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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 11:22

Un couple marié vit tranquille, à Copenhague, mais une amie bien intentionnée annonce à madame qu'elle a une rivale. Elles vont la confronter, et ça se passe fort mal, car la maîtresse a du caractère. Elles se décident donc à départager la situation par un duel à mort... 

L'épouse légitime en avertit son mari, qui va tenter le tout pour le tout, mais arrivera trop tard... 

On voit ce que le cinéma des années 10 aurait pu tirer comme effet de suspense de ce que j'annonce dans la dernière phrase, mais en 1906, on n'en est pas encore là. Le film est efficace mais très linéaire, et ne propose donc aucune prouesse de montage; c'est dans l'aspect sensationnel qu'il ose, dans un final particulièrement noir... On peut voir le film sur le site du DFI, dans une copie dotée d'intertitres en Allemand... mais c'est très aisé à comprendre.

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Published by François Massarelli - dans Muet DFI
23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 12:16

Un homme qui croyait son épouse partie pour longtemps dans sa famille la voit revenir au pire moment... En effet il est en très bonne compagnie: afin d'expliquer la situation, il présente l'inconnue comme sa belle-soeur arrivée à l'improviste des Etats-Unis. C'est une bonne idée, sauf si sa famille Américaine choisit précisément ce moment pour arriver à l'improviste...

Je pense que tout est dit: on sait très bien où ça va. On notera un portrait particulièrement tordu de danois Américanisé, où le grotesque du pire mauvais goût l'emporte... Sinon, Lauritzen n'a pas encore eu la bonne idée de construire un film autour de, disons, deux vagabonds. Ca, ce serait une bone idée, non?

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Published by François Massarelli - dans Comédie Lau Lauritzen Muet DFI
23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 12:05

Nokke (Rasmus Christiansen) et Joregensen (Charles Willumsen) sont deux ouvriers du tramway de Copenhague, et ce sont les meilleurs amis du monde. Cependant il y a une ombre au tableau: Jorgensen boit, et pas qu'un peu. Nokke essaie de lui faire entendre raison... Jusqu'au jour où son copain finit à l'hôpital; Nokke se met en quête d'aller l'y retrouver, mais ça se passe mal: il est tellement incohérent qu'on cherche très vite à l'interner à son tour...

L'impression qu'on va assister à un plaidoyer anti-alcoolique s'estompe très vite, d'autant que le personnage de Jorgensen utilise beaucoup sa soûlographie pour déclencher les rires, surtout quand on le voit tenter d'attraper les mouches dans sa cellule capitonnée comme le premier Renfield venu... L'intention est donc de faire rire, avec une situation idiote qui dégénère en course-poursuite dans un hôpital... Ce qui est distrayant, comme peut l(être un Mack Sennett très moyen.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet Lau Lauritzen DFI
23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 11:53

Le colonel Serjberg Oscar Stribolt) s'oppose à ce que son ami le pharmacien (Rasmus Christiansen) ne vienne courtiser sa nièce (Kate Fabian); le jeune homme comprend que c'est essentiellement la jalousie et la frustration qui poussent l'oncle à refuser le bonheur de sa nièce, et il imagine un stratagème pour lui faire entendre raison, qui implique une potion d'amour un tant soit peu bidon...

Lauritzen se cherchait, et avec lui sans doute toute la comédie Danoise... Les ficelles du boulevard, une vulgarité assumée et bourgeoise, sont les ingrédients essentiels des comédies qu'il a tournées avec le fort rondouillard Oscar Stribolt; et invariablement, les femmes deviennent un ensemble caquetant de jeunes gourdes qui ne peuvent aller que par groupes de quatre ou cinq; ici, elles se prêtent volontiers à la comédie, en faisant croire au colonel qu'il est irrésistible... D'ailleurs parmi les gens qu'il croit séduire, on peut aussi voir notre ami Carl Schenström en jardinier complice...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet DFI Schenström & Madsen Lau Lauritzen
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 10:03

Deux garçons, Fritz et Adolphe, sont vendus à un Cecchi, artiste de cirque qui va les entraîner à la dure pour qu'ils le suivent dans son métier. Avec deux jeunes filles, Louis et Aimée, ils deviennent partenaire sur la piste et inséparables dans la vie, unis face à la sévérité de leur mentor. Aimée en particulier est très attentive au bien-être de Fritz... A la mort de Cecchi, Fritz (Robert Dinesen) a une idée: créer un numéro unique et spectaculaire, Les Quatre Diables, mêlant acrobaties et sensations fortes. Ils deviennent une sensation, et du coup leur fortune change: Lucy, une belle jeune aristocrate commence à tourner dangereusement autour de Fritz...

C'est la première version d'une histoire qui sera souvent filmée, notamment par Murnau dont la version de 1928, un film perdu, est sans doute l'une des oeuvres les plus recherchées des années 20. Ce qui ne doit pas enlever d'intérêt à cette version qui a au moins deux mérites, à vue de nez: c'est la première, d'une part. Et en prime elle est toujours disponible! Mais son intérêt va plus loin... 

Car en 1911, le cinéma Danois domine, et impose en Europe la vision d'un cinéma qui s'installe dans la longueur, et qui explore les genres les plus divers. Un mélodrame, après tout, correspond en ces années d'avant-guerre à un divertissement qui pourra résonner dans tous les pays, un calcul simple mais qui s'avérera payant... Et les auteurs vont pousser le bouchon un peu plus loi, en choisissant notamment de tout faire reposer sur un final grandiose, dans lequel on verra enfin le numéro de cirque tant attendu, mais aussi un suspense fort: car nous savons qu'Aimée veut se venger de Fritz, et ces deux artistes sont d'ailleurs, parmi les quatre diables, ceux qui vont tenter le "saut de la mort", sans filet...

Nous le savons, parce qu'une scène nous montre Aimée souligner de son doigt cette mention (unde net, en Danois) sur une affiche. Le suspense repose donc sur l'attente par le public d'un dénouement fatal... Mais aussi sur le montage, qui délaie à loisir en étendant le champ des prises de vue. Le film est très moderne dans son découpage, et franchement en avance sur la plupart des concurrents de 1911; et la censure Danoise était sans doute moins pointilleuse qu'ailleurs, du coup si la suggestion reste de mise, on n'a pas beaucoup de doutes sur la teneur des rendez-vous entre Fritz et Lucy...

Le mélodrame Danois, avec ce film et avec Afgrunden de Urban Gad, devient donc particulièrement baroque...

Le film est disponible en streaming sur le site du DFI: les intertitres sont en Danois, mais c'est très facile à comprendre...

https://www.stumfilm.dk/stumfilm/streaming/film/de-fire-djaevle

 

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Published by François Massarelli - dans Muet DFI 1911
11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 18:28

C'est l'été, et dans la maison de M. Blomberg, il est de plus en plus difficile de faire la sieste, car les deux jeunes filles de la maison réclament une attention constante. Profitant d'un moment d'inattention de leur gouvernante, elles se rendent à la plage pour s'y baigner, mais elles rencontrent deux jeunes fils à papa, qui leur promettent de passer les prendre le soir même. Deux vagabonds à la recherche d'une bonne occasion ont entendu la conversation, et décident d'informer le père de la situation, afin de profiter du remue-ménage. Quand la police vient, à l'instigation du père, arrêter les deux jeunes hommes avant qu'ils ne s'introduisent dans la propriété, les deux clochards cambriolent la maison...

C'est  familier, bien sûr, et on reconnaît dans ce film séminal de la collaboration entre Lauritzen et ses deux vedettes principales, comme un schéma qui sera copieusement réutilisé: une belle maison de vacances au bord de la mer du nord, un climat doux d'été, un père jaloux de la vertu de ses filles, et deux jeunes gens de très bonne famille, confrontés à deux vagabonds en roue libre... Sauf que ceux-ci (Carl Schenström et Aage Bendixen) sont assez franchement antipathiques. Et Aage Bendixen est loin d'être Harald Madsen! La formule méritait sans doute 'être encore raffinée, ce qui explique le goût de trop peu fourni par ce film.

Quant au duo, qui serait en place dans le film suivant de Lauritzen avec Schenström, il est évident pour qui en douterait que, si Schenström a toujours été le principal moteur de l'association (C'est lui, "Pat", "Doublepatte" ou "Fy", le premier des deux noms dans toutes les langues), il avait besoin d'un partenaire, certes, mais pas n'importe lequel. D'ailleurs, imagine-t-on Laurel et Hardy sans Laurel OU sans Hardy? Il existe un film, un long métrage dans lequel Hal Roach avait tenté de placer Hardy en collaboration avec Harry Langdon... Il vaut mieux ne pas en parler.

https://www.stumfilm.dk/stumfilm/streaming/film/tyvepak

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Published by François Massarelli - dans Schenström & Madsen Muet 1921 Comédie DFI * Lau Lauritzen
29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 15:30

En 1927, dans les studios de Hal Roach, quelqu'un a eu la bonne idée de construire un film autour d'un duo, composé de deux solides acteurs, Stan Laurel et Oliver Hardy... Le reste est bien sûr historique, un partenariat irrésistible et fécond, comme on n'en a jamais vu ailleurs...  A moins que...

Sur les rudes côtes de la mer du nord, vit une petite communauté de pêcheurs, dans un petit village. Une vieille dame qui vit à l'écart, a adopté un enfant perdu, une vingtaine d'années auparavant: la vieille Malin (Petrine Sonne) vit toujours avec Tom (Erling Schroeder), qui bien sûr a bien grandi! Il est amoureux de la belle Karin (Karin nellemose), mais le père de celle-ci est totalement opposé à leur mariage et ils doivent se cacher pour se voir... Le village est depuis quelques temps la proie d'une certaine psychose, en raison de l'apparition nocturne de fantômes, qui poussent les gens à se terrer chez eux la nuit venue...

Deux vagabonds arrivent (Carl Schenström, le grand dépendu, et Harald Madsen le petit râblé), et avec l'autorisation de Tom et de Malin, s'installent au bord de la mer, dans une petite cabane... Leur séjour sera rude, car non seulement ils vont affronter la tempête quasi permanente, perdre leur toit, couler un bateau en allant pêcher, mais en prime, ils vont aussi résoudre les deux mystères du lieu: d'où vient Tom? et quelles activités louches se cachent donc derrière ces apparitions?

C'est un film de long métrage, très long même si on le compare aux canons hollywoodiens du genre: à l'époque, les films de Lloyd, Chaplin, Langdon et Keaton dépassaient rarement une heure et vingt minutes, mais ici, on arrive à cent minutes, soit une heure quarante. C'est que Lau Lauritzen, qui vient d'ailleurs de réaliser avec ses deux protégés un long métrage mammouth autour d'une adaptation de Don Quichotte, avait trouvé avec ses nombreuses comédies mettant en scène le duo Schenström-Madsen, un succès jamais démenti, et savait que le public le suivrait. On pourra toujours se plaindre que c'est un peu trop long, que les intrigues qui sont accumulées comme autant de feuilles de lasagne sont probablement trop nombreuses (ce qui est assez juste): mais tous les films du duo fonctionnent comme une mise en parallèle de la petite vie (ou survie) pépère des deux personnages d'un côté, et d'une communauté de l'autre; et la plupart du temps, le constat est sans contestation possible un échec: l'impossibilité pour ces deux enfants mal grandis de s'intégrer est évidente. 

Dans ce film pourtant, leu comportement proactif étonne: ils vont en effet, et sciemment, résoudre deux énigmes alors que d'une certaine façon il ne leur est rien demandé! Mais c'est aussi parce que pour Lauritzen, et pour le public danois (et le reste de l'Europe car ces films s'exportaient rudement bien), les gens qui vivent autour des héros ont gardé une vraie importance. Le metteur en scène a d'ailleurs toujours pris la précaution de filmer ses histoires dans un Danemark tangible, et c'est particulièrement vrai ici, dans cette rude communauté de pêcheurs qui sont loin d'être des rigolos, avec leur folklore... Avec ses naufrages aussi, dont un qui est filmé dans des conditions assez proches d'une vraie catastrophe. De plus, en lieu et place de la sempiternelle ballade sur la plage avec des girls en maillot trop grands pour elles (on les appelait les Lau's Beauties!), les jolies filles qui peuplent la salle où une danse folklorique est organisée, sont en costume national... 

Mais c'est toujours nos deux Doublepatte et Patachon qui volent la vedette, puisque dans la scène du bal, ils commencent par être rejetés par absolument toutes les femmes, et finissent par se résoudre à danser ensemble. Mais l'originalité de leur lecture du charleston (absolument hilarante) est non seulement un moment de grâce pour le spectateur, mais aussi un moment qui va révéler doucement, sans excès d'émotions, les deux personnages au reste de la distribution. Rien que pour ça, et pour l'excellente tenu du slapstick génial développé sur la plage, en plein vent (et avec un solide dose de sable dans la bouche) par les deux acteurs, le film vaut vraiment la peine.

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/vester-vov-vov

 

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Published by François Massarelli - dans 1927 Lau Lauritzen Muet Comédie Schenström & Madsen DFI *
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 15:48

Un bien sombre drame que ce film de Sandberg, réalisé en pleine montagne, mais sans que jamais le metteur en scène laisse le lyrisme des paysages l'emporter. Au contraire, c'est la rudesse de la nature qui semble avoir été sa principale motivation pour y placer les protagonistes d'une histoire hautement mélodramatique, fortement austère, et très tributaire d'un flot d'informations contenues dans les intertitres:

Thor Brekanaes (Peter Nielsen), un fermier austère, s'est marié avec une femme à laquelle il reproche d'avoir eu un enfant naturel, juste avant son mariage. Et leur enfant commun, un garçon, est né avec des troubles mentaux... Du coup, la rancoeur du fermier pour son épouse va rejaillir sur Vasil, l'enfant illégitime...

Des années plus tard, alors qu'à la ferme Brekanaes Thor emploie de nombreuses personnes, dont une jeune femme, Thora (Karina Bell), Swein (Sigurd Langberg) le fils du voisin de Thor rend souvent visite à la jeune femme qu'il projette d'épouser. Thora est très appréciée de tous: en particulier, d'Alsak (Peter Malberg) le fils simple d'esprit de Thor. Mais la jeune femme est amoureuse de Vasil (Emmanuel Gregers), qui revient alors au payx pour annoncer à son père qu'il envisage de mener des études de droit, et souhaite emmener Thora avec lui. Le père refuse, toujours sous le coup du dépit et de la rancune tenace qu'il garde envers son épouse décédée depuis longtemps... 

Mais quelques jours plus tard, Thor est retrouvé mort: assassiné d'un jet de pierre. Les soupçons se tournent vers Vasil, mais Swein est tout aussi potentiellement coupable que lui... C'est Thora qui découvrira la vérité...

Du mélodrame, disais-je, et du lourd. Mais le film vaut mieux que sa pesante intrigue, dont on doit avouer qu'une fois de plus le mystère ne vaut pas lourd: le "coupable" du "meurtre" sera vite trouvé, permettant une fin relativement heureuse, mais quand même assez sombre... Les acteurs dirigés par Sandberg sont parfois dans la ligne, dans la mesure où ils jouent des archétypes. Une mention spéciale est due à Peter Malberg qui compose un personnage "simple d'esprit", comme on dit, constamment sur la brèche et réussit à ne pas en faire trop. De même que le lien entre lui et Thora est joué avec tact par Karina Bell. cette dernière réussit dans les deux dernières bobines à élever son personnage au dessus de son simple statut de commodité...

On est dans une atmosphère qui rappelle un peu les films "paysans" de Murnau, avec leurs lourds secrets du passé, et leurs intrigues qui mobilisent toute une tribu de membres de la famille et d'employés de ferme. Mais Sandberg, en jouant la carte du conflit habituel entre campagne et cité, entre tradition et modernité, se réfugie plus dans le mélo classique avec ses règles et ses coups de théâtre, que dans le symbolisme transgressif de Terre qui flambe ou City Girl... Le metteur en scène Danois reste, avec ce solide film campagnard, les pieds sur terre, ou plutôt dans la glaise. Il dépeint en vrai citadin, c'est à dire à distance, le jugement de deux hommes par l'ensemble d'une communauté pas spécialement encline à rigoler avec le péché... Notons tout de suite que l'intrigue du film sera obscure si on ne s'aide pas d'un résumé, car les seuls intertitres disponibles sur la copie mise en ligne (une splendeur, en HD) sur le site du DFI, sont bien évidemment en Danois.

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/moraenen

 

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Published by François Massarelli - dans A.W. Sandberg DFI Muet 1924
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 16:45

Une femme a perdu son mari, enlevé par une société secrète, des gens fortement interlopes masqués de noir... elle fait donc appel au plus grand détective: Sherlock Holmes en personne!

Le film totalisait à l'origine 388m, en une bobine: de quoi durer près de 20 minutes, dont il ne subsiste dans la copie disponible au Danske Film Institut, que 7 minutes. Le fragment ressemble d'ailleurs à un condensé à peu près logique, sans pour autant être d'une grande cohérence.

Le film confirme deux choses: d'une part, l'étendue des styles pratiqués par les cinéastes Danois à l'époque de leur splendeur et de leur rayonnement international, dont la guerre allait avoir raison. Ensuite, dès 1911, tous les prétextes étaient bons pour voler un peu de Holmes à Conan Doyle, et quand je dis "un peu", ce n'est pas peu dire, parce que ce Holmes-là, il n'est quand même pas très Sherlock...

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/den-sorte-haette

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Published by François Massarelli - dans Muet DFI Sherlock Holmes
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 15:44

Au XVIIe siècle, lors d'une période particulièrement intense des conflits entre la Suède et les provinces Danoises, une troupe de mercenaire arrive dans un hameau Danois, pour en prendre possession et y reprendre des forces; parmi les habitants se trouvent le fermier Ole Hassel (Frederik Jacobsen), son épouse (Marie Dinesen) et leurs deux enfants, Anne (Olga D'Org) et Helle (Martin Herzberg); le caporal Prinz (Peter Nielsen), un homme peu recommandable, leur impose sur ordre du Roi de recueillir un soldat blessé, Lasse Manson (Poul Reumert)...

Alors que l'occupation se poursuit, la vie est finalement assez simple à la ferme, tant les habitants sont séduits par le convalescent... Surtout Anne bien sûr. Quand celle-ci apprend qu'en plus Lasse est d'origine Danoise, elle lui reproche ses choix. Mais les deux jeunes gens tombent amoureux, avec plus ou moins la bénédiction de tout le village... quand Lasse doit partir, il se rend compte que le caporal est parti avec son argent, le retrouve et récupère son bien en se débarrassant de son supérieur, qu'il croit avoir tué. Puis, il revient chez les Hassel pour se cacher, ce qui réjouit Anne...

C'est un peu un film en forme de halte, un conte à l'ancienne, qui aurait pu prendre deux chemins fort attendus, mais n'en fait rien: d'une part, comme le dernier chapitre des Pages arrachées du Livre de Satan, de Dreyer, on attendrait que cette histoire d'occupation, d'allégeances contradictoires et de passions entravées vire au pamphlet nationaliste, mais Sandberg et la Nordisk, qui visent le marché international avec leurs films, ont sagement mis cet aspect de l'intrigue en sourdine. Par ailleurs, on évite aussi le conte moral avec connotation Chrétienne, quand après s'être installés ensemble dans la cabane de Lasse, les deux amants consomment leur amour sans réserve. Anne, très superstitieuse, voit dans l'orage qui s'ensuit la colère divine, et d'autres lui emboîtent le pas, mais tout se passe comme si pour le metteur en scène, cette interprétation ne tient pas... Un choix sage et qui permet à Sandberg et à ses acteurs de laisser libre cours au lyrisme d'une histoire qui par moment, et toutes proportions gardées, fera un peu penser à l'amour interdit de Mary Johnson pour Richard Lund dans Le trésor d'Arne de Mauritz Stiller...

La mise en scène est une fois de plus soignée, et Sandberg est très clairement inspiré par son village médiéval et ses sous-bois. Il prend aussi du plaisir à éclairer ses scènes nocturnes à la façon des maîtres flamands, en utilisant bien sûr des bougies dans le champ pour compléter l'illusion. C'est, du début à la fin, une splendeur qui vient largement contre-balancer le côté anecdotique d'un film taillé pour séduire et satisfaire les foules... Malgré une fin dont on ne peut vraiment dire qu'elle soit heureuse.

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/lasse-mansson-fra-skaane

 

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Published by François Massarelli - dans 1923 DFI Muet A.W. Sandberg