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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 17:56

La famille taxi attend un heureux événement... et les parents sont fous de joie avec leur petit, mais au bout de quelques temps, au lieu de choisir la tranquille voie familiale, junior se révèle passionné de vitesse, et se confectionne une tenue de hot-rod. le père est furieux, puis très inquiet...

C'est une rareté: un court métrage de Tex Avery dans lequel l'intrigue est à prendre au premier degré, et va d'un point A à un point B. Je dois avouer que l'assimilation des voitures à des personnages ( comme dans Cars, le film de John Lassiter) me rend le film véritablement problématique, d'autant qu'il fait un peu son Disney ici. ...dans une certaine mesure, car ça ne l'empêche pas de glisser ça et là d'excellents gags, bien entendu.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
4 janvier 2021 1 04 /01 /janvier /2021 17:19

Clem le loup, et le petit chaperon rouge (dans une version "rustique, e genre agricole") vaquent à leur marivaudage probablement quotidien quand le cousin du loup lui envoie un message de la grande ville, qui contient une photo d'une chanteuse sophistiquée. Il se rue en ville pour la retrouver, et pendant le spectacle où son cousin, qui est quant à lui extrêmement sophistiqué, l'amène, il se conduit d'une façon à la fois très embarrassante et hilarante...

Combien de fois Avery est-il retourné au chaperon rouge? Ce devait être au moins la troisième fois, et à chaque fois il renouvelle complètement le genre, même s'il reprend ici des gags de Red Hot Riding Hood avec un loup qui est incapable de se contenir devant une belle fille... Mais là où il se renouvelle vraiment, c'est quand il nous montre la vie rurale de ses deux premiers protagonistes, le chaperon rouge de la ferme, et son loup obsédé sexuel...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
4 janvier 2021 1 04 /01 /janvier /2021 17:10

Dans un prologue largement dominé par une narration à coup d'expressions idiomatiques mises en images (préfigurant ainsi le célèbre Symphony in slang) le chat déprimé d'une grande maison lugubre nous explique son état de nerfs: il est traumatisé par... un coucou, le genre cinglé, qui vit dans une pendule. Un coucou, quoi... Le chat résout d'en finir... Souhaitons lui bonne chance, la partie n'est pas gagnée!

Après la première minute largement dévolue aux jeux d'images et de mots, le film devient une fête de mouvements et de gags purement visuels. On ne le reverra jamais, mais cet abominable coucou aux dons inquiétants est digne de rejoindre la galerie illustre des pires emm... de la planète Avery. Le film est un festival de sauvagerie et de violence, qui va par ailleurs beaucoup influencer Friz Freleng pour développer le personnage de Sylvester dans les années 50.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
28 octobre 2020 3 28 /10 /octobre /2020 16:58

Robert Zemeckis, sur un module d'auto-célébration présent sur le DVD du film, nous prévient: ce Beowulf n'a rien à voir avec le pensum que les étudiants ont lu à l'école, c'est une histoire où l'on mange, boit, ripaille, se bat et fornique. ...Ce qui est un assez bon résumé. En voici pourtant un autre:

Le bon peuple du Roi Rothgart (Anthony Hopkins) fait donc ripaille alors que surgit Grendel, un démon local (Crispin Glover): celui-ci massacre pas mal de gens, et ça laisse le roi pensif: et pour cause, l'infâme démon est en réalité son propre fils, le seul d'ailleurs, qu'il a eu avec une sorcière aquatique (Angelina Jolie). Réalisant qu'il lui sera difficile de batailler contre sa propre famille, le Roi décide avant de retourner à sa ripaille, de faire appel à un héros. 

Justement, le drakkar de Beowulf (Ray Winstone) passe par là: c'est un héros, puisqu'il est musclé, pas du tout peureux, qu'il crie haut et fort avec une grosse voix rocailleuse, qu'il adore se battre à main nues (et pas que les mains) et qu'il a de grosses, très grosses coucougnettes... Il va donc s'atteler à la tâche, mais va vite tomber dans le piège de l'insatiable sorcière...

Le film est une expérience, la deuxième de trois réalisées par Zemeckis en performance capture, donc l'animation est basée sur le jeu des acteurs est souvent sur leur physique. Mais voilà: comme avec George Lucas qui s'était enfin débarrassé des acteurs, et faisait faire absolument n'importe quoi à ses personnages, notamment Yoda, comme les sales gosses responsables de l'infect Shrek, Zemeckis s'oublie et non content de faire un film grossier, sexiste, et au mauvais goût permanent, en prime il est laid comme tout. Les hommes sont des brutes avinées, les femmes juste bonnes à se faire culbuter sur un coin de table, préférablement recouvertes d'hydromel, ou éventuellement pour perpétuer la race... Ca et là, on retrouve à la fois le talent de Zemeckis pour questionner l'histoire (ou ici la légende) en en grossissant les coulisses, mais on retrouve aussi son don pour l'excès , qui était en sommeil depuis Death becomes her...

Bref: ce film est pour vous, à moins que vous n'ayez des problèmes avec l'animation 3D approximative, les scènes de bagarre et d'action à l'excès, les héros qui vont chercher le coeur des dragons à mains nues en gros plan, une certaine vision profondément machiste, les sorcières nues qui sortent de l'eau avec des talons hauts, la crudité et la vulgarité érigées en comportement héroïque anti-establishment avec force rots et pets, une obsession de plus en plus marquée du cinéma pour singer les pires travers des jeux vidéo... Oui, bon, ce film raté n'est pas pour vous.

 

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Published by François Massarelli - dans Robert Zemeckis Animation Grosses coucougnettes Navets
26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 08:18

Tex Avery ou Bob Clampett étaient abonnés aux courts métrages qui étaient des faux documentaires thématiques: voyages, exploration d'une idée ou d'un concept, etc... Généralement c'étaient des prétextes à gags, la série avait été initiée à la Warner par Avery (Land of the midnight fun, The isle of Pingo Pongo, Detouring America...), continuée par Clampett, et Avery lui-même avait avec succès importé le concept à la MGM...

C'est pourquoi il est assez étonnant de voir Jones s'y prêter, lui qui a souvent fait passer les personnages avant le gag, au point d'assujettir totalement les prétextes à rire aux caractères présents dans ses films. Le film est une sorte de mise à jour du comportement des Américains face aux restrictions et aux menaces qui pèsent sur ce qu'on a appelé le "home front", l'intérieur des Etats-Unis durant la seconde guerre mondiale...

Comme d'habitude cela repose donc sur une forte dose de gags visuels, de trompe-l'oeil, d'associations d'idées... Mais cette fois l'absurde en est inconfortable, souvent froid, et c'est accentué par le fait que Jones n'y utilise aucun décor et y schématise tous ses personnages. Le ton aussi est très adulte, comme si le metteur en scène y recyclait des gags utilisés pour la série animée Snafu qui était destinée au service des armées, et à laquelle les animateurs WB avaient participé...

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Chuck Jones Animation
20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 16:04

C'est l'un des grands films de Freleng, basé sur une situation forte et clairement identifiée pour le spectateur, dans laquelle il prend le parti et le point de vue d'un personnage fort mais qui sera victime des événements: c'est la formule qui a été à la base de tant de ses films, notamment avec Sylvester (et l'autre, là, l'oiseau) le chat. Et justement, ce dernier est dans la maison au moment où il entend ses maîtres partir pour des vacances en Californie. Ben oui, mais ils ont oublié de sortir le chat... Et le chat c'est lui.

Bien sûr, pas de lait, et personne pour le nourrir... Il trouve bien la réserve de nourriture, avec un grand nombre de boîtes (thon et saumon). Mais pas l'ouvre-boîte: celui-ci est en possession d'une souris qui va beaucoup s'amuser...

C'est enlevé, très drôle et la situation minimaliste est exploitée à bon escient jusqu'au bout. Comme de juste, dans un film qui ferait presque penser à ceux de Chuck Jones avec le coyote tant la situation est proche, le chat va souffrir, et l'absurde et la violence vont subir une escalade notable.

 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation Looney Tunes
20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 15:58

Un chat affamé s'approche d'un canari vaguement endormi... Et ce pour la première fois. On oublie que c'est Clampett qui a inventé cette situation et ce personnage de petit oiseau en apparence famélique, mais qui dispose de ressources insoupçonnées tellement il est inventif, odieux, méchant et sans pitié. car vous n'allez pas me dire que  Tweety est le héros des films qu'il a ensuite gratifié de sa présence? 

En revanche, si par hasard (dans Kitty kornered) Clampett a effectivement inventé le design d'un chat proche de Sylvester, qui parlait avec un sérieux cheveu sur la langue par la voix de Mel Blanc, ici, c'est un gros matou doté d'un bide conséquent. C'st donc la deuxième fois (Après A tale of two kitties) que Clampett anime Tweety, et c'est aussi la dernière... Je me demande ce qu'il a bien pu penser de la suite des aventures de son canari.

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Bob Clampett Animation
11 août 2020 2 11 /08 /août /2020 19:38

Sorti en 1946, donc à la toute fin de la période Warner de Clampett, ce film est un remake de A coy decoy, dans lequel le metteur en scène montrait la vitrine d'une librairie dont les couvertures des ouvrages s'animaient en fonction de leur titre, sur le même principe que les films à vignettes de Tex Avery (A gander at mother goose); mais Clampett modernise la chose en utilisant en virtuose la musique, et en saupoudrant le film d'allusions à Artie Shaw, Frank Sinatra, Gene Krupa, Benny Goodman et Glenn Miller. En prime, un Daffy duck transfiguré, déguisé en Danny Kaye, joue les maîtres de cérémonie survoltés...

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Bob Clampett Animation
8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 18:38

Je n'ai pas coutume de créditer Walt Disney à un quelconque rôle créatif sur ses films. Le monsieur, sur l'essentiel de sa carrière n'a été qu'un chef d'entreprise, vaguement esclavagiste, sans aucun talent particulier pour l'animation qu'il n'a pratiqué qu'aux heures les plus crues du studio, sur les films de la série Alice in Cartoonland, alors que les films Disney n'étaient finalement qu'une variation, pour ne pas dire un plagiat, de la série Felix The Cat. Le "créateur de Mickey", notez l'apparition de guillemets ironiques, a surtout admirablement su s'entourer, en engageant des génies de l'animation comme Ub Iwerks (C'est lui, le créateur de Mickey, le seul), David Hand (Réalisateur, excusez du peu, de la plupart des magiques Silly symphonies, mais aussi de Snow white et Bambi...), ou toute l'équipe ici réunie pour les segments qui composent ce film. Mais il a parfois su s'impliquer, vraiment diriger les tournages, lorsque un film lui tenait plus à coeur. Il y avait une vision de Walt pour Fantasia, qu'aucun animateur, aucun réalisateur ne partageait vraiment, et Disney lui-même s'est impliqué derrière chaque segment, dans toutes les réunions autour du storyboard, et comme le producteur en titre Ben Sharpsteen, il mérite quelque part un crédit de réalisation pour cette fois-ci... C'est, après tout, de sa vision qu'il s'agit, une vision éminemment controversée et douteuse: Comme si on pouvait s'approprier les classiques et les détourner, dans un projet destiné aux enfants, mais dans lequel on faisait tout pour les détourner de l'écran (dessins animé abstrait, interludes éducatifs, moments effrayants, etc). et pourtant, c'est un classique... Un classique paradoxal qui part d'une collaboration entre Disney et le chef d'orchestre, lui aussi controversé, Leopold Stokowski.

Rappelons que le film (Qui fut d'abord baptisé "Film-concert", en raison de sa structure calquée sur celle d'un programme de vulgarisation classique) présente un certain nombre de segments, préparés par des réalisateurs différents, tous basés sur des oeuvres musicales préexistantes: L'apprenti sorcier, de Paul Dukas, mis en images par James Algar, est le plus célèbre, c'est aussi le point de départ de l'aventure à travers une rencontre inopinée entre Disney et Stokowski... Mais le film commence vraiment par la Toccata et fugue en ré mineur de Bach, réorchestrée pour grand orchestre plutôt que solo d'orgue, et imaginée par Samuel Armstrong. Du même Samuel Armstrong, on assiste à une mise en image de la suite Casse-Noisette de Tchaikovski. L'un des morceaux de bravoure du film est bien sûr la vision préhistorique, par Bill Roberts et Paul Satterfield, du Sacre du printemps (Dans laquelle Walt Disney s'est beaucoup impliqué, voulant à tout prix que son film soit pionnier dans la représentation des dinosaures) de Stravinsky, unique compositeur sollicité encore vivant durant la préparation du film.

La deuxième partie du film tourne essentiellement autour de trois segments: La VIe symphonie, dite pastorale, de Beethoven, interprétée par Hamilton Luske et Jim Handley, célèbre pour ses visions sucrées et excessivement mièvres de la mythologie grecque; La danse des heures de Hamilcar Ponchielli, est réalisée par Norman Ferguson et Thornton Hee, et très honnêtement avec ses ballets d'autruches, d'hippopotames, d'éléphants et de crocodiles, reste un sommet du film; enfin, le spectacle se termine sur une étrange association, celle de La nuit sur le mont chauve, de Modeste Moussorgsky adapté par Wilfred Jackson, suivi immédiatement par un Avé maria de Schubert également illustré par Jackson. Cette fin était finement calculée: d'un côté, les excès baroques et l'animation horrifique, et de l'autre une fin toute en apaisement, dotée qui plus est de connotations religieuses passe-partout... Le fil rouge, c'est bien sûr le retour systématique à l'orchestre dirigé par Stokoswki, accompagné d'un présentateur, ici un critique de musique réputé, Deems Taylor. Tant qu'à faire, ces segments sont filmés par rien moins que James Wong Howe: Disney est en quête de crédibilité dans le monde de cinéma...

Disons tout de suite ce qui me parait une évidence: l'intention était ridicule, tant elle part des principes communément admis chez Disney: la musique en elle-même ne dit rien, elle doit donc être illustrée, quitte à la trahir. C'est exactement le même principe qui aujourd'hui pousse des producteurs d'émissions sur M6 à recycler des tonnes et des tonnes de chansons connues pour les utiliser dans la bande-son de leurs shows de recyclage bricolatoire et autres sous-produits du lobby immobilier et des mafias de chefs cuistots (Ou comment recycler Radiohead pour en faire la bande-son idéale du moment durant lequel un apprenti marmiton se trouve humilié par un chef nazi)... Il y a un côté purement sophiste à ce recyclage chez Disney, qui transparaît d'ailleurs dans la décision, parfois, de couper dans les oeuvres, qui prouve s'il en était besoin, que le matériau musical, censé être mis en valeur, devient donc dispensable, comme tout autre aspect de la production, au service du film. Ceci étant posé, le résultat est, après tout, du cinéma, et c'est la raison pour laquelle on ne peut que succomber à Fantasia, à condition d'en accepter les longueurs, les pleins, les déliés, le côté expérimental, et surtout le culot monumental de la chose... Car il fallait être gonflé pour imposer au public le Sacre du printemps, de Stravinsky, encore scandaleux à l'époque de la réalisation du film... Il fallait aussi du cran, non seulement pour consacrer deux heures à la musique dite classique, mais en prime le faire en compagnie d'un chef qui ne plaisait pas à toute la communauté musicale Américaine (Rappelons que le film est sorti à une époque où sortir un film en Europe est devenu quasi impossible)...

Alors le résultat, c'est qu'en dépit de ses défauts (L'anthropomorphisme parfois insupportable, voire la sale manie de donner non seulement aux animaux, mais aussi aux objets et à la matière une vie et des intentions humaines, la tendance parfois vomitive au mignon à tout prix, notamment dans la vision de la Symphonie pastorale, un refus de choisir entre abstrait et figuratif qui fait que le premier segment, supposé s'inspirer des oeuvres abstraites de Oskar Fischinger qui a fini par claquer la porte de la production, sert surtout de présentation de nombreux motifs de décors et d'effets spéciaux qui vont ensuite être recyclés sur le film entier, ce qui n'en fait pas une introduction très passionnante, etc...), le film est d'une constante invention, à tous points de vue, c'est aussi un long métrage qui en dépit de son morcellement, court sur un thème récurrent et cohérent: montrer le chaos pour en tirer les conditions de la renaissance et de la paix. Et comme par hasard, le film a créé le chaos, via un échec commercial cuisant, avant de devenir, tel un serpent de mer, le mètre étalon de la bonne santé retrouvée du studio à travers des ressorties fréquentes.

Fantasia a aussi prolongé l'esprit de découvertes technologiques et artistiques contenu dans les merveilleuses Silly Symphonies, ces courts métrages de 1929 à 1939, dont l'esprit se retrouve d'ailleurs ici plus d'une fois, y compris dans des segments aussi peu ressemblants les uns aux autres que La danse des heures, L'apprenti sorcier, Casse noisette, et oui, même la Symphonie pastorale avec ses "centaurettes" topless.

Fantasia (Walt Disney, Ben Sharpsteen, 1940)
Fantasia (Walt Disney, Ben Sharpsteen, 1940)
Fantasia (Walt Disney, Ben Sharpsteen, 1940)
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Published by François Massarelli - dans Animation Disney
8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 18:14

C'est donc plutôt avec Donald Duck qu'avec la superstar Mickey Mouse (trop lisse) que les établissements Disney se sont attelés à de la propagande anti-nazie bien sentie... Pendant ce temps, Tex Avery à la MGM et toute l'équipe de Leon Schlesinger à la Warner, sans parler des Fleischer à la Paramount, s'étaient aussi lancés dans des cartoons pour soutenir l'effort psychologique de guerre. Celui-ci mérite qu'on s'y attarde parce qu'il va bien au-delà de la propagande simplement ponctuelle, pour attaquer spécifiquement les fondements d'une idéologie, les fondements acceptables dans un cartoon, s'entend. 

Car... faut-il le rappeler? Oui, j'en ai peur: le nazisme n'est pas une idéologie comme les autres, c'est une déviance criminelle, basée sur l'eugénisme, la préférence raciale et la loi du plus fort, le sadisme, la torture et la cruauté. Partant de là tous les coups sont permis, et pourtant avec ce qui était d'abord et avant tout une pochade chargée (Donald Duck rêve qu'il vit en Allemagne et doit travailler sous haute surveillance pour l'armement national, tout en subissant un lavage de cerveau permanent de propagande), on atteint un niveau rarement atteint dans ces courts métrages: comment ne pas penser à 1984, écrit et publié quelques années plus tard, en voyant Donald Duck qui peine à travailler correctement quand il doit dire 'Heil Hitler' toutes les deux secondes...

Et ce film se paie en prime le luxe d'accumuler sur un tempo d'enfer des gags très drôles. Maintenant, les précautions oratoires avec lesquelles il est montré actuellement ne s'imposent pas: ce qui est ridiculisé ici, ce n'est évidemment pas le peuple Allemand, ais bien une idéologie criminelle du XXe siècle, et alentours car elle n'a pas disparu. Tout au plus faudra-t-il admettre qu'une fois de plus les Japonais ne sont pas à leur avantage dans ce petit film.

...quant au paradoxe d'un film de propagande anti-nazie produit par un homme qui avait des sympathies embarrassantes pour le fascisme, je pense qu'il n'est pas si important: d'une part, Disney était un industriel, là où ses employés étaient des artistes. Ensuite, en 1942, ça fait sans doute bien longtemps (au moins depuis 1923!) que Walt Disney n'a rien, strictement rien fait dans les courts métrages qui potent son nom...

 

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Published by François Massarelli - dans Disney Animation