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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 16:07

Le personnage de Screwy Squirrel, l'écureuil timbré, est la deuxième créature de longue haleine de Tex Avery à la MGM, et sans doute le plus proche de son intention initiale pour Bugs Bunny, auquel il emprunte d'ailleurs son mélange de cynisme et de volontarisme (car contrairement à Droopy, Screwy n'a rien d'un personnage aux émotions léthargiques: il rit, se réjouit de ses blagues, et a sérieusement la bougeotte...

Ce premier film d'une série de cinq seulement, est l'un des plus célèbres, et pour cause, puisque Avery annonce la couleur dans les premières minutes en se payant généreusement la fiole de la concurrence, à travers un écureuil mignon tout plein, tout droit sorti de Bambi, et qui se fait copieusement casser la figure par le héros en titre, qui prend alors le cartoon en charge...

Violence, méchanceté, absurde, courses-poursuites, coups divers, gags éminemment idiots s'ensuivent alors pour notre plus grand plaisir, en compagnie de Meathead, le chien qui pour son malheur a croisé un jour la route de la sale bête... ce qui ne les empêche toutefois pas d'être d'accord sur un point: on n'est pas chez Disney, ce qui fait qu'à la fin, quand le mignon petit animal réapparaît, il s'en prend plein la figure, de leur part à tous deux...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 13:19

En 2013, donc, même si leur précédent long métrage Lucky Luke: tous à l'Ouest s'était avéré un échec public (et de façon incompréhensible si vous voulez mon avis), les studios Xilam de Marc Du Pontavice et Olivier Jean-Marie se sont lancés dans une nouvelle aventure pour le plus grand bien de l'humanité...

Car il y a pour moi un effort salutaire à vouloir conter les mésaventures du chat bleu aux prises avec les cafards punks Dee, Joey et Marky (les prénoms de trois des membres originaux des Ramones, on a sagement laissé de côté Johnny, le sale con Républicain et pro-NRA): une sorte de mission de tous les jours pour les employés du gag de chez Xilam. Parce que c'est drôle, inventif, et qu'on ne s'en lasse absolument pas.

Certes, un long métrage c'est une autre paire de manches... Mais disons que l'équipe a eu la sagesse de se couvrir en en faisant une anthologie, en trois épisodes très développés, un prologue, un épilogue et une séquence de transition, la seule à être entièrement en images de synthèse... Et donc, on revisite l'histoire du monde, depuis l'évolution vers la terre, l'âge de pierre (revisité selon Jean-Jacques Annaud), le moyen-âge (avec un grand nombre de références à Sleeping beauty, une preuve de goût) et enfin le tournant du XXe siècle à Londres, en compagnie de Sherlock Holmes...

La meilleure des trois parties à narration longue est la première, où on accumule les gags et où en quarante minutes on se tient à l'écart de toute lassitude... Mais on est surpris de voir qu'un héros aussi inepte qu'Oggy puisse fonctionner aussi bien dans des intrigues qui non seulement lui donnent le beau rôle, mais en prime lui permettent de vivre le grand amour!

Enfin, si l'animation, toute en nervosité contrôlée, est impeccable, je m'en voudrais de ne pas mentionner l'excellence de la bande-son de ce film sans aucun dialogue, qui est une merveille hilarante à elle toute seule...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 13:12

En 1946, Clampett devait être sur le départ, car il s'accommodait mal de la supervision de Leon Schlesinger: celui-ci avait beau ne pas être très envahissant, au point de laisser les coudées franches à "ses" réalisateurs, mais contrairement à Jones et Freleng (et McKimson, celui qui n'avait pas un gramme de talent), Clampett était décidément trop extrême dans ses films...

Et celui-ci, qui part pourtant d'une situation inoffensive (Porky souhaite faire comme ses voisins, et sortir les chats avant de se coucher, mais il rencontre une résistance inattendue), est parmi les plus extrêmes... Il est intéressant de constater que Sylvester, le chat bafouilleur qui sera à l'affiche de tant de dessins animés des plus présentables, a en fait commencé sa carrière dans ce court métrage d'une grande sauvagerie, où l'animation extrême vous donnera soit des fous rires incontrôlables, soit des maux de tête assortis d'une forte fièvre...

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Animation Looney Tunes
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 13:02

Daffy Duck, obsédé par la bande dessinée Dick Tracy, attend comme le gamin Américain moyen des années 40 sa parution mensuelle du comic... Et finit par en rêver: il devient Duck Twacy, détective à la recherche de la tirelire volée...

C'est un tour de force, l'un de ces dessins animés de Bob Clampett qui vont tellement loin à l'écart des entiers battus des Merrie Melodies et des Looney Tunes, qu'il y a un certain nombre de personnes pour lesquelles ça ne passe tout simplement pas! Daffy Duck, livré par Clampett aux animateurs qui disposent d'une immense liberté créative (Rod Scribner, Bob Melendez et d'autres) attendait d'eux qu'ils s'en donnent à coeur joie. Il n'a sans doute jamais été déçu.

Si le point de fort des films de Clampett est l'émotion, alors il faut considérer ce film, qui projette Daffy en quasi solo dans une sombre affaire au milieu des étranges créatures du dessinateur Chester Gould, comme un sommet. ...On est loin, très loin, du Daffy Duck affadi des années 50...

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Animation Looney Tunes
29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:56

Sacrifions une fois de plus au culte de la perfection en animation, en revisitant inlassablement ce film drôle de bout en bout, où Avery s'évertue à limiter au strict minimum en terme d'intrigue mais aussi de décor: un magicien qui a cru bon de placer son numéro auprès d'un chanteur lyrique se voit signifier un refus catégorique (assorti d'un coup de botte vers la sortie), et se venge en sabotant le tour de chant...

Ce qui occasionne un numéro de transformiste extrême; incongru et déplacé (donc très drôle), pour l'artiste lyrique qui n'en demandait pas tant: à y regarder de plus près, avec ces plans qui reposent sur l'intrusion et la disparition iconoclastes d'objets saugrenus, on serait presque chez Méliès.

Donc, figaro figaro, o my darling Clementine, etc etc etc. Sept minutes de pur plaisir.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:46

Dans ce film, Tex Avery pousse assez loin la logique de la superstition selon laquelle les chats noirs portent malheur. Il commence par nous faire voir, avec force drôlerie et une série de gags éblouissants, l'enfer quotidien subi par un petit chat poursuivi chez lui 24 heures sur 24 par un chien sadique.

Puis le petit chat rencontre un chat de gouttière noir, qui lui donne un sifflet: il lui suffira de siffler et le chat noir apparaîtra comme par magie, entraînant malchance après malchance sur le gros molosse. Et en fait de malchance, c'est surtout l'inventivité dans les choses qui vont tomber sur la tête de l'animal qui laisse pantois...

Tout autant, d'ailleurs, que les façons d'amener le chat noir, qui a toutes les idées et toutes les ressources, dans un flux de génie constant. Ma préférence, comme de juste, va à la façon dont il apparaît en hauteur, sur des ventouses...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
11 janvier 2020 6 11 /01 /janvier /2020 11:58

Ce film se place dans l’oeuvre de Tex Avery au sein d’un ensemble assez cohérent, et paradoxal, de courts métrages dans lesquels le metteur en scène propose une salve de gags, évidemment, mais tous liés à une sorte d’anticipation sur la vie quotidienne. Les titres en sont parfaitement parlants, entre The Car of tomorrow, The farm of tomorrow et The TV of tomorrow, il n’y a pas d’équivoque sur les intentions…

Mais il n’y aura évidemment pas de sérieux dans ce qui est surtout une recherche savante et salvatrice du gag, dans un cadre, qui est celui maintes fois éprouvé, celui du faux documentaire prétexte à des cascades de gags. On sait qu’à la Warner, déjà, Avery affectionnait ce mode de fonctionnement… Et à travers ce faux documentaire, la cible visée était bien sûr les films promotionnels, qui peignaient en rose un avenir délirant, reflet d’une période dorée et un tantinet décérébrée.

Maintenant, ce film est aussi à sa manière un reflet d’une façon de penser dont nous espérons qu’elle a bien changé, entre le gag récurrent de la belle-mère qui a droit à, disons, un traitement de faveur dans les applications diverses de la maison, et la place assumée de la maîtresse de maison au sein du foyer : aux fourneaux ! Pour finir, cette petite pépite est indicative de l’atmosphère particulière d’une époque durant laquelle l’avenir semblait écrit vers le bonheur et le confort domestique. Clairement, dans le film, tout fonctionne avec un bouton…

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation
11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 18:48

Après Bambi et la réalisation que les longs métrages prestigieux sont décidément trop chers pour les établissements Disney, le studio s'est rabattu sur les films anthologiques, principalement musicaux. Ces films ont assez mauvaise réputation, ce qui est injuste... D'autant que certains, celui-ci en particulier, se posent un peu en pendant de Fantasia pour la musique prise sur son versant populaire.

Et en une poignée de segments tous différents, mais alternés avec une certaine prudence (comédie, sentiment, comédie, sentiment d'une part, tempo enlevé puis ballade d'autre part...), le film déroule le tapis rouge à autant de moments de bravoure, dont on retiendra en priorité le superbe All the cats join in (interprété par le Benny Goodman Orchestra), l'inamovible et increvable Pierre et le loup, ou encore l'histoire de la baleine qui voulait chanter à l'opéra (The whale who wanted to sing at the met).

...Avec une tendresse particulière toutefois pour le tout premier segment, un bijou de méchanceté ironique et une merveille d'animation jubilatoire, The Martins and the Coys, longtemps supprimé du film pour cause d'omniprésence des armes, sans parler du goût ouvertement douteux de la caricature des hillbillies. Toute honte bue, c'est une merveille!

 

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Published by François Massarelli - dans Disney Animation
11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 18:27

Un chien vagabond se couche, le soir, et dit bonsoir à son compagnon: la puce Homer... celui-ci est le premier à se réveiller le lendemain, et il a devant lui un spectacle trop tentant pour résister: dans le pelage d'un chien qu'il aperçoit au loin, il a vu... une dame puce, totalement aguicheuse. Homer laisse donc un mot à son copain et monte à bord d'un bouledogue qui ne va pas voir les amours de deux puces sur son dos de très bon oeil...

Ca commence en douceur, et Avery multiplie les signes à la Disney en direction du public; Homer est après tout une puce présentable, et il est doté d'un gros nez et d'une bouille rigolote. L'amitié avec le chien est presque touchante, mais... on parle ici d'hygiène, de parasites, et par ailleurs de reproduction avec insistance. Le metteur en scène s'amuse avec le compositeur Scott Bradley, qui est à la fête puisque le film est largement dominé par des séquences non dialoguées... La complicité entre compositeur et réalisateur renvoie aux riches heures de la Warner avec Carl Stallings.

Avery est complètement dans son élément, livrant un film à la fois parfaitement drôle, et quand même bien transgressif. On pourrait énumérer les passages volontairement douteux, parmi lesquels on trouve une tentative de suicide multiple (pendaison, présence de deux armes de poing, et bombe, le tout en une seule fois), et la communication sans parole mais particulièrement claire de Homer qui explique où il était, avec qui, et ce qu'il a fait avec elle, à son copain... le tout en deux gestes magistraux.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 15:57

En 1962, les Looney tunes ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes et rares sont les occasions de s'élever au-dessus de la médiocrité ambiante. La concurrence de la télévision, les tentatives de style angulaire, les restrictions budgétaires ont fait leur effet, et un à un les réalisateurs quittent le navire, les personnages arrivent au bout de leur course... Ceci est par exemple le dernier film mettant en vedette l'impayable putois Pepe le pew...

Rien, absolument rien ne vient perturber la course habituelle des événements, qui voient le mammifère romantique et siphonné s'enticher comme d'habitude 'une pauvre chatte maquillée accidentellement, qui n'a rien demandé à personne. Rien, si ce n'est que cette fois, la belle ayant un bon ami, notre obsédé sexuel à la petite odeur curieuse a un rival...

Mais ce qui me frappe, c'est à quel point dans ce dessin animé en fin de course, le dessin est laid, l'animation saccadée et mal foutue, et l'intérêt très relatif. Au moins, le film nous donne-t-il une petite préfiguration de ce que fera Joe Dante dans Looney Tunes back in action où Daffy Duck et Bugs Bunny traversent dans un beau moment de surréalisme les tableaux exposés du Louvre: ici, on découvre à la faveur 'une exhalaison pestilentielle un nouvel angle pour des oeuvres de Dali, Millet, Grant Wood et Degas. Et j'ai failli oublier qui a le dernier mot: on n'allait pas visiter le Louvre sans LA voir, non?

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Chuck Jones Animation