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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 19:00

Le troisième Chaplin produit par Essanay est encore une fois rempli de promesses, d'avancées et aussi d'une petite dose de reculades: Chaplin y incarne un vagabond engagé pour servir de partenaire d'entrainement à un boxeur brutal, et qui a trouvé la parade: le coup du fer à cheval dans le gant de boxe. Il devient du même coup LE champion, et va devoir tenir lors d'un match contre une abominable brute (Bud Jamison), résister à la proposition de corruption d'un aristocrate moustachu (Leo White) et séduire la fille de son entraineur (Edna Purviance)...

 

Dès le début, on voit que Chaplin a encore progressé: il a inventé un contexte pour son personnage et prend son temps pour nous l'exposer: il est ici un vagabond, et le film commence sur un plan de lui, assis, avec un chien. Il se nourrit, et prend le temps de partager son sandwich avec son chien. En un seul plan, on a l'humanité du personnage, sa condition et son histoire... Il a désormais une motivation. Le reste du film se voit sans déplaisir, et est, pour une fois, en trois parties plutôt qu'en deux. La première voit Chaplin devenir boxeur, la deuxième montre les préparatifs du combat, et la troisième tourne justement autour du combat lui-même. c'est la plus austère, articulée autour d'un seul plan, le ring et les deux boxeurs dessus. le combat lui-même est bien chorégraphié, mais reste asse conventionnel: Chaplin fera beaucoup mieux...

 

S'il a désormais à coeur de donner une dimension humaine plus intéressante à ses histoires, et d'intégrer sa pantomime à des films moins hystériques que chez Sennett, Chaplin est encore à la recherche d'histoires qui lui permettront d'explorer l'âme de son personnage: ici, le chien et son maître forment un couple sympathique, ce dont Chaplin se souviendra évidemment, mais il manque encore beaucoup de choses, qui viendront. the champion est une excellente comédie, l'une des meilleures Essanay, de toutes façons.

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Published by François Massarelli - dans Charles Chaplin Muet
21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 18:15

Romeo Bosetti, c'est l'un des noms qui reviennent souvent lorsqu'on parle des burlesques Français des tous débuts du cinéma. Chez Gaumont, le monsieur a créé un style propre, fait d'une excentricité contrôlée, précurseur du surréalisme, jouant plus sur la notion de décalage que sur le chaos, contrairement à un Jean Durand dont la troupe de comédiens-acrobates avait pour mission de faire régner l'anarchie dès le début d'un film. Les situations de Bosetti ont besoin d'un point de départ, mais celui-ci n'a rien d'humain: trois des quatre comédies dont il va être question répondent à ce schéma, ainsi que la cinquième, anonyme aujourd'hui, mais d'un style qu'on peut attribuer à Romeo Bosetti.

 

Expressions photographiques (1906) est une fantaisie basée sur un principe simple: trouver dans la vie amoureuse des équivalents de ce qu'on fait en photographie, et donc bien sur en matière de cinématographie. La prise d'un cliché, ou l'histoire d'un couple, placés sur le même plan, une idée poétique de Louis Feuillade, qui donne un film court et plaisant.

 

Anonyme, donc, L'homme aimanté (1907) raconte comment un monsieur (redingote surranée, haut-de-forme, canne, il est identifié comme un bourgeois) lassé de devoir se faira attaquer par les "apaches" de Paris, se fait confectionner une cottede mailles, qui lui est livrée hélas après avoir été aimantée. Bien sur, il ne peut faire un pas sans attirer tous les objets métalliques des environs. Atypique, ce film a une exposition bien longue, et ne laisse libre cours à son joyeux délire que lors des deux dernières minutes. Néanmoins, on est dans un style de comédie qui ne cède pas à l'hystérie collective, ce qui est au moins un point positif dans une industrie comique portée sur l'excès.

 

La course aux potirons, de 1908, est basée sur les films-poursuites qui étaient légion en particulier chez Pathé. ici, es potirons s'échappent d'une carriole dans une rue en pente (ce qui ne les empêchera pas de remoter d'autres rues, nin de grimper sur les toits, suivis par un certain nombre de gens, et accessoirement un âne. une visite particulièrement surréaliste de Ménilmontant!

 

Calino bureaucrate (1909) est un film très court avec Clément Mégé, dit calino, qui tournant souvent avec jean Durand. Ici, il est en retard, et doit traverser les rues de Paris, remplies d'authentiques Parisiens un brin médusés, pour se rendre à son travail. Il orend le temps en chemin de se livrer à des excentricités variées, mais heureusement le film ne dure que deux minutes: Sennett en aurait probablement tiré deux bobines entières. Tel quel, il est parfait!

 

Enfin, L'agent a le bras long (1909) est à prendre au pied de la lettre: qu'il s'agisse de rendre service ou d'attraper les voleurs, l'agent de police qui est le héros de ce film est doté d'un impressionnant bras téléscopique. Honnêtement, on n'est ici pas loin des délires graphiques de Terry Gilliam dans ses dessins animés réalisés pour les Monty Python; ce petit film a un charme fou, une certaine vitalité, et pousse sa logique délirante jusqu'au bout.

 

Encore un effort, chez Gaumont, pour consacrer un DVD à Bosetti dans un coffret "Cinéma Premier, volume 3"? On peut toujours rêver...

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Published by François Massarelli - dans Muet
20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 17:58

 

 

Film typique de ce que Michel Chion a appelé l'inter-rêgne entre le muet et le parlant, The younger generation est hybride, majoritairement muet avec quatre séquences parlantes qui ne doivent pas totaliser plus de vingt minutes. Adapté d'une pièce de Fannie Hurst, l'auteur de Humoresque, qui fut un gros succès pour Frank Borzage en 1920, le film est tout comme celui de 1920 l'une des rares incursions de Hollywood dans la communauté Juive, et le film ne ménage pas sa tendresse. Premier acteur cité au générique, Jean Hersholt y interprète Julius Goldfish, un marchand du Lower East Side, dont la maison brûle à cause de l'animosité de son fils Morris pour son voisin Eddie Lesser, qui est très proche de la soeur de Morris, Birdie. Morris, qui travaille, va faire preuve d'esprit d'initiative, et la famille va grâce à lui gravir les échelons. Les années passent, et les Goldfish sont désormais une famille huppée sur la 5e avenue, dont le chef est Morris (Ricardo Cortez). Outre Julius et son épouse (Rosa Rosanova), la fille est interprétée par Lina Basquette, la "Godless girl" de DeMille l'année précédente. comme dans le ghetto, la famille fonctionne selon une division très claire: la mère est toute entière dévouée à son fils, mais le père et la file sont plus proches l'un de l'autre. Morris se comporte en dictateur, imposant des règles en fonction de son désir d'avancer en société. il intedit à son père tous ses plaisirs, revoir ses amis, voire se montrer dans son ancien quartier. pire, il interdit à Birdie de revoir son amoureux eddie Lesser (Rex Lease). Et lorsque celui-ci fait de la prison pour avoir été complice d'un cambriolage, Morris chasse Birdie...

 

Le héros semble être Julius, et la verve de Hersholt attire beaucoup l'attention, mais le titre est aussi suffisamment explicite. Le film nous conte, à travers les parcours très différents de Birdie et Ed d'une coté, et de Morris de l'autre, épris de respectabilité et de réussite au point de se renier, la difficulté à se situer des enfants d'immigrés Juifs qui sont nés Américains. L'émancipation pour Birdie passe par un respect affectif de ses parents, mais pour Morris, elle doit passer par le gommage de toutes les aspérités. Celui qui souffre le plus de cette volonté de mentir sur ses origines (symbolisée d'ailleurs par un mensonge explicite dans le film, lorsque Morris renie ses parents face à eux, dans une scène d'une grande cruauté), c'est bien sur Julius: il y a du Mr deeds au début, lorsqu'il se réveile et ne parvient pas à adapter son bon sens à de nouvelles habitudes luxueuses que voudrait lui faire prendre son fils. Une scène dans laquelle la tendresse de Capra et Hersholt à l'égard du personnage est évidente, le voit tenter de blaguer avec le majordome, et sourire lorsqu'un livreur le suit dans sa tentative d'humour. Ces quelques secondes de complicité sont l'une des rares ocasions pour le vieil homme de rire, il s'en plaint, d'ailleurs, et va littéralement décliner lorsque Birdie sera chassée. On le voit, seul dans une pièce, se plaindre des persiennes qui lui cachent le soleil.  Ricardo Cortez a le rôle délicat d'assumer d'être le méchant du film. Il est raide, sec, mais à la fin, lorsqu'une fois sa famille partie le riche Morris s'assied dans un fauteuil, les persiennes dessinent une ombre sur son visage: son père lui a légué son malheur... Son assimilation est peut-être réussie, mais il a raté tout le reste...

 

Les scènes muettes sont les meilleurs moments du film, ce qui n'est pas une surprise, le rythme des dialogues étant typiquement lent, comme c'était la règle en 1929. La première bobine en particulier, celle qui se termine par l'incendie, est typique du talent technique de Capra, très à l'aise dans la description du quartier, et la l'exposition des personnages. Mais si les scènes parlantes sont moins intéressantes, Capra a fait des efforts pour maintenir un montage assez fluide, et ne pas laisser le dialogue faire la pluie et le beau temps. Certains dialogues sont lourds, d'autres marqués de beaux moments: un quart d'heure entier, à la fin de la troisième bobine et sur toute la suivante, est consacré à des scènes parlantes par lesquelles le cinéaste nous montre les personnages dans leur nouvel environnement du à la persévérance de Morris. Elle servent un peu de complément à l'exposition des personnages, et tous les cinq participent aux dialogues. une autre scène vers la fin, voir Julius retourner "chez lui", visiter la mère d'Eddie, afin de prendre des nouvelles de sa fille. Mrs Lesser ayant reçu une lettre, Capra utilise le son pour nous faire entendre la lecture de la lettre par un enfant.

 

J'ai déja mentionné le passage durant lequel Julius Goldfish se comporte ccomme un Deeds, au réveil, cherchant désespérément des joies simples qui lui sont refusées, mais le film est empreint d'un autre thème typique du metteur en scène: l'ennemi, ici, vient de la famille, comme dans Mr Smith goes to Washington Claude rains est à la fois un ami de Stewart et un corrompu, ou dans Meet John Doe dans lequel Cooper est manipulé par la femme qu'il aime, comme dans It's a wonderful Life le péril vient de la ville elle-même, à travers la volonté hégémonique de l'un de ses citoyens. on pourrait aller jusqu'à citer les nombreuses organisation tordues dans ses films, voire la famille de cinglés de Arsenic and old lace: chez Capra, le mal est d'abord très proche, il faut aller le chercher au fond de soi. C'est un constat très Catholique à faire pour un cinéaste Italien, mais qui peut surprendre devent un film qui ne sort jamais ou presque jamais de la communauté Juive. Pour finir, le film confirme l'intérêt de l'oeuvre de capra, et bien sur son incroyable vitalité, tout autant que son talent à faire des mélodrames qui vont loin. Pas jusqu'au miracle, on n'est pas chez Frank Borzage, mais le mélodrame à la Capra est plus réaliste, moins enflammé, et finalement aussi attachant.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Muet 1929
16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 12:16

Stan Laurel en solo, c'est toujours une promesse de rigolade, décidée, absolue, pas subtile du tout, et assez fascinante à regarder. J'aime beaucoup le bonhomme, mais ses films, qu'ils aient été faits chez Roach ou non, ne ressemblent pas aux futurs courts métrages du duo Laurel & Hardy, pas plus que le personnage incarné par Laurel ne ressemble à 'notre' Stan. Il faut dire qu'il se cherchait, comme on dit.

Near Dublin (Ralph Ceder) et Short Kilts (George Jeske) ont de nombreux points communs, à commencer par le fait qu'ils ont été tous deux réalisés par le studio Hal Roach; faut-il le rappeler? Roach et sa troupe représentent l'aristocratie de la comédie de grande consommation (c'est à dire une fois établie la supériorité de quatre grands comédiens dont on n'a pas besoin de rappeler les noms), et sa troupe fidèle, composée d'acteurs chevronnés, est ici bien mise à contribution. Comme leur titre l'indique, les deux films s'amusent à dresser un portrait parodique, outré, bardé de clichés et de stéréotypes, sur l'Irlande d'une part (dans laquelle les gens s'envoient des briques à la moindre occasion, et se lancent dans des bagarres en permanence) et l'Ecosse d'autre part (dans laquelle les gens se réjouissent d'être invités à manger, ça diminue les frais). On peut bien sur râler, mais on peut aussi rappeler que Roach, comme Sennett est d'origine Irlandaise, alors que Laurel et son compère James Finlayson sont tous deux d'origine Ecossaise. Le studio s'était fait une spécialité d'humour "ethnique", avec d'un autre coté le personnage incarné dans ses comédies par Max Davidson, qui pourrait être accusé de véhiculer tous les clichés embarrassants de l'antisémitisme le plus lourd, alors qu'il s'agit d'une auto-parodie, assez jouissive en vérité. 

On appréciera décidément l'alchimie entre Laurel et James Finlayson, qui se poursuivra comme chacun sait au-delà de l'arrivée de Hardy, et c'est d'autant plus remarquable qu'au sein du studio les deux acteurs étaient sans doute concurrents, Roach n'arrivant pas à déterminer qui, de Laurel ou de Finlayson, devait être la vedette de ces films. C'est sans doute pour ça que Laurel  a passé son temps à claquer la porte (en 1925, il fera des films avec Joe Rock pour une distribution par Universal, par exemple), avant de se stabiliser enfin en 1926, puis de trouver "l'âme soeur" en 1927. Laurel, donc, avant Hardy, est un personnage dynamique, enjoué, farceur, occasionnellement agressif. Il est un héros, qui n'a pas son pareil pour incarner tout le ridicule d'une situation: on est en pleine parodie.

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Published by François massarelli - dans Laurel & Hardy Muet
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 09:48

 

En Europe, donc, Michael Curtiz s'appelait Mihaly Kertesz. Passé en Autriche en 1919, le cinéaste Hongrois est vite devenu à jeu égal avec Alexander Korda le plus important cinéaste de son pays, mais la principale difficulté rencontrée par les deux hommes et par le producteur Sascha Kolowrat sera d'exister dans une Europe dominée par les cinémas Français et Italiens, pour un temps, puis par les Allemands et dans une moindre mesure les Suédois. la concurrence était rude, et bien sur l'agressivité conquérante du cinéma américain créait un défi de plus, dont on verra que Curtiz a essayé de le relever...

 

Voici donc un apercu des 9 films muets de Curtiz que j'ai pu voir; un Hongrois, 7 Autrichiens ou Allemands, et un Américain... Tous ou presque sont des mélodrames, et beaucoup sont centrés sur un personnage féminin, joué par Lucy Doraine, Lily Marishka, Maria Corda  ou Lily Damita. peu de ces film dépassent le cadre du film "important pour des raisons historiques", mais leur ensemble est, au moins, une source de curiosité pour qui s'intéresse aux débuts d'une oeuvre qui, dans son versant Américain, sera un apport essentiel du 20e siècle.

 

JON AZ OCSEM(1919)

Ce court film de propagande se met au service d'une idéologie socialisante dans laquelle on a du mal à reconnaitre le cinéaste, mais il est vrai qu'il était le plus en vue des réalisateurs Hongrois, et qu'il devait sans doute déja songer à l'exil. Les troubles politiques, et les changements de régime nombreux dans cette période chaotique suite à la débâcle, vont pousser le jeune réalisateur à son premier exil.

Le film est donc à prendre comme un exercice de style, le plus ancien qui nous soit abordable. le jeu des lumières et de l'ombre, et le goût pour la représentation de la nuit ne doivent pas nous tromper, si les personnages s'enflamment pour des idées, des idéaux, le metteur en scène est déjà ce pessimiste invétéré que nous connaissons si bien grâce à sa période Américaine.

 
WEGE DES SCHRECKENS/LABYRINTH DES GRAUENS (1921)

 

Cet incroyable mélodrame développe un rapport troublant avec son époque: situé dans un contexte moderne et urbain, il joue sur les moyens de transport (Voiture et train notamment), et nous présente des personnages en fuite permanente. Les péripéties, exagérées et grandioses, sont un flirt poussé avec le baroque.Le film n'est pas sans défauts, et Lucy Doraine, Madame Kertesz à l'époque, est insupportable. Mais dans ce film dominé par la vitesse, l'accumulation de drames (train enflammé, crime, tricherie, prostitution...) tourne toujours autour de l'héroïne, et nous sommes devant le premier d'un ensemble de films centrés sur une femme.

Un film excitant, pour moi le meilleur film muet de son auteur...

 

SODOM UND GOMORRHA(1922)

 

Enorme production dans laquelle la Sascha Films a mis tous ses espoirs, le film est à la fois le principal classique muet de son auteur, et un monument poussiéreux et bien encombrant. Lucy Doraine y interprètre une jeune bourgeoise dont les turpitudes font tourner toutes les têtes, notamment celles de deux futurs acteurs Américains, Michael Varkonyi et Walter Slezak. la production louche sur le faste DeMillien, dont certaines péripéties, et les flash-backs symbolico-bibliques sont bien sur un démarquage sans honte ni remords. ce film a été l'une des deux raisons pour lesquelles la warner a fait venir Curtiz aux Etats-Unis...

 

DER JUNGE MEDARDUS(1923)

 

1812: Un jeune Autrichien (Michael Varkonyi) décide de tuer Napoléon. Sa mission devient difficile lorsqu'il est pris entre le sens du devoir et du sacrifice, et les scrupules, la culpabilité (Tuer un homme) et la peur des conséquences: culpabilité, justice, sens de l'histoire. un autre film pesant, plus austère que le précédent, avec un intérêt pour nous, qui connaissons ce thème souvent présent dans les films de Curtiz de 1935 à 1945, de la difficulté à s'engager.

 

DIE LAWINE(1923)

  

Retour au mélodrame, retour au mouvement. ce film est un petit film d'aventures, situé en montagne, un prétexte pour Curtiz qui s'amuse du contraste entre les grands espaces et une petite cabane dans laquelle les héros vivent, souffrent et s'aiment. Un film qui est l'un des meilleurs de sa période muette, pour les mêmes raisons que Labyrinth des Grauens: décérébré, tout en mouvement et en émotions, le film ne s'attarde pas à nous embêter avec des flash-backs bibliques.

 

DIE SLAVENKöNIGIN(1924)

 

Plagiat des Dix commandements, dont il semble nous conter les coulisses, ce film est le dernier effort de la Sascha-films pour exister au niveau Européen. Maria Corda y incarne une nouvelle femme ballottée entre les amants et les évènements, et si on s'exaspère devant la pesanteur du film, et le fait qu'il n'est pas à la hauteur du film de DeMille, au moins, on notera une première incursion de Curtiz dans un thème qui sera rare, paradoxalement: l'exil des Juifs. Un élément qui le concernait pourtant au premier chef, lui qui avait fui sa famille pour suivre un cirque, puis avait embrassé la carrière d'acteur et de cinéaste avant de fuir son pays. il s'apprêtait d'ailleurs à fuir l'Autriche.

"L'esclave reine " est aussi le second film qui a déterminé les gens de la Warner a le faire venir...

 

DAS SPIELZEUG VON PARIS (1925)

 

Arrivé en allemagne, il tourne, avec Lily Damita, un petit mélodrame dans lequel une jeune vedette tourne la tête d'un certain nombre de membres de l'élite Parisienne. on voit bien, dans cette nouvelle co-production, la mise en oeuvre d'une tentative de création d'un film Européen: Equipe Autrichienne, vedette et sujet Français, capitaux et moyens techniques Allemands. La tentative fera long feu, mais il y aura d'autres essais.

Le film est très soigné visuellement, ce qui ne nous surprend pas. Pour le reste, c'est sans intérêt, et Lili Damita n'est pas une grande actrice...

 

FIAKER N°XIII (1926)

 

Meilleur que son prédecesseur, et tourné dans les mêmes circonstances, le film tourne plus autour du mélodrame classique et tire-larmes, tout en développant une intrigue liée au milieu du spectacle. Lily Damita y est meilleure, et on soupçonne l'amour naissant du metteur en scène qui l'aurait incité à préter, une fois n'est pas coutume, plus d'attention aux acteurs. Cet honnête mélo, histoire d'enfant trouvée, d'adoption, de père retrouvé est donc le dernier film Européen de Curtiz.

 

NOAH'S ARK (1928)

 

Le "DeMille Autrichien" a fait ses gammes de 1926 à 1928, le temps que se monte cette production. Sorti trop tard, à l'époque du parlant, ce film est de toute façon un ratage, une histoire symbolique, d'un genre auquel DeMille lui-même ne touhchait plus en 1928. dans cet ahurissant mélange (Scènes parlées dans un film muet, histoire contemporaine appuyée par des séquences bibliques) on voit bien ce qui fait l'essence du cinéma du jeune Curtiz: il tourne ce qu'on lui donne à tourner, y trouvant ou non son intérêt, mais fait de l'image à tout prix. un cinéma donc de l'émotion, de la séquence, dans lequel l'élément humain est balloté, maltraité. Bien sur, on le sait, la légende honteuse de ce film fait de Curtiz un fou dangereux, responsable d'un nombre mal défini mais hélas réaliste de morts de figurants. Une étrange façon de prendre congé du cinéma muet, que ce film qui est mal fichu, mais condidéré comme un classique... On peut se rassurer en imaginant que la version intégrale sans doute perdue était plus cohérente, mais j'en doute fort. En même temps, ce film raté qui fut un échec reste symboliquement un bon moyen de clore une période de la vie d'un cinéaste marquée par le baroque, l'énorme, la grandiloquence, au moment-clé ou un nouveau type de cinéma, moins ambitieux, allant à l'essentiel, plus proche des gens va commencer à exister, dont paradoxalement le hautain Michael Curtiz sera l'un des plus intéressants artistes durant le début des années 30.

 

Un autre Curtiz Américain de la période aurait survécu, The third degree. Cétait son deuxième film Américain, tourné en 1926, et ce serait, selon les témoins, un excellent petit film policier. En attendant de le voir, on va pouvoir maintenant s'amuser à fouiller dans la période excitante des films pré-codes de Michael curtiz, probablement ses meilleures années.

 

...à suivre.

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Muet
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 08:50

Sous ce titre affligeant, se cache bien sur une comédie, typique de la production d'avant-guerre de la gaumont, dans la mesure ou elle est d'inspiration boulevardière, mais cette courte bobine a aussi la particularité d'avoir posé des probmèmes d'attribution; on l'a souvent placée dans la filmographie de Louis feuilade, avant d'en créditer Perret. Pour appuyer cette hypothèse, on constate en effet la présence de son style direct et enlevé, notamment dans les séquences présentant les employées d'un magasin. Le très beau plan du champ de Mars pourrait bien être l'oeuvre du chef-opérateur de Perret, le fidèle George Specht, même si les films de Feuillade ne reculaient pas devant la représentation sublimée de Paris. Enfin, les plans typiques de ses films, qui jouent sur le cadre en filmant depuis un intérieur (l'entrée de la boutique) pourraient bien être effectivement la patte de l'auteur de L'enfant de Paris. Pour le reste, c'est une petite comédie charmante, mais sans grand intérêt. Il y a d'autres "Oscar", mais la série est décidément moins intéressante que celle des "Léonce".

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret
13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 18:18

Ce film, qui appartient à la veine dramatique de Léonce Perret et de la Gaumont, est basé sur le contraste, à l'image de l'ensemble de ses films, qui passaient de la comédie à des drames mystérieux et des aventures feuilletonesques. Le début du film commence dans un cadre familier et bourgeois, chez un médecin, qui reçoit. Il est temps de coucher la petite, mais celle-ci se sent mal; le médecin diagnostique une diphtérie, se sent impuissant et appelle un collègue, justement un éminent spécialiste; celui-ci annonce sa venue, mais a une panne de voiture; il décide donc de faire le reste du trajet à pieds, à travers bois, et se prend deux doigts d'une main dans un piège à loups. N'écoutant que son devoir, il trouve rapidement une solution... Pendant ce temps, au chateau, on panique...

Le film n'est pas basé sur le suspense, on peut considérer cela comme une erreur, mais ce type de narration n'avait pas encore trop fait de petits sur nos contrées. Perret n'est pas Griffith, et du reste le film même s'il n'est pas Death's marathon est suffisamment intéressant tel quel: c'est dans le contraste entre la fête enjouée du début, l'angoisse des premiers symptômes de la petite, mais aussi la quiétude austère de l'étude du médecin qu'on appelle chez lui; contraste encore entre les deux pièces que nous verrons le plus du chateau ou doit se rendre le héros: le salon, allumé, que nous ne traverserons qu'au début, et qui sert ensuite de toile de fond, lorsqu'on se trouve dans une pièce plus sombre, ou l'angoisse monte pour les deux parents. Les invités passent de l'une à l'autre, de l'ombre à la lumière, et Perret utilise comme il le fait souvent le même type de composition, basée sur un encadrement, ici c'est une porte intérieure, ailleurs une fenêtre. Il utilise mine de rien, de façon toujours réaliste et sans se forcer, la profondeur de champ.

Quant à la solution trouvée par le docteur, l'une des forces du film est de ne jamais nous la montrer, ne jamais la nommer, et ne la mettre en évidence que par quelques gestes, toujours précis... mais elle ne fait aucun doute! Le film réussit donc à élargir considérablement la palette des films Gaumont, d'un film très bourgeois, pas folichon, à la base, on a entrainé le spectateur croyant assister à un film classique dans un terrible drame d'une grande subtilité.

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret
13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 18:05

Avec Sur les rails, on aborde un genre particulier de films, qui joue à la fois sur le quotidien, et les histoires de La vie telle qu'elle est, pour reprendre le titre de la série Gaumont, mais aussi sur le sensationnel et le fait divers, que d'aucuns qualifieront de crapuleux. ce film est, en gros, de la même famille que les deux films non attribués déjà chroniqués ici. Mais des trois c'est clairement le meilleur, le plus glauque, le plus austère dans ses intentions, puisqu'il va à l'essentiel. Deux hommes, tous les deux cheminots, aiment une même femme (Valentine Petit). Elle en préfère un (Eugène Bréon) mais l'autre (emile Keppens) ne l'accepte pas, et se lance dans une basse vengeance: il saoule son ami, et l'amène en pleine nuit sur les rails, juste avant le passage d'un train...

la force de ce film ne tient quand même pas qu'à son austérité. il y a là-dedans du savoir-faire, ou plutôt du savoir-montrer, combiné à l'efficacité des acteurs: de plus, le travail de Perret se concentre sur le regard, à travers un certain nombre de plans; par exemple, on voit les deux amoureux se rapprocher, assis sur la fenêtre du café de la gare ou travaille la femme, puis le contrechamp, filmé depuis la maison, nous montre Keppens, dans le fond du plan, situé dans la composition juste entre les deux. le contraste entre la taille des protagonistes d'une part, et l'éclairage (Les deux amoureux sont en ombre chinoise ou presque, Keppens en pleine lumière) met en valeur le désespoir penaud de celui qui est au milieu de ce plan., et dont on a adopté le point de vue.

Il y a beaucoup à voir dans ces 14 minutes, qui donnent plus que jamais l'envie de continuer ce petit voyage chez Perret...

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret
12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 11:36

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Encore un grand nom du cinéma qui n’a pas suffisamment sa place, Maurice Tourneur n’est pas que le metteur en scène de Volpone, Justin de Marseille ou du splendide La Main du diable. Il est aussi l’un des plus importants cinéastes du muet Américain, tout simplement. Je vais donc me livrer à un (petit) tour d’horizon de son oeuvre muette. Mais d’abord, je vous renvoie à un document essentiel, qui me semble approprié pour deux raisons : il y est question de Kevin Brownlow et il provient de DVDclassik .

http://www.dvdclassik.com/Critiques/int ... part-2.htm


Né MauriceThomas à Belleville en 1876, Tourneur devient vite un « artiste » : peintre et dessinateur, il sera assez rapidement décorateur, passant de l’illustration de classiques de la littérature à la décoration de théâtre, deux univers qui auront une influence capitale sur son œuvre future. Il devient aussi acteur, et va se retrouver embauché par Antoine, avant de jouer et mettre en scène aux cotés (selon Jean Mitry) de Emile Chautard, Léonce Perret et Henry Roussel. Tous les quatre vont se diriger vers le cinéma : Perret va devenir un acteur et metteur en scène renommé chez Gaumont à partir de 1910, Chautard va être engagé à l’Eclair, ou il prendra Tourneur comme assistant ; Roussel va souvent jouer pour Tourneur, et deviendra à son tour metteur en scène de cinéma plus tard. Tourneur, donc, devient metteur en scène en 1912.

A l’éclair

Chautard parti aux Etats-Unis (Il reviendra), Victorin Jasset se concentrant sur les serials de l’Eclair, Tourneur devient en 1912 le principal metteur en scène des mélodrames et comédies de l’Eclair. Beaucoup de ses films réalisés en 1912, 1913, et 1914 ont disparu, et certains n’ont laissé aucune trace, pas même de nom. Gaumont et Pathé avaient une meilleure gestion de leur patrimoine, et puis l’Eclair n’a pas survécu à la guerre… Quant à nous, pauvre public, tout au plus peut-on se fier… au cinéma de minuit, qui a diffusé deux films en 1997 (Le Friquet et Les gaîtés de l’escadron) puis deux autres il y a un an (La bergère d’Ivry et Figures de cire). Ils sont tous très intéressants, mais ils posent des problèmes filmographiques de datation (Ce dont tout le monde sauf moi sans doute se fout éperdument) : le Friquet est daté de 1912 par Jean Mitry, qui en fait le premier film de son auteur ; la Cinémathèque Française le date de 1913. A la faveur d’une sortie Américaine sans doute (Il y avait une branche Eclair à Fort Lee), l’IMDB le situe en 1914. Figures de cire oscille aussi entre 1913 et 1914 selon les sources… Certains de ces films ont été programmés lors d’une rétrospective Eclair à la CF en 2007 :

http://www.cinematheque.fr/fr/projectio ... ,3636.html


Le friquet (1913 ?) d’après Gyp et Willy raconte le destin tragique d’une jeune trapéziste (Polaire)trouvée par un clown lorsqu’elle était un bébé, qui doit être recueillie par un noble (Roussel) parce qu’elle est constamment en butte aux vexations du patron du cirque. Lorsque le comte s’intéresse à une autre femme qu’elle, la jeune trapéziste retourne au cirque ou elle devient célèbre. C’est la que se noue le drame… Le film , dans la copie diffusée au cinéma de minuit il y a 13 ans, est incomplet, totalisant 22 minutes à 25 images/secondes. Les intertitres ayant disparu, ils ont été remplacés par des indications souvent redondantes, mais bien dans le style de l’époque. L’intrigue va très vite, trop vite d’ailleurs, finissant par ressembler à une bande-annonce. Mais l’intérêt de la mise en scène reste entier : ce n’est pas dans le montage (Bien que Tourneur découpe plus que le Feuillade contemporain ou que son ami Perret) mais dans le plan que la qualité saute aux yeux : le dessinateur-décorateur Tourneur a un sens de la composition exemplaire, le jeu des acteurs est réduit à l’essentiel, et la photo est splendide. Une mélancolie sournoise se fait jour dans tous les plans. On peut toujours se demander ce qui manque, mais quelques indices me font penser qu’il y a peut être eu censure : D’une part aucune trace de décomposition n’est visible, alors qu’il manque des plans entiers ; ils ont donc été sélectionnés pour disparaitre ; d’autre part, lors du dernier acte, la présence insistante d’une bouteille dans le champ de loge de l’héroïne pourrait expliquer bien des choses, sans que ce détail soit exploité dans la copie. Un moment émouvant : lors d’une contreplongée lors d’une scène de cirque, on aperçoit au-dessus de Polaire la verrière du studio Eclair…

Image
La bergère d’Ivry (1912) est un autre mélo, tout aussi beau à voir (D’autant que la copie proposée au cinéma de minuit était fort joliment teintée), et cette fois le film, à 29 minutes, est complet. On y conte l’histoire d’Aimée, une autre pauvre orpheline recueillie, qui se trouve au milieu d’une intrigue adultérine dont elle riqsque de faire les frais. Elle se sacrifie en endossant la faute de sa bienfaitrice, mais est rachetée au dernier moment par une pirouette ; Le film présente les mêmes qualités de clarté, de jeu et de composition que le précédent, mais on y voit une plus grande cohérence : Le friquet présente beaucoup de tableaux, La bergère d’Ivry développe plus de scènes ; l’une d’entre elles joue sur un suspense formidable : rejetée par son fiancé, auquel elle a donné un couteau pour la tuer en cas d’infidélité, l’héroïne songe à se jeter dans un étang, dont elle s’approche. Tourneur alterne ses plans entre sa bergère et les autres protagonistes afin d’impliquer joliment son spectateur : ca marche !!

Figures de cire (1913?) est un conte grand-guignolesque, fort timide dans sa réalisation, mais dans lequel Tourneur utilise les ombres et l’obscurité avec déjà un goût certain, et encore une fois, le jeu est économe, malgré une introduction /présentation des acteurs dans laquelle les trois protagonistes en font au contraire des tonnes (Voir les débuts de La dixième Symphonie et J’accuse de Gance, c’est à peu près le même esprit). Bien sur, il est facile de se jeter comme l’a fait notre Patrick Brion sur ce film pour en faire une esquisse des ambiances de La main du diable. Mais c’est surtout une trace ancienne des développements picturaux particuliers que Tourneur explorera aux Etats-Unis.

Les gaîtés de l’escadron (1913) est plus connu. Le film a été diffusé en 1997, en complément de la version parlante réalisée par Tourneur avec Raimu, et à mon avis le muet est bien meilleur, plus court (3 bobines), moins riche en numéros d’acteurs (Admettons que ces acteurs, étant Raimu, Charpin, Fernandel, Gabin et roussel, méritent qu’on le voie quand même.). il nous conte bien sur les mésaventure, imaginées et compilées par Courteline dans sa pièce, de troufions et de leur supérieur, mais sans jamais se vautrer dans la vulgarité. Les personnages sont clairement définis, et la réalisation très soignées, sans jamais céder au simplisme du carton-pâte. De plus, ce film est sidérant par la subtilité de son humour. Si vous ne me croyez pas, regardez n’importe quel film burlesque Français de 1913, et comparez.

Voilà ce que j’ai pu voir de la carrière muette Française de Maurice Tourneur. Ce ne sont pas ses chefs-d’œuvre, mais il y a là suffisamment de qualités pour faire de ce monsieur l’un des grands noms du cinéma à venir. S’il faut comparer Tourneur, c’est sans doute à Perret : l’un comme l’autre favorisent le plan et tout ce que celui-ci peut raconter, et aiment à jouer sur la profondeur de champ. Enfin, Perret est réputé pour son utilisation de l’ombre et de la lumière, effectivement remarquable dans certaines séquences du Mystère des roches de Kador (1912). Tourneur se fera lui aussi une spécialité des prouesses picturales d’ici quelques années… En 1914 , il part à Fort Lee (New Jersey) pour superviser la production Eclair Américaine. Il ne reviendra pas avant la fin de la décennie suivante.

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Published by François Massarelli - dans Maurice Tourneur Muet 1912 1913
11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 10:59

Petit film, parfois gâché par le jeu excessif et histrionique de Perret, L'automne du coeur possède quand même une certaine beauté, et en particulier, renvoie aux films Russes contemporains. Notamment à Evgueni Bauer, qui débutera l'année suivant, et qui saura mettre à profit les démarches esthétiques du cinéma Européen de son époque, notamment deux trouvailles de ce film.

Le scénario raconte le calvaire d'un homme, professeur de violon, qui est amoureux de son élève, une jeune femme (Yvette Andreyor); celle-ci ne le sait pas, mais l'obsession du musicien est telle qu'il s'imagine passer du temps avec elle, face à lui: la première séquence utilise une surimpression à la fin de montrer l'obsession du héros; c'est sans doute simple, mais c'est très efficace, et Bauer le fera un grand nombre de fois. Après le mariage de la femme qu'il n'aura pas (Mariage auquel bien sur il est invité), le héros pense au suicide, et la scène est prise dans son appartement. Perret prend bien soin de différencier les scènes situées chez lui, par le biais de la lumière, dont il use avec une grande subtilité. A coté, le décor du mariage, hélas, est médiocre, et sent le carton-pâte et le studio à plein nez.

Bauer a-t-il vu ces films? peut-être, ils étaient distribués un peu partout. Perret est-il un grand précurseur? oui, sans aucun doute.

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret