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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 17:24

Sous ce titre glorieusement inévitable, bien que situé 12 années après la sortie du film de Raoul Walsh What price glory, se cache un film hallucinant à plus d'un titre, dans lequel Bob Clampett révolutionne à tout jamais la vision d'une ferme de dessin animé (Un univers que par ailleurs, il a déjà largement exploré), mais aussi la vision de la première guerre mondiale en cartoon, et par dessus le marché multiplie les Daffy Duck quasiment à l'infini... L'intrigue est simplissime: Porky Pig souhaite nourrir sa volaille, mais les canards d'un gang local leurs volent la nourriture. Le cochon essaie de parlementer, mais les canards répondent par une lettre d'insultes grossières... La guerre est déclarée.

Ce qui frappe, à un an du second conflit mondial (Que tout le monde pressentait), c'est à quel point Clampett (Et Daffy Duck et tous ses canards) s'en fout. Si j'osais, je dirais qu'il s'en fout comme de l'an 40... Mais ce serait trop facile. Car un tel film, qu'on imagine très bien tourné par d'autres, à plusieurs époques, aussi bien chez Schlesinger qu'à la MGM voire chez Disney, débouche le plus souvent sur une métaphore à vocation didactique. Blitz Wolf, Der Fuehrer's face ou Bugs Bunny nips the Nips, avec toute la mauvaise fois triomphante dont ils font allègrement preuve, sont tous d'authentiques films de propagande, dans lesquels le message est clair: battez-vous! Faites de la purée de nazis! Un message sain, vital même, mais ce n'est évidemment pas le sujet de cette critique. 

Oui, parce que Clampett, dans son film, s'amuse en permanence: il exagère le militarisme, nous montre un Daffy Duck armé jusqu'aux dents qui s'approche d'un autre et demande le chemin du front... avant de foncer dans l'autre sens. Il nous montre des poules qui au lieu de défendre leur ferme se posent tranquilles pour un petit goûter à a fraîche (Rappelons-nous qu'en plein effort national, il nous montrera Daffy Duck tentant d'échapper à la conscription dans Drafty duck, en 1945). A l'inverse, il arme ses poussins, qui deviennent une redoutable force guerrière, et surtout il montre l'efficacité des canards, qui sont non seulement des voleurs (de maïs), mais pour faire bonne mesure, sont aussi zinzins. Clampett reprend d'ailleurs son premier titre de gloire, l'animation du canard fou qu'il avait utilisée pour Porky's duck hunt de Tex Avery.

Enfin, si on identifie clairement les poules et Porky comme les forces du bien, il me semble qu'il adopte plus souvent le point de vue des canards. Pire: ils gagnent. Enfin, la bataille du rire, au moins. Ce type ne respectait rien...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett
25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 17:18

Le Pony Express n'a pas inspiré tant de dessins animés que ce qu'on aurait pu attendre. Même Avery est un peu passé à côté, lui qui était pourtant Texan et si attaché à l'histoire de l'ouest! Donc ce film, qui voit Porky Pig en employé de poste, inepte et rabaissé constamment par ses supérieurs, est une exception bienvenue; dommage que ce ne soit pas l'oeuvre d'un Avery ou d'un Clampett! Mais c'est quand même un exercice plus qu'acceptable: Porky Pig s'y voit confier le courrier à transporter par erreur, et bien sûr, une troupe d'indiens s'intéresse à lui. L'occasion pour une série de gags particulièrement idiots sur leurs montures (l'un d'entre eux est à bicyclette, par exemple...). Anecdotique...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 17:09

Porky pig est sur le point de se lancer dans une nouvelle carrière: il a pris des cours (A la "Sucker academy"!) pour devenir un chef d'orchestre de swing, et les références ne lui manquent pas: il est prêt à prendre la relève de Rudy Vallee, Benny Goodman... Voire Leopold Stokowski! Mais pour percer, il lui faut entrer au club 'Crocadero', et... $25 l'assiette (Avec un supplément de 50 cents pour la nourriture, précise un panneau!). Mais il trouve vite une occasion: on cherche un plongeur. Et ce soir-là, miracle: les chefs d'orchestre qui devaient venir sont restés coincés. A Porky de montrer ce qu'il sait faire...

Le scénario de ce film est propice à n'importe quel traitement: j'imagine très bien Tex Avery, Bob Clampett voire Friz Freleng faire un excellent film avec de tels débuts. Avery aurait probablement soigné tout ce qui entoure l'action principale; Clampett aurait forcé la dose des allusions musicales, et Freleng aurait concentré ses efforts sur l'adéquation entre animation et musique. Quant à Tashlin, il ne tranche ni ne choisit, et fait tout ça! Avec en particulier une interprétation d'anthologie de Cab Calloway par Porky Pig.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 09:35

Sorti en janvier 1938, ce film montre une fois de plus la veine 'rustique' (pour ne pas dire agricole) du personnage de Porky Pig. C'est un paradoxe, pour un cochon, de se retrouver à la tête d'une ferme, mais bon... Le père de Porky est mal parti: son unique vache ne donne plus de lait, et il a recours à sa dernière chance: une vache mécanisée. Porky, toujours aussi sentimental, organise la compétition entre la vraie vache, dont il rappelle la véritable valeur vénérable, et la bestiole mécanisée. 

...Et ce n'est que ça: une machine dont il sort des bouteilles de lait, puis des crèmes glacées, et c'est gag sur gag. L'équipe Clampett s'amuse... Nous aussi.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett
23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 09:27

Encore un changement d'identité... Le petit Porky va dormir, mais en attendant il lit et relit son livre de chevet, consacré à la mythologie Grecque. Puis il s'endort, et rêve d'Athènes... Chef d'une agence de héros mythologique, Porkykarus est engagé afin d'empêcher la Gorgone de remplacer tous les citoyens par des statues... Porkykarus mène l'enquête!

...Une investigation qui le conduit d'abord à se diriger vers l'entreprise Gorgon Inc! Et c'est là que tout le reste du film se passe, ça tombe bien. Porky y est aux prises avec une version moderne de la Gorgone, qui provoque la "statufication" par le truchement d'un appareil qui ressemble à un appareil photo. On se doute qu'avec ces statues, et ces corps qui changent de statut, on va avoir droit à ce qui reste le péché mignon de Clampett, la déformation et le bizarre physiques. Et on n'a pas tort! Et il en rajoute aussi sur la culture contemporaine: la présence des Three Stooges, ou deux temples, dont un s'appelle Shirley!

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett
23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 09:16

Le film commence selon la loi du genre criminel, par des séquences enchaînées à un rythme infernal, et montées d'une façon bien dynamique: un gangster s'est échappé de prison, et son évasion fait l'objet d'une couverture intensive par la presse. Retranchés dans un pensionnat de jeunes filles, les complices du "killer" reçoivent la visite d'un sosie de Mae West... en fait le tueur évadé, déguisé. Parce qu'en réalité il serait plutôt un sosie de...

Poky Pig.

Qui est pour sa part un modeste employé de la "Worst National Bank"! Et à ses côtés, une femme fatale, Petunia Pig...

C'est une petite merveille, encore un de ces films de Tashlin qui nous fait regretter sa brièveté, et qui nous rappelle que si Tex Avery était passé à autre chose parce qu'il ne supportait pas le personnage de cochon bègue de Porky, d'autres metteurs en scène et non des moindres trouvaient eux des idées dans la mièvrerie même du personnage! qui du reste passe les trois quarts du film ligoté et bayonné (Faute intentionnelle, évidemment), laissant d'autres prendre la vedette. Et une séquence de fusillade délirante nous rappelle qu'on est dans les années trente, et bien sûr, vous ma pardonnerez le jeu de mots, Tashlin y fait feu de tout gag.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 09:26

La famille de Porky passe une mauvaise soirée: dans leur immense demeure, ils sont retranchés pendant qu'un orage de film d'horreur se fait entendre. On frappe à la porte, c'est l'avoué de la famille qui vient leur faire lecture du testament de feu l'oncle Solomon (Qui ressemble furieusement à Oliver Hardy): il leur lègue toute sa fortune, mais s'il devait arriver quoi que ce soit à tous ces cochons, c'est l'avoué qui empocherait le magot...

...Faut-il vous faire un dessin?

Je suis très partagé devant ce film dont la mise en scène est constamment excellente et qui joue de tous les artifices du genre 'Maison hantée', un style à part entière dans le cinéma Américain depuis la réussite de The cat and the canary en 1927. On pourrait même dire que les idées superbes sont tellement nombreuses, qu'on est devant un film à mille lieues du poussif The Laurel and Hardy murder case qui est à peu près basé sur un point de départ similaire. Mais il y a quelque chose d'irritant (Et les Disney contemporains vont dans le même sens) à voir de quelle manière ce genre de film se vautre esthétiquement quand il s'agit de représenter l'horreur. Ce n'est pas parce qu'il fait peur que le monstre du film (Oui, l'avoué à une petite panoplie de Jekyll and Hyde) est inquiétant: c'est parce qu'il est laid au-delà du possible, et que tous ces talents réunis auraient pu faire bien mieux! ...Voir illustration.

Par contre, Tashlin utilise à merveille une brèche significative dans le fameux "quatrième mur", avec intervention d'un "type au troisième rang", qui fait office de running gag, et auquel Porky devra une bien fière chandelle...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes
21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 09:16

Toujours accompagné de son futur rival (Et semble-t-il ennemi personnel, mais ce genre d'histoire n'est pas forcément très intéressant) Chuck Jones au poste d'animateur en chef, Clampett fait avec ce film, son troisième Porky Pig, et on le voit prendre le pouvoir de manière décisive. Le sujet est une fois de plus tiré du quotidien, et aurait pu faire un Mickey Mouse ou un Pluto parfaitement classique: Porky a un chien, mais il n'est pas très en forme, et quand il essaie de lui apprendre des tours, ce qu'il obtient n'est pas concluant. Piqué au vif par un rival plus jeune, Rover va essayer de se dépasser...

L'ingrédient essentiel apporté par le metteur en scène est ici une esthétique et une dimension de digression physique, qui est typique de son art, et qui prend toute la place: car Rover, le chien, est vieux, très vieux, voire carrément à l'article de la mort. Décharné, tordu, parfois gâteux, il embarrasse plus qu'il ne fait pitié. Ses efforts sont pathétiques, et la présence d'un chiot (Habituellement, le cinéma nous les présente systématiquement comme étant mignon et craquants. Ici, il est infect, irritant et particulièrement cruel) ne fait que renforcer cet aspect. Comme dans tous les bons Porky pig ou presque, le personnage principal disparaît au profit de son environnement, et la musique de Carl Stalling fait le reste.

Il se dégage donc, en raison de la dimension physique de l'animation, une impression un peu étrange, qui est en fait un mélange d'exagération et d'excès. Le chien génère le malaise, un trait distinctif qui reviendra de façon agressive et obsessionnelle dans le cinéma de Bob Clampett...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett
21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 08:52

En dépit de ses qualités, ce petit film n'aurait pas grand chose pour lui, s'il n'y avait un certain nombre d'avancées significatives... Pour commencer, bien que la situation soit une intrigue clairement établie, avec en vedette le personnage de Porky Pig, Avery se débrouille pour le mettre dans les coulisses, et laisser l'environnement prendre le dessus: Porky et son voisin (Un Italo-Américain avec un accent d'une épaisseur calamiteuse) sont en compétition pour gagner un prix agricole, et si le voisin veut présenter ses poules, Porky va pour sa part faire concourir son jardin. Manque de chance, les poules sont invitées par leur propriétaire à se servir dans le jardin... 

Ensuite, Avery compte ici sur la musique de Carl Stallings, qui se place dans un registre de musique populaire, qui colle parfaitement à l'animation. Du sur mesure en quelque sorte... Et dans le cadre de l'histoire, Avery décroche souvent intelligemment, s'amusant à nous décrire une foire délirante, ou un poussin nourri aux épinards qui ne se cache pas beaucoup d'être une parodie de Popeye... La razzia sur les légumes est un grand moment d'enfilage de gags efficaces, et on peut noter un gag d'ouverture qui sera ensuite repris et réadapté, maintes fois: durant l'exposition,sur un plan fixe du village on annonce le lieu, puis le nombre d'habitants. Un cri de bébé retentit, et le nombre change: 2 de plus, il vient d'y avoir une naissance de jumeaux...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 14:28

Continuant les travaux de jeunesse de Clampett, ce film est à nouveau une histoire assez classique de Porky Pig, aux prises avec un escroc qui cherche à lui vendre un terrain sans intérêt, sous le prétexte fallacieux qu'il y aurait du pétrole dessous. Pour compliquer les choses, il y a du pétrole dessous, et ça rend parfois le film difficile à suivre. Le rythme s'accélère par rapport à Badtime story, le premier film de Clampett. Mais l'animation est en prime de toute beauté, avec ce style déjà sûr et distinctif de l'animateur Chuck Jones. Clampett utilise aussi pour la dernière fois le personnage inutile de Gabby, la chèvre, qui s'oppose à l'inertie de Porky Pig par son impulsivité nocive. Pas de quoi se relever la nuit, certes, mais pas inintéressant non plus...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett