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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 14:29

La fable de La Fontaine, extrapolée dans les années 20 par Starewitch: dans son film, la rencontre entre les deux rats se fait parce que le citadin a eu un accident de voiture et il sera ramené par le rat des champs. La fiesta improvisée sera largement tributaire de l'image de la bonne société, toujours en fête, telle que le cinéma la propageait à l'époque...

De fait, et grâce à cette personnalisation du film, c'est éblouissant; le talent de Starewitch n'est pas tant dans l'illustration que dans ses extrapolations, et par l'image il donne à voir sa version des faits. Il devait être fier de ce film, qu'il a pu ressortir dans les années 30 dans une version sonorisée.

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Animation Muet
2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 14:18

Nina Star joue dans le jardin, et elle est perturbée par l'apparition d'un rossignol, qui chante superbement, mais semble aussi doté de pouvoirs étranges... Elle le met en cage plus ou moins malgré elle, et va recevoir en rêve une explication étonnante du comportement de la bête...

Starewitch semblait utiliser des acteurs dans ses films de court métrage, en France, pour deux raisons: l'efficacité, et le fait de pouvoir aller plus vite, d'une part, les prises de vue réelles étant quand mêmes bien plus rapides à tourner; d'autre part, je l'ai déjà dit, l'amour paternel pour sa fille Jeanne qui tournait ainsi en tant que "star" sous le pseudonyme approprié de Nina Star...

Mais dans ce film (colorié au pochoir, mais seulement certaines portions de la copies le sont encore), il apparaît aussi que le recours aux deux techniques permet grâce au montage d'unifier le film, et de donner de la véracité aux parties animées, qui sinon manqueraient de crédibilité. 

Pour le reste, c'est l'univers de Starewitch, fait d'une foule de choses qui se passent sous nos yeux, si on les capte... Un univers de l'infiniment petit, fait avec soin dans un modeste atelier, qui n'en finit pas de surprendre un siècle plus tard.

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Muet Animation
1 janvier 2023 7 01 /01 /janvier /2023 09:17

Starewitch a souvent eu recours à La Fontaine, ce qui était tout à fait approprié: les deux partageaient l'envie d'illustrer de petits travers et gros tracas humains à travers l'exemple d'animaux... Et comme Starewitch avait accumulé depuis 1910 des marionnettes réutilisables, il disposait des "acteurs" et du savoir-faire pour en ajouter! Enfin les fables se prêtaient à la fois à l'illustration, au format cours et à l'extrapolation... 

Ici, il illustre une fable qui pourrait aisément être appliquée à nos sociétés tourmentées: lassées de leur gouvernement (démocratique, nous dit La Fontaine), les grenouilles demandent à Jupiter, comme l'indique le titre, un roi. Il leur assigne un souverain, mais elles le trouvent trop mou, trop débonnaire, et demandent un remplaçant... Le nouveau modèle, un héron grenouillivore, leur fera prendre conscience de leur erreur...

Starewitch est parfaitement à l'aise avec son illustration et d'une part il multiplie les grenouilles, d'une façon impressionnantes, et dans des contextes très variés; ensuite, il anime un héron, ce qui est une autre paire de manches. Comme d'habitude, l'animation est impeccable, et les digressions parfaitement intégrées...

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Animation Muet
31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 08:45

Un mariage chez les jouets, alors que l'enfant (Nina Star) dort, tourne mal: le singe Babylas ne veut finalement plus de sa fiancée et lui préfère une dame de la noblesse... Le remue-ménage qui s'ensuit est particulièrement mouvementé...

Deux télescopages dans ce film qui utilise de façon majoritaire l'animation (80% selon Starewitch lui-même, dans ses notes): d'une part, l'animation et la prise de vues réelles, d'autre part le monde des jouets est un télescopage permanent comme peut l'être le côté bricolo d'un enfant qui joue et qui associera de façon improvisée tous ses jouets sans chercher à les harmoniser en taille, en catégorie, etc... On imagine que l'observation de sa fille Jeanne (Nina de son nom de scène) a beaucoup joué ici, comme certainement dans La petite parade qui extrapole de cet univers peuplé de myriades de jouets...

On trouve ici tout ce qui fait le charme, la spécificité de l'univers de Starewitch, y compris un humour ethnique bien balourd, mais surtout un besoin anarchique d'aller là où on ne l'attend pas. C'est une réussite indéniable...

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Animation Muet
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 17:13

Dans le jardin d'une maison, des enfants font les quatre cent coups, aux dépens d'un jardinier alcoolique... Celui-ci s'endort épuisé et rêve d'une partie de cartes avec un démon...

On pourrait certainement argumenter du fait que ce petit film est une référence appuyée, consciente, aux Lumière et à L'arroseur arrosé... Partir dans une direction qui ferait de cette pochade bien plus qu'elle n'est, c'est à dire un film de court métrage vite fait dans lequel l'action des acteurs est complétée par l'animation à moins que ce ne soit le contraire!

Mais je pense surtout que Starewitch, qui interprète le jardinier, voulait faire un film de famille (l'un des sales gosses est sa fille, Nina Star), et que devant la pauvreté du résultat il n'a pas résisté à une séquence d'animation, avec le diablotin, qui a du quand même lui demander du travail. Sinon, l'épisode de l'épouvantail, qui donne son titre au film, est vite expédié...

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Muet Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 09:25

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent... Et quand les enfants ont le dos tourné, les jouets s'animent. Dans une chambre qui est un vrai capharnaüm de jouets, objets, figurines et marionnettes, nous assistons à un ballet délirant autour d'une ballerine (parfois incarnée par Jeanne Starewitch alias Nina Star) convoitée aussi bien par M.Casse-Noisette que par un soldat... Satan mène la danse!

Le film est hallucinant: en 20 minutes, on multiplie les personnages et les situations, et Starewitch en profite pour entremêler animation et prise de vues réelle (même si ce dernier aspect est à la portion congrue, et répondait plus à un besoin d'amour paternel!), mais aussi pour ressortir ses marionnettes; il était déjà arrivé en France avec certains des protagonistes inanimés de ses films Russes, il continue ici à recycler, de façon assez étourdissante.

Et comme toujours, le film joue sur plusieurs tableaux, en étant une féérie à destination des enfants, mais dont la lecture peut être plus adulte, avec son Satan tentateur, et ses sirènes aguicheuses (et "topless" comme il se doit!)... Les petits soldats de bois sont un rappel d'un temps pas si lointain, le héros ayant précisément perdu une jambe. Enfin, il y a ici un jeu autour des formes cinématographiques, toutes plus ou moins représentées comme dans Amour blanc et amour noir...

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Published by François Massarelli - dans Muet Ladislas Starewitch Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 09:15

Un conte Chinois narré par des marionnettes... Starewitch joue ici énormément sur la forme, et sur la structure de son film, en en faisant une légende contée au coeur d'une légende. De la poudre aux yeux, bien sûr, mais il a tout compris, c'est le même type de stratagème pour enfumer qui a toujours été utilisé pour mystifier le spectateur (en allant jusqu'à effectuer des citations apocryphes de textes supposés fondateurs, au passage).

Donc son conte Chinois est esthétiquement entièrement inspiré d'une vague de films Américains qui eux-mêmes s'inspiraient du folklore d'extrême orient, et souvent l'interprète principal en était le Japonais Sessue Hayakawa. Certes, le Japon n'est pas la Chine, mais après tout celui-ci a aussi été amené à interpréter un Amérindien dans quelques westerns. Ce film parfois embrouillé, impeccablement animé, est typique de la production de Starewitch, avec un effort de cadre particulièrement notable... qui fait "oriental", comme on dit!

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Published by François Massarelli - dans Muet Ladislas Starewitch Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:54

Mises à la porte de chez elles par un usurier (voir plus bas), une mère et sa fille sont donc à la rue... Mais la petite, aidée d'un singe, va tenter de gagner de l'argent en chantant dans les rues. Mais le singe, plus malin qu'un homme, vole des documents compromettants au sale type, qui vont permettre de redresser la situation.

D'une part, un film, clairement destiné aux enfants, et qui mêle une intrigue mélodramatique résolue en une bobine, à quelques éléments d'animation: le singe, bien sûr, quoique certaines scènes ont été tournées avec un authentique animal. Néanmoins, une large part du film est interprétée par des personnes de chair et d'os, dont la star est, justement, Nina Star, de son vrai nom Jeanne Starewitch. C'est qu'on fait les films en famille, puisque Irène, la soeur aînée de Jeanne, est sur ce film comme sur la plupart des oeuvres Françaises du metteur en scène, l'assistante de son père. Et le déracinement de la famille, ballotée depuis 1908 de Pologne en France via la Russie, et ses révolutions, est sans doute ce qui transparait à travers ce petit mélo fait avec adresse.

D'autre part, un usurier... On se doute où ça va et d'où ça vient, et hélas le film confirme ce soupçon: représentant un membre de cette profession, Starewitch a engagé une personne, comme on disait alors dans la presse bourgeoise, "de confession israélite"... Le physique de l'emploi, comme on disait à l'époque, pour quelqu'un que l'appât du gain rend insensible à a douleur de ses victimes; et on retrouve donc le travers déjà souligné à propos du Portrait, film réalisé en Russie, d'après Gogol. Alors je sais, autres temps autres moeurs, mais quand même! Même quand il débarque chez les génies, qu'ils s'appellent Keaton, Chaplin ou Starewitch, l'antisémitisme reste une saleté.

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Animation Muet
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:41

Deux Cupidons sèment la pagaille dans une troupe de théâtre, où les amours se contrarient énormément, entre deux couples: d'un côté, un cowboy et une jeune première, de l'autre deux danseurs noirs... Mais pour compliquer la chose toute la troupe s'en mêle...

"Compliquer" en effet, ce verbe s'impose: Starewitch s'est mis en tête de transposer un maximum de personnalités célèbres du cinéma, dont le cow-boy Tom Mix, la petite Mary Pickford, et les comédiens Ben Turpin (avec son légendaire strabisme) et Charles Chaplin... L'action est donc au gag, à l'étourdissante succession de péripéties...

...d'où une certaine impression de confusion, quand même, et je pense que Starewitch était plus à l'aise avec les animaux qu'avec les marionnettes humaines, ce que la suite de sa carrière me semble confirmer. Maintenant, deux choses sont à retenir de ce petit film de deux bobines: d'une part, Starewitch est quand même en pleine possession de ses moyens, techniquement, et il peut à peu près tout faire en image par image. D'autre part, mettant en scène deux couples d'ethnies différentes, le metteur en scène ne fait pas dans le politiquement correct, c'est le moins qu'on puisse dire!

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Muet Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:22

Arrivé à Paris, Starewitch a relancé de plus belle la production de courts et moyens métrages d'animation qui vont devenir le gros de sa production: il va donc retrouver ses étranges petites bestioles, poupées articulées ou animées, et son ton qui lui permet de jouer sur deux tableaux: des histoires qui émerveillent les enfants et font sans doute bien rire les parents aussi...

C'est exactement ce qui caractérise ce film, un pastiche éblouissant de mélodrame comme il s'en consommait des tripotées au cinéma, mais vécu chez les insectes: les personnages sont prisonniers des stéréotypes de leur personnage! Une mouche campagnarde qui rêve d'être quelqu'un devient la bonne d'une amie, une phalène riche qui l'emploie sans vergogne! Mais la mouche, ignorant le souvenir de son petit ami (un capricorne) resté à la maison, elle devient la maîtresse d'un intrigant... Virée, elle va devenir danseuse mondaine pour survivre.

Le film va au bout des habitudes du genre, jusqu'à proposer une fin tragique et forcément édifiante, mais cette volonté éducative n'est que de façade. Ce que Starewitch a voulu faire et réussi parfaitement, c'est de copier les sales manies et les scories d'un genre qui prenait un peu trop de place! Vu en prime dans une belle copie coloriée au pochoir, c'est un plaisir... Quant à l'araignée du titre, c'est le tentateur mondain, un bourgeois qui fait et défait les réputations...

Un seul motif de fâcherie cependant: Starewitch saupoudre son film de gros plans qui sont effectués en prise de vues réelle avec des têtes d'animaux en matière élastique, et on quitte la poésie de la stop motion, pour un effet qui appauvrit le film, sans parler du fait que les différents types de poupées ne se ressemblent pas tout à fait...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Ladislas Starewitch Muet