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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:56

Sacrifions une fois de plus au culte de la perfection en animation, en revisitant inlassablement ce film drôle de bout en bout, où Avery s'évertue à limiter au strict minimum en terme d'intrigue mais aussi de décor: un magicien qui a cru bon de placer son numéro auprès d'un chanteur lyrique se voit signifier un refus catégorique (assorti d'un coup de botte vers la sortie), et se venge en sabotant le tour de chant...

Ce qui occasionne un numéro de transformiste extrême; incongru et déplacé (donc très drôle), pour l'artiste lyrique qui n'en demandait pas tant: à y regarder de plus près, avec ces plans qui reposent sur l'intrusion et la disparition iconoclastes d'objets saugrenus, on serait presque chez Méliès.

Donc, figaro figaro, o my darling Clementine, etc etc etc. Sept minutes de pur plaisir.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:46

Dans ce film, Tex Avery pousse assez loin la logique de la superstition selon laquelle les chats noirs portent malheur. Il commence par nous faire voir, avec force drôlerie et une série de gags éblouissants, l'enfer quotidien subi par un petit chat poursuivi chez lui 24 heures sur 24 par un chien sadique.

Puis le petit chat rencontre un chat de gouttière noir, qui lui donne un sifflet: il lui suffira de siffler et le chat noir apparaîtra comme par magie, entraînant malchance après malchance sur le gros molosse. Et en fait de malchance, c'est surtout l'inventivité dans les choses qui vont tomber sur la tête de l'animal qui laisse pantois...

Tout autant, d'ailleurs, que les façons d'amener le chat noir, qui a toutes les idées et toutes les ressources, dans un flux de génie constant. Ma préférence, comme de juste, va à la façon dont il apparaît en hauteur, sur des ventouses...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
11 janvier 2020 6 11 /01 /janvier /2020 11:58

Ce film se place dans l’oeuvre de Tex Avery au sein d’un ensemble assez cohérent, et paradoxal, de courts métrages dans lesquels le metteur en scène propose une salve de gags, évidemment, mais tous liés à une sorte d’anticipation sur la vie quotidienne. Les titres en sont parfaitement parlants, entre The Car of tomorrow, The farm of tomorrow et The TV of tomorrow, il n’y a pas d’équivoque sur les intentions…

Mais il n’y aura évidemment pas de sérieux dans ce qui est surtout une recherche savante et salvatrice du gag, dans un cadre, qui est celui maintes fois éprouvé, celui du faux documentaire prétexte à des cascades de gags. On sait qu’à la Warner, déjà, Avery affectionnait ce mode de fonctionnement… Et à travers ce faux documentaire, la cible visée était bien sûr les films promotionnels, qui peignaient en rose un avenir délirant, reflet d’une période dorée et un tantinet décérébrée.

Maintenant, ce film est aussi à sa manière un reflet d’une façon de penser dont nous espérons qu’elle a bien changé, entre le gag récurrent de la belle-mère qui a droit à, disons, un traitement de faveur dans les applications diverses de la maison, et la place assumée de la maîtresse de maison au sein du foyer : aux fourneaux ! Pour finir, cette petite pépite est indicative de l’atmosphère particulière d’une époque durant laquelle l’avenir semblait écrit vers le bonheur et le confort domestique. Clairement, dans le film, tout fonctionne avec un bouton…

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation
11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 18:48

Après Bambi et la réalisation que les longs métrages prestigieux sont décidément trop chers pour les établissements Disney, le studio s'est rabattu sur les films anthologiques, principalement musicaux. Ces films ont assez mauvaise réputation, ce qui est injuste... D'autant que certains, celui-ci en particulier, se posent un peu en pendant de Fantasia pour la musique prise sur son versant populaire.

Et en une poignée de segments tous différents, mais alternés avec une certaine prudence (comédie, sentiment, comédie, sentiment d'une part, tempo enlevé puis ballade d'autre part...), le film déroule le tapis rouge à autant de moments de bravoure, dont on retiendra en priorité le superbe All the cats join in (interprété par le Benny Goodman Orchestra), l'inamovible et increvable Pierre et le loup, ou encore l'histoire de la baleine qui voulait chanter à l'opéra (The whale who wanted to sing at the met).

...Avec une tendresse particulière toutefois pour le tout premier segment, un bijou de méchanceté ironique et une merveille d'animation jubilatoire, The Martins and the Coys, longtemps supprimé du film pour cause d'omniprésence des armes, sans parler du goût ouvertement douteux de la caricature des hillbillies. Toute honte bue, c'est une merveille!

 

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Published by François Massarelli - dans Disney Animation
11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 18:27

Un chien vagabond se couche, le soir, et dit bonsoir à son compagnon: la puce Homer... celui-ci est le premier à se réveiller le lendemain, et il a devant lui un spectacle trop tentant pour résister: dans le pelage d'un chien qu'il aperçoit au loin, il a vu... une dame puce, totalement aguicheuse. Homer laisse donc un mot à son copain et monte à bord d'un bouledogue qui ne va pas voir les amours de deux puces sur son dos de très bon oeil...

Ca commence en douceur, et Avery multiplie les signes à la Disney en direction du public; Homer est après tout une puce présentable, et il est doté d'un gros nez et d'une bouille rigolote. L'amitié avec le chien est presque touchante, mais... on parle ici d'hygiène, de parasites, et par ailleurs de reproduction avec insistance. Le metteur en scène s'amuse avec le compositeur Scott Bradley, qui est à la fête puisque le film est largement dominé par des séquences non dialoguées... La complicité entre compositeur et réalisateur renvoie aux riches heures de la Warner avec Carl Stallings.

Avery est complètement dans son élément, livrant un film à la fois parfaitement drôle, et quand même bien transgressif. On pourrait énumérer les passages volontairement douteux, parmi lesquels on trouve une tentative de suicide multiple (pendaison, présence de deux armes de poing, et bombe, le tout en une seule fois), et la communication sans parole mais particulièrement claire de Homer qui explique où il était, avec qui, et ce qu'il a fait avec elle, à son copain... le tout en deux gestes magistraux.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 15:57

En 1962, les Looney tunes ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes et rares sont les occasions de s'élever au-dessus de la médiocrité ambiante. La concurrence de la télévision, les tentatives de style angulaire, les restrictions budgétaires ont fait leur effet, et un à un les réalisateurs quittent le navire, les personnages arrivent au bout de leur course... Ceci est par exemple le dernier film mettant en vedette l'impayable putois Pepe le pew...

Rien, absolument rien ne vient perturber la course habituelle des événements, qui voient le mammifère romantique et siphonné s'enticher comme d'habitude 'une pauvre chatte maquillée accidentellement, qui n'a rien demandé à personne. Rien, si ce n'est que cette fois, la belle ayant un bon ami, notre obsédé sexuel à la petite odeur curieuse a un rival...

Mais ce qui me frappe, c'est à quel point dans ce dessin animé en fin de course, le dessin est laid, l'animation saccadée et mal foutue, et l'intérêt très relatif. Au moins, le film nous donne-t-il une petite préfiguration de ce que fera Joe Dante dans Looney Tunes back in action où Daffy Duck et Bugs Bunny traversent dans un beau moment de surréalisme les tableaux exposés du Louvre: ici, on découvre à la faveur 'une exhalaison pestilentielle un nouvel angle pour des oeuvres de Dali, Millet, Grant Wood et Degas. Et j'ai failli oublier qui a le dernier mot: on n'allait pas visiter le Louvre sans LA voir, non?

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Chuck Jones Animation
9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 17:52

Une fois de plus, chat + peinture blanche (cette fois, un peintre qui refaisait la signalisation a eu un accident) = faux putois. Ce qui entraîne dans ce film situé dans les Alpes Suisses, comme d'habitude, l'intervention de Pepe le Pew, plus séducteur de bazar aveugle devant ses propres échecs que jamais... 

Rien de neuf ou presque, si ce n'est que comme pour le film précédent, Jones ne finit pas et préfère laisser ses protagonistes se débrouiller. Deux aspects par contre méritent mention: le film est clairement taillé pour l'écran large (1:77:1), même s'il a été produit en format traditionnel (1:33:1)... Chuck Jones et son décorateur Maurice Noble ont donc conçu de nombreux plans de façon horizontale, adaptable jusqu'au cinémascope! Autre détail amusant: le crédit des contributeurs est dans ce faux français si délectable même s'il est usé jusqu'à la corde, qui fait la joie des fans de Pepe, ces grands malades. Les décors sont donc de Maurice Nobell, et la réalisation de Charl Jones...

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Published by François Massarelli - dans Animation Chuck Jones Looney Tunes
7 septembre 2019 6 07 /09 /septembre /2019 13:50

On n'a sans doute pas besoin de rappeler l'importance historique de la musique pour l'univers de Disney, de la présence très tôt d'une bande -son très travaillée (dès la fin de 1928) pour les courts métrages, à l'existence de Fantasia, des Three Caballeros et autres musicals important pour le studio. Mais comme l'empire Disney s'est toujours chargé (pour le meilleur et pour le pire) d'éduquer, il y a aussi eu une série de films de courts métrages, dans les années 50, qui ont tenté d'adopter une approche vulgarisatrice de la musique, dans laquelle on n'a non seulement pas dit que des bêtises, mais en plus on l'a fait avec une animation au top-niveau...

Place donc à une hilarante et très pédagogique leçon sur l'histoire de la musique à travers les âges, présentant chaque famille d'instruments, les vents (séparés en cuivres, toot!, et en anches, whistle!), les cordes (plunk!) et bien sûr la percussion (boom!), depuis un quartet d'hominidés, jusqu'aux années 50 et au be-bop... C'est souvent irrésistible, toujours magnifique à voir, et c'est aussi l'un des premiers courts métrages Disney en Cinemascope, et le premier en stéréo...

Logique!

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Disney
4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 16:51

Lors du tournage d'un film Warner que le réalisateur Von Hamburger doit finir le plus vite possible, Daffy Duck à son plus espiègle vient tourmenter le pauvre metteur en scène... et finit par monter un fatras d'images disjointes qu'il substitue au chef d'oeuvre anticipé du grand artiste...

Avec Avery, on est bien loin du canard neurasthénique qui sera développé ensuite parfois pour le meilleur (Jones et sa trilogie fabuleuse entre toutes) ou pour le pire (les oeuvres indignes, fades et rarement drôles de Bob McKimson) par les metteurs en scène qui resteront à la Warner. Mais s'il faut complimenter Avery d'avoir repéré le potentiel destructeur du héros Daffy Duck, je pense qu'il conviendra de rendre à Bob Clampett-César ce qui lui appartient: car la loufoquerie militante de Daffy Duck, c'est lui qui l'a inventée, quand il a animé en totale autonomie une séquence de Porky's Duck Hunt, dont ici Avery fait plus que de répéter, il le souligne, persiste, et signe.

Sinon, bien sûr, c'est un splendide effort de Tex Avery, qui plus est riche en ces scènes qui font appel à un sens du détail (idiot) hors du commun, un sens de la formule gourmand (I'll take a turrrrrrrrrrrrrrrkey with all the trrrrrrrrrrrrrrimmings), et une animation pétante de santé...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 15:58

Alors qu'il entre dans les années 60, admettons que le personnage de Pepe Le Pew est un paradoxe assez typique de Chuck Jones, l'homme qui a réalisé énormément de films qui sont tous basés sur le même gag: un coyote qui ne parviendra jamais à attraper son repas... Et le putois amoureux répète inlassablement les mêmes fadaises, à une chatte qui, et c'est le plus dur à avaler, se retrouve quasi systématiquement peinte en blanc exactement là où ça la fait ressembler, justement, à un putois. 

Une part certes non négligeable du plaisir véhiculé par ces films provient à n'en pas douter de la répétition, et de ces abominables massacres du français, qui dans ce film devient assez franchement abstrait... Et puis il y a l'évolution graphique qui offre au moins à l'historien une perspective intéressante. Sinon, le décor peut être amené à changer... mais pour le reste, c'est en quelque sorte toujours le même film.

J'oubliais, toutefois, parfois l'évolution touche l'inattendu: plus ça va, plus la façon ont on adresse le principal problème du putois ("le pew") manque singulièrement de subtilité. Et Pepe, sortant de l'eau, affiche ici une coiffure qui anticipe de manière curieuse sur une mode qui n'allait pas tarder, la preuve en image...

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes