Un "single standard", c'est le fait de réclamer l'égalité absolue en terme de conduite, pour tous les membres d'un groupe. Appliqué à l'humanité, ça revient donc à revendiquer les mêmes droits de liberté et de séduction pour les femmes que les hommes. Le film étant nommé ainsi, il était derechef considéré comme louche par la censure, et promis à un beau succès.
Ce n'est pourtant pas un chef d'oeuvre, loin de là: Arden Stuart souhaite trouver l'âme soeur chez un égal, mais sa première tentative sera désastreuse: quand un chauffeur sera viré pour avoir fricoté avec elle (elle était consentante, bien entendu), il se suicide... Elle décide de rester farouchement indépendante, jusqu'à ce qu'elle rencontre l'ancien boxeur, peintre et playboy Packy Cannon (Nils Asther), elle est intriguée et ils partent pour les mers du Sud sur un coup de tête... Packy se lasse: quand ils reviennent, elle doit faire face au scandale...
C'est un catalogue de toutes les situations se voulant scabreuses, agrémentées d'un romantisme de pacotille. Garbo joue une caricature probable d'elle-même et le film s'abîme dans la dernière partie, quand elle devient mère d'un abominable enfant 100%Américain, avec boucles blondes et tout et tout. Et si on oubliait ce film?
Un couple marié, formé d'un homme d'affaires d'un certain âge et de sa jeune épouse, se rend à Java: John Sterling (Lewis Stone) entend y sélectionner un thé pour future importation, et donc il y va pour des raisons o ne peut plus sérieuse... Mais Lillie (Greta Garbo) se laisse prendre parle romantisme de la croisière pour se rendre à Java, et voudrait bien partager un peu de ce romantisme avec son mari... De son côté, un potentat local, le Prince de Gace (Nils Asther), propriétaire puissant de nombreuses terres où l'on produit justement du thé, a bien compris comment le couple fonctionnait, et est prêt pour sa part à remplacer John auprès de Lillie...
C'est de prime abord un ensemble de fadaises et de lieux communs savamment orchestrés les uns avec les autres: Greta Garbo s'st souvent plainte, avec raison, du fait qu'on ne lui faisait pas interpréter de rôles intéressants à la MGM durant l'époque du cinéma muet. Sans me faire totalement l'avocat du diable (le film est quand même volontiers routinier), j'observe que la caractérisation de Lillie est à l'écart des clichés habituels. On fait généralement de Garbo une vamp morne et maussade? Lillie est enjouée. Elle "vant to be alone" tout le temps? Non, Lillie souhaite avoir de la compagnie... Et sa sensualité est ici totalement soumise à sa jeunesse et son amour... Bon, ce sont aussi des clichés, à n'en pas douter, mais ils tranchent au moins sur les habitudes!
Et puis le film, sous couvert de cocher toutes les cases du drame sensuel bien dans l'esprit de l'époque (avec sa dose de racisme bien assumé, dans la représentation du 'prince' et sa promesse d'être un amant bien supérieur à ce pauvre John qui s'endort dès que sa tête touche l'oreiller), le film rejoint le narquois Foolish wives dans la satire d'un peuple Américain en proie à l'oubli de ses sens... Si le "Prince" représente en cochant toutes les cases possible le fantasme ultime, jusqu'à la brutalité, de l'épouse insatisfaite dans l'esprit de l'époque, John Délaisse son épouse, malgré toute la tendresse dont il est capable (ah, ces amoureuses caresses sur la joue, ces sensuels tapotements du dos de Lillie!) quand elle, au contraire, fait tout ce qu'elle (et Adrian, le couturier de la MGM) peut pour attirer son attention: la garde-robe très étudiée de Garbo est ici, comme souvent, une savante étude de "jusqu'où, et comment, déshabiller la star tout en la rendant présentable pour le bal"... Avec une mention spéciale pour les dos nus et plongeants. Bref, l'homo Americanus est ici ciblé et accusé de négligence sexuelle, dans ce film à vocation familiale...
Et Sidney Franklin, dans tout ça? Le valeureux vétéran fait plutôt bien son boulot, si tant est qu'il ait eu une once de liberté, au vu du fonctionnement industriel du studio. Il est célèbre pour des films à intrigue sentimentale, et ses meilleurs films étaient les comédies avec Constance Talmadge: il y retrouve instinctivement cette manière de filmer à hauteur de personnage, qui sait jongler avec les points de vue. En témoignent de nombreuses scènes qui sont autant de passages de témoins, du Prince vers les Sterling, ou de Lillie vers John. La meilleure est traitée en deux plans superbes, et foncièrement économiques: Lillie vient de succomber à un baiser langoureux du Prince en l'absence de John... Mais celui-ci a vu tout un théâtre d'ombres chinoises en revenant au bungalow, donc il sait. Lillie quitte sa chambre pour rejoindre son mari dans le living-room, et pousse une porte: on voit donc Lillie, de dos, qui regarde son mari de dos qui se révèle une fois la porte ouverte. On coupe au contrechamp, cette fois c'est John qui est à l'avant-plan, inquiet et au fond on voit Lillie désemparée qui a compris que John la soupçonne de bien plus qu'un baiser...
Le film se résoudra dans une lutte conventionnelle mais efficace entre les deux hommes durant une chasse au tigre qui manque de devenir une battue à l'homme... Et John Comprendra-t-il enfin qu'il serait attendu qu'il montre un peu d'empressement vis-à-vis de son épouse? Réponse (mitigée) dans le film...
Acadie Française, au XVIIIe siècle: la jeune Evangeline (Dolores Del Rio) est fiancée à Gabriel (Roland Drew). Ils doivent se marier, et tout irait pour le mieux, mais les autorités Britanniques demandent à la communauté l'impossible: se retourner contre leurs "cousins" Français. Ils refusent, et c'est donc un exil forcé, dans lequel Evangeline et Gabriel sont séparés... Ils vont passer des années à se chercher, sans se trouver...
C'est un de ces films de la toute fin du muet, inclassable et sans doute marqué par la volonté d'un seul homme: le réalisateur, Edwin Carewe, réalisateur indépendant et free-lance depuis le début des années 10, qui a jeté toute son énergie dans un tournage qui allait du Nord des Etats-Unis, jusqu'aux bayous de Louisiane, désireux qu'il était de réaliser une adaptation aussi épique que le poème de Longfellow... Son film est picturalement impressionnant, et ne manque pas de qualités, mais...
...C'est cousu de fil blanc dès le départ. Il manque singulièrement d'enjeu, d'aspérités, sans parler de l'amour pur et enfantin des deux héros. Dommage, mais avouons-le, on préfère Dolores Del Rio en barmaid gouailleuse (What price glory) ou en princesse Polynésienne coquine (Bird of paradise) voire en héroïne Russe (The Red dance)! Ici, elle manque de substance, et le parcours convenu de ces amants maudits (d'ailleurs, "amants" est un mot impropre) est asse peu engageant. Sauf si on aime les belles images...
On appelait ce genre de films les race movies, des oeuvres entièrement interprétées par des acteurs Afro-Américains, pour être projetées devant des public intégralement noirs... La plupart de ces films ont une médiocre réputation, et beaucoup ont été faits sur un budget ridicule, et ça se voit.
Pas avec celui-ci: c'est même une exception en son genre... Le film a bénéficié d'un soin aussi bien dans la direction d'acteurs, les éclairages et le montage, qui en font un pur produit de son temps, soit la fin du muet, au moment où les dernières grandes leçons du cinéma Européen finissaient par intégrer la façon de faire de la plupart des studios. Par contre si The scar of shame est un film soigné dans sa réalisation, il reste un mélodrame assorti d'une solide leçon de morale, répétée par plusieurs personnages-clé...
Dans une pension de famille respectable, deux hommes cohabitent: un est corrompu, l'autre pas. Ils vont graviter autour de la même femme, une enfant élevée par un beau-père violent et alcoolique. L'un va essayer d'en faire une prostituée, l'autre une respectable musicienne... Mais les dés sont pipés, car la jeune femme n'a pas eu la chance de naître dans une famille qui lui aurait donné non seulement l'envie mais aussi les moyens d'assumer ses ambitions de bonne morale...
Divisé en trois actes, le film a un scénario qui aurait pu être celui d'un film Griffith de 1911! On y sent les tendances habituelles de ces films qui projettent (consciemment ou non, il ne m'appartient pas de le savoir) les préjugés de la société à travers ces personnages noirs, donc le plus corrompu de tous les personnages est privé de maquillage blafard, et les stéréotypes culturels abondent, dans une volonté d'édifier parfois gênante. Pourtant, on a ici accès à un tissu social qui était représenté aussi chez Oscar Micheaux, et qui était presque une société parallèle, avec ses propres règles de vie dans un environnement qui leur était systématiquement hostile... Cette réalité est diffuse en l'absence des blancs, qui sont totalement exclus de ces films, mais elle est bien là.
Fridolf Svensson est un inventeur de génie, du genre à ne faire que ça, tout le temps. C'est aussi un être lunaire, qui a tendance à laisser le monde lui passer à côté, et du coup quand l'armée, qui le prend pour son copain Smith, le convoque, il lui paraît plus simple de laisser faire plutôt que de signaler qu'on s'est trompé de personne...
Quel mauvais film, mais franchement! Ca commence, d'ailleurs, assez bizarrement par une introduction hallucinante: le principal acteur, Fridolf Rhudin, essaie de nous expliquer en parlant que le film sera muet... Et il le sera pour une large part, si j'excepte quelques passages, hum, musicaux, assez terrifiants. Le personnage qu'il incarne, par ailleurs, est inconsistant; son identité de bricoleur fou (avec une grosse dette à Keaton) laisse la place à un pantin lunaire, qui prouve que n'est pas Langdon qui veut. C'est une comédie sans gags, presque sans intrigues, et comme d'habitude, on va rappeler que certes on veut avoir accès potentiellement à tous les films, mais est-ce bien nécessaire de pouvoir voir ce machin sur Netflix, alors qu'on n'y trouve pas (au hasard:) La Charrette Fantôme, La Saga de Gösta Berling ou Häxan?
Un jeune homme (Creighton Hale) doit partir pour l'Afrique, afin d'y effectuer des recherches. Son oncle est persuadé qu'il n'y tiendra pas deux heures, et sa fiancée (Thelma Todd) aimerait qu'il reste et l'épouse plutôt que de partir au diable... Lors d'une soirée qui dégénère, les deux jeunes gens sont tout à coup au milieu d'une foule d'événements incompréhensibles, et pris en otages dans une mystérieuse maison: manifestement, ils sont les jouets d'une secte Satanique...
Derrière le Satanisme du titre, se cache l'un de ces innombrables films de maison hantée, si courant et se ressemblant tous, dans les années 20 et 30. Mais la différence vient de l'incroyable sens de la composition du réalisateur, et de son talent pour non seulement montrer, mais aussi faire croire. Il nous promène comme il promène ses protagonistes dès le départ, et c'est intéressant de voir de quelle manière Christensen nous maintient en haleine, tout en se vautrant en permanence dans le grotesque: les maquillages, la lumière, les décors, les changements brusques d'ambiance, Tout y passe...
L'interprétation est notable sur un certain nombre de points, par exemple le fait que Thelma Todd y trouve son premier grand rôle; Creighton Hale, qui joua souvent les naïfs pris dans la tourmente d'une maison hantée (notamment dans le célèbre The cat and the canary de Paul Leni) nous rappelle qu'on est d'abord devant une comédie, aussi. On y verra sinon so-Jîn Kamiyama, acteur de second rôle bien connu, ainsi que Angelo Rossito. Mais pour toute personne qui aura vu Häxan, L'X mystérieux et La nuit vengeresse, ce film restera toutefois anecdotique, ... les jours de Christensen à Hollywood étaient comptés.
Voici le dernier film muet d'un metteur en scène (et producteur) qui avait, enfin, tout compris... Asphalt est un accomplissement sans égal dans le cinéma Allemand. Qu'il vienne d'un pionnier aussi aguerri que May, à une époque où les jeunes loups (Dieterle, Pabst et son ancien poulain Lang en tête) régnaient sur la cinématographie Allemande est assez ironique. Le film aussi, jusqu'à un certain point.
L'intrigue s'installe doucement, en prenant son temps, dans un Berlin d'abord capté par des caméras en liberté dans la ville, puis subtilement reconstitué en studio: Albert (Gustav Fröhlich) est un agent de police exemplaire, et Else (Betty Amann) une voleuse talentueuse, qui se sert de sa beauté fatale pour détourner l'attention des bijoutiers qu'elle dérobe. Quand la seconde se fait attraper sur le fait, c'est au premier qu'on fait appel. Else, en pleurs, lui fait pitié, et il accepte de l'accompagner chez elle pour qu'elle aille y chercher ses papiers. C'est évidemment un prétexte pour temporise et le séduire, ce qui ne manque pas d'arriver...
Le lendemain, d'un côté le jeune homme a des remords de ne pas avoir fait son devoir. La jeune femme, elle fait face à un sentiment inattendu: elle est amoureuse... Lorsque Albert revient avec la ferme intention de reprendre ses esprits, ils sont tous deux confrontés à la réalité: ils sont mordus. C'est le moment que choisit un amant de la jeune femme, un voleur international (Hans Adalbert Von Schlettow), pour faire irruption: ça va mal finir!
Je disais plus haut que Joe May a tout compris: car sans jamais se plier aux règles étouffantes du Kammerspiel, Joe May laisse les images de Gunther Rittau (toutes d'un superbe clair-obscur comme seul le cinéma de ces merveilleuses dernières années du muet savait le traiter) raconter son intrigue. Il laisse aussi les acteurs vivre au mieux leur trajectoire et obtient de ses interprètes une impressionnante véracité émotionnelle. Il privilégie aussi les plans rapprochés et les gros plans et adopte un montage rapide, d'une clarté absolue. C'est un modèle de narration qui ne prend jamais son temps, mais ne dévie jamais de son but. Et comme on est en Allemagne, cette sombre histoire qui va se terminer dans un commissariat de police est évidemment l'occasion pour un destin tragique de se jouer de ses personnages...
...Non sans avoir accumulé les scènes de bravoure, souvent vécus à hauteur du point de vue de Betty Amann, dont la beauté particulière et le style ont été inspirés par Louise Brooks, mais inspirera aussi au-delà du film, d'autres actrices: qu'on pense à Dita Parlo, par exemple. La scène de l'arrestation, avec Gustav Fröhlich presque méconnaissable (sans le maquillage, difficile de retrouver le visage poupin du Freder dans Metropolis), est un modèle de suspense dévoyé: on sait que la voleuse est coupable, on a peut quand même que ses accusateurs en découvrent la preuve, dont nous savons nous, où elle se trouve... Et si la scène de la confrontation finale est du grand art, il y a aussi une scène de séduction dans laquelle la caméra se place au plus près des corps, et sans aucun accomplissement douteux, sans jamais outrepasser les limites du bon goût, Joe May nous livre une scène de séduction à forte teneur érotique, grâce au jeu tout en précision de Betty Amann, dans le rôle d'une femme qui prend le pouvoir sans se rendre compte qu'elle va tomber amoureuse...
Le premier film de Pierre Chenal est un documentaire...sur le cinéma. En trois chapitres, Chenal assisté de l'enthousiaste Jean Mitry qui deviendra un critique et historien nous montre comment à Paris et sa région, on fait du cinéma: d'abord, comment on passe de la machine (des appareils de prise de vue, de la pellicule, des objectifs) on passe à la création d'images: on suit des caméramen dans leurs activités en extérieurs. Puis Chenal nous entraîne dans l'atelier des animateurs, dont Ladislas Starewicz... Enfin il nous montre le tournage de quelques scènes de Capitaine Fracasse (D'Alberto Cavalcanti) ou de Quartier Latin (D'Augusto Gennina)...
Le film est plein de bonnes choses, à commencer par un ton très libre, et une solide dose d'humour... C'est un beau petit moyen métrage qui communique assez facilement le goût du septième art. Cela dit, s'il fallait se plaindre, le moins intéressant des chapitres reste le dernier, plus statique, plus convenu aussi.
Des fois, les apparences sont trompeuses... Aussi quand on tombe sur un film muet Anglais, d'un réalisateur inconnu au bataillon, situé dans une Espagne de pacotille (même s'il y a été manifestement partiellement tourné), qui conte des histoires de valeureux "dons", et de familles unies par les codes de la bonne société Espagnole de toujours, on se dit qu'il y aura forcément un moment où on quittera les codes, stéréotypes et autres clichés du mélodrame de basse extraction, pour justifier son existence.
Il est d'ailleurs fort possible que cette histoire bien simplette ait été montée en un film afin de profiter du Pathécolor mourant, cette technique qui consistait à colorier image par image, au pochoir, des films afin de les rendre chatoyants pour l'oeil. Passée cette particularité décorative qui n'a pas résisté aux ravages du temps, le film fait donc allègrement mentir la première phrase de cet article: il est aussi inintéressant qu'il en a l'air.
Dans une mine de diamants en Afrique, pas trop loin du Kalahari; le patron Hugh Rand (John Gilbert) reçoit la visite de quatre personnes importantes: l'un d'entre eux est l'un des actionnaires principaux, un Lord Anglais (Ernest Torrence). Pendant la visite, Rand courtise sa fille la très belle Lady Diana, (Mary Nolan) mais... ce sont en fait des imposteurs, des escrocs qui préparent un coup sans précédent: le vol d'un certain nombre de diamants de grande qualité. Durant leur fuite, ils prennent Rand en otage, afin qu'il les guide dans le désert... Mais qui manipule qui?
C'est un petit film d'aventures, qui pour la plupart des scènes a été tourné dans un environnement désertique en Californie. Le parti-pris de Nigh et de Gilbert a été d'imposer des conditions difficiles, aussi proches que possible de ce qui est supposé se passer à l'écran. Au vu du film il est absolument évident que ça n'a pas été de tout repos, surtout pour Torrence, dont le malaise physique (ses lèvres sèches par exemple) est plus que palpable... Mais le film ne se veut en aucun cas un compte-rendu réaliste, juste une romance provocante dans laquelle deux personnes qui s'aiment (Gilbert et Nolan) s'imposent un enfer pour se mériter!
Gilbert, dont c'était le dernier film muet, allait donc jusqu'au bout de sa punition, en faisant finalement ce qu'il souhaitait faire, et qui faisait tant horreur à Louis B. Mayer (le conflit entre les deux hommes est largement documenté sur la toile, je vous invite à chercher): des films à petit budget, qui échappent à la romance et aux fadaises, et qui préparent déjà ce que seront les films de l'époque pré-code. Mais si ce film était une punition dans l'esprit de Mayer, il semble qu'elle n'ait pas été trop dure pour l'acteur, qui s'amuse visiblement à promener son petit monde dans le désert...