarrassants (Dangerous hours, The temptress). Il ne faisait pas de différence notable entre les scènes, s'impliquant autant pour une mise en place impliquant les comédiens principaux, dans un décor luxueux, que pour mettre en valeur, dans une intrigue secondaire, un personnage accessoire: Leo White, qui joue un second rôle sur la première partie (le beau frère de Gallardo), bénéficie de cette largesse. C'est troublant, parce que les scènes qui nous montrent Gallardo à l'oeuvre semblent n'omettre aucun cliché, aucune tentation de déraper joyeusement.
Heureusement, le film a un happy-end: le toréador meurt dans d'atroces souffrances.
A la fin, dans ce film au luxe permanent, on a le sentiment que tout le monde fait tout pour se faire parodier... Ce qui ne manquera pas d'arriver. Quel bonheur la sortie de Mud and sand (D'ailleurs triomphale!) a du être pour tous les Will Rogers, Stan Laurel et Ben Turpin de la terre!

