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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 16:30

Un fils de très bonne famille veut se marier avec la fille d'un boutiquier, sa mère (Alice Joyce) s'y oppose... Elle souhaite utiliser des stratagèmes pour empêcher ça, il n'est pas en reste: alors qu'il est supposé partir en Europe avec sa mère, le fils décide de lui échapper et de rester en ville pour se marier; de son côté, la mère envoie une cousine à sa place et incognito, revient elle aussi parce qu'elle a deviné les intentions de son fils... Les voilà tous dans la maison, la nuit, à se faire mutuellement peur: Jack, Mary, la mère, sa bonne (Zasu Pitts), et même un cambrioleur (Jean Hersholt) très au courant des allers et venues des gens de la haute, qui pensait trouver la maison vide, tout en prenant les deux femmes pour des consoeurs...

C'est à l'origine une pièce de théâtre, qui profite de la vogue des maisons hantées tout en proposant quelque chose de différent. D'une part c'est splendide, très réussi, avec les acteurs idéaux de bout en bout: Alice Joyce est parfaite en mère snob, Hersholt aussi en cambrioleur de luxe. Et Zasu Pitts en bonne évaporée est comme à son habitude un régal permanent, et elle est d'ailleurs avec son regard absent le principal vecteur de la comédie. 

Sans parler du fait que ce film est le deuxième à ma connaissance à opposer l'actrice à Jean Hersholt. Qu'il est plaisant de les retrouver ensemble... Si Melville Brown, relativement habile artisan, ne se distingue pas par la mise en scène, on profite ici du savoir-faire acquis par les studios Américains au niveau de la photo de John Sturmar, largement nocturne: l'influence des films européens y est savamment diluée dans 'efficacité Américaine. Si ce film n'est pas The cat and the canary, il reste un vrai plaisir, un petit bijou de comédie bien dosée.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1928 **
3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 08:28

Sensé continuer la veine de Ma Loute et P'tit Quinquin, ce Coin-Coin étrange et venu d'ailleurs est d'ailleurs la suite de ce dernier... Donc, c'est alors qu'il cherchait, sans doute, un raccourci qu'il ne trouverait jamais que Coin-coin les a vus... Les flaques de glu.

De la glu, ou une sorte de bouse qui sent fort, assimilable soit à "un gros tas ed'brin" pour reprendre une expression locale, soit à du gasoil, il en pleut parfois littéralement. C'est, je crois, un gag.

Autre gag, l'enquête sur ces phénomènes probablement extra-terrestres échoit au commandant de gendarmerie Van Der Weyden et à son fidèle Carpentier, comme ça on retrouve tout son monde, puisque Coin-coin, c'est Quinquin qui a grandi...

On se confronte à l'évolution du monde, par exemple Eve, la petite amie du héros, a désormais une copine, ce qui déclenche parfois des commentaires acerbes. Calais n'étant pas loin, on croise beaucoup d'Africains et de migrants divers. Là aussi, les commentaires fusent: les "héros" ne sont pas en reste. Un parti néo-fasciste, le Bloc, va participer aux élections, et manifestement la présence des migrants est une aubaine pour eux: toute la population les soutient, et Coin-coin est même engagé pour faire partie du service d'ordre.

Et puis ça dégénère: les flaques extra-humaines donnent naissance à des entités qui provoquent le clonage de quelques humains, dont le commandant et Eve; les gendarmes n'y comprennent rien; Coin-coin fricote avec une fille qui le mène par le bout du nez (entre autres); des déguisements de carnaval se font voir, dont un du commandant; le clergé ne s'arrange pas, et les soupçons de pédophilie avec; on parle de zombies à la fin; l'apocalypse pousse les gendarmes à délirer sec, tout le temps: cascades automobiles, dialogue idiot en permanence, logorrhée et surtout un prout facial permanent, dont le commandant use et abuse pour signaler son trouble.

Cette suite qui ne va nulle part s'imposait-elle? Pour ma part je dirais bien non.

"Non."

 

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Published by François Massarelli - dans Bruno Dumont Comédie
23 septembre 2021 4 23 /09 /septembre /2021 10:30

Dans l'étrange et rugueux univers de Bruno Dumont, P'tit Quinquin avait tout pour surprendre: certes, il avait déjà filmé le Nord (au sens large puisqu'ici il s'agit du Pas-De-Calais) et ses habitants, privilégiant aussi souvent que possible et en fonction des besoins des non-acteurs, ou acteurs non professionnels pour être plus exact. Mais son cinéma se faisait globalement bien plus remarquer pour son naturalisme que pour d'autres ingrédients. Car ce film en quatre épisodes, ou cette série, choisissez la dénomination qui vous conviendra, est dans on intention une enquête policière burlesque...

Dans un petit village sur la Côte d'Opale, on trouve le cadavre d'une vache qui contient tout ou presque, mais en morceaux, du cadavre d'une femme, bientôt identifiée comme étant Mme Lebleu, fermière... Bientôt d'autres cadavres vont s'ajouter: un immigré d'Afrique centrale, M. Bihry, sera lui aussi trouvé dans un bovin; M. Lebleu, le mari éprouvé, sera découvert dans sa fosse à purin; le fils Bihry se tirera une balle dans la tête après avoir tenté un baroud d'honneur en forme de jihad sans grand conviction; la petite Aurélie, une adolescente qui avait une relation confuse avec ce dernier, sera retrouvée mangée par des cochons, et enfin on trouvera le corps d'une majorette, qui entretenait avec M. Lebleu des rapports d'affection, sur la plage, avec des attributs de sirène...

L'une des clés du mystère semble être la morale, puisque les deux premières victimes étaient amants et que toutes les suivantes ont un lien: le veuf, puis sa maîtresse, ou encore le fils d'une victime, puis une jeune femme qui a été tentée d'avoir une relation avec lui... 

Mais arrêtons-nous, quelques instants: j'ai écrit, plus haut, "burlesque", et au vu de ce résumé d'une sombre affaire (qui ne sera d'ailleurs absolument pas élucidée dans le film!) qui implique des nombreux décès, tous plus sordides les uns que les autres (tiens, il me revient à l'esprit qu'à un moment, on a trouvé la tête de Mme Lebleu sur une bouse de vache...) on peut se demander ce qui justifierait un tel adjectif! C'est qu'en laissant les gens du cru s'exprimer à leur façon, en encourageant le recours aux idiotismes les plus farfelus, et en confiant l'enquête à deux policiers certes chevronnés, mais surtout fortement pittoresques, Dumont a fait pencher vers le loufoque et l'absurde cette sombre histoire de possession d'un village par un démon qui restera anonyme...

Car les deux gendarmes de Calais qui mènent l'enquête, le commandant Van Der Weyden (Bernard Pruvost) et l'inspecteur Carpentier (Philippe Jore) sont des limiers d'un genre nouveau: le premier, un quinquagénaire au corps gauche, au visage mobile (bardé de tics et de mouvements nerveux), a une diction qui semble avoir une vie propre et indépendante de sa volonté, avec comme il se doit un fort accent nordique et des considérations qui font appel à un bon sens, disons, gendarmistique (notamment ses vues sur le couple formé par une fermière locale et un travailleur immigré, nous rappelle l'influence des idées nauséabondes d'un parti néo-fasciste très implanté dans ces régions); le deuxième est dévoué au premier et le compète, en exprimant parfois de manière plus simple et plus directe, les mêmes considérations. Les deux forment un couple indissociable, uni dans ses dialogues qui reposent sur une solide base de phrases répétées jusqu'à l'absurde ("On est au coeur du mal, là, Carpentier" "c'est sûr, mon commandant")... Et l'intégralité de cette enquête semble vue du point de vue des enfants, de P'tit Quinquin (Alane Delhaye), le gamin d'une autre famille Lebleu, qui s'emmerderait ferme qu'il n'y avait les copains, le vélo, la plage et les bagarres, sans oublier la petite Eve (Lucy Caron), son amoureuse qui monte sur son vélo pour leurs équipées sauvages sur la cote. Leur point de vue de gamins qui souhaitent vivre leur vie tout en participant à une enquête qui les mobilise, débouche sur une vraie poésie, même si eux aussi sont rattrapés par la xénophobie ambiante...

On est parfois par terre, parfois pantois, parfois embarrassé aussi devant cette humanité (rappel ici d'un autre film de Dumont qui lui aussi montrait une enquête) qui ne cherche pas à s'embellir, et Dumont multiplie d'ailleurs les provocations de casting, privilégiant souvent des acteurs qui ont les plus grandes difficultés à parler ou se faire comprendre (le médecin légiste tient le pompon), et même des gens qui ont des difficultés motrices, pour les mettre en avant. la gêne que nous ressentons est-elle de notre fait ou un but délibéré du metteur en scène, je n'ai à ce stade pas de réponse. Et la donnée idéologique, cette trace de racisme dans les personnages, au vu des résultats  d'élection, nous fait nous poser la question: le personnage est raciste, certes. Mais quelle part ces gens prennent-ils dans cette flambée xénophobe? Comme le dit le commandant de gendarmerie, on est au coeur du mal, et la morale, l'intolérance, le soupçon quant au voisin, et des comportements antédiluviens quant au moeurs sont ici mis en valeur, d'une façon qui pourrait bien être une nouvelle forme de naturalisme. Dont d'ailleurs, dans une pirouette, Dumont souligne les contours à travers un échange rigolo entre Carpentier et Van Der Weyden, qui commentent le fait qu'on ait trouvé des restes humains dans le corps d'une vache: "la bête humaine... c'est du Zola, mon commandant!" "On n'est pas là pour philosopher, Carpentier!"...

...Quant aux crimes, je vais vous dire ma façon de penser: c'est le cagoulard qui a fait le coup.

 

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Published by François Massarelli - dans Bruno Dumont Comédie
19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 16:38

Commençons par une digression: je n'ai pas pris la précaution de traduire le titre, car bien que je ne pratique pas la langue de Cervantès, j'ai le soupçon qu'il n'est pas bien difficile à comprendre! Et rien que parce que pendant des années, sans doute motivés par le même instinct stupide de protectionnisme culturel que leur ancien confrère en fascisme Mussolini qui prit la décision d'imposer le doublage dans tous les cinémas du territoire, les Espagnols ont consommé leurs médias en Espagnol, y compris lorsqu'ils achetaient des disques!

Mais revenons à nos moutons et à un champion de la digression: mon premier contact avec le cinéma fiévreux et dérangé de Javier Fesser, c'était lors de la diffusion du court métrage El secdleto de la tlompeta sur France 2 à la fin des années 90... moins de vingt minutes d'une histoire qui ne démarrait jamais, faute de logique, et qui passait son temps à digresser d'une manière totalement idiote: bref, un bonheur...

Les choses ont bien changé, car Fesser, qui a manifestement installé dans le paysage espagnol son propre style et sa propre façon de faire (avec ses collaborateurs, ses acteurs et son public) est devenu un touche-à-tout qui a un peu perdu sa punkitude réjouissante. Il reste un observateur des travers de notre monde, et un metteur en scène attaché à des histoires gentiment loufoques, mais avait-il besoin de réaliser un film à sketches à partir de quatre idées ténues et pas toujours d'une immense richesse, sur 129 minutes? Car ce film parfois, mais pas souvent, drôle, est long, et même très long. Et les meilleurs gags sont sans doute ceux qui font se croiser les intrigues. Toutes, de toute façon, se traînent en longueur et finissent par lasser...

Même la plus courte, c'est à dire la première: un industriel qui a révolutionné la voiture en Espagne dans les années 70, subit le caprice embarrassant de son fils, un raté qui va devoir lui succéder: puis on nous raconte le début de la lamentable histoire d'un monsieur à la vie réglée come du papier à musique, qui a décidé de se lever à 6h30 pour aller photographier le lever de soleil sur la plage qui est située juste en face de chez lui... et ne parviendra jamais à s'y rendre; un jardinier Africain désespéré de ne pas arriver à joindre les deux bouts propose ses services à une femme qui est sur le point d'être expulsée de chez elle et qui a décidé de lui en faire baver tellement elle est en colère; enfin, un industriel corrompu saisit la chance de sa vie: il a entendu parler d'une entreprise qui pour des sommes énormes, fournit à ses clients (maris volages, pourris pris la main dans le sac, etc) des excuses en béton, avec moult détails pyrotechniques... sauf qu'il les engage au mauvais moment.

Il y a des bons moments, donc, mon préféré reste celui qui expose le fonctionnement de cette entreprise d'alibis (qui s'appelle tout simplement La excusa): c'est très drôle et le timing est excellent... Pour le reste, trop, c'est trop...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Javier Fesser
16 septembre 2021 4 16 /09 /septembre /2021 11:23

C'est l'anniversaire de Sue Buttons (Allison Janney): cette respectable mais timide quinquagénaire, qui aimerait tant qu'on la remarque tant elle est effacée, va soudain sans le savoir trouver l'occasion de sa vie: surprenant son mari Karl (Matthew Modine) en pleine action avec une autre femme dans un motel (à laquelle en plus il a apporté des fleurs alors qu'il a oublié de souhaiter son anniversaire à son épouse), elle lui provoque une crise cardiaque... Une fois débarrassée de l'autre femme elle décide de se débarrasser du corps de son mari, puis va annoncer à une émission de télévision locale qu'il a disparu. Grâce à quelques mensonges bien dosés, les médias vont s'intéresser à l'affaire, et les habitants du Kentucky remarquer, enfin, que Sue Buttons existe...

Sauf que Karl était tout sauf un citoyen modèle, et au moment de sa mort, fuyait avec l'argent de sa banque, et des tueurs pas rigolos du tout aux basques... Des tueurs qui viennent très vite renifler du côté de chez Sue.

Il faudrait nommer d'autres personnages: le beau-frère de l'héroïne, approché par les mafieux, et qui essaie tant bien que mal de rester dans le droit chemin; ses deux patronnes, un couple de lesbiennes très folkloriques  au verbe plus que, hum, fleuri; la petite soeur de Sue, une journaliste arriviste qui voudrait bien garder le contrôle médiatique de l'affaire; des tueurs sadiques et mutiques; et enfin une inspectrice qui a tout compris tout de suite mais que personne ne veut croire...

Mais cette comédie n'est pas Fargo. Même si on voit bien la connection, à travers ce personnage effacé qui veut tout à coup exister, il est difficile de ne pas penser à Jerry Sondegaard dans le film des Coen! Mais si Allison Janney assure comme toujours, le reste de la distribution finit par pâlir et le film montre en permanence ses coutures. La caricature tombe souvent à plat... Si vous pouvez la voir en VO, la bande-annonce suffira: elle est plus réussie que le film.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
12 septembre 2021 7 12 /09 /septembre /2021 09:39

Dans un minable théâtre forain, le rôle principal d'une pièce située à la Renaissance va être tenu, pour la première fois, pas la doublure de l'acteur, l'homme à tout faire Honorin (Fernandel) car la vedette, fils du patron-directeur-propriétaire-metteur en scène-auteur Cascaroni, a une rage de dents. Mais Honorin, qui connaît le rôle par coeur mais n'a pas l'habitude, a le trac. Il sollicite l'aide du voyant-hypnotiseur Cagliostro, dont la roulotte est en face du théâtre: celui-ci 'hypnotise et l'envoie à la cour de François Ier pour s'habituer à son rôle... 

S'ensuit une comédie un rien schizophrène, dans laquelle d'une part Christian-Jacque s'est inspiré de la rigueur de la comédie Américaine, et  reconstitué un univers assez solide, avec décors et costumes idoines... dans lequel il a d'autre part amené Fernandel dont la mission est de tout dynamiter avec sa logique populaire du XXe siècle. C'est une comédie soignée visuellement dans laquelle, cinéma français oblige, le flot verbal permanent finit par l'emporter. Alors oui, c'est souvent drôle, mais on ne compte plus les occasions manquées parce que la star passe son temps à tout commenter... Et Fernandel a surtout recours à l'humour de comptoir! Il y a malgré tout, y compris dans la surabondance dialoguée, des moments de grâce loufoque, une joie enfantine pour les anachronismes, et l'utilisation magique d'un petit Larousse qui s'avère bien pratique...

Pour finir, jetons un regard nostalgique sur un film qui en son temps était un passe-partout des diffusions de cinéma à toute heure (Entre La Grande Vadrouille et Fanfan la Tulipe!) et qui maintenant serait sans doute programmé dans le Cinéma de Minuit, à 2h du matin, pour que personne ne le regarde... Ou sur Youtube.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie
3 septembre 2021 5 03 /09 /septembre /2021 17:37

C'est la rentrée à Ridgemont High School en Californie du Sud. Les seniors tentent de trouver un sens à leur vie, et une perspective d'avenir. Les autres tentent pour leur part de trouver l'amour ou du sexe, c'est selon, ou tout simplement de profiter au maximum de leur jeunesse sans trop perdre de cellules cervicales, comme Jeff Spicoli, le "stoner" officiel du lycée...

Beaucoup de personnages, dans ce qui est par essence, en référence au genre même du high school movie, un film choral. La grande surprise est que tous ces personnages sont admirablement définis, et échappent malgré tout aux clichés (sauf Spicoli, mais Sean Penn est tellement bon qu'on lui pardonne tout, surtout quand, au téléphone pour prouver à un copain qu'il est complètement défoncé, il se tape consciencieusement le crâne avec une chaussure...). Tout en restant constamment sur le fil du rasoir, le film évite l'écueil de la vulgarité gratuite et la caricature est d'une grande subtilité: grâce probablement au travail de repérage effectué par le scénariste Cameron Crowe, qui a carrément endossé en secret le rôle d'un lycéen pour prendre des notes...

Même les coupes et aménagements apportés par le studio (Universal en l'occurrence) ont malgré tout laissé intactes la plupart des transgressions du film, qui avait une tâche redoutable: venir après le foutraque Animal house, une comédie estudiantine de John Landis qui avait été un énorme succès... le montage a donc été refaçonné parfois contre la volonté d'Amy Heckerling afin de s'approcher de ce modèle. Mais Fast times va plus loin qu'Animal house qui reste fermement ancré sur la caricature.

C'est drôle, attachant, et parfois bien brut de décoffrage: il y est question, bien entendu, de dope, de triche, de masturbation, de drague, de perdre sa virginité, de garder sa virginité, d'avortement, de travail au fast-food, et parfois de travail scolaire, grâce à un professeur qui a bien du mérite: Ray Walston incarne Mr Hand, professeur d'histoire obsédé par le fait que la plupart de ses élèves tendent à amener leur vie privée dans sa classe. Sinon, quelques jeunes acteurs au gré des scènes: Jennifer Jason-Leigh, Phoebe Cates, Judge Reinhold, Forest Whitaker, voire Nicolas Cage ou Anthony Edwards, sont tous là... Et le film possède un privilère certain par les temps qui courent, c'est le classique ultime des consommateurs du vidéo-club où travaillent Steve et Robin dans Stranger things, les garçons de la série ont tous un souvenir ému de Phoebe Cates.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Criterion
30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 08:11

C'est un film extrêmement verbal, pour ne pas dire verbeux, qui se réclamerait volontiers de Sacha Guitry s'il y avait plus de bons mots. L'essentiel de l'intrigue tourne autour, d'ailleurs, d'une conversation entre Julie Gayet et Michaël Cohen, qui se rencontrent à Nantes: elle est Parisienne, lui est Nantais, ils se plaisent, dînent, il la raccompagne, mais elle refuse un baiser, puis explique pourquoi...

Ils sont tous deux en couple, mais surtout elle veut lui raconter ce qui est arrivé à deux connaissances, interprétés par Virginie Ledoyen et Emmanuel Mouret. C'est le point de départ d'un récit où anecdotes entraînent digressions et autres anecdotes, pour un récit qui se veut édifiant sur les conséquences néfastes d'un baiser...

Et c'est terriblement inégal: pas la faute au scénario qui tient la route, à la structure qui est souvent intéressante. Une bonne partie de la mise en scène, qui aurait pu être au ras des pâquerettes (rappel, c'est un film sur des gens qui parlent, donc c'était bien mal parti) est même inventive, Mouret ayant de fort bonnes idées: la meilleure est la façon dont il utilise les toiles exposées dans un musée à Nantes pour souligner ce que dit un personnage; c'est une femme qui vient d'être quittée et finalement se réjouit: maintenant elle est libre. A chaque nouvelle phrase, elle se déplace dans le musée et comme par magie le tableau derrière elle souligne, prolonge ou illustre son propos...

Non, le souci vient de l'interprétation: Mouret et Ledoyen en particulier sont irritants par la façon dont, dans leurs scènes qui sont supposées être piquantes, le texte lourdingue devient plus pesant encore par la façon dont ils le prononcent, en articulant comme pour une récitation de collège. Je l'ai déjà dit, la gaucherie de Mouret peut être très pertinente, mais ce qui fonctionne avec Frédérique Bel ne fonctionne pas avec n'importe qui... 

 

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Published by François Massarelli - dans Emmanuel Mouret Comédie
28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 17:22

A la cour de Louis XV, le roi (Lowell Sherman) décrète que le Duc de Chartres (Rudolf Valentino) épousera la princesse Henriette (Bebe Daniels). Fondamentalement, l'un et l'autre en sont ravis, mais la princesse objecte que le Duc a la réputation (pas usurpée) d'un fieffé coquin, et le Duc pour sa part s'amuse des grands airs de la belle... Il prend donc la fuite et s'installe en Angleterre, sous l'identité du barbier de l'ambassadeur de France: c'est un ami. Il va essayer d'infiltrer les nobles, en se déguisant: il va donc être un noble déguisé en barbier se faisant passer pour un noble...

C'était une bonne idée, probablement pilotée par Valentino et Rambova (qui est responsable des costumes) pour mettre en route une comédie satirique sophistiquée, dans laquelle l'obsession pour le sang bleu devenait le terrain de jeu idéal pour montrer la force des idéaux démocratiques, ou en tout cas de la vraie valeur des hommes. Ca se transforme un peu rapidement en un catalogue de scènes compassées, mises en scène (malgré la qualité des éclairages, manifestement) sans originalité aucune. Olcott, déjà un vétéran, avait réussi brillamment avec Marion Davies dans le superbe Little Old New York, mais ici il débouche sur un pensum taillé entièrement à la gloire de Valentino: danse, costumes, déshabillages, regard de braise, séduction, etc... Un film, la suite de sa carrière (The eagle bien sûr) le prouvera, qui aurait été bien meilleur s'il avait été plus court... Et si Bebe Daniels n'avait été sacrifiée.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Rudolf Valentino Muet Sidney Olcott 1924 **
28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 17:06

Il y a du rififi au royaume de Pélicanie! Suffisamment pour motiver le retour de la Princesse Wajda, héritière du trône, pendant qu'un roi de pacotille règne mollement pour préparer le terrain à un félon héritier dont les dents rayent le parquet... Mais comme Wajda (Elisabeth Frederiksen) s'est reconvertie dans le music-hall, elle revient au pays flanquée d'un souffleur (Carl Schenström, le grand maigre) et d'un maquilleur (Harald Madsen, le petit rabougri) qui vont plus ou moins lui servir de gardes du corps... et se laisser berner par des espions! Mais peu de monde a repéré que le maquilleur est un sosie du roi, à moins que ce ne soit le contraire...

Ce dernier détail laisse vaguement entendre  que le film serait une parodie du Prisonnier de Zenda, mais ce n'est jamais vraiment le cas... C'est un film assez poussif, en tout cas, pour lequel les deux compères du duo comique le plus apprécié d'Europe sont dirigés, non par Lau Lauritzen, mais par l'obscur Valdemar Andersen, qui s'en débrouille sans jamais faire preuve du moindre trait de génie. Les meilleurs moments, d'ailleurs, sont à prendre dans la première partie située dans un music-hall: on sent les deux compères à leur aise, et le lieu leur inspire quantité de gags. Dans la partie "aventures en Pélicanie" du film, on a tendance à les séparer...

Moins dirigés que d'habitude, les deux acteurs restent aussi fascinants à regarder, par contre, et inventent des foules de petits détails loufoques, comme le fait de repasser un pantalon en se frottant vigoureusement le fessier dessus, les fauteuils vivants, voire la brosse à dents bien calée sur l'oreille droite au moment du coucher...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1928 Schenström & Madsen *