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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 14:19

Tout vient à point... Porky Pig n'était auparavant qu'un faire-valoir, mais ce film le consacre en tant que héros. Héros paradoxal, bien entendu, celui d'un film dans lequel par ailleurs Tex Avery continue à faire la preuve de son talent inné pour... installer, maintenir et développer une histoire, mais oui: il commence dans la tradition des grands films Warner de la période, par montrer sans introduction préalable les exactions d'un poseur de bombes, puis assène quelques couvertures de journaux afin d'enfoncer le clou. Puis nous le suivons dans l'antre du monstre, qui prépare un attentat... C'est bien sur un terroriste de dessin animé, donc il a une cape et un chapeau noir et il rit comme un dément!

Mais nous rejoignons ensuite Porky Pig, nettement plus défini que dans Gold diggers of '49, qui bave d'envie devant des desserts glacés qu'il n'aura jamais les moyens de se payer. A moins qu'il ne trouve un stratagème, comme par exemple le fait d'aider les passants, qui en échange lui donnent des pièces. Suivant cette logique, il s'avise qu'un homme avec une cape noire a déposé une bombe devant un immeuble, et croyant que c'est un réveil il tente de la restituer à son propriétaire.

Jusqu'à ce moment, c'est impeccable mais sans ce grain de folie que nous avons pris l'habitude de chercher dans les films Warner du réalisateur... mais quand le poseur de bombes se retrouve systématiquement face à un cochon un peu simplet, qui lui rapporte sa bombe partout où il va, le précédant parfois, et bien sur doté du don d'ubiquité, on se retrouve devant la première incarnation d'un gag qui ne manquera pas d'être repris et raffiné... Déjà, Avery a envie de dynamiter son propre univers. Il ne tardera pas à le faire pour de vrai.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 19:11

A nouveau animés par Jack King, les animaux de la bande à Beans sont confrontés à une situation particulièrement dramatique: ils font la guerre... Et Beans, le héros, a fort à faire pour redonner du courage à certains de ses camarades, dont Porky Pig qui est au bout du rouleau.

Il y a deux parties à ce film: dans la première, la meilleure, King multiplie les gags (d'assez mauvais goût quand on pense au contexte et au traumatisme de la "Grande Guerre") liés à la simple notion d'être dans les tranchées, et de devoir se battre. Certains vont d'ailleurs littéralement y rester, dans une flambée d'humour noir qui montre que King n'est plus chez Disney... dans la deuxième partie, la routine reprend ses droits et Beans, un héros sans aucun intérêt, commet une action d'éclat: bof! Par contre, l'animation, les décors, l'esthétique globale sont impeccables!

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 19:06

Depuis 1933, Jack King était l'un des réalisateurs (on disait "superviseur" à l'époque) de l'unité de Leon Schlesinger à la Warner Bros, mais ce n'était pas son premier poste loin de là: on le devine en voyant ce film, il avait fait ses premières armes chez Disney et c'est sans doute ce qu'on cherchait chez lui: le savoir faire du grand concurrent, et modèle... Donc il met aux prises des animaux (la bande à Beans, come d'habitude) dans une compétition de ski, aux prises avec un concurrent coriace qui ressemble particulièrement à... Pegleg Pete!

Mais si King était supposé apporter le savoir-faire Disney, ce qu'il fait d'ailleurs, le résultat est paradoxal: comparé à la vie intense et joliment absurde de Gold diggers of 49, ce film n'en finit pas d'être trop sage. Bon, ça oui. Mais si poli, si bien rangé... 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 18:58

Jouant allègrement sur le titre et sa proximité avec les célèbres comédies musicales de la Warner, ce film plonge le chat Beans et sa bande dans l'univers de la ruée vers l'or: par 49, il fallait bien sur comprendre 1849. Ce qui n'empêche pas le proto-Porky Pig obèse de conduire une Ford T! Le film commence par une exposition exemplaire, en un seul plan: la caméra nous montre, en panoramique, un paysage, dont des inserts nous disent l'essentiel: l'époque, le lieu, et... la fille: Little Kitty, le chat. Puis ça dégénère joyeusement, de gag absurde en anachronisme douteux, de gag ethnique douteux (Deux chinois couverts de poussière se transforment en noirs) en caractérisation à la truelle (Porky Pig avale des sandwiches gargantuesques).

Mais ce n'est pas grave: c'est déjà, our son tout premier film, l'univers de Tex Avery, qui avec l'aide de deux animateurs surdoués (Chuck Jones et Bob Clampett), fait des merveilles, dans un film qui n'est pas son meilleur bien sur, mais ce n'est pas grave: on appelle ça l'Histoire.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 18:50

Un jour d'école, dans la classe de Miss Cud: les élèves vont se succéder dans des récitations, chansons et autres numéros de music-hall; nous assistons à plusieurs prestations de la bande de "Beans", le chat nois: Little Kitty, très nerveuse et qui doit quitter la salle précipitamment, Porky, le cochon obèse et bègue qui mime la dernière charge de Custer, et les deux chiens Ham et Ex qui dansent un duo parfait...

C'est toujours commode aujourd'hui de ranger les courts métrages d'animation de la WB sous la bannière des Looney Tunes... Mais concernant ce film c'est faux, il appartient à la série des Merrie Melodies, dont le titre louche du côté de Disney et de ses Silly Symphonies: des courts métrages en couleurs, soignée et très, disons, familiaux... Freleng connait déjà fort bien son métier et rend un travail sans génie mais impeccable, et comme toujours très musical. Quant à Porky Pig dont c'est la première apparition officielle, il n'est pour l'instant qu'un faire-valoir pittoresque, ce qu'il va rester avant d'avoir sa série bien à lui.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
29 septembre 2017 5 29 /09 /septembre /2017 10:36

Bob Clampett? En fait, ce film, tout comme Crazy Cruise sorti la même année, recèle un petit mystère... Qui n'est pas sans solution, on le verra très vite; sans aucune histoire, c'est une promenade à travers l'univers rural, avec des gags liés à des jeux de mots infâmes, prétextes aux gags visuels les plus glorieusement lamentables, avec la voix posée, pédante et ultra-sérieuse d'un vulgarisateur, comme les "travelogues" ou les films didactiques d'un autre temps... Le genre de parodie qui anticipe de quelques années un style qui fera les grandes heures de Mad, ou Pilote par ici, et bien sur on pense à Goscinny, Kurtzmann...

...Et Tex Avery. Tiens, justement, ce type de films, Avery qui ne "sentait" aucun des héros de la WB, s'en était fait une spécialité précisément parce qu'ils lui permettaient de faire rigoureusement ce qu'il voulait: The isle of Pingo Pongo ou Cross country detour en sont de précieux exemples...

. Et justement: on ne reconnait pas la patte de Clampett dans ce film qui lui est pourtant clairement attribué... Les gags sont certes idiots et relatifs au monde des médias de l'époque, ce qu'il faisait couramment (Ici, on aura des allusions aujourd'hui mystérieuses à des émissions de radio, à Eddie Cantor, etc), mais Tex aussi! Et l'animation est d'une grande rigueur, sans ces embardées vers la folie furieuse qui caractérisaient déjà le travail de Clampett en noir et blanc.  Donc si on sait que Clampett a effectivement repris l'unité d'Avery au départ de ce dernier, il se peut que Tex soit parti très très précipitamment, et que le travail initial de Clampett ait été justement de finir les films sur le feu. Dont celui-ci, et très probablement Crazy Cruise.

Maintenant, la bonne nouvelle, c'est que peu importe ici qui a été le marmiton: la soupe est bonne.

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation Bob Clampett
17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 09:04

A Zootropolis, la cité où les animaux ont appris à vivre ensemble, prédateurs comme proies, une sombre affaire de bestioles qui deviennent cinglés et retournent à l'état sauvage est confiée par malheur à une jeune recrue récente, une lapine qui est mal acceptée par ses collègues parce qu'elle est, justement, une lapine! Et elle doit faire alliance avec un petit escroc, un renard. Ce qui tombe très mal, puisqu'elle a, depuis son plus jeune âge, une aversion pour ces bestioles...

Ca faisait combien de temps qu'un film Disney n'avait pas été aussi enthousiasmant? Inutile de compter, on va inévitablement être amené à écrire le mot 'Pixar' dans la réponse à cette question! Car cette production Disney pur jus a la qualité des productions de Pixar d'avant la normalisation, et se voit avec un plaisir constant. Certes, il y a des moments conventionnels et des défauts énervants, mais on va les évacuer tout de suite:

Par exemple, à 105 mn environ, le film est trop long, et se laisse un peu trop aller à ces sales manies de TOUS les dessins animés Disney depuis les années 80: la normalisation par le sentiment, et le final qui remet toutes les pendules à l"heure. On a fini par l'accepter tant et si bien qu'on n'y prend plus garde (Et notons que les films Pixar sacrifient souvent aux deux) mais c'est quand même des moments à lever les yeux au ciel).

Ou encore, ça et là, on assiste à une tentation de rappeler qu'on est en , qui passe par l'exploitation éhontée de l'art du temps. Et Shakira chantant à l'auto-tune une mélodie à une ou deux notes, avec des basses qui fait BOOM BOOM BOOM sur un tempo préréglé pour conclure le film? Pouah, c'est une faute de goût.

Pour le reste, eh bien... ce n'est que du bonheur.

Grâce d'une part  à une animation qui ne repose pas uniquement sur le tout-venant des productions en images générées par informatiques, cette technique merveilleuse qui est devenue une plaie, responsable des films les plus visuellement vomitifs des dix dernières années (Shrek, L'âge de glace, etc): il y a eu vraiment une recherche graphique qui ne se contente pas de reprendre les codes Disney et de les transposer en 3D. Bref, et c'est notable, le film est beau.

Ensuite, il y a une équipe (ils sont six... comme dans n'importe quel film hollywoodien, en fait, sauf que cette fois on les mentionne...) de scénaristes qui ont pondu un film, qui prend sur plusieurs héritages avec bonheur, notamment, les comédies à tandem, ce qu'on appelle dans le jargon les "buddy-movies". On a ici aussi une intrigue de film policier intéressante. Oui, vous avez bien lu: elle est surprenante, tout en reposant sur les artifices attendus... Et le message du film, quant à lui, si rien ne peut l'empêcher de finir sur du lénifiant, au moins il n'est pas trop stupide (On s'éloigne en tout cas bien loin de l'infecte morale fasciste de l'ignoble Roi lion, supposé être le nec plus ultra chez Disney!), et comme on a bien rigolé devant l'avalanche millimétrée de gags du film (Dont certains sont bien cachés, mais on peut toujours s'amuser à les chercher...), on ne va pas se plaindre... Juste un exemple, inattendu dans une production Disney: le démarquage hilarant du Parrain.

Pour terminer, le film renverra les admirateurs du dessinateur Raymond Macherot à sa création majeure de 1964, le superbe album de bande dessinée Chaminou et le Khrompire qui partait du même principe: d'une part les animaux y ont abandonné leur animalité, et ont réussi à trouver le moyen de cohabiter et de se mélanger entre prédateurs et proies... D'autre part l'enjeu de l'intrigue est justement cette peur du retour de la sauvagerie. dans le film on s'en sort bien. Chez Macherot, on sent par contre que les vieilles habitudes ont la peau dure. Cette similitude me paraît toutefois une pure coïncidence. Pas grave. 

Mais lisez Chaminou quand même, c'est une merveille...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation
12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 11:43

C'est donc dans le sillage d'une série à succès, créée pour la télévision, que le producteur Marc Du Pontavice et le metteur en scène Olivier Jean-Marie ont lancé ce projet de long métrage, qui s'il n'a pas forcément rencontré le succès escompté, est probablement la plus réussie de toutes les adaptations du personnage de Lucky Luke au cinéma. La série était déjà une relecture de l'oeuvre, entièrement dédiée à des scripts originaux et à une adaptation des codes graphiques de Morris, qui pour moi est l'un des plus importants graphistes de son temps: un génie. Il avait d"ailleurs, selon la légende, donné son accord au projet de série avant de décéder...

On adresse un clin d'oeil amical aux deux auteurs emblématiques, soit Morris bien sûr, mais aussi René Goscinny (Dont on se doit de rappeler qu'il n'a pas créé cette série, contrairement à Astérix, Iznogoud ou Oum-Pah-Pah), à travers une petite scène située au début. Vous la reconnaîtrez facilement... C'est normal qu'on remette les pendules à l'heure, car après tout à la base de Tous à l'ouest, se situe l'album La Caravane, l' un des nombreux chefs d'oeuvre de cette série d'albums...

Le script s'en inspire, mais totalement dans l'esprit de Goscinny, si on accepte que le studio Xilam ajoute son grain de sel, volontiers irrévérencieux, mais toujours marqué par une efficacité de rythme qui laisse baba: l'un des gros problèmes, en réalité, du dessin animé Européen, et ce qui a empêché tant d'adaptations (Voir à ce sujet Astérix, les autre Lucky Luke, ou encore La flûte à six Schtroumpfs) de réussir. Dans Tous à l'ouest, ça bouge tout le temps, c'est intelligent, l'animation est composite (Personnages dessinés, décors mélangés et beaucoup de CGI pour les infrastructures, et  les véhicules) et les animateurs s'approprient les personnages à la façon dont Bob Clampett ou Rod Scribner faisaient leur travail à la Warner: rien n'est interdit! les meilleurs passages du film ne sont pas que ce qu'on doit aux auteurs de l'oeuvre adaptée (Le fameux "Est-ce ma faute à moi, s'il y a de la fumée à l'horizon, qui dit qu'il y a de la fumée à l'horizon?"), mais souvent la façon dont on a relevé le défi (Transcrire le langage d'Ugly Barrows, démultiplier les particularismes de certains voyageurs limités dans l'original à Pierre le coiffeur, un croque-mort et le conducteur irascible : mais ici, il y a 80 minutes à fournir!), prolongé les personnages (Ran-tan-plan, et les Dalton) et utilisé à merveille le talent des voix: mention spéciale à Bernard Alane (Averell Dalton, entre autres) et François Morel (Ran-tan-plan), mais aussi à Clovis Cornillac qui est l'un des plus inattendus Joe Dalton qui soit...

Bref, c'est un plaisir de bout en bout. Voilà!

 

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Published by François Massarelli - dans Animation René Goscinny
16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 18:41

Ce film n'est après tout que le 20e court métrage de Tom & Jerry. Dans cette excellente période, qu'est-ce qui peut bien le distinguer des autres? D'une part, l'intrigue, qui même si elle amène les deux animaux à se battre de façon assez musclée comme d'habitude, est motivée par un élément inédit: Tom joue au golf, et a une folle envie d'associer Jerry à ce sport de plein air, si possible en mettant la souris entre le club et la balle. Et donc, qui dit plein air, dit sortir du ron-ron domestique, ce que le chat et la souris ne font pas beaucoup...

Et d'autre part, leur habituelle façon de gérer leurs rapports conflictuels se nourrit justement cette fois de leur environnement renouvelé. Disons que l'un et l'autre, dans les coups, bosses, horions et autres brutalités mutuelles qu'ils se prodiguent, rivalisent d'invention sadique. La palme revient quand même à ce qui arrive lorsque Tom, une paille, un entonnoir, un plan d'eau, et un essaim d'abeilles dépêché par Jerry se rencontrent...

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 16:44

Ce film est tout bonnement une merveille de bout en bout, qui prouve alors que dans d'autres lieux, des animateurs Américains planchent sur les aventures révolutionnaires et privées de scénario d'un coyote malchanceux confronté à une proie impossible à attraper, que le dessin animé, c'est d'abord du mouvement, ensuite de la violence, et... c'est tout. Pas un gramme d'intrigue ici, c'est juste 7mn et 30 secondes de poursuites, de coups, de bosses. Tom pourchasse Jerry qui fait alliance avec un canari, et le chat s'en prend plein la figure. Le cartoon, qui s'arrête au bout de son temps réglementaire, aurait d'ailleurs pu continuer très longtemps sans que rien ne change!

A noter, une nouvelle trace de la concurrence amicale que se livraient Hanna et Barbera d'un côté, et Tex Avery de l'autre, lorsque ces deux unités d'animation travaillaient côte à côte à la MGM: les déformations en cascade de la physionomie de Tom, qui sortent largement du raisonnable...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry