Daffy Duck, sous le nom de Jack, reçoit trois haricots magiques en paiement d'une vache. Il s'en débarrasse, en les jetant dans un terrier de lapin, et... ça pousse spectaculairement. Histoire de se confronter à l'inévitable (il connaît l'histoire du conte original), il escalade la plante pour aller au devant de la fortune qu'il s'imagine trouver au-delà des nuages...
C'est un de ces dessins animés génériques, réalisés dans les années 50 par Chuck Jones, dans lesquels il s'amusait à lâcher des personnages en constant décalage. Il est inévitable quand on voit le terrier de lapin, que daffy Duck se trouve nezà nez avec Bugs Bunny une fois arrivé au sommet de son arbre, et qui dit Buhhy et daffy, implique forcément Elmer, celui-ci sera donc le géant... C'est drôle, gentiment décalé, et rythmé par les constants dérapages de Daffy Duck.
Un pur moment de grâce nous montre Daffy Duck et Bugs Bunny mis ssous cloche par le géant, l'un passif et calme (Bugs) l'autre totalement excité. Pas un bruit, on ne peut pas les entendre, mais le contraste entre la froideur calme de Bugs Bunny et la panique de Daffy Duck est déjà hilarante. Et quand ce dernier se résigne (voir illustration) et adopte la même attitude de détachement, c'est le moment choisi par le lapin pour montrer qu'il a justement sur lui un ciseau spécial pour découper le verre. Les produits Acme, on peut toujours compter sur eux...
Jerry et Nibbles ouvrent tous les robinets de la maison, et gèlent l'eau en détournant le cablage du frigo... Puis un ballet sur glace commence, jusqu'à ce que Tom s'en mêle...
C'est une structure toute simple, dans laquelle dès le départ on voit bien que les deux souris se sont fixé un objectif, celui de profiter au maximum de leur patinoire système D: pas de prétexte, pas d'exposition, on va droit dans le vif du sujet. Sinon, il s'avère très vite que même aux mains d'animateurs de concours, Jerry et Nibbles ne parviendront pas à être très intéressants visuellement dans le contexte de la danse, d'où une intervention de Tom qui lui se prête extrêmement bien aux mouvements du patinage... et bien sûr aux gags qui vont avec.
On sort pour une fois du cadre habituel des courts métrages de Tom et Jerry: accompagné d'une voix off (avec un accent légèrement Viennois), le film nous montre Johann Mouse (Jerry), la souris qui vivait chez Strauss, et qui aimait tant danser sur Le Danube bleu... Jusqu'à ce qu'un chat (Tom) le repère, et tente de s'en approcher. Voyant que Jerry ne résiste pas à la musique, le chat décide d'apprendre, et les résultats seront inattendus...
J'aime beaucoup le gag qui consiste à voir Tom apprendre le piano en six leçons (alors que pour maîtriser cet instrument, il convient d'en prendre au moins quinze, si ce n'est dix-sept)... Sinon, Tom et Jerry en musique, ça marche toujours, et les gags qui se déclenchent la plupart d temps quand la musique s'arrête contiennent en particulier une série de variations sur le principe de Tom s'écrasant sur un mur. Comme d'habitude, on se dit que ça doit faire mal...
On annonce qu'un lion féroce s'est évadé du zoo, Tom prend panique et se prépare à toute éventualité, pendant que Jerry, seul dans la cave, aperçoit tout à coup une paire d'yeux menaçante...
Sauf que la menace s'arrête là, le lion étant plus encombrant, maladroit (et gourmand) que véritablement dangereux. C'est d'ailleurs assez exceptionnel, tant les animaux extérieurs qui viennent perturber l'équilibre étrange de Tom et Jerry sont le plus souvent des chiens à front bas, ou des chats fourbes. Ici l'antagoniste est clairement Tom qui se fixe pour mission de comprendre ce qui se passe autour de lui: il sent bien qu'il y a un intrus mais le lion jouant à cache-cache avec lui, il ne le verra pas...
Un film foncièrement sympathique, donc, mais quand même un peu gnan-gnan si vous voulez mon avis...
Tom s'apprête à exercer son hobby traditionnel, la chasse à la souris, quand il entend un programme radiophonique qui recommande de soigner son équilibre en étant généreux avec les animaux domestiques. Décidé à changer de comportement, il s'approche du domicile de la souris. Jerry est absent, mais il a laissé son journal intime: Tom se précipite et lit...
C'est un truc qui a parfois été utilisé par les équipes de Leon Schlesinger, pour fournir à moindre coût des dessins animés au rabais de Bugs Bunny, par exemple; une intrigue prétexte renvoie ainsi à des extraits ou réemplois de moments clés, tirés des meilleurs courts métrages. Ici, on reverra quelques passages de Tee for two, Yankee doodle mouse ou Mouse trouble. Si on peut déplorer ce reciclage (qui nous rappelle que l'actualité d'un court métrage, avant la syndication par la télévision, ne durait pas longtemps), ça se laisse, paradoxalement, regarder: c'est du concentré de gag, après tout, et c'est parfois puissant.
Jerry vaque à ses occupations, c'est à dire pas grand-chose, quand il reçoit une visite: Nibbles, la petite souris vorace dont il s'était déjà occupé (voir le film de 1946, The milkyWaif), est de retour... Son appétit ne s'arrange pas! Tom va, bien sûr, en faire les frais.
La construction du film est un crescendo diabolique dans lequel Hanna et Barbera n'hésitent pas à délayer au maximum la véritable intervention de Tom contre les deux souris, et bien sûr la construction est intégralement basée sur la faim délirante de la toute petite souris.
Comme c'est Thanksgiving, d'une part on nous détaille toutes les étapes d'un repas du genre, ce qui bien sûr va donner à la petite souris des occasions de s'empiffrer (et quelques gags visuels bien sentis, toujours dans un certain respect de la logique: par exemple, quand il avale une énorme orange, il faut l'extraire de toute urgence puisqu'elle fait trois fois sa taille...). D'autre part, Jerry et Nibbles vont incarner les "pèlerins" et Tom les "Natifs" dans une recréation rigolote de la légende de Thanksgiving... Un excellent cartoon, donc, qui a obtenu l'Oscar pour 1948.
Tom est en effet dans le rôle d'un enseignant ici, puisqu'il a pris sous son aile un chaton... Qui a bien besoin d'être coaché car il manque singulièrement d'efficacité, en particulier dans la principale tâche qui lui incombe: chasser les souris. Jerry a bien compris qu'il ne risque pas grand chose, et s'amuse beaucoup à ruiner les efforts du "professeur" en devenant l'ami du petit chat.
A nouveau ennemis, Tom et Jerry sont cette fois secondés par un petit chat: il y avait déjà eu la vorace souris Nibbles, et sinon les "compagnons" des deux héros ont la plupart du temps été des chats adultes, rivaix de Tom ou bien sûr des bull-dogs sentencieux et agressifs. Ce film avec un chaton est plutôt reposant et de bon aloi, mais il est notable pour revenir enfin à une loi fondamentale de Tom & Jerry: pas un mot ne sera prononcé, dans une bande-son une fois de plus exemplaire, où il est beaucoup question de cris (à propos, une réaction paniquée de Tom revient de film en film, et on y sent comme une tentation de recycler, qui va devenir une sale manie de Hanna et Barbera à la télévision), de coups et bien sûr de musique... Une fois de plus, The Wizard of Oz, avec un final sur We're off to see the wizard, the wonderful wizard of Oz... De l'avantage d'être à la MGM.
Tom et Jerry vaquent à leurs occupations habituelles: Jerry terrorise Mammy Two-Shoes, qui de son côté exige de Tom qu'il fasse "son travail", c'est à dire qu'il la débarrasse de cette souris. devant l'inefficacité du chat, elle fait appel à Lightning, un nouveau venu, qui tient son surnom de sa rapidité d'exécution... Jerry est vite chassé, mais Tom ne tarde pas à le suivre, victime de la fourberie de son rival. Les deux héros décident donc de s'allier...
Ce n'est pas la première fois, ni la dernière, et c'est paradoxal. Alors qu'une grande partie de l'alchimie particulière des cartoons de Tom et Jerry sont basés justement sur cette loi naturelle selon laquelle le chat est l'ennemi de la souris, quand ces deux-là se retrouvent alliés, on n'a pas la perte d'agressivité qu'on pourrait craindre. Je parle évidemment des dessins animés classiques, pas des productions sans âme actuelles. Bon, ce film est fort sympathique, maintenant ce n'est pas l'un des chefs d'oeuvre du duo...
Tom, Jerry et un chien sont embarqués dans une spirale infernale de chicaneries, de violences et de poursuites quotidiennes. Apparemment, le chien est le plus lucide des trois: il leur propose de signer un pacte et de cohabiter tranquillement. Ils deviennent les meileurs amis du monde, s'épaulant pour contrer les attaques extérieures, qu'elles viennent d'un chat ou d'un chien. Leur amitié et leurs belles résolutions résisteront-elles à l'apparition d'une tentation particulièrement forte: une bon gros steak?
Bien sûr que non! Sinon où serait l'intérêt? Dans ce film, seul le chien parle, Tom et Jerry devenant presqu'une entité à part entière, seconds ex-aequo dans la hiérarchie derrière un chien pacifiste et idéaliste... Jusqu'à un certain point. Le film accumule, dans sa première et sa dernière partie, quelques intéressantes marques de castagne bien sentie, bien évidemment. Mais il est aussi et surtout notable pour une bande-son absolument exceptionnelle; je ne parle pas ici de la musique, dominée d'ailleurs par des extraits ciblés de The Wizard of Oz, mais bien des merveilleux effets sonores, qui ont fait l'objet d'une impressionnante recherche...
Dans un magasin de jouet, un pantin chante une chanson légère dans une chorégraphie qui fait intervenir ses "collègues"...
Difficile à croire en voyant ce film de 1932, mais c'est de là que viendront tant de dessins animés de la Warner, de ceux qu'on appelle abusivement les Looney tunes. Rappelons qu'il y avait deux séries, inspirées l'une comme l'autre des Silly symphonies, et l'appellation de chacune d'entre eux était d'ailleurs comme un écho à cette prestigieuse série de courts métrage de chez Disney, l'autre étant Merrie Melodies.
C'est à cette dernière qu'appartient ce film réalisé par Rudolf Ising, qui allait dominer cette décennie, ou du moins la première moitié, avant d'être dépassé par de nouveux animateurs, de nouvelles inspirations et un ton nettement plus satirique.
Parmi les animateurs présents sur ce film, il y a fort à parier qu'on trouvait le jeune Isadore "Friz" Freleng, qui allait être très marqué par un truc de chez Disney auquel on n'échappe pas ici: le film est dirigé et sonorisé au métronome, une tendance qui allait faire les beaux jours de ces films de Freleng dix ou vingt années plus tard, qui verraient le chat Sylvestre marcher sur la pointe des pieds au son d'un enemble de cordes pizzicati...