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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 15:35

Le frotteur du titre est un homme consciencieux qui se doit de nettoyer la place du mieux qu'il peut. Alors il frotte... Au mépris des dommages collatéraux.

Règle numéro un en ce qui concerne la comédie chez Gaumont, ce que notera bien Jean Durand quelques années plus tard: tout acte a des conséquences... Donc ici, plus on frotte, plus ça glisse, plus ça glisse, plus c'est dangereux, et plus c'est dangereux, plus c'est de la comédie. C'est mathématique.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 15:31

Un hussard Napoléonien fricote avec une domestique, et doit se cacher dans une armoire. Mais comme tout un chacun dissimule plein de choses dans la maisonnée, il y sera rejoint par la maîtresse de maison...

Un argument classique, traité ici avec une austérité de moyens qui laisse quelques regrets. Mais on est devant une évidente citation du théâtre de boulevard, d'où le réflexe de planter la caméra une bonne fois pour toutes à l'avant de la "scène".

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 15:03

Le vieux professeur Kraker (Philip Bech), scientifique et naturaliste, découvre une belle vallée Norvégienne, où une famille paysanne l'accueille en ami: aase (Clara Schoenfeld), la mère, vieille paysanne farouche, et ses deux enfants Kavli et Kari l'enchantent par leur énergie et leur joie de vivre, lui qui a deux indécrottables citadins pomponnés, parfumés et monoclés jusqu'au trognon. Il décide, afin de leur donner une bonne leçon, de les envoyer dans ce paradis qui ne semble pas vraiment faits pour eux: que voulez-vous qu'il se passe? Les deux enfants du professeur sont Thor (Peter Malberg), un grand gaillard malgré ses guêtres du plus haut chic, et Synnove (karen Winther), une jeune femme très avenante même si sérieusement coincée; les deux enfants d'Aase Kavli (Carl Hillebrandt) et Kari (Alice O'Fredericks) ont le même âge, de l'espièglerie à revendre et ne s'encombrent pas outre mesure de manières ou de chichis...

Emanuel Gregers était un metteur en scène Danois qui ne fait pas aujourd'hui le bonheur des historiens du cinéma: un peu comme Sandberg, mais sans les moyens considérables dont ce dernier a disposé entre 1919 et 1925, il était principalement un producteur de cinéma populaire, et était aussi très attaché à la comédie. Ce qu'on voit bien dans le film, qui prend dès le départ un ton assez badin pour raconter les mésaventures de ses deux citadins à la campagne.

C'est extrêmement plaisant, le titre est confirmé par la photographie en permanence, et le cadre Norvégien de cette vallée enchanteresse est une garantie de bonheur esthétique, mais je doute que la copie montrée sur le site du DFI soit complète: il y manque singulièrement un enjeu, quelque chose qui vienne un peu perturber la linéarité de cette sympathique histoire. Dans la version visionnée, il y a bien u incident, qui se résout d'ailleurs dans un torrent (l'influence de Stiller sur le cinéma Scandinave n'est pas à négliger), mis c'est un peu court... 

Reste l'excellente ambiance, l'espièglerie des frères et soeurs de la montagne, et la belle énergie rigolarde d'Alice O'Fredericks, qui n'allait pas tarder à quitter son métier d'actrice pour devenir productrice, scénariste et réalisatrice, et du même coup la personne la plus influente du cinéma Danois. Eh bien ici, elle est fantastique...

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/solskinsdalen

 

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Published by François Massarelli - dans 1925 Muet Comédie Emanuel Gregers
13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 14:57

Don Quichotte de la Mancha a lu, beaucoup lu, et principalement des romans de chevalerie. A tel point que ça lui est carrément monté à la tête, et il est donc parti en quête d'aventures... le problème c'est qu'il est vieux, et , on l'aura compris, fou. Aidé, plus ou moins, de son écuyer Sancho Panza, il parcourt les routes à la recherche de rencontres guerrières. Et quand il ne trouve rien, eh bien! ...L'imagination débordante du vieil homme fait le reste... Mais bientôt, le légende se répand, et les deux hommes deviennent la cible des moqueries...

Carl Schenstrom et Harald Madsen, alias Fy og Bi au Danemark, étaient mieux connus sous le nom hallucinant (mais justifié) de Doublepatte et Patachon en France, ils étaient Pat und Patachon en Allemagne ou encore Long and Short dans les pays Anglophones. Leurs films souvent réalisés par Lau Lauritzen (Senior) sont encore aussi populaires en Scandinavie que le sont Laurel et Hardy aux Etats-Unis, pour situer.

Pourtant ce film très ambitieux est à part: clairement, il n'a pas été tourné au Danemark mais bien en Espagne, et très peu de concessions apparentes ont été faites aux deux personnages habituels de Schenstrom (Qui interprète un Quichotte très convaincant avec sa silhouette de géant filiforme) et Madsen (Qui prête à Sancho sa rondeur et sa petite taille). Et surtout pour ce dernier, le personnage de Sancho Panza est très éloigné des emplois habituels de clown lunaire lent et timide du comédien. Sancho est roublard, calculateur, dédié aux plaisirs... Juste, peut-on faire remarquer, il est quand même un peu naïf, surtout lorsqu'un canular pendable lui est joué, afin de lui faire croire qu'il est gouverneur d'une île.

Ce film, qu'on peut enfin voir entier (voir plus bas) est une fascinante entreprise: il s'agissait pour Lauritzen de faire une adaptation stricte de la tragi-comédie de Cervantès, avec deux comiques dans les rôles principaux; et en plus, comme c'est le seul film dans lequel on ne reconnaisse pas le maquillage traditionnel des deux comédiens Schenstrom et Madsen, c'était un risque commercial certain; mais l'idée de décalage entre un monde qui tourne dans un sens et deux hommes qui tournent dans l'autre (Surtout Quichotte, cette fois c'est Schenstrom qui est le plus à part !) est somme toute présente dans le film.

Reste quand même une interrogation: qu'est-ce qui a bien pu pousser dans cette direction Lauritzen, metteur en scène et producteur d'une série de films de comédie qui, s'ils n'ont sans doute pas révolutionné le médium, ont quand même provoqué un succès considérable pour lui et ses interprètes, l'excellente fortune de la Palladium, et même une réputation très enviable de poule aux oeufs d'or pour la scénariste et productrice Alice O'Fredericks? Le film est ambitieux, soigné même, l'intrigue du roman y est respectée, les personnages en sont bien définis, surtout bien sûr Quichotte et Panza, mais aussi les deux chevaliers ennemis d'une intrigue secondaire, deux beaux jeunes hommes comme il y en avait toujours pour "seconder" les héros joués par Schenstrom et Madsen, mais cette fois dans des personnages tangibles et riches... La photo de Julius Jaenzon, confrontée à l'aridité Espagnole, est d'une luminosité exceptionnelle, et les décors souvent printaniers nous rappellent que nous sommes entre les mains de maîtres Danois. Les deux acteurs principaux sont absolument géniaux mais ça on le savait déjà!

...Et pourtant le film est réussi mais sans plus. Lauritzen a soigné sa partition, bien utilisé les décors existants, et bichonné ses effets spéciaux: la scène mythique des moulins, par exemple, donne lieu dans cette version à une visualisation très baroque des « monstres » et géants aperçus par le vieux chevalier fou...  Il manque à cette superproduction un peu austère la gentille folie douce habituelle des films du duo, et dans ce contexte le ton du film, de la romance picaresque jusqu'à l'inévitable tragédie, on débouche sur une version soignée d'un grand roman, qui se cantonne à une sagesse embarrassante. Fallait-il absolument, pour exister, que les deux clowns et leur metteur en scène prouvent une bonne fois pour toutes que oui, ils pouvaient aussi faire un film sérieux, ou un "grand sujet"?

Pendant des années, on ne pouvait voir de ce film que des extraits diffusés dans le cadre d'une série télévisée Allemande qui recyclait les longs métrages du duo; de ces dix bobines (soit 135 minutes à 20 images par seconde), il nous restait 48 minutes en tout, dénuées d'intertitres, et remontées afin de donner une idée du film plus qu'autre chose. Le remontage avait été fait afin de privilégier la comédie, mais le début était à peu près intact. La seconde intrigue, qui voit se développer une trahison chez d'authentiques chevaliers, qui vont ensuite être authentiquement aidés par Quichotte et Panza, ne mettait pas suffisamment les deux stars en valeur et avait été tout bonnement supprimée. Maintenant, le Danske Filminstitut a enfin rendu publique sa version restaurée (un tirage soigné, mais aux marques du temps bien visible) de la version intégrale, disponible pour l'heure sur Vimeo (mais pas pour longtemps), et bientôt sur le site Stumfilm du DFI, où il sera visible en permanence, comme la digne pièce de musée qu'il est enfin.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Scandinavie 1926 Lau Lauritzen Schenström & Madsen *
13 février 2022 7 13 /02 /février /2022 08:36

2045: l'humanité se repose énormément sur ses AI et autres robots du quotidien; d'un côté, les foyers dépendent de leurs domestiques mécanisés, depuis le compagnon électronique des enfants jusqu'à la bonne (Claude Perron) en plastique avec circuits intégrés... La sécurité extérieure est confiée à des androïdes ultra-perfectionnés, les Yonix (François Levantal). Dans la maison d'Alice (Elsa Zylberstein), celle-ci reçoit un prétendant assez entreprenant, Max (Stéphane De Groodt) et son fils Léo (Elie Thonnat), quand son ancien Mari Victor (Youssef Hadji) débarque avec sa secrétaire au QI de poule d'eau (Claire Chust) et Nina (Marysole Fertard), la fille qu'Alice et Victor ont adoptée. Ne reste plus à Françoise (Isabelle Nanty), la voisine qu'à apparaître et tout le monde sera là: les robots d'intérieur décident d'enfermer tout le monde, suite à une révolte extérieure des Yonix. Seulement tous ces gens n'avaient pas forcément envie de passer tant de temps ensemble...

On l'attendait depuis 9 ans, depuis la sortie dans l'indifférence générale de T.S. Spivet. Mais Jeunet retourne donc à la comédie et aux comédiens français, en compagnie du fidèle Guillaume Laurant, qui a collaboré avec le metteur en scène à des degrés divers depuis 1995 et La cité des enfants perdus... L'intention, affichée durant les quatre années de genèse du film, était de railler l'obsession technologique actuelle, la dépendance aux gadgets et la perte d'humanité qui en découlerait: un sujet en or pour Jeunet, finalement, qui a toujours flirté avec ce sujet sous diverses formes: steampunk avec La cité..., réalisme poétique des années 90 avec Delicatessen, et même dans Un long dimanche de fiançailles, il traitait de la première guerre mondiale comme d'un fléau technologique déshumanisant. La perspective d'un groupe humain uni dans l'adversité technologique était également alléchante pour qui avait vu le tendre Micmacs à tire-larigot...

Mais Jeunet a été rattrapé par son époque, et si le film s'est fait effectivement grâce à Netflix d'un côté, grâce aux nouvelles technologies de pointe en matière d'infographie (ce qui est assez ironique, en vérité) de l'autre, le fait est que le budget a manqué. Tourné en studio, le film ne bénéficie pas non plus toujours d'être un huis-clos (même si ça reste l'un des sujets du film...), à plus forte raison avec des personnages que pour la plupart on a tendance à détester cordialement, voire sans aucune cordialité pour certains. On appréciera finalement beaucoup plus la bande des robots domestiques, qui sont tous plus intelligents et sympathiques, et dont on se demande, au vu de leurs "maîtres", pourquoi ceux-là peuvent bien rêver d'être humains: ah, au fait, le fidèle André Dussolier est là, avec sa voix, et Dominique Pinon aussi, mais sans ses yeux.

Donc cette fois, derrière la boîte à gâteaux (sans gluten et probablement labellisés vegan), on voit quand même un message assez narquois sur le devenir de l'humain... Et aussi sur la vie en plein confinement, bien sûr: car dans ce film réalisé par Jeunet derrière un masque, ce n'est sans doute pas un hasard si à l'issue d'un confinement de fait, la première blague tentée par Einstein (André Dussolier) est un petit canular autour d'un résurgence du Covid!

Sinon, il y a comme d'habitude une femme-enfant, la représentation d'une sexualité bruyante, tellurique et contrariée, des blagues à deux balles assumées (une vache demande à un âne son nom, "Bob", dit l'âne), des dialogues qui tentent d'être inventifs, et le sont parfois, deux amoureux qui seront la clé de voûte de l'ensemble (les deux petits, Léo attaché au futur, et Nina obsédée par le passé), des inventions mécaniques conçues et montrées avec amour, et une affection sans borne pour le cinéma d'antan (pêle-mêle, référence à Raimu, un extrait du Club des soupirants, de Maurice Gleize, vu sur un écran, allusion -inévitable- à 2001 de Kubrick, et un dialogue des Enfants du Paradis, dans une séquence désynchronisée, comme presque tous les dialogies entre amants du film). On aura aussi, bien entendu, des enchaînements loufoques, des décrochages dus aux copains, apparition de Dominique Pinon avec la complicité d'Isabelle Nanty, et Albert Dupontel en fou furieux à la télévision...

...mais peut-être le metteur en scène a-t-il un peu trop serré son budget, et c'est triste à dire: ça ne lui va pas du tout... Va et peut-être un enthousiasme un peu excessif face à un film qui est quand même en deça de ses oeuvres majeures, malgré une invention technique et un savoir-faire de tous les instants.

 

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Published by François Massarelli - dans Jean-Pierre Jeunet Comédie
12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 11:49

Rien ne va plus dans une famille Australienne: on apprend que Ruth (Kate Winslet), la seule fille du foyer, est restée en Inde où elle faisant un voyage de pur agrément, parce qu'elle y a trouvé la foi en assistant à une prière collective... On décide de la récupérer, en utilisant les grands moyens: sa mère vient la chercher en prétendant que son père est atteint d'une grave maladie, ce qui finit (après hésitations) par la décider... Une fois revenue, Ruth va être confronté à P.J. (Harvey Keitel), un "exiter", soit un spécialiste des sorties de sectes, venu des Etats-Unis. Celui-ci ne sait pas que sa "patiente" va être une expérience unique en son genre...

C'est un cas un peu à part dans la filmographie de Jane Campion, comme du reste le film qui l'a précédé et celui qui l'a suivi: d'une part, retournant à l'univers Australien de Sweetie, elle y peint une famille dysfonctionnelle particulièrement carabinée, dans laquelle tout le monde dévie, trompe, ment et dissimule, et la mère qui ne se rend compte de rien de ce qui l'entoure est de toute façon complètement immobilisée par un asthme carabiné. Dans ce monde fortement coloré, Ruth va agir comme une sorte de révélateur, avec sa crise religieuse, qui n'est de toute façon pas le sujet du film mais bien l'élément déclencheur du drame... ou de la comédie. Car oui, cette fois, c'est sans ambiguité aucune une comédie que Jane Campion a écrite et tournée... Même si de nombreux aspects a font dévier vers le drame, mais un drame avec des kangourous dedans...

Car une fois de plus, c'est vers une certaine forme de rapprochement que le film tend, celui entre PJ l'exorciste laïc, et Ruth dont la soudaine lubie religieuse va présider à leur relation faite de duperie, de mensonges, de coucheries et finalement de révélation. Et Jane Campion ici nous montre une histoire dans laquelle les hommes, menés et symbolisés par un Harvey Keitel très sûr de lui, et particulièrement à son aise en robe rouge, vont tout à coup devoir céder le terrain face à des femmes déterminées... Un film féministe donc, au propos quelque peu embrouillé par le grand déballage comique qui le rend un peu inabouti. Mais il y a fort à parier qu'après la froideur de The portrait of a lady, la dame a fait exprès...

 

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Published by François Massarelli - dans Jane Campion Comédie
11 février 2022 5 11 /02 /février /2022 09:45

L'histoire de la censure aux Etats-Unis est passionnante, en particulier en ce qui concerne le cinéma: c'est bien simple, on en ferait un film! C'est en gros ce que le documentariste Kirby Dick a souhaité faire, mais on ne s'attendait pas à ce que ça vire à l'enquête policière! 

Le système actuel d'évaluation des films est un héritage de la longue, tortueuse et fort compliquée histoire du Code, comme on l'appelait, cet ensemble de règles adoptées par les studios entre 1922 et 1934, puis érigées en dogme absolu jusqu'aux coups de boutoirs de la libération des moeurs dans les années 60. Voyant qu'on ne pouvait maintenir des règles démodées, et toujours selon eux désireux d'empêcher toute censure, les studios ont donc adopté un système d'évaluation qui leur permettait d'envoyer des signaux aux parents: un film évalué "All", par exemple, est pour tous. Un film "PG 13" indique qu'en dessous de 13 ans, un enfant aura besoin de l'accord (et donc implicitement de la présence) de ses parents pour se rendre au cinéma. Le grand débat réside, le film le montre bien, entre R et NC-17. Un film R, c'est à dire "Restricted" (restreint) est sujet à la controverse, mais un adolescent de 17 ans peut aller le voir. Mais NC-17 est en fait une descendance du fameux X, qui aux Etats-Unis ne désignait pas le porno, mais tout film qui suscitait un maximum d'objections de la part des "évaluateurs", parfois pour des raisons qu'eux-mêmes avaient les plus grandes raisons à donner... Un film NC-17 (ou X) était parfois relativement accepté culturellement dans les années 70: les derniers Pasolini, par exemple, qui y allaient un peu fort, étaient certifiés X, ce qui ne gênait pas outre mesure leur public, le plus souvent adulte. Ca a probablement gêné leur carrière, on s'en doute, mais s'ils avaient été certifiés R ou PG-13, le public serait-il massivement venus les voir? 

A l'âge de la vidéo, des écrans permanents, en revanche, la donne a changé: NC-17 est devenue la marque infamante, l'assurance que les chaînes de cinéma seront sélectives (le Sud en particulier choisira selon toute vraisemblance d'ignorer le film, par exemple), mais surtout, le film le prouve, il y a deux poids et deux mesures: bien souvent, un NC-17 est obtenu pour des raisons de représentation de la sexualité, plus que pour la violence... Et il y a plus intéressant encore: les orgasmes sont comptabilisés, la présence ou non de poils pubiens, voire les coups de reins! Ce qui donne lieu dans le film à des montages hilarants et des animations rigolotes... Mais pour finir sur cet inévitable chapitre, la censure (car c'en est bien une) est effectuée par des gens qui sont bien souvent des représentants hétérosexuels des grands studios, des parents ou des membres déclarés de deux églises (les deux seules qui ont le droit de cité dans l'association, les Catholiques et les Episcopaliens), et les films ciblés par les pires infamies représentent le plaisir féminin, cet inconnu, et bien évidemment les minorités sexuelles...

Le film se concentre ensuite beaucoup sur une enquête menée par une formidable détective privée avec sa belle-fille pour essayer de débusquer les membres secrets de cette organisation qui n'a pourtant aucune (bonne) raison d'être tentaculaire. Et ça devient comique quand le film est soumis à ce même organisme pour classification.

Il a été classé NC-17 en raison précisément du nombre de citations sous forme d'extraits des films qui avaient déjà eu cette marque infamante. Au moins, c'est logique...

 

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Published by François Massarelli - dans Documentaire
10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 17:58

Des gendarmes arrêtent un homme qui se livre au braconnage à la glu (une pratique barbare qui a effectivement existé en ces temps reculés). Un garçon qui passe par là voit le profit qu'il peut tirer du bidon de colle, et 'l'emporte pour faire farce sur farce...

Il sera puni, ceci afin de vous rassurer: un méfait est toujours puni chez Gaumont...

Ce n'est toujours pas très sophistiqué, mais ça utilise le montage, et on sent l'urgence du jeu: celle qui insistera tant auprès de ses acteurs, une fois arrivée aux Etats-Unis, pour qu'ils "soient naturels", résolvait le problème à ses débuts en travaillant vite et en laissant pas le temps à ses interprètes d'attraper la grosse tête... C'est une méthode comme une autre: c'était celle de John Ford, c'est celle de Clint Eastwood aujourd'hui.

Pour finir, bien sûr, ce tout petit film n'a aucun rapport avec La Glu (1927), un drame Breton réalisé par Henri Fescourt dans lequel le terme désigne une femme qui quand elle aime, s'accroche. Fescourt aurait tout aussi bien pu l'appeler La bernique, mais on sort quelque peu du sujet.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 17:52

Un vagabond sauve un couple de bourgeois aux prises avec deux tire-laine... Ils le remercient en lui donnant un billet de banque, avec lequel il compte bien rattraper le temps perdu à crever la faim. Mais à chaque fois qu'il le tend, on ne veut pas croire qu'il soit vrai, et très vite il se trouve dans une inconfortable situation: disposant de moyens, mais incapable d'en profiter, il va devoir voler un costume...

Alors qu'elle approchait à grands pas d'une demande en mariage en bonne et due forme, et donc de la fin de sa carrière Française, Alice Guy commençait à manier le cinéma burlesque avec plus de sophistication, et à varier un peu plus son cadre. Rien de commun avec les films nettement plus évolués bien sûr qu'elle ferait à Fort Lee, mais on sent qu'elle commençait à prendre un peu plus d'assurance... 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie
10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 17:42

Je pense que c'est Pathé qui a commencé: en 1906, les concurrents éminemment plébéiens de la digne maison Gaumont lâchent en effet leur Course à la perruque, c'est bien de leur style diront les braves gens plus enclins à apprécier des concoctions plus sophistiquées... Sauf que la chose avait un certain retentissement, et ça, du coup, ça rendait le brouet plus appétissant pour l'homme d'affaires avisé... A charge donc pour Mademoiselle Alice de mettre en scène une Course à... quelque chose, n'importe quoi.

J'imagine le brainstorming: La course... au bonne à poils (non, mais ce sera pour un autre film)? au cercueil (ce ne sera qu'en 1924 que René Clair réalisera Entr'acte)? A la merguez? Au caniche? Ce sera vite trouvé, finalement: comme il s'agit essentiellement de trouver un truc qui permette de montrer au populo qu'on peut être basique y compris chez les gens bien comme il faut, La course à la saucisse s'imposait. En route pour une course poursuite échevelée après un caniche voleur, durant laquelle les protagonistes sont priés de tomber aussi souvent que possible, si possible en emportant le décor avec eux... 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet Comédie