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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 16:45

Quand on aime on ne compte pas? Disons que pour la troisième apparition de Nick et Nora Charles à l'écran, toujours interprétés par William Powell et Myrna Loy, si on excepte le fait que le couple est désormais doté d'un bambin qui promet et qui s'appelle Nick Junior (le père explique l'arrivée du fiston en disant que le chien avait peur de s'ennuyer), il n'y a ici rien de nouveau...

Donc il y a une intrigue, totalement accessoire et joyeusement alambiquée, un nombre phénoménal d'occasions de boire en bon alcoolique mondain pour Nick, des fausses querelles, de l'humour et une réalisation totalement impeccable. On pourra regretter que la machine à broyer de Louis B. Mayer ait commencé à faire son oeuvre en demandant aux scénaristes un peu de mesure dans le subversif, mais ça reste un spectacle très agréable...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Woody Van Dyke
6 mars 2019 3 06 /03 /mars /2019 18:09

De Solveig Anspach, on aime les films un peu loufoques, un peu subversifs, mais on apprécie aussi la beauté de ses drames intérieurs féministes... Et le film qui réunit les deux courants, c'est celui-ci. On y retrouve, de retour du film Back Soon, Didda Jonsdottir et ses soucis familiaux, ainsi que son florissant petit commerce botanique... Mais on y fait aussi connaissance de Florence Loiret-Caille, et c'est un bonheur...

Celle-ci interprète Agathe, une jeune femme de Montreuil qui va devoir apprendre à être seule, et à se reconstruire: elle vient en effet de perdre son mari et s'accroche à son urne funéraire en permanence. Elle fait la connaissance d'Anna, l'Islandaise de passage entre la Jamaïque et son pays natal, car son avion est bloqué à l'aéroport: l'Islande, en effet, est en proie à une agitation sociale sans précédent...

Hébergée par Agathe avec son grand fils Ulfur, Anna va découvrir Montreuil, sympathiser avec le grutier Samir (Guesmi), que nous reverrons en amoureux transi d'Agathe dans L'effet aquatique, fumer des gros pétards, devenir grutière, récupérer une improbable robe de mariée rose, et tout et tout. De son côté, Agathe va réapprendre oui, mais à la dure, en devant faire un deuxième deuil de son mari le jour où la maîtresse de celui-ci arrive, tout sourire, pour retrouver son amoureux dont elle ignore le décès...

Et le retour à la vie de la triste Agathe passera aussi par une séquence à la fois triste, et profondément lou-phoque. L'orthographe de la phrase précédente a été discrètement modifiée afin de rendre hommage à l'un des personnages principaux du film, qui appartient selon moi à une communauté rare: les fées aquatiques...

 

 

 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Solveig Anspach
4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 16:09

Ce court métrage est un pur exercice de style comme on peut assez souvent en voir, mais il possède un timing formidable... Celui en revanche qui ne possède pas le bon timing, c'est Dani: il a décidé en effet de demander sa petite amie en mariage en profitant d'un lieu magique de la montagne, un restaurant situé dans un endroit absolument sublime. Il a tout combiné avec ses copains, l'un qui vient accompagner la jeune femme dans le restaurant sous un prétexte quelconque, et l'autre qui filme l'arrivée de Dani. Au moment où le film commence, celui-ci vient de se rendre compte que le restaurant accueille ce jour-là une fête techno bien bruyante, puis tout foire de manière implacable... Dans le champ, des gens saouls, des streakers, puis l'arrivée de la jeune femme seront pour Dani autant de déconvenues voire d'humiliations.

Nous avons déjà vu un autre film du même metteur en scène qui dans le cadre idyllique de la montagne plaçait un jeune homme confronté sans comprendre à la faillite de son couple, et le voyait déambuler dans une station thermale. Ici, c'est à travers un plan unique, un plan-séquence maîtrisé, que l'intrigue se déroule. Un plan-séquence, tourné-monté, c'est bien sûr une prouesse à la mode, et la provenance du film (réalisé pour une école du cinéma Viennoise) enfonce le clou du cliché. Mais en treize minutes top-chrono, Wenger assure systématiquement juste ce qu'il faut pour faire mouche, et le résultat est affligeant, cruel et franchement drôle...

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Published by François Massarelli - dans Comédie
3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 11:31

 Voilà un film auquel on ne s'intéresserait certainement pas si le nom de Stanley Donen n'y était pas attaché. Hélas! Sur une idée pas si stupide (Un remake Américain de 'Un moment d'égarement', de Claude Berri), Donen use vite ses cartouches, et peine à s'élever au-dessus du marigot boulevardier de la situation de base: un quadragénaire en pleine crise conjugale (Michael Caine) part en vacances à Rio avec son meilleur ami (Joseph Bologna) et se retrouve à vivre une aventure extra-conjugale avec la fille adolescente (Michelle Johnson) de celui-ci.

Michael Caine est comme toujours excellent (son malaise visible lui sert finalement très bien), et l'idée de ces interruptions narratives dans lesquelles les personnages s'adressent directement à la caméra renouvelle efficacement le genre: N'oublions pas que Donen est l'auteur du film définitif sur la crise de couple, Two for the road, qui se jouait en 1967 de la narration temporelle chronologique avec un brio jamais égalé. Mais ce film tombe dans les travers décoratifs typiques aux années 80: il est laid et sa musique est horrible. Certes, Donen a souvent été le cinéaste du divorce, des gens mal mariés, ou encore des héros qui retournent à la réalité conjugale, donc il est, malgré tout, dans son élément. Mais le manque total de tendresse du cinéaste pour le film qu'il était en train de faire est plus que palpable...

Et il y a pire : aujourd'hui, le seul argument qui soit généralement invoqué quand on fouille un peu les commentaires existants est impitoyable: sur les plages européennes, la mode était au topless en 1983, et la production a tout fait pour qu'on croie que c'était également la cas à Rio... La scène qui voit Caine et Bologna débarquer sur une plage, entourés de plusieurs centaines de jeunes femmes exposées, est l'une des plus gratuites séquences d'exploitation pure et simple que j'aie jamais vues... la comédie, elle, est glauque, et tout simplement pas drôle. 

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Published by François Massarelli - dans Stanley Donen Comédie
2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 16:22

La première envie de voir ce film, c'est sans doute à cause de son titre: on n'en fait pas souvent des comme ça... même si un cas récent de tueur de Hitler et de Bigfoot me vient spontanément à l'esprit. Mais dans ce film, pas de nazi, pas de Sam Elliot, juste un Suédois qui est venu en couple dans un hôtel en pleine montagne, en Autriche, et qui va devoir faire avec le soudain départ de sa copine: il n'a tout simplement pas compris qu'elle est partie, et ce pour de bon.

Pas vraiment doué en Allemand, hésitant entre la panique (sa petite amie est partie), l'indifférence (une de perdue...) et l'hébétude (elle est vraiment partie?), il va donc plus ou moins profiter de tout ce que le site propose: piscine, sauna, bar, restaurant, orchestre (qui interprète Happy Together en version Balkanique, c'est assez idiot)... Et une jeune femme qui le dévore des yeux à chaque fois qu'elle le voit...

Certes, ça ne va nulle part, mais après tout le personnage, sorti d'un film de Tati, ne va pas très loin non plus... C'est tendre, finement observé, et c'est un de ces films rares qui bien qu'ils ne se passent pas du tout du langage, réussissent à obtenir du spectateur qu'ils le laissent un peu de côté. Quant à ce jeune homme, s'il va loin dans la vie, je fais le pari que ce sera... tout seul.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie
2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 09:39

On attribue parfois ce film à Jacques Feyder, mais ce dernier n'était que l'assistant de Ravel quand Des pieds et des mains a été mis en chantier; à en croire les historiens, c'est lui qui l'a terminé, sans pour autant en être crédité.

C'est une expérience, plutôt réussie: tout y est vu par des plans des membres (le titre est en effet assez clair), on ne verra les visages des protagonistes qu'à la toute fin du film, qui conte la cour empressée qu'un homme (André Roanne) fait à une femme (Kitty Hott) dont il est éperdument amoureux; en particulier, un épisode montre le sauvetage de la jeune femme alors qu'un 'apache' (Comme on disait alors à Paris) s'est introduit chez elle pour lui voler ses bijoux. Deux détails me semblent à souligner lors de cette séquence: alors que c'est la nuit, pendant la visite du malfrat chez la dame, que fait justement son prétendant au pied de son immeuble, ainsi prêt à la sauver? La preuve que la subtilité n'est pas étrangère à ce film... l'humour non plus puisque le deuxième détail significatif de la scène est que quand il se sent repéré, le bandit se cache derrière un rideau, et seules dépassent... ses chaussures, au milieu des bottines, mules et escarpins de sa victime! C'est non seulement drôle, mais en prime la cohérence du projet est maintenue totalement.

Oui, car l'utilisation des mains et des jambes exclusivement conditionne le film a développer un sens du geste parfait, et les acteurs s'en sortent très bien. Tout en nous présentant une situation particulièrement datée, et socialement extrêmement marquée (ces gens ne sont évidemment pas des roturiers!), Ravel semble s'amuser du détail, que rarement le cinéma des années 10 (à part bien sûr DeMille ou Lois Weber) nous aura aussi bien montré: privée de sa tête pour jouer, Kitty Hott laisse ses pieds interpréter tous seuls la séquence du réveil. Les préparatifs du matin, ceux e la soirée de bal sont l'occasion d'une capsule temporelle complète: élégance des chaussures, précision du maquillage... Feyder a bien sûr tourné un film sur le principe exactement contraire avec Têtes de femmes, femmes de tête. ...Un titre, si j'ose dire, très parlant.

Reste que ce tout petit film (il ne fait, environ, que 800 pieds, si ma mémoire est bonne: je cite ce chiffre de tête) est emballant car très réussi.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie
1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 06:49

Dans le milieu des concours canins, une rivalité mène à la mort d'un homme. Détesté de tous ceux qui le côtoient, il est retrouvé chez lui, une arme en main, dans une pièce fermée de l'intérieur... Mais Philo Vance, le détective qui lui aussi est intéressé par le milieu compétitif canin, ne croit pas une seconde à son suicide. Et il ne va pas tarder à prouver qu'il a bien raison... Mais il va aussi montrer qu'il n'y a pas UN meurtre, mais plusieurs.

Michael Curtiz a traité ce sujet très classique de façon très frontale: c'est un whodunit très classique dans lequel une liste de suspects longue comme le bras (une jeune femme trop bien sous tous rapports, des personnages interlopes ayant un peu trop roulé leur bosse, un majordome au passé louche, etc...) est d'abord vue en pleine action: les événements banals qui se déroulent sous nos yeux dans la première bobine servent à planter dans notre cerveau captif de spectateur satisfait la suspicion d'absolument tout le monde dans le film! Et c'est ça qui est bien, non pour la noblesse de l'exercice, car s'il y a bien un domaine de la fiction policière qui n'est en rien noble, c'est le whodunit! Non, c'est bien parce qu'une fois aiguillé vers la résolution finale, le spectateur n'a plus à se préoccuper de rien d'autre que de regarder le film concocté par Michael Curtiz.

Et celui-ci s'est fait plaisir! Passant outre les pesanteurs de l'adaptation théâtrale, le metteur en scène choisit comme le ferait Hitchcock d'innover absolument partout, ne répétant jamais le moindre mouvement de caméra, plaçant celle-ci de manière inattendue dans les endroits les plus improbables en variant ainsi la composition constamment. La suspicion créée par le prologue est maintenue, soulignée par une mise en scène rigolarde qui ne s'embarrasse jamais de subjectivité inutile, et donne souvent la part belle aux rigolos: Eugene Pallette en inspecteur désireux de ne jamais écarter la piste du suicide, ou Etienne Girardot en médecin légiste appelé littéralement tous les quarts d'heure, et qui aimerait bien un jour disposer de temps pour déjeuner...

Bien sûr Curtiz va "signer" son film en utilisant sa magie des ombres au moment où William Powell expose sa théorie quant au meurtre. Le flash-back hypothétique nous montre l'ombre fantomatique d'un suspect pour l'heure inconnu. Les dialogues fusent les nombreux personnages qui râlent, mentent, dissimulent, haïssent, sont tous vivants... Enfin presque tous bien sûr! Et on peut se demander, devant ce film de 1933 avec lequel William Powell incarne un détective mondain et surdoué, dans quelle mesure ce pourrait être un prototype pour le célèbre The Thin Man, qui sera tourné à la concurrente MGM l'année suivante...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Comédie Pre-code
27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 16:59

Comme son titre l'indique sans prendre trop de gants, ce film est l'inévitable suite du film de 1934 The thin man qui introduisait les personnages de Dashiell Hammett, Nick et Nora Charles. C'est la première de cinq suites, qui sont bien dans l'esprit des "franchises" développées par la MGM de Louis B. Mayer entre les années 30 et 40: Dr Kildare, Tarzan... 

L'intrigue est de nouveau l'occasion de fouiller dans les squelettes familiaux d'une bande de personnages traités avec la dent dure d'une comédie de situation assez corrosive, même si l'accent, deux années après l'introduction du code de production, est porté sur la respectabilité de la famille, cette fois, plus que sur ses turpitudes... On cherchait autrefois le meurtrier du père divorcé, on cherche cette fois à trouver qui a commis l'assassinat du mari dissolu... dont pas une occasion ne manque pour souligner le fait qu'il ne manquera décidément à personne!

En parlant de famille: deux indices insistent sur le fait que la série est devenue une vraie occasion de sortir en famille: un épisode situé dans l'introduction du film, met en vedette Asta, le chien des Charles, un vrai cabotin. Un intermède certainement destiné à attirer les enfants vers la série... mais l'anecdote montre quand même qu'Asta, lui, a aussi de sérieux problème conjugaux en même temps qu'une impressionnante descendance...

L'un des intérêts, au-delà du plaisir constamment renouvelé de retrouver Nick, Nora, et leur consommation déroutante de produits liquides (qui tourne à l'avantage de Nick, partant du principe qu'un alcoolique masculin fait toujours plus rire qu'une alcoolique, fut-elle interprétée par Myrna Loy), reste le rôle confié à James Stewart, sur lequel j'aurais beaucoup de choses à dire... si je ne craignais d'en révéler trop. Disons en tout cas que parmi ces gens comme il faut, des oisifs richissimes, David est celui qui a choisi d'admirer les arts, si j'en crois sa collection entrevue chez lui. Et il n'est décidément pas comme les autres: il y a du message subliminal dans l'air, un peu rance, mais bien de son époque.

Pour le reste, disons que le film, en étant clairement un peu moins bon, reste du divertissement impeccable de fort bon niveau...

 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Woody Van Dyke
24 février 2019 7 24 /02 /février /2019 09:45

Bon, s'il fallait inventer une catégorie pour ce film, le troisième de la franchise, ce serait bien sûr "les films dont vous n'avez pas besoin"... Sorti en 2016, et démodé deux minutes plus tard, le troisième film des aventures de Bridget Jones est une fois de plus taillé autour de l'actrice Renée Zellweger, et raconte une fois de plus les lamentables mésaventures sentimentales d'une jeune femme indépendante et Londonienne.

L'essentiel de l'intrigue repose ici sur un enchaînement d'événements: Bridget participe à un festival, au cours duquel elle se lâche et couche avec un parfait inconnu (Jack Dempsey); puis quelques jours plus tard elle rencontre son ex Mark Darcy (Colin Firth) lors d'un baptême, et couche avec. Elle est enceinte: de qui est le bébé? ajoutez à ça un problème important: les deux hommes vont non seulement revendiquer la paternité, mais aussi le coeur de la belle.

On se demande pourquoi.

Pardon, reprenons: on rit parfois, dans cet étalage mécanique de vannes ultra-calibrées, et dont on a finalement l'impression, au vu des nombreux films de comédie sentimentales torchés par les britanniques qui travaillent pour le studio Working Title, qu'elles sont aussi interchangeables que les films. Quand on rit, ce n'est jamais à cause de Renée Zelweger, qui j'imagine a du s'amuser sur le tournage. Je pense qu'elle adore maquiller son accent Américain en accent qu'elle imagine sans doute authentique. Pas à mes oreilles. 

Bref.

L'un des meilleurs éclats de rire (il y en a, je crois trois) est du à la co-scénariste Emma Thompson, qui interprète une gynéco-obstétricienne de première classe. C'est déjà ça... Si vous tenez jusque là, c'est vers la fin.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 17:31

Ce film dont la sauvegarde est due à la fameuse découverte de Dawson City, Canada, est dans un bien mauvais état, comme la plupart des bobines trouvées sur place. Et on peut toujours douter qu'il soit complet, tant son "intrigue" est rendue complexe par la perte systématique d'information de part et d'autre de l'image: l'effet de l'eau glacée... 

L'intrigue est liée en tout cas à la crise de jalousie qu'un majordome (Harry Beaumont, futur metteur en scène) fait à sa petite amie femme de chambre (Jeanie McPherson, future scénariste de Cecil B. DeMille): il refuse de l'inviter à un bal auquel elle aurait tant aimé se rendre. A la place, pour alimenter la jalousie de la jeune femme, il invite... une statue (Viola Dana).

Ca se résout dans une rencontre surréaliste avec un pandore. le burlesque à la Parisienne n'est pas loin, ce qui n'a rien d'un compliment!

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie