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28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 16:29

Je ne sais pas combien d'enfants ont pu être choqués par la mort de la maman de Bambi! C'est une simple spéculation de ma part, mais peut-être pour certaines familles, cela a-t-il marqué un tournant, permettant à des parents d'aborder avec leurs chères têtes blondes le chapitre douloureux de la potentielle mort des êtres qu'on aime... ou à l'inverse peut-être cela a-t-il marqué le début d'un traumatisme durable, allez savoir... Bref, en choisissant de traiter de la mort d'un personnage, l'auteur de fiction prend parfois un risque, l'auteur de fiction pour enfant (si tant est que les cartoons puissent être considérés comme tels) prend TOUJOURS un risque.

Saluons donc ce film, qui pour Tex Avery va marquer la fin de son personnage le plus extrême, tellement d'ailleurs qu'il ne parvenait plus à lui donner un cadre. A moins de lui faire rencontrer son ennemi ultime, l'impayable Lenny, un gros chien particulièrement imbécile, qui aimerait tant avoir un ami... 

Un gag me hante, ici, c'est sans doute le plus génialement idiot de tous les gags de Tex Avery, et ça possède une sorte de logique mathématique admirable: dans un couloir bordé par deux rangées de trois pièces, les deux personnages principaux se poursuivent mutuellement, puis se multiplient, avant qu'un certain nombre d'autres animaux n'ayant absolument pas de rapport avec l'intrigue (ainsi qu'un monsieur en costume qui poursuit une femme, ce qui manque totalement de goût!) ne les rejoignent...

Mais bon: tout a une...

Fin.

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Published by François Massarelli
28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 16:21

Ce film situé entre Big-Heel-Watha et Lonesome Lenny voit l'écureuil dingo affronter une variation de MeatHead, le chien pas très intelligent qui était son, disons, partenaire de jeux dans son premier film, Scewball Squirrel: c'est qu'il y a école, et que le chien a pour mission d'obliger la bête à s'y rendre...

Ce qui tient suffisamment le rôle d'une intrigue... Pour le reste, on ne sera pas surpris d'y retrouver le même chaos réjouissants, le "quatrième mur" ayant de toute façon depuis longtemps volé en éclat. Maintenant on tourne clairement en rond, et il est évident que Tex Avery n'a jamais réussi à échapper à l'inévitable: un personnage avec lequel tout est permis n'aura au final pas grand chose à dire, à moins qu'on ne varie l'ordinaire: ce qui était possible avec Droopy, la feuille blanche, ne l'était pas avec ce proto-punk de Screwy! 

...Ce qui explique pourquoi le cartoon suivant sera le dernier. Ce qui n'empêche pas ce film d'avoir un certain nombre de gags mémorables.

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation
28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 16:15

La parodie de Hiawatha, un poème qui a aussi inspiré les équipes de Disney, est essentiellement concentrée sur les deux premières minutes, lorsque le fortement balourd Big Heel Watha reçoit la mission de ramener de quoi nourrir la tribu Indienne dont il fait partie... et cette mission d'adaptation vole de toute façon en éclat quand le pauvre personnage rencontre celui qui sera désormais sa, hum, proie: Screwy Squirrel...

C'est le troisième film du personnage, et il est bien en place: mal poli, avec un don d'ubiquité et un cynisme à la Bugs Bunny, s'adressant au public en permanence. Il n'empêche qu'il se fait voler la vedette par un Indien formidable balourd, et qui se divise en une dizaine de mini-Big-Heel-Watha dans une scène célèbre...

 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation
28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 16:07

Le personnage de Screwy Squirrel, l'écureuil timbré, est la deuxième créature de longue haleine de Tex Avery à la MGM, et sans doute le plus proche de son intention initiale pour Bugs Bunny, auquel il emprunte d'ailleurs son mélange de cynisme et de volontarisme (car contrairement à Droopy, Screwy n'a rien d'un personnage aux émotions léthargiques: il rit, se réjouit de ses blagues, et a sérieusement la bougeotte...

Ce premier film d'une série de cinq seulement, est l'un des plus célèbres, et pour cause, puisque Avery annonce la couleur dans les premières minutes en se payant généreusement la fiole de la concurrence, à travers un écureuil mignon tout plein, tout droit sorti de Bambi, et qui se fait copieusement casser la figure par le héros en titre, qui prend alors le cartoon en charge...

Violence, méchanceté, absurde, courses-poursuites, coups divers, gags éminemment idiots s'ensuivent alors pour notre plus grand plaisir, en compagnie de Meathead, le chien qui pour son malheur a croisé un jour la route de la sale bête... ce qui ne les empêche toutefois pas d'être d'accord sur un point: on n'est pas chez Disney, ce qui fait qu'à la fin, quand le mignon petit animal réapparaît, il s'en prend plein la figure, de leur part à tous deux...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 11:00

Ce film de Nino Oxilia, qui inaugure la période la plus importante de la carrière de Francesca Bertini est situé en France, sinon il aurait probablement été impossible de le situer dans la prude et très Catholique Italie de 1914: un divorce, des adultères, un suicide sur scène... La barque est bien chargée, la censure allait donc se déchaîner.

La Princesse de MontVallon (Francesca Bertini) , ou de Monte Cabello dans la version néérlandaise qui circule sur internet, a enfin la preuve que son mari a une aventure avec une comtesse volage... Elle lui fait une courte scène, mais ne peut se résoudre à abandonner son semblant de bonheur familial. Mais le Prince Consort, lui, ne se gêne absolument pas: il prend prétexte de la scène que lui a faite son épouse pour déclencher une procédure de séparation, puis de divorce. Puis, avec un coup de pouce de la comtesse, il obtient 'un juge que la princesse, dont la moralité est mise en doute après avoir été vue en compagnie d'un acteur, perde la garde de leur unique enfant. C'est la descente aux enfers...

Oxilia suit les aventures de la belle dame, et son tourment grandissant, en mettant beaucoup l'accent sur la perte de statut, et les soudaines barrières que le destin lui met dans son parcours: si le film réussit à se terminer, in extremis, par une fin heureuse, le metteur en scène auront malgré tout eu le temps de nous montrer, sous le soleil radieux de la méditerranée, les affres d'une vie entière de luxe et de volupté, qui tout à coup se dérobe sous les pas de l'héroïne. Francesca Bertini, qui joue des pieds à la tête, et de façon intense, le drame, est magistrale, et la mise en scène est toute de lumière, avec un sens aigu de la composition.

Nino Oxilia, mort d'une explosion dans une tranchée lors d'une bataille contre l'Autriche en 1917, était un très grand nmo des jeunes années du cinéma Italien... On appréciera ce film en particulier pour cette façon impressionnante qu'il a ici de cadrer Francesca Bertini, de penser la mise en scène en fonction à la fois des lumières, du cadre et du corps de la star, sans parler de son utilisation constamment symbolique et géniale du décor...

https://www.youtube.com/watch?v=FweGcuLu2jk

 

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Published by François Massarelli - dans 1914 Nino Oxilia Muet Francesca Bertini *
27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 16:14

Et donc, il va falloir parler de Douglas Maclean: acteur chez Ince entre 1918 et 1924, il s'est très vite spécialisé dans la comédie; pas le grotesque façon Sennett, non, plus un croisement entre le Doug Faibanks de His picture in the papers, les acrobaties en moins, et le futur Harold Lloyd de Safety last. Il a occupé un créneau qui allait certainement influencer fortement les studios Roach, d'ailleurs...

Ici, en cinq bobines, il nous livre tambour battant une histoire très amusante qui est à la croisée de ces univers: il joue un héritier potentiel qui est coincé entre un oncle riche (John Stepping), mais bardé de principes, et une fiancée (Margaret Loomis) qui ne veut pas d'un inutile, et lui fait comprendre qu'il va devoir travailler. L'oncle, incidemment, n'aime pas les saltimbanques, et la fiancée est actrice...

Pour échapper à l'un, il va devoir faire preuve d'ingéniosité de tous les instants: faux incendie, déguisement, poursuite en voiture de pompiers... Pour rejoindre l'autre, il va devoir, eh bien, travailler: étant client d'un hôtel la seule inspiration qui lui vient est de devenir groom, ce qui ne sera pas de tout repos. On dénombre des gaffes, des quiproquos, et même une dangereuse promenade sur le mur extérieur de l'hôtel...

D'autant que le groom n°13, quand son oncle obtient son licenciement, va provoquer une grève géante qui va agiter tout l'hôtel: du bolchevisme chez Ince? 

...On aura tout vu. Oh, et sinon, Eugene Burr joue un personnage mystérieux, qui sert de fil rouge à tout ça, et qui cherche à dérober un portefeuille d'actions que Douglas a oublié dans une poche. Mais qui est cet étrange sbire moustachu? Réponse (idiote, donc délectable) à la fin de cette gourmande intrusion dans la comédie Américaine.

 

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Published by François Massarelli - dans 1923 Comédie Muet Thomas Ince Douglas MacLean William Seiter *
27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 16:06

Le titre est assez clair: on est, avec ce court métrage de deux bobines parfaitement conservé par la Bibliothèque du Congrès, en pleine promotion... Mais c'est bien plus intéressant que le poussiéreux Studio visit de 1925, un moyen métrage qui ressemblait à un défilé de quatorze Juillet pour faire montre de la puissance de feu de la MGM. Ici, le studio, c'est Incevile, la structure menée et supervisée par Thomas Ince, l'homme qui mettait son nom partout... Sa binette aussi, puisqu'on le voit deux ou trois fois ici.

Mais ce n'est heureusement pas tout: à la façon de Chaplin dans How to make movies, ce court métrage accumule les vues pédagogiques fascinantes, nous montre les metteurs en scène, acteurs et producteurs au travail, et en profite même pour nous régaler avec des recréations qui sont souvent des scènes de comédie, où jouent Douglas Maclean, Hobart Bosworth, Margaret Livingston ou Louise Glaum; C'est plus que distrayant, c'est du plaisir...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet Thomas Ince Douglas MacLean
27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 15:49

Un scandale éclate au duché de Wallenstein: des plans secrets ont été volés par un espion qui s'était introduit dans la famille d'un membre de l'état-major, sous le prétexte de conter fleurette à sa fille. L'officier responsable des plans se suicide, et sa fille Elsa (Lyda Borelli) doit partir en exil. En Suisse, elle travaille dans le monde du spectacle, et se fait rapidement un nom, mais le poids du souvenir la laisse constamment insatisfaite... Jusqu'au jour où elle rencontre un bel inconnu (Mario Bonnard) avec lequel elle file bientôt le parfait amour, sans savoir que ce désoeuvré, incognito, est en réalité le prince héritier de Wallenstein...

Bon, on va le dire de suite, comme ça ce sera fait: l'ignoble individu, qui subtilise les plans au début du film, puis qui reparaît dans le seul but de nuire gratuitement à la belle Elsa, s'appelle dans le film Moïse Sthar: une parfaitement inutile touche d'antisémitisme qu'on pourrait faire disparaître en remplaçant son nom par Jean Dupont sur un intertitre! Mais les maladies honteuses ont la peau dure, et pas que dans ce début de siècle précédent... Quoi qu'il en soit, malgré cette tache indélébile, ce film est important, ne serait-ce que c'est l'un des premiers films de Lyda Borelli, et sans doute le premier à être significatif...

Certes, c'est un mélodrame assez classique, un film dans lequel les passions finissent mal, à peine mâtiné d'un brin d'espionnage. Mais surtout, c'est un film qui repose intégralement sur les épaules d'une actrice qui avait un certain renom au théâtre, mais qui a instinctivement compris qu'elle pouvait utiliser la gestuelle, et les attitudes, pour faire passer l'émotion, dans ce nouveau médium en construction qu'était le cinéma... Le résultat, c'est qu'elle vampirise l'écran, obligeant le pépère Caserini à tresser toute sa mise en scène autour d'elle. Chaque scène qu'elle joue est une merveille d'invention, d'expression et d'émotion. La dernière dans laquelle elle meurt sur scène comme Molière (oui, C'EST une tragédie, forcément) particulièrement: une seule comparaison me vient à l'esprit, c'est Lillian Gish dans sa scène finale de La bohême... Excusez du peu. 

A coup sûr, c'est un film qui aura été crucial pour cimenter une grande part du cinéma Italien sur la verve de ses actrices, Lyda Borelli qui donne ici des échos de sa carrière théâtrale à travers les rôles joués par son personnage, l'avait bien compris, et le reste de la décennie allait être particulièrement intéressant.

 

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Published by François Massarelli - dans 1913 Muet Lyda Borelli Mario Caserini *
27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 12:41

Au milieu de nobles et sombres mélodrames qui dès 1911 mettaient en scène les divines Divas italiennes, la Cines s'était fait une spécialité de courts métrages, ou de très courts métrages, des films burlesques pour la plupart qui se plaçaient au dessus de la mêlée et en particulier des productions françaises qui il faut bien le dire ne volaient elles pas très haut...

Nous assistons ici aux efforts de Kri Kri (Raymond Frau, alias Raymond Dandy) pour intégrer le tourbillon de la danse alors à la mode, le tango... Je n'ai pas la moindre idée (et je ne suis pas le seul, manifestement puisque des archivistes aguerris et non des moindres se sont penchés plus d'une fois sur ce film), de l'identité du réalisateur, mais il a su insuffler du rythme, de l'extravagance, et a utilisé la caméra pour nous précipiter dans la folie du tango, en l'attachant aux danseurs... 

Ca, c'est une bonne idée.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie
26 février 2020 3 26 /02 /février /2020 18:23

Sous ce titre peu amène, voire vaguement ridicule, se cache une pépite, l'un de ces nombreux films Italiens de court métrage dont le réalisateur est et restera inconnu: c'est une production de la Cines, et il met en valeur, déjà, la grande actrice Francesca Bertini, l'un des premiers grands, très grands noms du cinéma Italien muet.

Annarella (Bertini) est mariée à Carmine, et elle lui reproche d'être un faible. Il se laisse gentiment mener par le bout du nez, et à l'usine c'est pareil... En revanche, la jeune femme est intéressée par Salvatore, le contremaître de son mari: il s'en rend compte, et commence à fréquenter le jeune couple. Carmine laisse faire...

Mais Salvatore, qui désormais couche avec Annarella, devient extrêmement envahissant; à tel point que d'une part Annarella n'en peut plus, et d'autre part que Carmine va, enfin, sortir de ses gonds...

La fin du film est perdue, mais elle nous est contée par un intertitre: en tout cas, c'est un court métrage qui, déguisé en une leçon très machiste, reste surtout d'une grande ironie. On y voit Signora Bertini dans les affres de la passion, et c'est sans doute le principal enseignement du film, ce besoin, incarné par la grande actrice, du'ne flamme dans la vie amoureuse...

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Published by François Massarelli - dans Francesca Bertini Muet