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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 16:39

Elmer Fudd est un éleveur de volailles; il a un poulet particulièrement fier de lui-même, jusqu'au jour où ce dernier constate que le fermier aiguise sa hache... Pressentant sa mort prochaine, pour un probable dîner dominical, le coq va tout faire pour aller contre ce qu'il croit être son destin...

C'est un "one-shot", dans lequel le gallinacé (qui ne survivra pas à ce court métrage) est secondé ar le personnage, toujours aussi transparent, d'Elmer Fudd. Comme si souvent chez Freleng, la question de vie ou de mort est vue du côté d'un personnage qui sera évidemment prêt à toutes les bassesses: du coup, c'est très drôle, et très enlevé, c'est d'ailleurs l'un de ses meilleurs films.

Pour finir, si le titre est bien une allusion argotique à Each dawn I die, de William Keighley, le film n'a rien à voir avec l'intrigue de son modèle et d'ailleurs ce cartoon est sorti dix ans après le long métrage.

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation
23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 09:46

Aucun moyen pour moi de vérifier si la liste de réalisateurs (aucun n'est au générique) donné par un site vulgarisateur bien connu est authentique, mais suivant le bon vieil adage, j'ai décidé d'imprimer la légende... C'est que ce film, le dernier des musicals extravagants de l'ère pré-code, est un cas d'espèce. A l'origine, on avait au début du parlant cette option, de créer des films qui seraient des patchworks de studio, dans lesquels une sorte de revue mal fichue, avec sketchs, danse, chansons, numéros en Technicolor et vedettes sous contrat, permettait de remplir les bobines et les salles, en tournant un bouche-trou triomphal à moindre coût puisque tout le monde qui tournait ces machins était sous contrat. Mais Hollywood Party, qui était avancé comme une sorte de publicité interne à la MGM, a pris tant de temps à se faire qu'au final c'est un désastre absolu.

D'une part il y a une intrigue, si on ose dire; confronté à l'absolue nullité (Extraits à l'appui) de son film Schnarzan the Conqueror, l'acteur Jimmy Durante se décide à tenter le tout pour le tout: on annonce 'arrivée à Hollywood du Baron de Munchausen (??????), qui a ramené de la savane une troupe de vrais lions, Durante-Schnarzan lui dédie une fiesta grandiose, où des dizaines de chorus-girls et des centaines de stars vont se presser. Et il décide de ne pas inviter sa co-star Lupe Velez don le tempérament volcanique ne peut tolérer un refus...

D'autre part la multiplicité d'équipes, le côté morcelé du tournage, et le manque totale d'investissement de qui que ce soit on transformé ce film en un étrange cadavre exquis, une comédie qui n'est pas drôle (Durante est un outrage permanent à l'art de faire rire, mais il ne le sait pas), dans laquelle même Laurel et Hardy (pourtant parmi les plus décents, avec un interlude Disney en Technicolor) semblent naufragés. On gardera en mémoire l'un des plus hallucinants passages, où Durante et Velez, avec 2 grammes de vêtements sur eux, parodient Tarzan... Aucun des metteurs en scène qui ont oeuvré sur cet étrange objet n'a daigné le signer, on pense que George Stevens est bien le réalisateur des scènes avec Laurel et Hardy (et leur rencontre avec Lupe Velez)...

 

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Animation Disney Laurel & Hardy Navets
14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 11:08

Un jeune buzzard particulièrement crétin (sa mère l'appelle pourtant "Killer"! incidemment son nom au studio sera "Beaky") reçoit de sa maman la mission de ramener de la viande fraîche. Dommage pour lui: il a décidé de ramener un lapin!! 

C'est la première contribution majeure de Clampett à l'univers de Bugs Bunny, et le personnage qu'il y crée reviendra par la suite sous la responsabilité de Freleng ou Avery. C'est un excellent film, où la galerie d'expressions toujours plus folles des films de Clampett s'enrichit des contributions d'un génie, l'animateur Rod Scribner, qui se surpasse ici. Sachant que le reste de l'animation est confiée au sage Bob McKimson, ça donne une impression de passer par des montagnes russes... Et à un moment, cet éternel cabotin qu'est Bugs Bunny passe par les affres de l'angoisse: Clampett était quasiment le seul à le mettre vraiment en mauvaise posture.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Bob Clampett Bugs Bunny Looney Tunes
5 avril 2021 1 05 /04 /avril /2021 09:35

Joe Gardner est un pianiste de jazz, à Harlem, qui n'a jamais eu la chance de sa vie: se faire engager pour un boulot de pianiste, un vrai. Plus ou moins découragé par sa mère qui ne souhaite pas qu'il prenne le même chemin que son père, un musicien qui a galéré toute sa vie, il gagne la sienne en dirigeant l'orchestre d'un collège public local: et franchement, ils ne sont pas bons, à part une petite tromboniste qui m'a tout l'air d'avoir le feu sacré.

La chance arrive pourtant: un de ses anciens élèves, devenu batteur professionnel, lui signale que la grande saxophoniste Dorothea Williams se produit en quartet au club Half Note et a perdu son pianiste... Il se rend sur place pour une audition, époustoufle tout le monde, et apprend qu'il a le job! Il est heureux, c'est la chance de sa vie, il ne regarde pas où il va, tombe dan un trou, et...

Se retrouve, âme en transit, sur un escalator galactique en direction d'une grande, très grande lumière. Ca ne lui convient pas, mais alors pas du tout, il se rebelle, et se retrouve dans un autre univers, un autre site de transit: non pas l'au-delà, mais le "you seminar", un endroit où les âmes des humains futurs sont dotés des caractéristiques qui les différencieront plus tard. Une fois dotés de leurs éléments constitutifs, elles peuvent aller vers la terre. Joe va devoir aider une âme réfractaire à tout valider, afin de lui prendre son badge et retourner sur terre, car l'âme n°22, de son côté, n'a pas, mis alors pas du tout envie de tester la vie terrestre...

C'est cette intrigue existentielle qui est le point de départ de ce film, pour lequel on distingue essentiellement trois aspects: d'une part, donc, un nouvel univers Pixar dans lequel une fois de plus on nous montre comment chacun peut compter (au fait, un thème récurrent en particulier chez Pete Docter: voir Monsters Inc, Up et Inside out), ensuite un portrait sensible et affectueux, à l'écart des clichés réducteurs, de la communauté afro-américaine; enfin, une belle promenade dans le monde du jazz et de sa difficulté: à l'écart des clichés, là aussi, et réalisé avec une rigueur qui laisse pantois. La séquence de l'audition est d'une beauté picturale, et d'une exactitude impressionnantes. Et non seulement les gestes de ces musiciens sont totalement crédibles, mais la musique en est aussi une version complètement dans la ligne du jazz actuel, c'est-à-dire qu'on y entend une musique qui vient en droite ligne des années 60 et de leurs cassures révolutionnaires, en John Coltrane (même si Dorothea Williams joue de l'alto et non du ténor) et du quintet de Miles Davis de 1964 - 1968...

Mais avec Pixar, rien n'est jamais simple, et si on peut toujours essayer de leur reprocher d'appliquer une formule (conte initiatique + buddy movie + exploitation d'un univers représenté dans son intégrité), les films se différencient toujours par leur sensibilité, et par le fait que chacun d'entre eux représente un défi visuel, voire plusieurs... Et techniquement comme esthétiquement, celui-ci se distingue par son exceptionnelle richesse, et la façon dont les recherches picturales ont débouché sur un au-delà et un "avant" des plus singuliers, avec ces âmes rondouillardes et ces "guides" spirituels en fil de fer; l'animation y est superlative, les décors surprenants, et les gags distribués avec une précision d'horloger. 

Mais pour moi, le sel du film provient plus de la façon dont Joe, éternel loser, va revenir sur terre, et au lieu d'y retrouver le bonheur, y être confronté à son propre univers, mais par personne interposée, car quand il retourne sur terre avec un stratagème, il emmène accidentellement "22" avec lui, et au lieu d'habiter son corps, Joe va devoir passer une demi-heure de film dans la peau d'un... Non, regardez-le plutôt, je ne veux pas vous gâcher ce plaisir. Mais le conte initiatique double va aussi passer par la découverte du plaisir de vivre par l'âme n°22, dans la peau d'un pianiste de jazz frustré, et c'est irrésistible.

Et pour finir, le film a été fait dans un souci de respect culturel, de la communauté Afro-Américaine d'abord, mais aussi afin de ne pas enfermer l'intrigue existentielle dans une seule obédience religieuse. Une façon de respecter les religions comme celles et ceux qui n'en ont pas, ce que les Américains ont parfois tendance à oublier.

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Animation Pete Docter Disney
24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 13:19

Cinquième (et pour l'heure, dernière) histoire de Wallace et Gromit, A matter of loaf and death (un jeu de mots autour du titre d'un chef d'oeuvre de Michael Powell, et de Loaf, le mot qui désigne une miche en anglais) retourne après The curse of the were-rabbit au court métrage de trente minutes, un format qui sied particulièrement à l'univers des deux héros. On y retrouve donc les habitudes: le chien et son homme se sont lancés dans une nouvelle entreprise, cette fois ils sont boulangers-pâtissiers; et c'est une assez mauvaise idée car un cereal-killer, qui exécute un à un tous les boulangers, rôde... C'est le moment qu'a (mal) choisi Wallace pour tomber amoureux d'une femme qu'il a reconnue comme étant l'ancienne actrice qui incarnait une publicité pour une farine légère...

Mise en scène à la précision diabolique, "englishness" jusqu'au bout des doigts, supériorité affichée de l'animal muet sur l'adulte bavard et fromageovore, jeu permanent sur l'univers choisi (ici la confection de pain, et les animateurs n'en perdent pas une miette), et un script solide, c'est en tous points une réussite certaine, qui réjouira de la même façon que les films de court métrage précédents, tout en offrant une atmosphère parfois franchement surréaliste dans certaines scènes... 

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Nick Park Aardman
24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 09:00

Ce dernier film de la série "Of tomorrow" occupe une place à part dans la série, parce qu'il s'occupe d'un domaine finalement bien moins novateur, en apparence, que les trois autres (dans l'ordre, House, puis Car et enfin T.V.). Le futurisme ici est affaire de science et de génétique, puisqu'une bonne part du film se consacre essentiellement aux croisements possibles entre animaux... Prétextes à gags bien sûr, mais aussi à jeux de mots, tous glorieusement plus lamentables les uns que les autres...

Soyons juste, on y trouvera aussi des incubateurs modernes et des machines à trier les oeufs. Mais il semblerait que le sujet ait été assez rapidement abandonné par l'équipe.

 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation
24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 08:52

Le troisième film de la série de pseudocumentaires de Tex Avery s'intéresse à un domine particulier, qui le fascinait... La télévision, qu'il ressentait probablement comme une menace sur son métier (ce en quoi il avait parfaitement raison) est en effet omniprésente à partir de la fin des années 40 dans ses courts métrages. Ici, il lui fait un sort en imaginant de quelle façon les concepteurs d'écrans vont adapter les téléviseurs à l'avenir et en particulier à la personnalité des membres de la famille...

Il a donc conçu la maison comme s'organisant autour de la télévision dans le futur, et chaque situation renvoie aux stéréotypes de l'époque, comme ce téléviseur à plusieurs écrans qui montre des programmes différents selon les publics visés... Comme toujours dans ces documenteurs il exagère avec méthode, montrant ses gags avec autant de clarté que possible pendant qu'un narrateur impassible fait l'article avec enthousiasme. Et bien évidemment il va se débrouiller pour décliner les images de western qui sont pour lui toujours associées à ce média, qui il est vrai montrait à l'époque aux garnements des fusillades durant toute la journée aux chères têtes blondes.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 08:44

Après le pseudo-visionnaire The house of tomorrow qui imaginait es débordements hilarants des architectes dans le futur cosy et tiède qu'on envisageait dans les années 50, Avery continue sur sa lancée avec le deuxième film de la série (sur 4): à nouveau, c'est un faux documentaire promotionnel qui part de toutes les figures imposées de la famille, de la vie quotidienne, et va jusqu'à imaginer des voitures "ethniques" qui bien entendu donnent lieu à des gags douteux, glorieusement douteux!

Et le film va assez loin pour nous rendre compte d'une certaine vérité, notamment quand il imagine des voitures équipées d'un système qui rend impossible toute échappatoire pour le piéton, victime potentielle des chauffards: un modèle prévoir d'ailleurs un plancher vitré pour que le chauffeur du véhicule puisse voir la victime...

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 18:09

Six mois après The counterfeit cat, Avery sort un autre film mettant en scène le bouledogue Spike aux prises avec un chat malhonnête. Celui-ci a pourtant eu un cri du coeur assez compréhensible, ayant écrit "I hate dogs" sur une palissade. Pour se débarrasser du chien, et lui jouer un mauvais tour, le chat va donc se servir d'un gadget inventé pour les besoins du film, un "projecteur de voix" pour ventriloque lui permettant de faire miauler n'importe quel objet du voisinage... Voici donc Spike parti chercher des chats qui n'existent pas, et des ennuis bien réels...

C'est l'animation classique, le style encore rond et hyper-lisible de l'âge d'or, et on sent l'équipe à l'aise. Il n'y a d'ailleurs aucun dialogue, et aucun besoin d'en ajouter! Pourquoi la "série" Spike a-t-elle été arrêtée à ces deux films, je ne sais pas, en tout cas, le personnage du gros bouledogue profitait sans doute plus d'être un faire-valoir de Droopy, ou peut-être qu'Avery ne se sentait pas inspiré. Allez savoir. En tout cas il y a dans ce film quelques-uns des plus beaux moments de réaction d'un chat qui puissent être, généralement hirsutes et spectaculaires...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 17:58

Un chat a faim, et on sait à quel point ça peut faire un bon point de départ pour un dessin animé... Car il y a un oiseau dans les environs. Le problème, c'est que dans la même maison, il y a aussi un chien, vous savez, ce mammifère qui sent mauvais et qui prend toute la place en faisant beaucoup de bruit... Et qui n'aime pas les chats. Spike le chien a pour mission d'empêcher le félin de venir se servir à manger dans la cage, mais a l'autorisation de jouer avec son voisin... Le chat a entendu la maîtresse, et va donc se déguiser: pour ça, il, eh bien, arrache donc le scalp du chien voisin, et s'introduit sur les lieux en faisant semblant d'aboyer...

Il y aura donc un gag récurrent: le chat déguisé en chien tente une approche pour essayer d'attraper le canari, mais le chien arrive et pour s'en débarrasser, il sort un os de nulle part, et le gros chien rendu fou de joie n'a plus qu'une obsession: enterrer la chose... et la hache de guerre.

Par ailleurs, dans ce film où les animaux sont souvent très près les uns des autres, on constate que les uns et les autres s'attrapent beaucoup, par la langue notamment! On y touche, voire arrache les dents des autres animaux... Ce qui vient ajouter un peu plus de sauvagerie à un tableau rendu déjà assez noir par l'idée d'arracher la coiffe d'un chien en début de film! Bref, on est bien chez Avery, ce qu'a compris le canari: quand on s'approche d'un peu trop près, lui aussi est capable de se défendre... avec les crocs. Non mais! Il y aura un autre film de Spike avec un chat similaire, The ventriloquist cat...

 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation