Tom et Jerry passent essentiellement leur journée à se courir après, le chat tentant d'attraper la souris, et la souris déjouant tous les pièges... Mais ils ne sont pas seuls dans la maison: un gros bulldog qui répond au doux nom de Spike a beau être débonnaire, il commence à en avoir assez. Après un bruit de trop (Tom maniant un fusil directement au dessus de son oreille, pour être précis), le chien lui fait comprendre que la coupe est pleine: si il entend un bruit, il va l'écorcher vif... Jerry est réjoui d'entendre ça et désormais, il va tout faire pour que Tom fasse du bruit, bien entendu.
Le film commence fort, avec le point de vue du chien qui essaie de dormir au milieu du chaos créé par les deux autres. Et c'est vrai qu'ils font beaucoup, beaucoup de raffut... Mais le reste, avec l'usage conscient de tous les moyens de faire du bruit, ou la menace de les utiliser (Verre, armes, jusqu'à la dynamite bien entendu), ce qui va entraîner sur le film une surenchère de la violence! Et c'est un déchaînement d'idées toutes plus bruyantes les unes que les autres.
On peut bien sûr constater que cette production MGM est sous l'influence de l'unité de Tex Avery (certains des animateurs en viennent, d'ailleurs), mais cette influence est à double sens: en 1952, Avery dirigera justement un film qui s'inspire de la même situation, mais l'histoire en sera différente: Rock-a-bye bear, dans lequel un ours qui tente d'hiberner a engagé un gardien de nuit, qui n'est autre qu'un bulldog nommé... Spike.
Ce film a gagné un Oscar, et il est assez facile de comprendre pourquoi: c'est un chef d'oeuvre! Il est tout bonnement consacré à la lutte éternelle du chat contre la souris, une lutte qui est inégale, mais proportionnellement inverse aux prédictions liées à la taille. Bref, le chat n'y arrivera pas, et pourtant il essaie: Tom se procure en effet un livre qui explique comment il faut faire, et chaque chapitre est illustré par un épisode désastreux...

Ceci est le troisième des films de la série Tom and Jerry (Si on admet que Puss gets the boot, dont les personnages ont des noms bien différents, en fasse partie), et bien des choses sont déjà bien en place. C'est une fête visuelle permanente, dont les couleurs, dignes de la période de Noël durant laquelle il se situe, sont chatoyantes, variées et parfaitement rendues. On mesure le soin et le budget des dessins animés de la MGM (Celui-ci est produit par Fred Quimby), par opposition à l'unité de Leon Schlesinger à la Warner, plus économe, qui produisait les Looney Tunes et les Merry Melodies... 


