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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 16:24

Ce film est une rareté: c'est l'un des derniers courts métrages effectués par Avery pour la Warner, une période durant laquelle il était souvent empêché de réaliser ses films exactement comme il le voulait. Un exemple, justement, est le fait que Leon Schlesinger a fait redoubler le film avant sa sortie. Mais une version "originale" restaurée vient de sortir, j'y reviendrai...

Un chien, Willoughby, qui est particulièrement stupide, comme souvent les chiens chez Avery, subit les provocations permanentes d'une caille qu'il essaie de chasser...

La chasse: bien sûr, ce sera le principal terrain de jeu de Bugs Bunny, et le personnage était en gestation. Disons qu'ici il est un peu présent quand même, mais déguisé en caille. D'ailleurs, l'oiseau s'adresse au chien en l'appelant, vous l'aurez deviné, "Doc". Sinon, l'animal va faire subir, gratuitement bien entendu, un enfer au chien, qui se retrouve toujours à s'emplafonner des arbres. Le personnage principal est donc une caille qui se mouille.

Donc, c'était une caille, qui avait pour Avery une certaine tendance à abuser du prout facial! Ce que la Warner a refusé, et donc aujourd'hui on peut enfin entendre la version originale, et... franchement ça ne m'a pas paru si scandaleux. Beaucoup plus intéressante est la familiarité avec les futurs films autour du personnage de Screwy, l'écureuil cinglé: en particulier, on voit à un moment un de ces sublimes décrochages idiots de l'action quand les personnages parcourent le décor en tous sens en se cachant ici ou là, sans aucune logique... 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Looney Tunes Animation
14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 11:59

Le loup et les trois petits cochons, révisés dans l'optique de la propagande anti-nazie, avec comme mission de faire vendre des bons de la défense, ça valait bien un film qui dépasse un peu le cadre habituel des productions MGM. Il fallait vraiment croire en Tex Avery pour lui laisser faire ce qu'il voulait avec ce film, qui se situe d'emblée bien au-dessus de la production patriotique d'alors, que ce soit chez Disney (Der Fuerher's face) ou chez Warner (Confessions of a nutzi spy). Car avec Blitz Wolf, Tex Avery ne force rien, ne change rien à son univers ni à sa méthode, en profitant même pour raffiner des gags géniaux qui trouvent ici leur expression définitive...

Des exemples? La façon dont Avery démultiplie l'approche de Hitler (représenté bien sûr en loup) en le montrant aux commandes d'une machine qui va souffler (huff and puff, les deux verbes qui sont des clichés du conte dans sa version Anglaise), ou encore le fait que le loup, visé par des multitudes de balles, prétend ne pas avoir été touché alors qu'il laisse filtrer la lumière...

Et puis l'animation est belle, fluide, ronde et d'une immense qualité, rien à voir avec ce qu'elle deviendra en moins de dix ans, officiellement pour évoluer avec son temps mais en réalité pour économiser du temps: Blitz Wolf est un manifeste spectaculaire du talent de Tex Avery et de son équipe à leurs débuts à la MGM, et en prime on y parle des nazis comme il doit en être fait mention. Aujourd'hui ce serait impossible de faire un tel film, parce que les fascistes, on les invite à la télévision, et on les édite même chez Albin Michel!

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 11:52

C'est a priori le premier film MGM de Tex Avery, éclipsé par le deuxième, sorti avant: ces deux films sont d'ailleurs d'une durée bien supérieure à la normale, puisque Blitz Wolf dépasse 9 mn, et celui-ci les atteint presque...

C'est un ensemble de situations entre un oiseau, un ver et un chat: autant dire le tout-venant du dessin animé tel qu'il était pratiqué aussi bien chez Disney que chez Warner. Donc dès le départ, Avery affiche aussi bien son style que ses envies et ambitions: situer dans le terrain de jeu des animateurs de tous bords un combat entre la rationalité d'une narration liée au conte, et une furieuse envie de dynamiter les limites narrative et le bon goût... Tout en se livrant à un commentaire permanent sur le cinéma, par exemple il est ici fait allusion à un film MGM qui s'appellerait Mrs Minimum...

Mais au vu de Blitz Wolf on comprendra aisément qu'il soit plus célèbre que celui-ci et que leurs sorties aient été interverties...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 16:51

Tout en étant un remake partiel de Porky's duck hunt, ce court métrage en couleurs (d'ailleurs splendides), fait donc partie de la série "merrie melodies", à laquelle Avery était préposé en priorité. Parodie de la série Disney Silly Symphonies, on y tournait autour de la musique, e qui explique ici le recours à une chanson entonnée par Daffy Duck: The merry-go-round broke down, qui date de la même année, deviendra plus tard le thème obligé des dessins animés Warner.

On voit comment, dès le départ, Avery fait se mesurer les deux héros sur l'autel de la folie pure, puisqu'il les fait sortir de deux coquilles de noix avant de s'affronter... Le film est aussi une variation sur le thème de la chasse, ce qui me permet de faire une transition osée: en effet, Egghead est la première incarnation d'un personnage qui deviendra, un jour, Elmer Fudd. Mais pour l'instant, il chasse les canards...

Ni bon ni mauvais, le film est surtout notable pour sa réutilisation d'une séquence de folie pure de Porky's Duck Hunt dans laquelle Daffy Duck, animé par Bob Clampett, partait en vrille et dans tous les sens. Inutile de dire que l'effet de répétition lasse un peu...

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation Looney Tunes
3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 16:45

Les souris Mexicaines en ont plus qu'assez de voir Speedy Gonzales rafler toutes leurs petites amies potentielles et lui tendent un piège en faisant venir "el gringo pussycat", soit le chat Sylvester. Comme d'habitude, la lutte sera inégale...

Et comme d'habitue la formule, immuable, joue en plein. On pourra au moins apprécier de quelles façons, une fois de plus, Friz Freleng montre un animal plus imposant, en lequel il s'identifie pleinement, se faire rouler dans la farine par un être minuscule et décidément plus fort que lui.

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation Looney Tunes
2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 17:18

Dans une pièce, d'un côté un garçon d'origine Indienne se plonge avec délices dans un dessin animé de super-héros, et de l'autre, son père essaie de trouver le calme nécessaire à la méditation religieuse. Comme le compromis est impossible, le père éteint le téléviseur et le petit Sanjay, totalement contre son gré, doit participer à l'exercice de méditation paternel. Jusqu'à ce que son imagination ne commence à se mettre en route...

Voici donc comment Pixar a sorti le premier film autobiographique de son histoire! Blague à part, Sanjay Patel a choisi une voie intéressante pour conter son histoire, d'abord toute en douceur, avant de partir dans toutes les directions en suivant l'imagination de son double enfant. Pas de grande surprise au bout, le message reste consciencieusement consensuel bien sûr...

 

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Published by François Massarelli - dans Disney Animation Pixar
30 juillet 2021 5 30 /07 /juillet /2021 12:08

Chargé d'explorer la mystérieuse planète X, Duck Dodgers, accompagné d'un assistant porcin, va tomber sur un os: en même temps que lui, le martien Marvin est sur cette même planète pour l'explorer au nom de Mars... La lutte est-elle vraiment égale?

On ne répondra pas à cette question, car Chuck Jones, qui revisite ici un personnage loufoque et coriace qui a déjà été confronté à Bugs Bunny, a eu le bon goût de ne pas se limiter à la simple confrontation. Marvin est un personnage qui fonctionne très bien, parce qu'il est totalement persuadé du bien fondé de sa mission...

Par contre, pour Jones, c'est le début de la fin et des sales manies. Le rythme de son film en pâtit, et visuellement, c'est partagé. Ses productions ne tarderont pas à devenir laides. Il n'y a pas d'autre mot...

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation Science-fiction
18 juin 2021 5 18 /06 /juin /2021 07:10

Cette adaptation d'un conte d'Andersen a beau se cacher derrière un titre accrocheur et passe-partout, on constatera que les traducteurs s'en sont retournés vers le titre initial: en français c'est donc La reine des neiges... Le plus énorme des succès Disney de ces dernières années est donc, aussi, une grande réussite.

Le scénario, plus ou moins adapté d'Andersen, concentre tout son pouvoir magique sur une relation, mais elle n'est pas celle de la belle cruche et d'un prince charmant: au contraire d'ailleurs puisque dans le film le prince en prend sérieusement pour son grade. Non, la relation cette fois est celle qui unit ou devrait unir deux soeurs, dissemblables et complémentaires, qui autrefois s'adoraient, mais aujourd'hui ne se voient jamais: Elsa la blonde, princesse héritière d'un royaume Nordique, et sa petite soeur Anna la rousse, qui ne comprend pas pourquoi sa grande soeur la boude...

Nous le savons, nous, car un prologue magistral nous l'a appris: Elsa a des pouvoirs magiques qu'elle ne contrôle pas, et manque de tuer Anna lors d'une séance de jeu; Elsa peut en effet geler à volonté tout ce qu'elle touche, voire tout ce qui l'entoure, un pouvoir lié à ses émotions et qu'elle contrôle très mal; une malédiction qui la condamne à vivre seule ou cloîtrée, et dont elle ne peut parler à personne. La mort de la petite Anna a été empêchée par les trolls, mais elles ont été séparées pour permettre à la petite d'oublier... Le film commence vraiment par le couronnement d'Elsa, qui voit Anna faire la rencontre d'un prince un peu pressé de se marier, ce qui va précipiter bien des ennuis, puis des malheurs...

L'animation est superbe: du moins, une fois acceptée l'horripilante manie de tous les studios Américains de donner la même tête (grands yeux, petit nez retroussé) à tous les personnages féminins importants depuis l'avènement de Pixar, une fois acceptés les tendances et autres tropes (le meilleur ami du héros masculin est donc un animal sympa presque doué de parole, l'hyperactivité de a jeune femme fantasque, la créature décalée, etc); on est chez Disney, donc on se repose un peu sur les vieilles recettes, mais dans ce monde de neige et de froid (en plein été), le script permet au décor de passer d'un été enchanteur et un peu trop beau, à un hiver cauchemardesque qui nous réserve un bon nombre de surprises splendides. 

Et pour une fois cette satisfaction s'étend à la bande originale d'un film qui repose énormément sur sa musique (composée par Christophe Beck), et les chansons (Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez); celles-ci sont parfaitement intégrées dans le tissu narratif et (en anglais en tout cas) d'un e grande qualité: on n'y fait, pour une fois, pas trop. 

Pour finir, si comme toujours il convient de ne pas trop prendre tout cela au sérieux, le fait est que si Anna cherche au bout d'un moment, à trouver l'amour, comme toute héroïne Disney qui se respecte, donc auprès d'un gaillard pas trop crétin, Elsa elle a d'autres préoccupations, liées en particulier à son évidente incompatibilité avec le monde: c'est vrai qu'elle jette un froid. Une petite ouverture métaphorique de Disney vers une autre humanité, une autre sexualité? 

Dans ce cas, pourquoi ne pas y aller carrément?

Question sans réponse...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Musical Disney
17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 15:34

Trois bandits sèment la terreur dans une petite ville de l'Ouest; personne ne semble réagir, heureusement, le redresseur de torts, le "Lonesome stranger", intervient, avec son vaillant cheval Silver. Heu... "heureusement", vraiment?

Hugh Harman, avec ou sans Rudolf Ising, c'est généralement la promesse d'un spectacle familial. C'est-à-dire pas trop violent, pas trop burlesque, pas trop irrévérencieux... C'est pour ça que ce film fait plaisir à voir, qui voit le metteur en scène, sous la houlette de Fred Quimby, futur producteur heureux, s'aventurer sur une terrain qui à cette époque était plutôt l'apanage de la Warner: une intrigue certes, mais dynamitée par la recherche du gag visuel. Ceux-ci sont nombreux et ont la bonne idée de ne pas prendre la place, et stylistiquement le film effectue une belle transition depuis le design rondouillard des années 30 et ce qui sera le style Avery à la MGM...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation
11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 17:06

Avery nous promène au gré de sa fantaisie, aux Etats-Unis, en sautant avec allégresse et sans aucun scrupule d'un abominable jeu de mot à l'autre, d'une situation absurde à l'autre...

C'est un de ces travelogues idiots qui sont si nombreux dans l'oeuvre du réalisateur, mais c'est tout de même un poids léger. Le fil rouge, car il y en avait toujours un, est l'ascension apparemment inexorable d'un "homme-mouche" sur le flanc d'un immense building, qui renvoie à une manie des records idiots, née dans les turbulentes années 20 (voir Safety Last, de Harold Lloyd, basé sur une telle ascension).

Fidèle à la malédiction du metteur en scène Avery, le film est souvent censuré pour cause de gags ethniques... Pourtant bien innocents. On verra donc ici détournée l'expression "cliff dwellers", qui désigne les troglodytes du Sud West (notamment les indiens Hopi), la fameuse "snake dance" , mais on verra aussi un inuit (on disait alors un eskimo, mais c'est péjoratif) qui ramène chez lui un afro-américain qui se languit du Sud, grâce à une très hypothétique frontière entre l'Alaska et la Virginie...

 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Looney Tunes Animation