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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 09:25

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent... Et quand les enfants ont le dos tourné, les jouets s'animent. Dans une chambre qui est un vrai capharnaüm de jouets, objets, figurines et marionnettes, nous assistons à un ballet délirant autour d'une ballerine (parfois incarnée par Jeanne Starewitch alias Nina Star) convoitée aussi bien par M.Casse-Noisette que par un soldat... Satan mène la danse!

Le film est hallucinant: en 20 minutes, on multiplie les personnages et les situations, et Starewitch en profite pour entremêler animation et prise de vues réelle (même si ce dernier aspect est à la portion congrue, et répondait plus à un besoin d'amour paternel!), mais aussi pour ressortir ses marionnettes; il était déjà arrivé en France avec certains des protagonistes inanimés de ses films Russes, il continue ici à recycler, de façon assez étourdissante.

Et comme toujours, le film joue sur plusieurs tableaux, en étant une féérie à destination des enfants, mais dont la lecture peut être plus adulte, avec son Satan tentateur, et ses sirènes aguicheuses (et "topless" comme il se doit!)... Les petits soldats de bois sont un rappel d'un temps pas si lointain, le héros ayant précisément perdu une jambe. Enfin, il y a ici un jeu autour des formes cinématographiques, toutes plus ou moins représentées comme dans Amour blanc et amour noir...

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Published by François Massarelli - dans Muet Ladislas Starewitch Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 09:15

Un conte Chinois narré par des marionnettes... Starewitch joue ici énormément sur la forme, et sur la structure de son film, en en faisant une légende contée au coeur d'une légende. De la poudre aux yeux, bien sûr, mais il a tout compris, c'est le même type de stratagème pour enfumer qui a toujours été utilisé pour mystifier le spectateur (en allant jusqu'à effectuer des citations apocryphes de textes supposés fondateurs, au passage).

Donc son conte Chinois est esthétiquement entièrement inspiré d'une vague de films Américains qui eux-mêmes s'inspiraient du folklore d'extrême orient, et souvent l'interprète principal en était le Japonais Sessue Hayakawa. Certes, le Japon n'est pas la Chine, mais après tout celui-ci a aussi été amené à interpréter un Amérindien dans quelques westerns. Ce film parfois embrouillé, impeccablement animé, est typique de la production de Starewitch, avec un effort de cadre particulièrement notable... qui fait "oriental", comme on dit!

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Published by François Massarelli - dans Muet Ladislas Starewitch Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:54

Mises à la porte de chez elles par un usurier (voir plus bas), une mère et sa fille sont donc à la rue... Mais la petite, aidée d'un singe, va tenter de gagner de l'argent en chantant dans les rues. Mais le singe, plus malin qu'un homme, vole des documents compromettants au sale type, qui vont permettre de redresser la situation.

D'une part, un film, clairement destiné aux enfants, et qui mêle une intrigue mélodramatique résolue en une bobine, à quelques éléments d'animation: le singe, bien sûr, quoique certaines scènes ont été tournées avec un authentique animal. Néanmoins, une large part du film est interprétée par des personnes de chair et d'os, dont la star est, justement, Nina Star, de son vrai nom Jeanne Starewitch. C'est qu'on fait les films en famille, puisque Irène, la soeur aînée de Jeanne, est sur ce film comme sur la plupart des oeuvres Françaises du metteur en scène, l'assistante de son père. Et le déracinement de la famille, ballotée depuis 1908 de Pologne en France via la Russie, et ses révolutions, est sans doute ce qui transparait à travers ce petit mélo fait avec adresse.

D'autre part, un usurier... On se doute où ça va et d'où ça vient, et hélas le film confirme ce soupçon: représentant un membre de cette profession, Starewitch a engagé une personne, comme on disait alors dans la presse bourgeoise, "de confession israélite"... Le physique de l'emploi, comme on disait à l'époque, pour quelqu'un que l'appât du gain rend insensible à a douleur de ses victimes; et on retrouve donc le travers déjà souligné à propos du Portrait, film réalisé en Russie, d'après Gogol. Alors je sais, autres temps autres moeurs, mais quand même! Même quand il débarque chez les génies, qu'ils s'appellent Keaton, Chaplin ou Starewitch, l'antisémitisme reste une saleté.

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Animation Muet
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:41

Deux Cupidons sèment la pagaille dans une troupe de théâtre, où les amours se contrarient énormément, entre deux couples: d'un côté, un cowboy et une jeune première, de l'autre deux danseurs noirs... Mais pour compliquer la chose toute la troupe s'en mêle...

"Compliquer" en effet, ce verbe s'impose: Starewitch s'est mis en tête de transposer un maximum de personnalités célèbres du cinéma, dont le cow-boy Tom Mix, la petite Mary Pickford, et les comédiens Ben Turpin (avec son légendaire strabisme) et Charles Chaplin... L'action est donc au gag, à l'étourdissante succession de péripéties...

...d'où une certaine impression de confusion, quand même, et je pense que Starewitch était plus à l'aise avec les animaux qu'avec les marionnettes humaines, ce que la suite de sa carrière me semble confirmer. Maintenant, deux choses sont à retenir de ce petit film de deux bobines: d'une part, Starewitch est quand même en pleine possession de ses moyens, techniquement, et il peut à peu près tout faire en image par image. D'autre part, mettant en scène deux couples d'ethnies différentes, le metteur en scène ne fait pas dans le politiquement correct, c'est le moins qu'on puisse dire!

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Published by François Massarelli - dans Ladislas Starewitch Muet Animation
30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 08:22

Arrivé à Paris, Starewitch a relancé de plus belle la production de courts et moyens métrages d'animation qui vont devenir le gros de sa production: il va donc retrouver ses étranges petites bestioles, poupées articulées ou animées, et son ton qui lui permet de jouer sur deux tableaux: des histoires qui émerveillent les enfants et font sans doute bien rire les parents aussi...

C'est exactement ce qui caractérise ce film, un pastiche éblouissant de mélodrame comme il s'en consommait des tripotées au cinéma, mais vécu chez les insectes: les personnages sont prisonniers des stéréotypes de leur personnage! Une mouche campagnarde qui rêve d'être quelqu'un devient la bonne d'une amie, une phalène riche qui l'emploie sans vergogne! Mais la mouche, ignorant le souvenir de son petit ami (un capricorne) resté à la maison, elle devient la maîtresse d'un intrigant... Virée, elle va devenir danseuse mondaine pour survivre.

Le film va au bout des habitudes du genre, jusqu'à proposer une fin tragique et forcément édifiante, mais cette volonté éducative n'est que de façade. Ce que Starewitch a voulu faire et réussi parfaitement, c'est de copier les sales manies et les scories d'un genre qui prenait un peu trop de place! Vu en prime dans une belle copie coloriée au pochoir, c'est un plaisir... Quant à l'araignée du titre, c'est le tentateur mondain, un bourgeois qui fait et défait les réputations...

Un seul motif de fâcherie cependant: Starewitch saupoudre son film de gros plans qui sont effectués en prise de vues réelle avec des têtes d'animaux en matière élastique, et on quitte la poésie de la stop motion, pour un effet qui appauvrit le film, sans parler du fait que les différents types de poupées ne se ressemblent pas tout à fait...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Ladislas Starewitch Muet
25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 09:19

1936, près d'un petit village en Italie: un brave menuisier et son fils vivent en paix, et le garçon, Carlo rêve sous la bienveillance de son père, comme le font les enfants de son âge. En voyant les avions, au début, il n'a pas vu autre chose que sa fascination pour ces engins, et n'a pas vu surtout ce qui l'attendait: Carlo, en effet, va mourir dans le bombardement accidentel de l'église de son village: des avions partis distribuer la mort en Espagne, et qui en revenant probablement en Allemagne, se sont délestés en passant... Son père, Gepetto, sera inconsolable. Jusqu'au jour où, n'en pouvant plus de passer tout son temps libre, puis tout son temps tout court, à boire devant la tombe de Carlo, il va décider de construire une réplique en bois de son fils! Adroit de ses mains, mais saoul, il construit une marionnette, en effet, avec un pin que Carlo avait planté... 

Quand Gepetto va se coucher, il ne sait pas qu'il a eu un témoin dans son délire: Sébastian, un criquet très philosophe qui avait cru bon d'élire domicile dans l'arbre creux... Du coup, pour lui, la marionnette était son domicile; sauf que... le petit domicile reçoit une étrange visite pendant la nuit, celle de l'esprit du bois, qui va animer la marionnette, baptisée Pinocchio... Au réveil Gepetto découvrira que la marionnette mal foutue qu'il a construite pendant sa cuite est désormais très animée, désordonnée, espiègle, et... énergique! Une marionnette qui ne pouvait pas plus mal tomber: engagée dans la guerre, l'Italie fasciste n'est pas un endroit très rassurant pour un petit garçon, à plus forte raison s'il sort de l'ordinaire...

Guillermo del Toro, qui portait ce projet depuis longtemps, souhaitait le faire en animation stop-motion, soit image par image... Cette technique qui consiste à filmer, une image après l'autre, des marionnettes qui sont faites de parties construites spécialement pour couvrir toutes les positions possibles, toutes les expressions possibles. Soit un travail de titan... C'est bien sûr à porter au crédit des deux co-réalisateurs del Toro et Gustafson, que de souligner qu'on a l'impression la plupart du temps que ce plan a été abandonné et que le film a en fait été tourné en images de synthèse, tellement le résultat est beau, fluide, et... infiniment supérieur à tout ce que vous pouvez imaginer en termes d'animation 3D malgré tout. D'une part parce que c'est graphiquement très original (ce qu'on ne peut plus guère dire de la plupart des films d'animation en 3D), et totalement dénué de toutes ces traditions, sales manies et raccourcis d'animation qui font que tous ces films se ressemblent. Ensuite, parce que si l'animation est d'une perfection rare (alors que le stop-motion porte en lui son imperfection, quand même, et la tradition a toujours été de ne pas le cacher complètement, voire de le souligner comme c'est le cas chez Aardman... Et rappelez-vous de King Kong!), la vie, le côté tangible de ce qui nous est montré, sont d'une véracité exceptionnelle. Bref, au bout de quelques minutes on n'a aucune peine à oublier l'artifice, et on s'immerge totalement dans le film...

Le fait qu'il y ait deux réalisateurs s'explique facilement: del Toro, depuis toujours, est un graphiste, un cinéphile aussi, très connaisseur de l'animation et du cinéma fantastique sous toutes ses formes... Mais il n'est pas du sérail de l'animation, et tout comme Tim Burton retournant à l'animation avec ses Noce funèbres, puis avec le long métrage Frankenweenie, avait du se faire accompagner, del Toro a donc fait appel à un animateur dont c'est, au passage, la première réalisation. On imagine que la division du travail s'est faite naturellement, et on ne doute pas un seul instant que la maîtrise globale du film soit à créditer à del Toro. Maintenant ce dernier n'est pas Walt Disney, soit un homme qui va créditer son seul nom au générique quand il n'a en réalité pas réalisé ni animé le film... Et il n'est pas non plus comme Burton sur The nightmare before Christmas (de Henry Selick) un producteur exécutif auquel tout le monde va attribuer la paternité du film alors qu'il n'en est rien... Non, ce film est du del Toro pur jus.

Probablement envisagée en hommage aux grands noms de l'animation (notamment le premier maître Starewitch dont l'influence est évidente, ne serait-ce qu'en raison du design particulièrement évocateur du criquet), le choix de l'animation réelle en volumes se justifie pleinement, d'une part parce qu'après tout il s'agit ici d'une histoire de marionnette et de marionnette animée, plus encore: d'une marionnette qui au fond d'elle-même, de par les circonstances, devient "un vrai petit garçon", leitmotiv des désirs de Pinocchio. D'autre part Guillermo del Toro voulait certainement se démarquer totalement de la production Disney de 1940, ainsi que de sa resucée contemporaine par Zemeckis, d'ailleurs sortie elle aussi ces jours-ci, les deux films étant en concurrence directe (sous les bannières ennemies de Netflix et Dinsey +). Donc on va le redire ici: non, ce film n'est pas l'actualisation par Disney du long métrage classique, et en passant mais quelle est cette sale manie de vouloir absolument oblitérer ses chefs d'oeuvre? passons... Le film de Guillermo del Toro est totalement original et s'il a décidé de retourner à la source, soit le roman de Collodi paru en 1881, il l'a aussi ancré dans la réalité de l'Italie fasciste, faisant de son film d'animation un cousin de L'échine du diable et du Labyrinthe de Pan, avec lesquels il partage d'ailleurs plus d'un aspect!

Car si le film retient la thématique propre à Pinocchio, qui à travers cette marionnette venue de nulle part et dont la vie se justifiait par la magie, se voulait une satire morale et sociale, tout en étant l'histoire d'un être décalé et n'ayant sa place nulle part, del Toro en fait aussi un drame du  XXe siècle, ancré dans cette période noire de la montée puis du délire des extrêmes. Et si Pinocchio, Gepetto et compagnie vont bien affronter des dangers fantastiques, dont un gigantesque poisson au fond duquel il vont séjourner un temps, ce sont les monstres humains qui seront les plus redoutables, et leur univers envahissant, fait de bombes, de camp d'entrainement pour jeunes garçons innocents transformés en machines à tuer, de champs de mines, et de posters du Duce (qui est d'ailleurs présent dans le film, avec son front bas et son air de ne rien avoir inventé du tout faute de matière grise) est omniprésent dans le film. Mais au passage, les braves gens ne sont pas en reste: quand Carlo est encore vivant, et que Gepetto se rend au village pour travailler sur un crucifix à l'église, il est salué par la population, et accueilli à bras ouverts par le prêtre de la paroisse. Mais quand il a tout plaqué suite au décès de son fils, il est complètement lâché par la population, et le prêtre participe à la curée (si j'ose dire) d'autant que le vieux menuisier a laissé sa statue du Christ en plan. Mais le prêtre semble bien, dans ce film, être le premier à mettre sa soutane au service du fascisme. Un point que je ne vais pas développer tant il me semble se suffire à lui-même!

Et à l'univers fantastique du film (le poisson, le criquet qui parle, les lapins gardiens du purgatoire, ou encore les deux "esprits", jumelles antagonistes, tiens, comme dans Okja de Bong Joon-ho, et également interprétées par Tilda Swinton!), parfois hostile mais dans lequel Pinocchio, lui même une créature extraordinaire, évolue sans heurts, del Toro oppose une galerie de personnages dominée par le comte Volpe, un marionnettiste qui va se saisir de l'opportunité formidable qu'est Pinocchio, et surtout le Podestat, dignitaire fasciste du village, qui est son principal villain. Et il fait particulièrement penser à d'autres personnages, notamment Sergi Lopez dans Le Labyrinthe, et surtout Michael Shannon dans The Shape of water... Un être profondément maléfique, qui semble attiré par l'innocence des enfants pour mieux la subvertir... Bref, un sale humain, quoi, le genre à faire la guerre, faire faire la guerre, servir la dictature, la haine et le mensonge. Autant d'écueils qui trouvent tous un écho dans le parcours semé d'embuches d'un petit garçon... 

La musique, parlons-en même brièvement, a été confiée à Alexandre Desplat, qui ne s'est pas contenté d'écrire une partition comme d'habitude impeccable et brillante: tradition de l'animation oblige, il y a quelques chansons, et elles sont superbes... Elles accompagnent l'intrigue, bien sûr, sont parfois justifiées intrinsèquement, et surprennent par leur délicatesse et leur finesse. Il faut dire qu'on est tellement habitués au rouleau compresseur des musiques de film de chez Disney...

D'une richesse visuelle et thématique telle qu'un article n'y suffira jamais, brassant des thèmes incroyablement nombreux et pertinents, le film se pose en oeuvre majeure d'un parcours cinématographique que le réalisateur a voulu éclectique et gourmand. C'est aussi un film merveilleux dans lequel on se plaira à retourner, parce que... qu'est-ce que c'est beau! 

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Guillermo del Toro Criterion
23 décembre 2022 5 23 /12 /décembre /2022 09:22

En Belgique, une petite fille s'inquiète de l'avenir d'une fleur de Lys qui la fascine; son grand-père se lance dans une allégorie autour de la guerre, et lui explique que le lys refleurira...

On retrouve les animations image par image de marionnettes d'insectes et autres bestioles, dans une histoire qui oppose les scarabées, militaristes, brutaux et adeptes de la force, et le reste des insectes et habitants de la nature, attachés à défendre leur petit coin de nature contre les envahisseurs. Le couplet patriotique (le prologue et l'épilogue du film) est évidemment assez ridicule, et très sentencieux... Il tranche singulièrement avec le ton du reste, dans lequel Starewitch s'amuse à représenter l'armée des scarabées, qui se rend sur le front en véhicules à moteur, probablement trouvés chez les marchands de jouets...

Le film est très réussi et tranche de fait sur la production courante de Starewitch, auquel on demandait des films qu'il jugeait indignes de son art. La petite fille est interprétée par Irène, la propre fille de Starewitch, qui allait l'assister dès la décennie suivante.

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Published by François Massarelli - dans Muet Ladislas Starewitch Animation
21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:23

Deux hommes s'apprêtent à se rendre dans un véhicule de leur confection sur la Lune: prudents, ils ont pris des vêtements chauds! Arrivés sur le satellite, ils sont témoins d'événements étranges...

C'est un film inachevé sur lequel on ne sait pas grand chose: ces quelques minutes sauvegardées sont-elles tout ce qu'il en reste? Combien de temps aurait-il duré? S'il est facile à la seule lecture du titre de spéculer et d'imaginer que le film soit soit un hommage à Méliès, soit un remake de l'oeuvre emblématique de celui-ci, le visionnage de ce film dans lequel deux explorateurs, joués par des acteurs, se retrouvent seuls face à des phénomènes naturels sur l'astre lunaire, prouve qu'il n'en est rien. 

En tout cas, cette veine de science-fiction (le genre du film, tel que défini par Starevich, qui n'a jamais référé à ce projet abandonné dans d'autres termes que "film de science-fiction") promettait d'être intéressante, 12 années avant l'étrange Aelita, les Russes prouvaient leur avancée en terme de conquête spatiale... cinématographique.

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Published by François Massarelli - dans Muet Animation Ladislas Starewitch
21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:15

C'est la nuit de Noël, le père Noël se rend en forêt et "anime" et décore les arbres et la nature enneigée pour permettre aux petits animaux, libellules, scarabées, crapauds, etc... de faire la fête...

A travers ce film, c'est l'autre versant de l'oeuvre de Starewitch qui se montre: si ses fables et autres courts métrages satiriques (surtout La vengeance d'un ciné-opérateur avec ses coucheries!) s'adressent à un public adulte, il produira aussi beaucoup de films à destination des enfants. Celui-ci est notable dans la mesure où il est impeccablement réalisé, avec une technique dont l'efficacité ne se dément pas, mais aussi et surtout parce que Starewitch ajoute à ses animaux la présence d'un personnage proche de l'humain, ainsi qu'une poupée figurant un enfant.

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Published by François Massarelli - dans Animation Muet Ladislas Starewitch
21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:02

Que Starewitch s'attaque à l'adaptation des fables de La Fontaine était inévitable: les deux partagent en effet un goût immodéré pour l'illustration des travers humains par le biais de contes qui ont pour héros des animaux. Utilisant le texte de la fable dans ses intertitres, ce film s'attache à donner vie à l'une des plus célèbres fables, en allant au-delà de l'illustration.

Par le recours à une vision anthropomorphique (la cigale joue du violon, par exemple) Starewitch souligne évidemment la volonté éditoriale de La Fontaine, et il a recours cette fois, pour ses deux héros en tout cas, uniquement à des marionnettes articulées en bois, ce qui lui permet de manier les personnages, surtout la Cigale, avec une impressionnante dextérité, et par ailleurs leur donne plus facilement de la lisibilité.

Et, autre avantage, on a moins l'impression parfois un peu gênante de voir un entomologiste jouer avec des animaux morts... Certaines copies, en revanche (c'est le cas de la copie francophone conservée à la Cinémathèque de Bruxelles), commencent par d'authentiques plans de cigales... vivantes.

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Published by François Massarelli - dans Muet Animation Ladislas Starewitch