C'est donc dans le sillage d'une série à succès, créée pour la télévision, que le producteur Marc Du Pontavice et le metteur en scène Olivier Jean-Marie ont lancé ce projet de long métrage, qui s'il n'a pas forcément rencontré le succès escompté, est probablement la plus réussie de toutes les adaptations du personnage de Lucky Luke au cinéma. La série était déjà une relecture de l'oeuvre, entièrement dédiée à des scripts originaux et à une adaptation des codes graphiques de Morris, qui pour moi est l'un des plus importants graphistes de son temps: un génie. Il avait d"ailleurs, selon la légende, donné son accord au projet de série avant de décéder...
On adresse un clin d'oeil amical aux deux auteurs emblématiques, soit Morris bien sûr, mais aussi René Goscinny (Dont on se doit de rappeler qu'il n'a pas créé cette série, contrairement à Astérix, Iznogoud ou Oum-Pah-Pah), à travers une petite scène située au début. Vous la reconnaîtrez facilement... C'est normal qu'on remette les pendules à l'heure, car après tout à la base de Tous à l'ouest, se situe l'album La Caravane, l' un des nombreux chefs d'oeuvre de cette série d'albums...
Le script s'en inspire, mais totalement dans l'esprit de Goscinny, si on accepte que le studio Xilam ajoute son grain de sel, volontiers irrévérencieux, mais toujours marqué par une efficacité de rythme qui laisse baba: l'un des gros problèmes, en réalité, du dessin animé Européen, et ce qui a empêché tant d'adaptations (Voir à ce sujet Astérix, les autre Lucky Luke, ou encore La flûte à six Schtroumpfs) de réussir. Dans Tous à l'ouest, ça bouge tout le temps, c'est intelligent, l'animation est composite (Personnages dessinés, décors mélangés et beaucoup de CGI pour les infrastructures, et les véhicules) et les animateurs s'approprient les personnages à la façon dont Bob Clampett ou Rod Scribner faisaient leur travail à la Warner: rien n'est interdit! les meilleurs passages du film ne sont pas que ce qu'on doit aux auteurs de l'oeuvre adaptée (Le fameux "Est-ce ma faute à moi, s'il y a de la fumée à l'horizon, qui dit qu'il y a de la fumée à l'horizon?"), mais souvent la façon dont on a relevé le défi (Transcrire le langage d'Ugly Barrows, démultiplier les particularismes de certains voyageurs limités dans l'original à Pierre le coiffeur, un croque-mort et le conducteur irascible : mais ici, il y a 80 minutes à fournir!), prolongé les personnages (Ran-tan-plan, et les Dalton) et utilisé à merveille le talent des voix: mention spéciale à Bernard Alane (Averell Dalton, entre autres) et François Morel (Ran-tan-plan), mais aussi à Clovis Cornillac qui est l'un des plus inattendus Joe Dalton qui soit...
Bref, c'est un plaisir de bout en bout. Voilà!
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