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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 11:24

Ce retour à l'une des plus envahissantes manies du jeune cinéma (celui de l'époque des découvertes et inventions, donc en 1902 on en est loin) montre une panne sérieuse d'inspiration, ou un blocage psychologique sévère du patron d'Alice Guy, Léon Gaumont... A l'heure où Méliès envoyait ses acteurs à la chasse au sélénite dans une confortable narration de 15 minutes, Alice Guy devait se contenter de voir voler les robes des danseuses qui s'évertuaient à imiter encore et toujours Loie Fuller.

Tout au plus peut-on remarquer ici comme une tendance à rhabiller la danseuse, et de ce fait on obtient un film qui n'a pas du, contrairement à certains des plus anciens du genre, éveiller la concupiscence des amateurs de cinéma. Ouf!

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy
15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 11:13

Comme sa mission était de fournir les montreurs de cinématographe en sujets courts, il était assez fréquent qu'Alice Guy fasse intervenir des artistes de music-hall, des cabarets ou de l'opéra pour exécuter des extraits de leurs performances et numéro. Avant l'ajout d'une trace sonore (qui n'allait pas tarder), ces quelques films représentent un reflet du passé de l'art populaire tel qu'il se manifestait à l'époque, et dont le cinéma n'était qu'un jeune représentant, qui n'avait aucune légitimité face aux vénérables théâtre, opéra, et salles de concert... 

Ce petit film est la captation d'une danse exécutée par deus danseuses de l'Olympia, identifiées par les historiens comme étant mesdemoiselles Lally et Juliett (sans e)... Le film a été colorié au pochoir et ces couleurs ont subsisté dans une copie. 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 11:08

Un extrait de pantomime dansée, dans lequel les deux personnages sont interprétés par des femmes. Pierrette est bien évidemment un Pierrot féminin, et sa partenaire interprète une arlequine... 

Le spectacle ici représenté n'est pas complet, il s'agit juste d'un fragment, assez abimé, d'un film probablement un peu plus long, mais pas beaucoup, au vu des films survivants d'Alice Guy qui proviennent de cette époque. Gaumont cherchait encore à se contenter d'alimenter le public en sujets courts, une vue singulièrement conservatrice... Le film, en fort mauvais état, porte des traces de couleurs appliquées au pochoir.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 09:19

Alger: la police s'arrache les cheveux, à cause d'un truand, un caïd comme on dit là-bas: Pépé le Moko (Jean Gabin), qui fascine tout le monde, et règne plus ou moins sur la Casbah, où tout et tout le monde gravite autour de lui. Les inspecteurs venus de la métropole sont sceptiques mais s'en remettent à l'inspecteur Slimane (Lucas Gridoux) qui lui, connaît non seulement la Casbah sur le bout des doigts, mais en prime a gagné la confiance, voire l'amitié, du gangster... Pendant ce temps, des gens venus de France s'encanaillent dans les ruelles étroites de la Casbah: parmi eux, une femme (Mireille Balin) ornée des plus beaux bijoux et désireuse d'expérimenter le grand frisson... elle va faire perdre la tête au héros...

C'est un énorme classique, l'un de ces films dont on peut se demander à quoi il pourrait bien servir d'en discuter, finalement: comme Casablanca, qui lui doit beaucoup, ou d'autres, il est là, au milieu de l'histoire du cinéma. Il pourrait être, d'une certaine manière, le résumé de tout ce qui faisait la richesse de Duvivier, par sa visibilité... Mais pas plus que Casablanca ne résume Michael Curtiz, on ne peut réduire Duvivier à ce film prestigieux, adroit, souvent jouissif (les dialogues sont de Henri Jeanson, et la distribution est formidable), mais qui emprunte à sa façon les chemins d'un genre qui subsistait plus ou moins à l'époque, le mélodrame colonial... Un genre qui avait d'ailleurs été exploré par Duvivier, mais sur place, pour Maman Colibri ou Les cinq gentlemen maudits. Pas ici.

Car le film a été tourné en studio, et la Casbah, dont Duvivier a pu au moins mettre la main sur des images authentiques qui la représentent, est intégrée à ces scènes d'une manière fort adroite... Mais elle devient aussi une prison aussi bien pour le film, claustrophobe et étouffant, que pour le personnage. Car Pépé le Moko, qui conte la fin d'un truand magnifique, commence justement avec le débit de cette fin, les quelques jours qui précipitent la chute de Pépé, à la suite du plan ourdi de longue date par le décidément très patient inspecteur Slimane. Et justement on est en plein mythe: cet inspecteur qui vit au milieu des gangsters, sans aucune dissimulation d'identité, et qui dit à son ami gangster qu'il l'arrêtera demain, ces truands qui semble avoir pignon sur rue, cet impressionnant dédale et sa faune, tout ça n'est pas réaliste et on le sait bien: c'est du romantisme pur.

Mais il y a plus: ici ou là, chez Duvivier, on a des traces d'une curiosité marquée pour l'amitié masculine. C'est évident dans L'affaire Maurizius, et même un peu trop, parce que la fascination d'Anton Walbrook pour son partenaire vire à la description obscène d'un vieux cochon libidineux aux mains baladeuses! C'est assez clair dans le caractère mythique (décidément) de Pierre Vaneck dans Marianne, où il joue le garçon qui fascine les garçons. Dans Pépé le Moko, bien sûr les femmes jouent un rôle essentiel: d'un côté, la Parisienne Gaby qui est fascinée par l'interdit que représente le gangster, de l'autre la gitane Inès (Line Noro) qui vit avec Pépé et le voit inexorablement glisser vers la sortie. Mais leur rôle est assez conventionnel, alors qu'on verra Pépé plus enclin à prendre les armes pour défendre son amitié masculine pour son copain Pierrot, son petit protégé (Gilbert Gil). Et il y a entre Slimane et Pépé une fascination, celle qui est exercée par le truand sur celui qui a décidé qu'il l'arrêtera un jour. Mais pour Slimane, il faut, clairement, que cette arrestation se fasse en douceur: et d'ailleurs, ça a bien failli marcher...

On est donc dans un cinéma techniquement sûr (la technique narrative de Duvivier, que voulez-vous, on ne peut pas lutter: montage, compositions, gros plans, rythme, ambiances chargées...) qui se nourrit d'un genre sans y adhérer complètement, et qui se repose sur une tradition exceptionnelle de personnages forts: Fernand Charpin en Régis, l'indicateur coiffé en permanence d'un turban, mais qui parle avec un -authentique- accent Marseillais); les apparitions de Dalio en autre indicateur sont savoureuses (et un peu douloureuses aussi, c'était les années 30, et son personnage reste bien ambigu); parmi les gangsters on reconnaîtra les grands Gabriel Gabrio et Gaston Modot, voire Renée Carl, Damia, et surtout l'admirable Saturnin Fabre... Bref, ici, le cinéma de Duvivier participe de la naissance d'un nouveau style dans le grand cinéma français, à l'instar des films de Carné et Feyder. Un style dans lequel le destin tragique d'un Gabin, héros mythique, a toute sa place, quelles que soient les incohérences de la situation. Un style qui pour ce film en particulier, débouchera sur un succès phénoménal, durable et fécond. Ce ne sont pas les frères Warner qui pouvaient dire le contraire...

 

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Published by François Massarelli - dans Julien Duvivier
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:10

Le théâtre du Grand-Guignol s'est ouvert en 1897. Non que le cinéma n'ait osé s'aventurer dans cette même direction si tôt, mais il y avait quand même certainement, dans ce petit film à la cruauté assumée et teintée d'absurde, un clin d'oeil à destination du public qui se rendait dans ce sulfureux lieu de débauche qu'on n'ose à peine qualifier de culturelle...

Pour mémoire, le film nous montre un chirurgien et ses assistants se livrer  une amputation sur un être humain (mais il est si facile de voir qu'il s'agit d'un mannequin, qu'on ressentira sans doute une embarrassante déception) avant de lui coller un membre de rechange...

Notons maintenant trois choses, dont une qui pose forcément question.

Un: le film est prévu pour la vente dans les pays Anglo-saxons... Mais les traducteurs de Gaumont ne parlent que très mal la langue de Robert William Paul et Edwin Porter.

Deux: ça y est! à un moment dans le film on aperçoit le petit cartouche Elgé pour LG (léon Gaumont) sensé décourager la copie. Le cinéma est devenu global, et doit s'adapter à la jungle de la concurrence et la tentation de la contrefaçon.

Trois: mais pourquoi fallait-il que ces chirurgiens à la scie un peu leste, soient des noirs? Je n'ai pas de réponse autre qu'embarrassée. 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:07

Une concierge qui a des soucis avec les enfants du voisinage accueille sans trop de ménagement une personne qui voulait lui demander un renseignement... 

La comédie populaire de rue continue à fournir Gaumont en sketchs sans avenir. Un film pour rien, sans qualités ni intérêt... Si ce n'est celui de nous confronter, quelques secondes durant, à un monde disparu dont Alice Guy, à tout prendre, est sans doute beaucoup plus le témoin que ne pouvait l'être Méliès dans son studio où il créait et recréait tout.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:01

Ce qui reste du film, qui comportait bien sûr une danse pour chacune des quatre saisons, en est la fin: on n'a pas retrouvé les autres saisons, pas plus du reste que des renseignements sur la danseuse et le spectacle dont sans doute le film est l'illustration... 

Mon seul commentaire devant ce pesant spectacle, est qu'il était grand temps qu'à l'imitation de Méliès, Porter ou Zecca, Léon Gaumont laisse Alice Guy faire du cinéma, et non ce type de document poussiéreux... 

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 17:56

Un photographe se prépare pour une séance, pendant que l'homme qu'il doit immortaliser (en compagnie d'un imposant pot de fleurs) a les plus grandes difficultés du monde à rester en place, lui présentant même son postérieur... Une bagarre s'ensuit.

C'est, j'imagine, une "comédie", même si on ne dépasse pas du tout le cadre de l'anecdote. Un peu de curiosité, maintenant: on s'attend du début à la fin à ce que le pot de fleurs tombe, mais...

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 04:30

Egalement nommé Chapellerie et charcuterie automatiques, ce film profondément idiot semble illustrer une fois de plus illustrer la nécessité pour le cinéma de créer son propre univers, en singeant cette fois les films qui illustraient les métiers, pour lesquels des techniciens ou des ouvriers faisaient semblant de faire leur travail devant une caméra qui captait le vague processus ainsi démontré.

Il a quand même, pour ce film, fallu construire un appareil qui corresponde à l'appellation (il fait donc des chapeaux d'un côté et de la saucisse de l'autre), et engager deux bonshommes pour l'actionner devant la caméra: ce qui est le plus amusant, c'est que les deux messieurs en question ne sont pas des acteurs, et sont aussi maladroits devant la caméra que l'auraient été d'authentiques chapeliers-charcutiers si ce métier avait existé.

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet
10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 04:21

Un plan fixe de l'avenue de l'Opéra, en 1900, et puis c'est tout. C'est tout? Non, pas tout à fait: non seulement nous sommes confrontés à une vision d'une artère passante de la capitale il y a plus de 120 ans, mais en plus quelqu'un a eu l'idée de passer le film à l'envers...

Pourquoi? Tout simplement afin de profiter de l'effet, jugé comique en 1900, mais surtout incongru pour le spectateur actuel qui y verra un détail sans importance. Mais il n'est pas sans importance, au contraire: il démontre de façon évidente que pour Alice Guy et ses commanditaires, mais aussi pour leurs spectateurs potentiels, le cinéma est passé à autre chose que ce que les "vues" souvent statiques de frères Lumière, qui posaient une caméra devant des usines, des rues, des spectacles de façon arbitraire mais souvent objective. Désormais pour le cinéma il faut plus que voir, il faut réinventer...

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Published by François Massarelli - dans Alice Guy Muet