Dans ce film où l'animation "angulaire" à la UPA domine, Droopy perd toute substance en étant un chien-chef d'orchestre, obsédé par le Dixieland (mais pourquoi?) et qui rêve de remplir le Hollywood bowl en y dirigeant un orchestre. Il fait une rencontre déterminante, celle du trompettiste Pee Wee Runt, qui comme les membres de son orchestre, est...
...Une puce.
Il conviendrait d'étudier un jour le démon qui pousse Avery à assimiler de manière systématique les chiens à la puce. Et ce qui le pousse à revenir constamment sur le gag de la puce savante... Mais ce n'est pas le propos ici: je me borne à constater, et le film est pour moi sans appel: c'est bien médiocre, tout ça...
Après Drag-a-long Droopy, ce film est à nouveau un western qui en est assez proche: cette fois, Droopy est un "homesteader", soit un paysan qui va installer une petite exploitation dans la prairie, ce qui est considéré comme un crime de lèse-bovin, comme le sait toute personne qui a lu toute l'oeuvre encyclopédique de Morris et Goscinny.
On prend une fois de plus les mêmes, et on recommence, avec une variante quand même étrange: non seulement Droopy est marié, mais en plus il a aussi un enfant... Qui lui ressemble beaucoup. Une bonne partie des gags est liée au fait que le gamin, d'une part, tète tout le temps, et qu'il est particulièrement taciturne... D'autres gags sont directement recyclés du film évoqué plus haut, notamment la communication entre le shérif et une vache.
Comme le dit un carton introductif, cette histoire est forcément vraie puisqu'elle a été racontée par un Texan! Une petite pique personnelle de la part d'un réalisateur dont les origines sont souvent apparues dans ses films, ce qui ne l'a jamais empêché de se moquer de lui-même...
Ce film fait donc partie de cette longue histoire des rapports affectueux de Tex avec sa patrie d'origine, et puise donc dans le folklore local: la façon dont les patrons de ranchs tentaculaires faisaient régner la loi à leur profit en s'en prenant aux autres, notamment aux bergers. Et justement, Droopy conduit un troupeau de moutons qui empiètent sur le territoire ans fin des vaches d'un loup... Qui n'est pas content.
Le film participe aussi, hélas, de l'appauvrissement de plus en plus inquiétant du personnage (ou du non-personnage) de Droopy, dont les films dépendent largement des gags et aussi de son opposant pour être notables. Ou du fait qu'il y a des centaines de moutons qui broutent.
Un agent de la fourrière avec un accent Sudiste prononcé tente de capturer les trois frères Snoopy, Loopy et Droopy. Les deux premiers sont deux nigauds, du genre à bâtir une niche en paille ou en bois... Pas Droopy...
D'un côté, c'est un exercice en accumulation soignée, méthodique et minimale de gags ciselés, qui prennent autant leur temps que l'accent sudiste du loup de la fourrière est traînant... De plus, Avery y prouve une fois de plus sa fascination pour la télévision, un domaine qu'il finira par rejoindre à la fin de cette même décennie!
...De l'autre, ça sent la fin de l'âge d'or: l'animation aussi est minimale, les personnages sont contourés à gros traits, c'est un film assez laid, pour tut dire. Et ces tentatives occasionnelles de donner un univers tangibles à Droopy sont toutes vouées à l'échec.
Droopy est majordome, et pour aider son maître il doit faire appel à un extra, il pense donc à son frère Drippy: il est absolument semblable en tous points à lui, si ce n'est qu'il a une force hors du commun... C'est le mauvais moment qu'avait choisi Spike, un bouledogue, pour venir mendier de la nourriture à Droopy. Mais Spike ignore l'existence d'un jumeau et celui-ci est fort peu accommodant...
Il y a des gags et quelques moments de pure grâce, mais l'anarchie de Tex Avery s'accommode fort mal d'un encadrement logique. Il souligne le côté mécanique de son cinéma, et ça apparaît de façon assez cruelle dans ce film, beaucoup trop sage...
Pour raconter l'histoire du premier bandit de l'histoire des Etats-Unis, "Tex" Avery choisit inévitablement de concentrer sur le Texas, et va donc nous asséner une histoire tout ce qu'il y a de fausse, celle de Dinosaur Dan, l'homme des cavernes qui le premier a usé du colt, en chevauchant son diplodocus pour semer la terreur dans les villes des premiers temps de l'humanité.
Ce n'est sans doute pas le meilleur film de Tex Avery (il y exploite finalement un ou deux gags, avec une certaine lourdeur dans l'insistance, notamment pour ces pauvres belles-mères qui n'en demandent sans doute pas tant), mais il est suffisamment farfelu pour soutenir gentiment l'intérêt pendant sept minutes. Et le choix a été fait de voir un maximum de choses à distance, permettant de profiter du décor et de la profusion d'animaux gigantesques.
Une série de vignettes inspirées des articles de chasse et de pêche publiés dans le magasine Field and stream: Tex Avery revient à son style anecdotique, celui-là même qu'il avait inventé à la Warner...
On suit donc un chasseur/pêcheur dans ses tentatives, et le réalisateur s'amuse avec les codes de la chasse, avec son folklore aussi. Le style est volontiers bien plus raide que d'habitude, l'équipe d'Avery suivant la mode des traits anguleux lancée par UPA. Si on s'amuse beaucoup de jouer sur les mots (les différents types de fusil, notamment le fusil à éléphant doté d'une trompe), le meilleur du film vient sans doute du fait qu'on y massacre un certain nombre de chasseurs, et ça c'est quand même formidable.
Déjà rien que l'intrigue, c'est gonflé: dans un cirque intégralement mené par des puces, on assiste à un drame: un chien est venu voir une représentation, et la seule des toutes petites bêtes à ne pas se précipiter est le clown François, l'anti-vedette de la troupe. Le chien se débarrasse des puces en les noyant, mais le fidèle (et amoureux) François sauve la belle Fifi, la reine de la troupe...
C'est donc un film à intrigue de Tex Avery dans lequel il base tout sur l'omniprésence de ces sales petites bestioles dont la fonction est d'être des parasites, qui sucent le sang des animaux qu'ils habitent, ce qui est quand même un peu limite. Mais Avery détourne le propos en jouant surtout sur l'absurde de la situation: des gens du public se voient donner des loupes afin de profiter du spectacle, et le réalisateur s'amuse avec la quasi-absence des puces sur la scène, notamment quand il montre une puce (invisible) qui avale un sabre (énorme)... Et surtout, le film est aussi largement basé sur l'acte de procréation, une spécialité, justement, de ces sales bêtes!
Et puis il y a le jeu sur la langue, assez proche de ce que faisait à l'époque Chuck Jones avec Pepe le Pew: mais il s'y concentre sur une série de formule ("...François!", "...Fifi!", et "Vive la France") auxquelles il donne un sens chaque fois différent. Une dernière chose, la voix de François est celle de Bill Thompson qui était aussi en charge de celle de Droopy.
Un chasseur se prépare à une chasse matinale, donc il promène son chien afin qu'il passe une bonne nuit et puisse l'aider à massacrer des petits animaux qui ne lui ont rien fait. Le lapin local, cible potentielle numéro un, décide donc de tenter le tout pour le tout: s'il empêche le chien de dormir, peut-être que...
C'est le même comique de répétition que dans, par exemple, Rock-a-bye bear dans lequel l'enjeu, par contre, est inverse: ici il s'agit d'empêcher par tous les moyens le chien de dormir, et les moyens choisis par le lapin sont assez retors... a noter, une énième variation sur l'explosion intempestive, qui laisse au lecteur le choix de l'imagination quant aux conséquences.
Un chat, comme l'indique le titre, déteste tellement l'humanité et son manque d'égard vis-à-vis des chats, qu'il décide de partir pour la lune...
C'est un classique, un des excellents "one-shots" confectionnés à la MGM par Avery. Comme à son habitude, il exploite à merveille aussi bien le personnage même du chat de gouttière, qui parle évidemment avec un fort accent de gangster et une grosse voix, et tous les clichés possibles et imaginables. Et dans ce film bien construit, il imagine même une entreprise qui vise à envoyer les gens dans l'espace, en moins de cinq minutes...
Ce qui permet donc au chat en question de s'enfuir vers un endroit qui ressemble moins à la lune telle qu'on l'imagine, qu'au pays que Bob Clampett a baptisé Wackyland dans un de ses chefs d'oeuvre! Juste retour des choses, pour Avery, qui avait été justement le patron de cet animateur fou.