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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 07:56

Porky Pig et Daffy Duck doivent libérer leur chambre d'hôtel au Broken Arms Palace, et pendant qu'on tend la note à Porky, très embarrassé par le montant, Daffy Duck (hors champ, mais visible en silhouette derrière une porte vitrée) est en train de jouer leur argent aux dés... Et le commentaire final de son adversaire ("You're a dead duck, Duck!") est sans appel... le reste du film est consacré à la gestion de la situation. Une situation, bien sûr, inextricable.

J'ai déjà fait allusion, à propos de Confessions of a nutzy spy sorti en janvier de cette même année 43, au fait que les dernières productions en noir et blanc de l'unité de production de Leon Schlesinger à la WB semblaient en totale liberté, comme si plus personne ne se préoccupait de ce qui allait en sortir. C'est flagrant ici, pour un rare retour de Frank Tashlin aux Looney tunes, il me paraît survolté, et Porky's pig feat fait partie de ces dessins animés où on rit certes, mais on assiste aussi médusé à une débauche d'effets visuels, de trucs de mise en scène, qui tiennent à la fois de la stylisation extrême, de la prouesse d'animation, et de la provocation absolue. Concernant ce dernier point, j'en veux pour preuve le moment durant lequel un personnage dévale un escalier, et ce qu'on voit surtout à l'écran, c'est un escalier vide. l'action de tomber est surtout illustrée par la bande-son.

Et à propos de bande-son, Mel Blanc est à la fête, car non seulement il assure les voix respectives de Porky et Daffy, pais en plus on lui donne deux personnages supplémentaires, dont le gérant d'un hôtel excessivement nerveux. L'autre nous est déjà plus connu, bien sûr... J'y reviens plus bas. 

L'animation de cette petite merveille est tout sauf fluide, car le but était de s'amuser avec les formes, la déformation, les positions et attitudes extrêmes et paradoxales. A ce titre, si le Daffy Duck de Tashlin est très éloigné de celui de Clampett, il est aussi beaucoup plus riche plastiquement. Et survolté par l'agitation générale, il est aussi plus cinglé encore, comme si c'était possible...

Pour finir sur ce film merveilleusement idiot, on notera un étrange et affectueux "passage de témoin" à la fin: comme si Tashlin et ses animateurs savaient qu'ils sont en train de réaliser le dernier Porky pig en noir et blanc de l'histoire de la Warner, ils ont glissé une allusion à Bugs Bunny, sa seule apparition, une fois le personnage bien défini graphiquement, qui ne soit pas en couleurs. Daffy et Porky sont coincés, prisonniers de l'hôtel dont ils n'ont pas les moyens de payer la note, et se disent que si Bugs Bunny avait été là, il les aurait tirés d'affaire. Daffy lui téléphone, on entend donc la voix du héros par Mel Blanc, mais la porte s'ouvre, et Bugs Bunny révèle qu'il est lui aussi prisonnier. 

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bugs Bunny
26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 07:41

Après Pearl Harbor, les dessins animés des productions Schlesinger ont été mobilisés, et avant qu'ils ne développent leur propre série de films de propagande destinés au personnel de l'armée seulement, les animateurs et réalisateurs ont commencé à saupoudrer leurs films de 1942 à 1945 d'allusions à l'effort de guerre, de gags liés aux nazis... Ce film sorti en janvier 1943, au titre éloquent qui est une allusion directe au long métrage d'Anatole Litvak Confessions of a nazi spy, sorti en 1939, montre assez bien de quelle façon on obtient surtout le meilleur dans ses oeuvres de circonstance...

L'intrigue est simple comme bonjour: Porky Pig est policier dans une petite localité, et un espion rôde, le "missing lynx" (jeu de mots intraduisible apparu une première fois dans Who's who in the zoo, quelques semaines auparavant, du même McCabe)... Lors d'une patrouille, le chien de Porky, Egbert, tombe nez à nez avec l'animal, qui a une fâcheuse tendance à manipuler des bombes, se déguiser, et transporte dans sa petite valise un masque d'Hitler...

La drôlerie, comme dans les films de Clampett, provient essentiellement de la distorsion dans l'animation, et de l'impression de survoltage de l'ensemble. Tout laisse à penser du reste, que dans les derniers films en noir et blanc des équipes de la Warner, on laissait faire les animateurs et les réalisateurs à leur guise, d'où cette impression de liberté absolue qui se dégage de ce cartoon...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Norm McCabe
25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 18:07

Ce film, situé dans un café (Ce qui en fait un établissement très familial), est à nouveau une confrontation de Porky Pig et d'une fourmi... C'est donc une fois de plus une narration faite d'anecdotes liées à une journée très remplie dans un petit restaurant, avec un client exigeant (inexplicablement mal doublé, ce qui rend le film assez irritant), et avec des gags très "Jonesiens", liés à l'exploitation de réactions fort bien senties...

Il faudra un jour qu'on analyse la façon dont Chuck Jones utilise ses idées, que ce soit un coyote qui court après un oiseau qu'il n'attrapera jamais, une sorcière qui sort précipitamment du champ en perdant ses épingles à cheveux, un monstre poilu rouge orangé chaussé de baskets, la propension pour un putois de passer sous un pot de peinture blanche, ou bien sûr le fait d'introduire une fourmi facétieuse, voire méchante, dans les films de Porky Pig...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Chuck Jones
25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 17:53

Norm McCabe ayant hérité de l'unité de Clampett, promu aux films en couleurs, il était inévitable qu'il reprenne aussi la tendance généralement profitable que Clampett lui-même avait imité de Tex Avery: faire des films en forme de visite exhaustive et loufoque d'un environnement quelconque, prétexte à jeux de mots idiots et autres situations idiotes, le tout enrobé d'une animation plaisante. Le lieu, cette fois, est un zoo comme le titre l'indique...

Porky y a une mission importante: nourrir la girafe... Sinon, il est quasi absent. Et notons la présence d'un gag au sens douteux, encore une preuve que Clampett n'était pas parti depuis très longtemps: on nous présente un Ours de l'Alaska, dont la méthode de chasse est de serrer ses victimes dans ses bras. Il se jette sur un mouton et commence à le serrer dans tous les sens. Lorsque le commentateur s'émeut, le mouton lui lâche: "Oh, for goodness' sake, mind your own business!", soit "occupe-toi de tes affaires!"...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Norm McCabe
19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 09:48

Conçu à l'automne 1941, le film est sorti e janvier 1942, une année charnière dans l'histoire du studio de Leon Schlesinger, puisque c'est la période durant laquelle les premiers Looney Tunes en couleurs sortiront. Porky's pastry pirates est donc l'un des derniers Porky en noir et blanc, et met le cochon devenu pâtissier aux prises avec des pirates d'un genre nouveau: des insectes...

Une mouche famélique, qui rêve en soupirant devant la vitrine de la pâtisserie, rencontre une guêpe (ou une abeille selon les dialogues, mais bon le doute est permis), qui lui suggère d'aller se servir. Mais le diptère peureux ne veut pas, Porky ayant la tapette facile... L'autre lui fait donc une démonstration de ce que la menace d'un dard peut faire au plus dur des pâtissiers...

C'est amusant, sans plus, si ce n'est un gag affectueux: la guêpe parle avec la voix de James Cagney, parfaitement imitée, ce qui la situe immédiatement du mauvais côté de la loi...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 09:43

Un chien meurt de faim... et rencontre un autre qui lui, en revanche, se porte à merveille. Il lui donne la recette du bonheur: trouver un maître, faire semblant de l'apprécier, le flatter à l'occasion, et le tour est joué... Pour illustrer ses propos, le film nous raconte la rencontre du chien beau parleur, avec son futur maître, Porky Pig. Celle-ci n'avait pas commencé sous les meilleurs auspices...

Le chien va en fait s'imposer chez Porky, comme seul un personnage de dessin animé peut le faire, et comme beaucoup de personnages de Chuck Jones le feront eux aussi: par l'invasion, l'obsession, et jusqu'à ce que Porky capitule... Et pourtant le film, si l'animation reste parfaitement adéquate, reste quand même bien sage.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett
18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 18:12

On se demande un peu où va le film, quand tout à coup surgit un personnage du passé: la fourmi Pygmée de Porky's ant, cette fois prise au piège d'une cage. Elle manipule Porky afin qu'il la libère, mais une fois qu'il l'a laissée sortir, il se rend compte qu'elle est précieuse et qu'elle vaut cher, très cher: c'est marqué sur la page!

Bon, c'est du Chuck Jones, ce qui veut dire que tout est dans la réaction des personnages, sachant que Porky met tout le film à attraper la bête, on constate qu'au moins il l'attrape, contrairement à un coyote bien connu... Plaisant, donc. 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Chuck Jones
18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 18:02

L'humour ethnique est partie intégrante de l'univers des dessins aimés WB des années 30 et 40, il n'y a pas moyen d'y échapper. Norm McCabe a pour sa part fait partie de l'équipe de Bob Clampett, il était donc si j'ose dire à bonne école pour ce genre de bêtises, mais là, on va quand même assez loin...

D'une part, Porky Pig est ici une variation sur Robinson Crusoe, donc il y a un Vendredi (et un gag "verbal" qui mélange Friday, Sunday et Washday), qui bien sûr comme chez Defoe devient l'esclave du héros... Un "esclave" en jupette, qui parle avec l'accent de Eddie Rochester Anderson, là encore un gag récurrent chez Clampett... 

Ensuite, bien sûr, il y a des cannibales. Je vous laisse un espace pour soupirer en levant les yeux au ciel:

...

Voilà qui est fait. Un bon gag, toutefois, une fois qu'on a admis que c'est lamentable: quand Porky entre dans une grotte et tombe nez à nez avec les anthropophages, il s'enfuit, aussitôt suivi par la troupe. Seul l'un d'entre eux revient à la grotte pour apposer un panneau "Partis déjeuner"...

Sinon, l'animation est très adéquate, mais on l'aura compris: le film, comme on dit, ne casse rien.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 17:54

Cette merveille date de 1948, soit au tout début des aventures de "Tweety" et de sa rivalité avec le chat Sylvester. Pourtant ce dernier (dont il est aisé de voir qu'il est le véritable anti-héros de ces aventures dont le canari de Satan est en fait le protagoniste maléfique) a eu au cours des années 40 tout une vie, apparaissant au gré de l'inspiration de Freleng, et même parfois de Chuck Jones, dans des courts métrages qui sortent de l'ordinaire. Et Back alley oproar est sans doute le plus beau, le plus drôle et donc le plus accompli de ceux-ci. Sylvester y incarne un chat qui a décidé de donner de la voix en pleine nuit. On le sait, dans la vraie vie ce genre de péripétie est lié à la vie sexuelle intense du personnage, mais dans ce dessin animé, on voit la chose de deux points de vue différents: d'une part, on constate avec Elmer Fudd, très fatigué, que si cette saleté de chat tient tant à se faire entendre, ce ne peut être que pour l'empêcher de dormir lui personnellement; d'autre part, le chat en question est d'humeur lyrique, et souhaite donc nous faire profiter de son répertoire... Qui est vaste, de l'aria du Barbier de Séville de Rossini, à la chanson Moonlight bay (relativement récente), en passant par à peu près tout et n'importe quoi, dont une chanson "à la Spike Jones"...

Le film est une suite ininterrompue et réjouissante de variations sur ce présupposé, le type de structure qu'aimait tant Freleng, et lui permet de donner libre cours à deux de ses péchés mignons: d'une part, les gags liés à la musique, impliquant danse et millimétrage du mouvement; d'autre part, les gags qui gardent une réalité physique, que Freleng privilégiait le plus souvent à des délires surréalistes comme ceux que pouvaient parfois se permettre Clampett, Avery ou Jones. L'animateur John Kricfalusi, admirateur de Clampett, passe son temps à dire que les cartoons du vieux Friz sont mièvres, mais ce parti-pris de voiler l'animation d'une certaine dose de réalisme n'est pas sans déchaînement de violence... Je pense en particulier à la façon dont Elmer doit, plusieurs fois, traverser un champ de punaises pieds nus, sans jamais penser à faire un détour. Aïe.

Notons pour finir que ce film est un remake (supérieur à l'original) de l'un des rares Looney tunes en noir et blanc de Freleng, Notes to you... Elmer Fudd remplace le protagoniste principal, Porky Pig, et celui-ci avait une confrontation avec un chat anonyme: Sylvester a tellement de personnalité, et Mel Blanc prend un tel plaisir à massacrer des chansons avec l'inoubliable problème de diction du chat, que franchement le choix n'est pas difficile entre les deux films.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 09:36

J'ai souvent, ici ou là, rappelé de quelle façon tous les réalisateurs des Looney tunes tendaient à se débarrasser du personnage de Porky Pig, qui finissait par devenir un prétexte ou un présentateur de ses propre courts métrages, donnant la vedette à un autre personnage dans des intrigues dont il n'était qu'une commodité. Il y a donc des exceptions dont voici un exemplaire...

Tout d'abord le film est excellent, tant techniquement (l'équipe de Freleng est toujours aussi pointue dans l'animation, et les idées fusent de partout) qu'au niveau du scénario, qui sera d'ailleurs repris sept années plus tard, j'y reviendrai.Porky souhaite dormir, mais un chat anonyme en a décidé autrement. Porky essaie tout pour le faire fuir, mais le chat, désespérément, chante...

L'idée est simple, finalement: l'un veut dormir, et l'autre veut chanter. Ou pire: l'autre NE VEUT pas que le premier dorme. Pourquoi? Peu importe. Et avec cette idée de départ, on a un film remarquablement cohérent, même si on admettra que le remake Back alley oproar (Freleng, 1948) lui est supérieur: d'une part sur le fait que le chat est identifié, c'est ce bon vieux Sylvester; ensuite, certaines idées qui ne fonctionnaient pas aussi bien (le fait que Porky sorte de la maison dans Notes to you, par exemple) seront supprimées au profit d'idées plus efficaces; enfin, Mel Blanc y fait merveille avec un répertoire musical génial qui ajoute au bonheur de l'ensemble.

Un bonheur foncièrement idiot, bien sûr.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes