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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 09:29

J'ai parlé à propos du film Quiet please! des échanges d'animateur et d'ntrigue entre l'unité de Tex Avery et celle de Hanna et Barbera, aux styles par ailleurs si distincts, mais qui parfois se trouvent reliés par des passerelles inattendues. C'est intéressant de voir avec ce film une autre influence, celle de la Warner. A moins que ce ne soit le contraire: on assiste à une bataille de chapelles au sujet de ce film, car si The cat concerto raconte comment Tom donne un récital de piano, et joue précisément la Rhapsodie Hongroise n°2, de Liszt, et Jerry qui dort dans le piano va le perturber, puis participer à sa façon à la musique, sans que jamais la pièce ne s'arrête. Et de leur côté, les gens de Warner, sous la direction du spécialiste musical Friz Freleng, ont sorti la même année Rhapsody rabbit, un film à l'intrigue similaire, mettant aux prises le maestro Bugs Bunny avec un piano, une souris, et... la Rhapsodie Hongroise n°2, de Liszt! Les deux films s'étant retrouvés en compétition pour les Oscars au même moment, ça fait désordre. De l'avis de la Warner, c'était une coïncidence. Les gens de la MGM ont quant à eux parlé d'un plagiat. Les gens du studio Technicolor, qui ont été amenés à développer les deux films, disent tout simplement que ce serait dû à une erreur de leur part, puisqu'ils auraient envoyé le film Warner à la MGM par erreur, permettant aux animateurs un examen du film concurrent avant que le leur ne soit terminé!

On ne saura jamais le fin mot de l'histoire, bien sur, mais on peut comparer les deux. Et la comparaison montre que ces deux courts métrages sont de haute tenue, mais l'avantage reste à Tom et Jerry: le degré d'invention des gags, le rythme, et surtout un atout de taille, le fait que Jerry, contrairement à l'anonyme souris de Freleng, est animé à égalité avec Tom, emportent le morceau. Mais en cas de problème, on peut toujours revoir les deux films: ce ne sera jamais du temps perdu...

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 09:13

Tom et Jerry passent essentiellement leur journée à se courir après, le chat tentant d'attraper la souris, et la souris déjouant tous les pièges... Mais ils ne sont pas seuls dans la maison: un gros bulldog qui répond au doux nom de Spike a beau être débonnaire, il commence à en avoir assez. Après un bruit de trop (Tom maniant un fusil directement au dessus de son oreille, pour être précis), le chien lui fait comprendre que la coupe est pleine: si il entend un bruit, il va l'écorcher vif... Jerry est réjoui d'entendre ça et désormais, il va tout faire pour que Tom fasse du bruit, bien entendu.

Le film commence fort, avec le point de vue du chien qui essaie de dormir au milieu du chaos créé par les deux autres. Et c'est vrai qu'ils font beaucoup, beaucoup de raffut... Mais le reste, avec l'usage conscient de tous les moyens de faire du bruit, ou la menace de  les utiliser (Verre, armes, jusqu'à la dynamite bien entendu), ce qui va entraîner sur le film une surenchère de la violence! Et c'est un déchaînement d'idées toutes plus bruyantes les unes que les autres.

On peut bien sûr constater que cette production MGM est sous l'influence de l'unité de Tex Avery (certains des animateurs en viennent, d'ailleurs), mais cette influence est à double sens: en 1952, Avery dirigera justement un film qui s'inspire de la même situation, mais l'histoire en sera différente: Rock-a-bye bear, dans lequel un ours qui tente d'hiberner a engagé un gardien de nuit, qui n'est autre qu'un bulldog nommé... Spike.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 10:32

Ce film a gagné un Oscar, et il est assez facile de comprendre pourquoi: c'est un chef d'oeuvre! Il est tout bonnement consacré à la lutte éternelle du chat contre la souris, une lutte qui est inégale, mais proportionnellement inverse aux prédictions liées à la taille. Bref, le chat n'y arrivera pas, et pourtant il essaie: Tom se procure en effet un livre qui explique comment il faut faire, et chaque chapitre est illustré par un épisode désastreux...

Tiens donc, un animal supposé supérieur qui s'acharne contre sa proie naturelle, tentative après tentative, sans jamais parvenir à ses fins, et sans jamais se décourager... C'est bien la formule des cartoons du Coyote qui se déroule sous nos yeux, mais en moins austère: certes les deux animaux ne parlent (presque jamais), mais il n'y a pas ce recours systématique à la compagnie Acme, et les compteurs ne sont pas remis à zéro après les tentatives. Ainsi lorsque Tom perd son scalp, il va devoir porter une perruque ridicule jusqu'à la fin du film.

Et sinon, à la fin il meurt, ce qui n'arrive jamais au Coyote.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 10:14

Le Zoot suit, c'est cet improbable costume qui fait un temps la mode dans la jeunesse délurée des années 40, et qui sera d'ailleurs traduit dans la France de la fin de l'occupation, avec les "zazous": un pantalon dont la taille monte très haut, taillé en fuseau, et une veste immense, élargie par des épaulettes, le tout complété par un chapeau anormalement grand. C'était une mode populaire, qui faisait fureur en particulier dans les communautés minoritaires. Et c'était vaguement ridicule, ce qui faisait naître quelques commentaires moqueurs dont ce film...

Tom est amoureux, et avant de se rendre chez sa petite amie, il se prépare... saindoux au lieu de brillantine, moustaches frisées, il ne se rend pas compte qu'il est ridicule, et la jeune chatte l'enverra paître en disant qu'il fait vraiment plouc! On notera qu'elle le lui dit en argot d'époque, dont elle 'oublie d'ailleurs aucune expression. La décision qui s'impose à Tom est donc de réviser sa garde-robe et ses manières: il va se fabriquer un zoot suit... Et Jerry dans tout ça? Il est le "cadeau" offert par Tom à la petite voisine, dans la première tentative malheureuse. Et il est un commentateur acide de la deuxième approche, parce que comme nous, les efforts de Tom pour être "hip" (selon le parler de l'époque) sont bien ridicules...

C'est bien malin, finalement, de renvoyer dos à dos les jeunes adeptes d'une mode un brin excentrique, et du mode de comportement qui va avec, et les autres, ceux qui s'en moquent (On notera malgré tout que Jerry succombe aussi à la mode du zoot suit vers la fin), mais c'est le prix à payer si on veut que le film ait une longue vie! Hanna et Barbera ne s'y sont pas trompés, et le film est encore visible aujourd'hui sans qu'on ait besoin d'une explication de texte, tout en proposant une illustration des comportements et modes des années 40, entre Swing, Jitterbug, argot et... zoot suit.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 09:55

La propagande à travers les dessins animés, c'est l'un des paradoxes les plus étonnants de ces années 40. Et aucun des grands acteurs du genre n'est épargné: les Fleischer envoient Superman batailler contre les nazis, Disney prend en charge une grande partie de l'effort pédagogique de guerre avec des cartoons produits spécialement, ce que les frères Warner font aussi, tout en lançant dans leurs séries de films, Looney Tunes et Merrie Melodies, des cartoons voyant Bugs Bunny ou Daffy Duck combattre les Japonais (Bugs Bunny nips the Nips de Friz Freleng, notamment). La MGM n'est évidemment pas en reste, et on pourrait citer le célèbre Blitz Wolf de Tex Avery, qui représente le très grand méchant loup Adolf contre trois petits cochons. Mais ce film est quelque chose de spécial, une halte intéressante au milieu de cette situation chaotique, dont les débordements (notamment racistes, il fait voir ce que les Japonais se sont pris dans la figure! Les nazis, c'est pas grave, on peut cogner, d'ailleurs si vous voulez mon avis on en aurait bien besoin aujourd'hui, mais c'est une digression) sont aujourd'hui gênants à voir.

The Yankee Doodle Mouse nous présente une bataille générique entre Jerry la souris, qui combat vaillamment les tentatives du chat Tom de l'attraper, et de la manger. Et il utilise à cet effet des techniques de système D très élaborées, parmi lesquelles on remarquera des capsules de bière pour le casque, une rape à fromage (Qui est une arme d'attaque, sous la forme d'une Jeep agressive, voyez le film) des pétards de tailles diverses, et utilise de la farine pour créer un écran de fumée. Tom fait bien ce qu'il peut mais la lutte est inégale. Le tout stué dans la maison habituelle se terminera à l(avantage de Jerry, qui envoie un message à "ses supérieurs" "Envoyez d'autre chats!"... Voilà pour l'esprit de l'époque; 

Mais à aucun moment, et c'est ce qui fait le prix de ce court métrage de propagande paradoxal, on ne verra ni Tom ni Jerry figurer l'un des acteurs du conflit en cours. Aucune allusion (Si ce n'est un malencontreux drapeau 'Stars and stripes' vers la fin) à la seconde guerre mondiale, et enfin, Jerry n'est ni un GI ni un Marine ni l'Oncle Sam, et Tom n'est pas Hitler. on a échappé au pire... Le but du film est de galvaniser les troupes en présentant, comme d'habitude, la lutte du chat et de la souris comme une version modernisée du match David contre Goliath.. Et c'est diablement efficace!

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 09:13

Ceci est le troisième des films de la série Tom and Jerry (Si on admet que Puss gets the boot, dont les personnages ont des noms bien différents, en fasse partie), et bien des choses sont déjà bien en place. C'est une fête visuelle permanente, dont les couleurs, dignes de la période de Noël durant laquelle il se situe, sont chatoyantes, variées et parfaitement rendues. On mesure le soin et le budget des dessins animés de la MGM (Celui-ci est produit par Fred Quimby), par opposition à l'unité de Leon Schlesinger à la Warner, plus économe, qui produisait les Looney Tunes et les Merry Melodies... 

Tom et Jerry y sont fidèle à eux-mêmes, l'un tentant de passer ses journées comme un gros chat, c'est à dire à ne rien foutre en se prélassant sur un coussin qu'on lui a obligeamment placé pas trop loin du feu, et l'autre s'aventurant dans une maison qu'il a décidé de faire sienne, qui est un immense terrain de jeu dont le jouet principal reste le gros chat qui n'est pas une si grande menace que ça, après tout. Et le film apporte quand même un intéressant développement, en montrant que s'ils sont ennemis, ils sont aussi complémentaires et indispensables l'un à l'autre. La conclusion les voit faire la paix...

La paix? Le film est sorti le 6 décembre 1941. Le lendemain... Mais lisez les livres d'histoire si vous ne le savez pas.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 08:58

L'idée était simple: un chat, une souris, et une maison. Bien sur, il est inévitable que la souris tente de se protéger du chat, auquel l'instinct (Et la domestique dont nous ne verrons jamais que la partie inférieure) commande forcément de chasser l'intrus. Simple et efficace, car c'est ici le début d'une longue et profitable histoire. Même s'ils s'appellent encore Jasper (Le chat, d'ailleurs nommé ainsi durant le film) et Jinx (La souris), Tom et Jerry sont déjà en place...

Ou presque: Tom-Jasper, dans cette première incarnation, est encore loin de son aspect si connu aujourd'hui. Il est, en particulier, très touffu, et on le croirait presque barbu... Et les mouvements du chat, parfaitement étudiés mais si proches (du moins c'est l'intention) de ceux d'un authentique animal, nous rappellent qu'avant d'être leurs propres patrons et d'avoir leur unité à la MGM, Hanna et Barbera ont travaillé pour l'insipide Rudolf Ising, qui s'était fixé pour mission de produire des dessins animés plus sirupeux et moins inventifs que pouvaient l'être les films d'après Bambi chez Disney. Heureusement, le caractère des deux animaux est déjà là...

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Published by François Massarelli - dans Animation Tom & Jerry
25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 18:23

Attention, effort de guerre! Bugs Bunny est dans une caisse à la dérive, et n'est pas inquiet: dans ce genre de situation, il y a toujours une île où aborder... Dont acte: une fois trouvée l'île paradisiaque, Bugs va malgré tout déchanter car il va se trouver face à un nippon en uniforme, et pas des plus fins. Mais le lapin qui n'a fait qu'une bouchée de Hermann Goering en a vu d'autres...

Effort de guerre, donc: y'a-t-il une façon de pouvoir voir ce film sans pour autant tiquer devant la peinture ultra-caricaturale du Japon, de ses coutumes, de son langage? 

Oui, après tout: c'est tellement une caricature, qu'il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. Le film se déroule assez agréablement, mais Freleng et ses animateurs semblent, à la fin, nous donner un message subliminal: ce film n'est pas comme les autres. Afin de le souligner, ils donnent une lapine à Bugs Bunny, qui va décider, une fois un bataillon Japonais décimé, de rester. Et sa réaction est sans équivoque. De fait, on rejoint le territoire, plus adulte, des films de propagande de Private Snafu. Freleng savait très bien qu'on ne pourrait pas considérer ce petit film mineur, plaisant mais profondément politiquement incorrect comme autre chose qu'une halte, en dehors des sentiers battus.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
15 août 2016 1 15 /08 /août /2016 17:33

Sorti en février 1934, Honeymoon hotel est le premier dessin animé en couleurs de la série Merrie melodies (le pendant "noble" des Looney tunes) de la Warner. Contrairement au concurrent Disney qui expérimentait déjà avec un Technicolor trois bandes d'une grande finesse, Schlesinger s'était laissé tenter par le procédé Cinecolor, qui est assez peu glorieux... Mais aussi assez peu coûteux! Curieusement, je trouve que ça donne au film un cachet assez particulier, avec des couleurs tellement délavées qu'elles ont l'air d'être issue d'un procédé de contrebande!

Le film qui montre les frasques de bestioles qui se rendent à un hôtel dont la destinée première est d'accueillir des nouveaux mariés, recycle bien sûr les chansons du film de Lloyd Bacon et Busby Berkeley Footlight Parade (1933), oeuvres de l'équipe Warren-Dubin, et il se vautre lui aussi sans complexes dans la gaudriole... Il reprend aussi la trame du numéro musical correspondant, dans lequel tout le personnel (plus ou moins reproduit ici, des lingères au détective en passant par les grooms) se présente en chansons... Des chansons dans lesquelles il est assez couramment question de l'acte nuptial. Donc pour résumer, ce n'est décidément pas Disney...

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Animation Looney Tunes
2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 11:51
Who framed Roger Rabbit (Robert Zemeckis, 1988)

Ce film fait partie de la partie expérimentale de la filmographie de Zemeckis, comme d'autres, moins réussis (Beowulf, hum), ou plus brillants (Cast away). Pour une expérience, le moins qu'on puisse dire est qu'elle a su se partager, puisque le film a eu un succès international, et fait figure aujourd'hui de classique.

Parmi ses défauts, on passera sur l'incrustation de cartoons dans un film "live", qui est évidemment imparfaite comparée à ce qu'on pourrait faire aujourd'hui, mais ce qui me frappe, c'est à quel point le film est énervant: on y retrouve le rythme survolté et usant de 1941 ou Used cars...

Mais les qualités, notamment un retour à l'époque héroïque, soit 1930-1945, des cartoons qu'ils soient Warner, MGM, Disney, Lantz ou Fleischer, par le biais de références à Clampett, Iwerks, Jones, Avery, Freleng. Et Daffy Duck, en duo mortel avec Donald, est le VRAI Daffy Duck, le canard cinglé, pas le canard en dépression des années 50. Ah, et surtout, il y a le Dodo de Porky in Wackyland, si vous cherchez bien. Alors...

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Published by François Massarelli - dans Robert Zemeckis Animation