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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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1 juillet 2023 6 01 /07 /juillet /2023 07:31

Chinatown, 1925... Un élégant monsieur en haut-de-forme (Raymond Griffith) se retrouve dans un cabaret où l'on plume allègrement tous les bourgeois qui vienent s'encanailler. Le petit personnel, dont la belle Molly (Betty Compson) tente de lui faire le grand jeu, mais il se révèle être un policier intraitable, dont l'adjoint réussit à négocier en douce une solide contribution financière des bandits pour les laisser s'enfuir. 

...Sauf que ce policier et son adjoint ne sont eux aussi que des escrocs, et la chasse au faisan, comme auraient dit Audiard et Blier, est ouverte; Molly aussi bien que The Dude from Duluth, le gandin, vont essayer de se saisir d'un collier un peu trop exhibé par un richissime homme âgé qui marie sa fille, et le feront d'abord en concurrence avant de s'allier...

C'est un film, hélas, incomplet la dernière bobine n'ayant à l'heure actuelle pas encore été localisée, etselon toutes vraisemblances, il me paraît difficile d'espérer. Mais si la résolution manque, ce qu'on a est vraiment impressionnant, le film étant d'un genre de comédie plutôt sophistiqué, sous la direction experte de Clarence Badger qui avait pourtant été, chez Sennett, à l'école du burlesque. Il est vrai aussi que les films qu'il y tournait étaient quand même le haut du panier de l'usine à gags (voir à ce sujet l'excellent Teddy at the throttle, dans lequel déjà Wallace Beery est plus ou moins un escroc mondain potentiel...).

Les ressorts de la comédie ici sont non seulement une situation de base qui est entièrement basée sur la manipulation et le mensonge, d'une part, la crédulité des pigeons d'autre part!, mais aussi un décalage justement entre la classe évidente du personnage principal, et les situations loufoques dans lesquelles son "métier" va le placer. Une sorte d'héritage d'un Max Linder, auquel la mise de Griffith fait immanquablement penser. Pas de loufoquerie non plus dans la mise en scène sûre et constamment élégante de Badger, et on aura en prime le plaisir de retrouver le grand Edgar Kennedy, un vétéran de la comédie, qui allait bientôt devenir une victime récurrente de Laurel et Hardy.

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Published by François Massarelli - dans 1925 Muet **
1 juillet 2023 6 01 /07 /juillet /2023 07:03

Pour commencer, je suppose qu'on pourrait dire sans trop de chances de se tromper... que Sally Meyer (Ernst Lubitsch), le Berlinois du titre, est un obsédé sexuel! Un personnage de comédie à l'ancienne, qui habite la farce en se comportant avec les dames d'une façon peu conseillée: dès que son épouse quitte la pièce, il est prêt à lutiner la bonne... Sentant le soupçon s'installer il persuade un médecin de dire à son épouse qu'il a grandement besoin de changer d'air, et se rend donc dans les Alpes pour séduire des femmes. L'intention première était de se rendre en Autriche, mais il se retrouve en Bavière suite à une erreur, flanqué d'un déguisement Tyrolien pour tout le reste du film...

C'est du Lubitsch "première manière" dont on sait qu'il l'a faire cohabiter dans on oeuvre Allemande avec des films différents, dont certains très ambitieux. Rien que cette même année, il tourne trois autres films qui sont parvenus jusqu'à nous: les loufoques et avant-gardistes Die Austernprinzessin et Die Puppe, et l'imposant Madame DuBarry... Par bien des côtés, cette farce burlesque ressemblerait presque à un film de vacances à côté.. Mais Meyer aus Berlin vaut justement en tant que document sur l'évolution d'un cinéaste (et d'un acteur) qui ne va pas tarder à abandonner complètement cette partie de son univers, tout en se situant dans des décors qui seront exploités de nouveau dans ses films (en 1920, il tournera deux films en montagne, et aux Etats-Unis, Eternal love, un mélodrame...).

C'est aussi un moyen de voir le personnage qui a rendu Lubitsch célèbre et populaire, et surtout d'y déceler quelque chose que ses comédies et ses drames futurs aux Etats-Unis allaient escamoter plus ou moins durant près de 20 ans. Car Lubitsch en Allemagne, dans son rôle d'acteur de comédie, ne faisait pas mystère de ses origines, et tout renvoyait effectivement à un personnage Berlinois ET Juif. Un caractère qui serait devenu probablement "trop ethnique" et trop embarrassant dans le cinéma des années 20 (durant lesquelles le cinéma Européen, on en a de multiples preuves, flirte avc un antisémitisme populaire et "normalisé"). Mais Lubitsch en faisait une marque de fabrique...

Meyer, flanqué de son costume Tyrolien, est en roue libre, tentant de séduire une jeune femme qui le mène par le bout du nez, et lui reste un modèle de non-sophistication absolue, avec son chapeau à plume qui est totalement déplacé... Pour le reste ce n'est pas la halte la plus fascinante de son oeuvre, c'est une comédie un peu lourde à l'humour d'un autre siècle... littéralement. Mais cette tendance comique était partie intégrante de son style à l'époque où cet immense cinéaste s'est révélé... 

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Ernst Lubitsch 1919 Comédie **
29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 18:00

Un chiot qui est tombé d'un traineau, dans le Grand Nord Canadien, est secouru par une meute de loups... Des années plus tard il devient ami avec un trappeur, Gabriel Dupré (Walter McGrail). La petite amie de celui-ci (Claire Adams) est courtsée par un sale type, (Pat Hartigan) qui tente de se débarrasser de Gabriel...

C'est le troisième film de la franchise qui a sauvé la jeune compagnie des frères Warner alors qu'ils se lançaient dans une jungle de studios devenue plus agressive que jamais à l'orée des années 20... Il fait partie de la poignée de films qui ont survécu, et s'il ne s'agit pas à proprement parler d'un film qui changera notre vie, la réalisation du déjà vétéran Chester Franklin, et l'interprétation d'acteurs rompus au mélodrame de série, sont tout à fait adéquats.

Et le film participe d'une mode assez importante à l'époque (The trap, Back to God's country...) de films situés dans les forêts immense, et les zones sauvages du Nord Canadien. Il fait usage avec goût de décors naturels (probablement le Nord de la Californie) mélangés à des décors de studio... Il y a beaucoup d'énergie, et bien sûr le clou du spectacle est la prestation du chien Rin-tin-tin, qui sera accusé de tous les maux (il est un chien-loup, ici), considéré par les uns comme un valeureux ami de l'homme et par les autres comme un empêcheur d'escroquer et de séduire en rond...

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Published by François Massarelli - dans Muet Chester Franklin 1923 Arf! **
22 mai 2023 1 22 /05 /mai /2023 15:57

Ossi (Ossi Oswalda) est la fille du très puissant et très riche magnat Américain de l'huître (Victor Janson). Apprenant qu'une autre gosse de riches a réussi à se marier avec un noble, elle fait un gros caprice. Son père visite un entremetteur qui l'aiguille vers l'authentique prince (désargenté) Nucki (Harry Liedtke). Avant de se prononcer, Nucki envoie son valet (Julius Falkenstein) en reocnnaissance, mais Ossi est tellement impulsive qu'elle le prend pour Nucki, et... l'épouse sur le champ.

Ce film fait partie d'une série d'oeuvres de Lubitsch qui étirent la comédie vers le grotesque de façon prononcée, la meilleure étant probablement Die Puppe, également avec Ossi Oswalda. Si le grotesque dominait, il n'était pas compliqué de voir dans cs oeuvres un reflet du monde contemporain, et cette Princesse aux huîtres, est beaucoup plus Berlinoise qu'Américaine!  Lubitsch, à travers le puissant Américain, se paie assez gentiment la tête des nantis de tout poil, et s'amuse à leur oppose un prince sans le sou qui partage sa chambre de bonne avec un valet.

Mais derrière la façade du grand n'importe quoi, il commence à expérimenter avec une comédie beaucoup plus raffinée qu'il n'y paraît, en profitant des décors très géométriques (dont il s'amuse en nous montrant Falkenstein qui patiente tant bien que mal en improvisant des pas de danse sur les motifs grandioses du carrelage) de Rochus Gliese et Kurt Richter... Il transpose cette géométrie à sa propre ise en scènes, préfigurant les mondes clinquants des cours de pacotille dans lesquelles il situera tant de films des années 30; il effectue même un brouillon loufoque de sa danse endiablée de So this is Paris. C'est plus qu'une curiosité, donc: comme une sorte de comédie en totale liberté, par un metteur en scène qui se situe d'emblée à l'écart de toute allusion au chaos de l'Allemagne de 1919...

 

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Published by François Massarelli - dans Ernst Lubitsch 1919 Muet **
14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 17:08

A Florence, avant la renaissance, une courtisane (Marga Von Kierska) subjugue les uns par sa beauté, et pousse les autres à s'interoger sur sa moralité, à commencer par le gouveneur local, sous l'influence de l'église. ...Ce qui ne l'empêche pas, enhardi par la sensualité de la dame, de tenter sa chance. Mais comme elle refuse, il est décidé qu'elle a une âme impure, et on vient pour l'arrêter. Amoureux, Lorenzo, le fils de Cesare le gouverneur, tue ce dernier. Désormais il va diriger la ville tout en vivant ses amours avec Julia la courtisane...

Celle-ci continue à subjuguer tous les hommes, jusqu'à un ermite local, Medardus. Ce dernier tente de montrer à Julia le poids de son péché, mais tombe fou amoureux à son tour, et comme ça devient clairement l'habitude, il tue Lorenzo...

Sombre, profondément ironique, le film n'en est pas moins mécanique. Il a le redoutable privilège d'être tiré d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe, The mask of the read death, et en prime basé sur un script de Fritz Lang... Rippert, le metteur en scène, est ancré profondément dans le style ampoulé et pondéral du cinéma Allemand des années 10, comme en témoigne une tendance à privilégier les longs plans d'ensemble, perdant à mon sens plus d'une occasion de cadrer sur les turpitudes (bien tièdes, le nombre de fois qu'un intertitre nous annonce que la ville sombre dans la luxure, pour ensuite qu'on nous montre des jeunes gens en train de se courir après en levant les bras au ciel, une coup de vin à la main...)... Il semble qu'une des missions confiées au metteur en scène a été de bien cadrer les décors, il est vrai assez impressionnants.

Ce film aurait-il bénéficié d'un tel effort de restauration s'il n'avait été incidemment scénarisé par Fritz Lang? J'en doute. cela dit, on retrouve, plus ou moins dans tout le film, sa patte, depuis la noirceur globale, jusqu'aux souterrains par lesquels Medardus s'échappe de la ville en voie de destruction complète par l'effet du châtiment divin de la peste, mais aussi par la cohabitation étrang entre un monde tangible, et l'inquiétant monde des esprits. Mais... et si Fritz Lang avait tourné le film lui-même?

...Disons qu'il ne faut peut-être pas s'emballer trop vite, j'ai vu Hara Kiri et Les Araignées, tournés cette même année 1919.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1919 Fritz Lang **
12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 18:12

Gaspard, un Québecois qui vit dans une toute petite bourgade du Nord Canadien, est un peu le simplet du village, un homme des bois qui s'est fait tout seul à l'abri du grand monde, mais qui a tellement bon fond qu'il aime tout le monde. Au point d'en être d'une indécrottable naïveté. Il ne lit ni n'écrit, et se fait souffler sa mine (léguée par son père) par un profiteur venu de la grande ville, Benson. Mais quand en prime Benson lui pique sa petite amie, il décide que sa vengeance prendra le temps qu'il faudra, mais elle sera terrible...

Et pourtant, Gaspar n'ira pas au bout, dans ce film réduit probablement d'un tiers. Certains passages trahissent par une brusque accélération des coupes drastiques, et au moins un personnage majeur disparaît sans véritable explication, même s'il n'est pas difficile de deviner ce qu'il est advenu d'elle. Il en va souvent ainsi avec les films muets miraculés, et en particulier avec ceux de Lon Chaney. Ce dernier, avec son trappeur à demi-idiot, n'est pas vraiment à la fête, le scénario ayant finalement peu d'occasion de lui permettre de sortir de son attitude de gentil demeuré... On lui préférera le monsieur de la ville interprété par Alan Hale, qui a un vrai enjeu dans l'arc de son personnage.

Si le film revêt un intérêt aujourd'hui, c'est surtout dans la mesure où il offre l'un des premiers cas de vengeance tordue à Lon Chaney, qui n'allait pas tarder à en faire une spécialité avec Tod Browning. Ici, il va tenter d'adopter un loup affamé pour le dresser à tuer son ennemi. Mais l'ange gardien de Gaspard veille, et on n'ira, je le disais, pas au bout.

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Published by François Massarelli - dans Muet Lon Chaney 1922 **
5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 19:33

«Poker face», c'est le surnom corporatif de Jimmy Whitmore (Edward Everett Horton), un éxécutif d'une firme importante, qui est très propre sur lui, très comme il faut mais un rien timide. On lui a donné ce surnom à cause de sa tendance à réfugier l'embarras derrière une expression aussi neutre que possible. Son patron lui confie une mission importante, qui sera cruciale pour son avenir : prendre en charge un client et un dossier pour un contrat spectaculaire.

...Sauf que rien ne va plus chez les Whitmore: Jimmy ne veut pas crier victoire trop vite, et cache sa promotion potentielle à son épouse Betty (Laura La Plante). Celle-ci, agacée de devoir lire dans l'expression de son mari, prend les choses en main et va trouver un emploi. Quand son patron lui demande de passer un week-end avec son épouse en sa compagnie, et avec le client, Jimmy ne trouvant pas Betty est obligé de faire appel à une comédienne.

Bien sûr que tout va aller de travers: Jimmy se ridiculise auprès du client, et des quiproquos en cascade vont faire croire à ce dernier que le héros est un obsédé sexuel, Betty est engagée sous son nom de jeune fille par le patron de son mari et se retrouve nez à nez avec «Mrs Whitmore»! Le mari de la comédienne est irascible et boxeur, et le client est un dragueur doublé d'un gros brutal (George Siegmann) qui a définitivement Jimmy dans le nez... Bref, on est dans une comédie de l'embarras, pas si éloignée que ça de l'univers de Charley Chase, même si la comparaison ne s'étendra pas au style personnel des deux comédiens. Horton est tout à fait pertinent en employé efficace, en gentil mari, mais c'ests a réserve personnelle qui lui permettra d'avoir le succès, là où les héros de Hal Roach (de Lloyd à Chase) doivent se transformer en hommes d'action efficaces et agressifs dans les histoires qui les occupent.

La réalisation de Pollard, rompu aux comédies «modernes» de par son travail avec Reginald Denny, est au point, efficace sans jamais attirer l'attention sur elle. On imagine qu'un William Seiter, un Clyde Bruckman ou un Mal St Clair aurait fait pencher un peu plus vers le loufoque, mais on ne se plaindra pas...

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Published by François Massarelli - dans Edward Everett Horton Harry Pollard 1926 Muet **
5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 17:01

Rufus Billop (Reginald Denny) est un hypochondriaque extrême, qui est tellement persuadé de mourir dans les trois années à venir qu’il craint de ne pouvoir toucher son héritage à sa majorité. On lui conseille d’emprunter : un médecin qui sait que Rufus n’a absolument rien, et le maintient malgré tut dans une lucrative incertitude, lui conseille de faire appel à trois rentiers particulièrement retors : ils acceptent de lui prêter une somme, à condition de toucher l’intégralité de l’héritage à échéance…

Doté d’une nouvelle infirmière, jeune et jolie (elle ressemble beaucoup à Mary Astor), Rufus qui a toute sa vie été particulièrement timoré, se met à adopter des comportements à risque : il veut maintenir la jeune femme près d’elle. Mais son comportement dangereux donne des sueurs froides aux trois rentiers, qui craignent pour leur investissement…

On fait parfois, dans les années 20, des films qui sont basés sur des sommes conséquentes d’argent, et c’est le cas notamment de Seven Chances, de Buster Keaton. Ici, Rufus est a priori à l’abri du besoin, l’enjeu est ailleurs… Dans la capacité de ce grand nigaud à devenir un peu plus qu’un plat de nouilles, essentiellement, et c’est à Mary Astor qu’on le devra. Il peut paraître étrange de voir en ce grand gaillard athlétique de Reginald Denny un hypochondriaque stressé, mais ça participe assez bien du loufoque de ce film, solidement mis en scène par Harry Pollard.

Mais si j’ai cité Keaton, c’est souvent à un autre comédien qu’on pense : les lunettes de Denny, son aisance matérielle, et les acrobaties délirantes auxquelles il souhaitera se livrer, rappellent furieusement l’univers d’Harold Lloyd (sans parler de l’hypochondrie du personnage d’Harold dans Why worry?), mais le film a le bon goût de s’en éloigner malgré tout.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1925 Harry Pollard Reginald Denny **
5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 17:59

C'est l'un des premiers scripts écrits par Fritz Lang, pour un autre réalisateur, d'autant que le jeune auteur n'avait pas encore pu accéder à cette fonction. Si le résultat est un film sans doute assez moyen, il est intéressant dans la mesure où il anticipe sur une de ses oeuvres de jeunesse les plus importantes... C'est Joe May, qui tenait une place importante dans le cinéma populaire des années 10, qui a dirigé ce film comme beaucoup des premiers scénarios de Lang.

Hilde Warren, actrice, est de par son art attirée par la noirceur, et visitée parfois par la mort (Georg John); mais elle se résout toujours à voir les bons côtés de la vie, ce qui la poussera bientôt à arrêter son activité! Elle est courtisée par un de ses amis, le directeur du théâtre qui l'a employée: Hans von Wengraf est un homme apprécié de tous, mais il est plus âgé. Elle lui préfère un playboy, flamboyant (et très amoureux), mais c'est un voyou, et ils seront à peine mariés qu'il est appréhendé pour meurtre, et abattu par la police... Hilde va donc rester seule, avec un jeune garçon. Quand Hans la retrouve, il ne tardera pas à constater que le fils a hérité des pires défauts de son père...

Cette fable sur le déterminisme ne tient évidemment pas debout, et c'est un mélodrame assez classique de cette époque de l'écran Allemand pré-Caligari: de beaux décors, une interprétation un peu ampoulée, et une certaine influence marquée du cinéma Danois. Mia May (Hilde) est une jeune première avec de solides heures de vol, et les fadaises sur le fils qui ne peut que devenir un meurtrier puisque son père l'était, est hautement risible.

Mais les quelques apparitions intempestives de la mort, d'ailleurs interprétée par un acteur qu'on reverra souent chez Lang, sont non seulement marquées du sceau de l'étrange, mais elles sont plastiquement superbes. Et comment ne pas penser à Der müde Tod, dans lequel Lil Dagover et Bernhard Goetzke recréeront l'étrange couple entre une femme innocente parvenue au bout de son chemin, et une mort lassée d'accomplir sa triste besogne?

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Published by François Massarelli - dans Joe May Fritz Lang 1917 Muet **
22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 17:24

Au Nord du canada, dans l'immensité blanche, nous croisons un Mountie... Kent (Lew Cody) a quant à lui croisé un mystérieux personnage qui fait de la contrebande de peaux. Dans la poursuite qui s'ensuit, il est blessé: il se réfugie dans la cabane de son ami Jacques Radisson, qui lui a sauvé la vie. Mais sur place, il est confronté au mystérieux cadavre d'un homme, étranglé par... des cheveu de femme.

L'enquête menée par la police montée est au point mort, si ce n'est que c'est le deuxième cadavre retrouvé ainsi. Kent, auquel on a annoncé qu'il n'avait aucune chance de survivre à sa blessure, décide de prendre la responsabilité du crime, croyant ainsi rendre service à son ami. 

Une mystérieuse inconnue, Marette (Alma Rubens), débarque, venue de nulle part, et s'installe dans le vétuste poste de la police montée. Elle covainc le sergent en poste de ne pas s'y opposer, grâce à un étrange message... 

Ca fait beaucoup de mystères, c'est vrai: Borzage, qui adapte ici un roman d'aventures de James Oliver Curwood, s'est vraiment plu à brouiller les pistes et embrouiller le spectateur, comme si il voulait que cette confusion débouche sur quelque chose... Et justement: en choisissant le msytère il va pouvoir faire ce qu'il fait de mieux, mettre en valeur, pour ne pas dire en lumière, l'amour fou. Car Marette, qui cache bien des secrets, ne fait pas mystère de ses sentiments immédiats pour Kent, et ce dernier, transfiguré par l'amour, va finalement et contre toute attente survivre! Dans l'atmosphère de mystère et d'événements étranges qui occupe toute l'exposition, l'irruption de ces sentiments pend tout son sens.

Et le cinéaste profite à plein de son etraordinaire paysage: c'est que le film a effectivement été tourné dans les rigueurs du Canada, et la façon dont le cadre inclut à la fois le (mélo)drame, et la vue magnifique des montagnes, tient du grandiose... Jamais plus sans doute le cinéaste ne retrouverait de telles conditions, puisqu'un accident mortel lors du tournage le persuadera de se tenir à l'écart des tournages dangereux en extérieurs. Mais nous voilà quand même avec un film d'aventures étonnant, qui trompe son monde en faisant semblant de n'être qu'un divertissement codifié. On pourra tout au plus se plaindre qu'Alma Rubens se retrouve face à Lew Cody: quels que soient les efforts de ce dernier, il est toujours difficile de l'envisger comme héros... Le physique de traître lui colle à la peau; ça doit être la moustache!

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Frank Borzage 1922 **