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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 16:39

Bauer réalisant une comédie? A ma connaissance ce film d'une bobine est le seul exemplaire du genre ayant survécu, et il n'a pas du en tourner beaucoup d'autres! le film met en scène un couple qui s'adresse au spectateur, chacun ayant son mot à dire, le monsieur sur les femmes et la dame sur les hommes. L'homme (S. Rassatov) nous montre un livre qu'il a déniché, qui arme les hommes pour déjouer les 1001 ruses des femmes. Il réussit à contrer toutes les tentatives de filouterie de son épouse (Lina Bauer). Mais celle-ci a de la ressource et elle réussira à déjouer la surveillance de son mari et le cocufier glorieusement...

Bref, tout ça ne vole pas très haut... Même si on peut au moins constater que le metteur en scène a proposé à son épouse un rôle fripon et lui a demandé de porter des tenues plus que suggestives, ce qui n'est pas courant dans son oeuvre (Ni dans le cinéma Russe Tsariste du reste) dont l'érotisme est généralement aussi morbide que cérébral. Madame Bauer, en revanche, est une dame ne faisant aucun mystère de sa sensualité. Mais ça n'empêche pas le film, bien qu'il soit relativement court, d'être à mon avis le moins intéressant de tous ceux que j'ai pu voir.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet Yevgueny Bauer
3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 16:19

Michel Hazanavicius et Jean Dujardin continuent leur oeuvre de parodie-commentaire du cinéma Français populaire, et plus si affinités, avec un deuxième opus qui me semble, mais ce n'est que mon avis, meilleur encore que le premier. Il continue à détourner les codes du cinéma d'espionnage, mais sa cible ici est le cinéma de la fin des années 60, détourné à la virgule près, et rien n'est épargné: costumes, coiffures, couleurs, musique, montage, et bien sûr, années 60 obligent, on n'oublie pas les split-screens!

Il commence par une séquence de pré-générique à la Bond qui doit beaucoup aux ambiances ouatées de The Pink Panther (Le style de Blake Edwards a une grande influence sur Hazanavicius), dans laquelle on s'amuse à poser les bases d'un gag récurrent: suite à un massacre impressionnant de bandits chinois, OSS 117 passera tout le film à trouver sur sa route des Chinois qui tenteront de l'éliminer parce que, je cite "Tu das nourir, Otétète Tent-Dix-Tept, tu as tué mon trère à Gstaad!"... Un phénomène récurrent auquel il ne comprendra d'ailleurs pas grand chose...

Puis la mission s'installe, et comme d'habitude on ne s'y intéresse pas une minute, il y est question d'anciens nazis, et Hubert Bonnisseur de la Bath va donc devoir travailler à Rio cette fois, sous le pseudonyme de Noël Flantier, en compagnie d'agents du Mossad, dont la belle Dolores (Louise Monot) qui va plus d'une fois le remettre à sa place... Car Hazanavicius et Halin, les scénaristes, ont prolongé le racisme déjà évident du personnage en lui ajoutant une grosse dose d'antisémitisme qui fait mouche... Sans compter la vision des femmes souvent expliquée en long et en large par OSS 117.

Sinon, bien sûr, on a droit à la totale, les couleurs glauques du psychédélisme sur une plage avec des gens tous nus, une visite des favelas, un voyage en avion sans pilote dans la jungle, un combat avec un crocodile mort, et Jean Dujardin grimé en Robin Hood tendance Erroll Flynn, pour un bal dans lequel la plupart des convives sont grimés en nazis...

A propos de nazis, une fois de plus on se réjouira: ils ont le mauvais rôle, ce qui n'empêche pas l'acteur Rudiger Vogler de reprendre à son compte le monologue de Shylock dans Le marchand de Venise de Shakespeare  "Ne suis-je pas un homme?". Gonflé, de faire jouer ça à un nazi...

Autre reprise impressionnante et fort bien amenée, celle de l'univers d'Hitchcock dans une séquence qui commence par Vertigo, se poursuit avec Saboteur et finit en North by Northwest! La musique de Ludovic Bource adopte bien sur une posture délicieusement Hermannienne... Techniquement parfaitement accompli, totalement plausible, comme toujours la signature de la parodie viendra d'un mot ou d'un geste précis. Dujardin sait parfaitement le faire... Et Hazanavicius, qui sait comment on doit regarder un film, cite la façon de faire d'Hitchcock, à travers des exemples de plans qui sont de splendides pastiches.

Et pour finir, afin d'achever de faire envie (?), Rio ne répond plus renouvelle le cinéma d'action en proposant une poursuite en déambulateurs.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Michel Hazanavicius
3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 09:48

Une famille part en vacances dans une rocambolesque virée en minibus (ou en "camping-car", nous dit le titre du film.) dans le sud-ouest, et va bien sur rencontrer tous les tracas possibles et imaginables, réussissant tout de même à rester unis dans le danger. La motivation du père pour imposer ce voyage à sa famille est en fait professionnelle: il a un rapport à rendre, et doit annuler ses vacances... Il tente donc d'assumer les deux en même temps! Entre autres ennuis, les Munro vont rencontrer une famille de voyageurs, les Gornicke (Dont les parents sont Jeff Daniels et Kristin Chenoweth) qui vont s'avérer bien irritants...

C'est dommage: Sonnenfeld a du talent, mais personne ne semble plus y croire. Ce film est donc l'avant-dernier long métrage en date du metteur en scène de MIB... Certes, le film dont je viens d'écrire le titre est un énorme succès contemporain, un film fantastique et rigolo qui doit beaucoup aux nouvelles technologies numériques, mais Sonnenfeld reste décidément un émule de Buster Keaton: l'essentiel de ses films est basé sur la science du gag, généralement visuel, assumé à froid, et avec une caméra frontale et immobile.

Et si je continue sur l'analogie Keatonienne (Keaton qui lui aussi incorporait la technique de l'époque dans ses films: les truquages sont nombreux, ne serait-ce que dans Sherlock, Jr, et il s'est amusé à tourner un délicieux prologue en couleurs pour son film Seven chances. Enfin, n'oublions pas qu'il était comme Harold Lloyd parfaitement à l'aise pour aborder le parlant...), ce petit film familial qui voit Robin Williams, son épouse et leurs deux enfants se lancer dans un voyage en camping car géant serait en quelque sorte son Balloonatic. D'ailleurs de nombreux gags renvoient ici au décalage entre citadins Californiens, et vie au grand air.

Ici, pourtant, si les gags sont souvent drôles, le film n'est pas toujours fédérateur; le syndrome Robin Williams, toujours aussi cabotin, mais qui doit obligatoirement faire un discours tire-larmes à la fin du film! Mais c'est malgré tout essentiellement de comédie physique qu'il s'agit, et bien sûr... quelques gags scatologiques font leur apparition, signe des temps sans doute.

On notera qu'après ce film (qui s'est ramassé au box-office, et qui a généré des critiques toujours très très très négatives) Sonnenfeld a tourné pour Bryan Fuller deux épisodes de la sublime série surréaliste Pushing daisies, dont le premier, imposant ainsi son style et son tempo à deux saisons, certes vouées à générer l'indifférence du public, mais quel bonheur...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Barry Sonnenfeld
3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 09:21

Un jeune homme de bonne famille (Max Linder), qui vit avec son père dans un hôtel, passe le plus clair de son temps à faire la fête, malgré l'opposition paternelle. Un jour, il se rend au cirque, et est subjugué par une jeune acrobate (Vilma Banky), qu'il rencontre quelques jours après: c'est décidé, il va devenir artiste de cirque, d'autant qu'à l'instar du père de Max, le père artiste de cirque de la jeune femme ne se voit pas laisser la main de sa fille à n'importe qui...

. Il s'essaie à l'acrobatie (ce qui occasionnera dans l'hôtel une série d'incidents mémorables), puis a une idée malheureuse: il achète un cirque de puces (ce qui va là aussi déclencher des problèmes), et finalement va grâce à un stratagème devenir dompteur. Le stratagème en question consiste, c'est un classique, à mettre dans une peau de lion un copain clown, sauf que... le rival en amour de Max a opéré un chagement de dernière minute sans en avertir le dompteur trop confiant...

...Bref, c'est un vrai lion.

C'est une surprise: ce film réputé perdu par tant de sources (A commencer par Maud Linder elle-même, mais les données datent un peu) est en fait encore trouvable, sous la forme d'un condensé intitulé Max Dompteur par amour, et montré à la télévision Espagnole il y a un certain temps. On sait que le film a eu un gros succès, et maintenant qu'on peut juger sur pièces, on peut confirmer: c'est mérité. Linder, passé par les Etats-Unis, a retenu les leçons de comédie qu'il a pu recevoir là-bas en se confrontant aux artistes locaux, et ce film ne dépare pas aux côtés de ses trois longs métrages Américains, Seven years bad luck, Be my wife et The three must-get-theres... Et Linder, sous l'influence de Harold Lloyd (c'est évident dans le premier tiers qui nous montre le héros faire preuve d'une ingéniosité de tous les instants pour réussir à tromper la vigilance de son père et quitter l'hôtel), nous livre une comédie sans temps mort, pleine de santé, de gags visuels, de comédie physique particulièrement réussie et de bonne humeur...

...Pour la dernière fois, avant de se tuer comme un con.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1925 Max Linder
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 16:12

La parodie, c'est pour une grande partie de l'observation aussi respectueuse que possible, et pour le reste la nécessité de connaitre sur le bout des doigts les codes au premier degré de l'art qu'on parodie. Hazanavicius, lorsqu'il parodie les OSS 117, ne se contente pas d'accumuler les gags, il fait un travail aussi rigoureux que le sera par la suite son film muet The artist. Il n'est pourtant pas un faussaire (Même s'il a plus d'une fois revendiqué cette étiquette), juste un conteur avec un solide second degré, qui a l'amabilité de ne pas prendre son public pour des imbéciles, et la conscience d'un artiste. D'où deux films impeccables, qui réussissent à ne pas être répétitifs et sont superbement bien construits, inventifs, et visuellement constamment crédibles.

L'intrigue du premier tourne autour de la nécessaire présence d'un agent Français au Caire, alors que son meilleur ami et collègue, Jack Jefferson, vient de se faire tuer. Le reste est indescriptible, ou alors contentons-nous du titre: "nid d'espions"! Chez Pabst, c'était Salonique, mais le Caire ça ira très bien aussi. Et ça permettra à Hubert Bonnisseur de la Bath (Jean Dujardin) de faire la preuve de son impressionnante étroitesse d'esprit... 

Apprenant que sa secrétaire Larmina (Bérénice Béjo) ne boit pas d'alcool "à cause de sa religion",OSS 117 prouve qu'il n'a jamais entendu parler de l'islam. Ce qui va d'ailleurs l'amener à commettre une monumentale boulette: réveillé à 5h par le muezzin, il lui hurle, je cite "Non mais il pourrait pas fermer sa gueule?", avant d'aller en personne la lui casser, une scène hilarante jouée entièrement en off. Invité chez un dignitaire à fumer un narguilé de kif, il se lâche sur la supériorité des occidentaux sur les peuples arabes... Bref, c'est un festival d'auto-suffisance béate, qui fait selon moi la grandeur du film. Elle est due à Jean-François Halin, Hazanavicius, et à une interprétation impeccable de Dujardin.

Le film multiplie les gags liés au genre aussi, à travers les abominables transparences mal foutues, les scènes ultra-prévisibles, une bande-son aussi bourrée de clichés détournés que le film lui-même, et s'amuse des passages obligés des films d'espionnage, d'autant que l'espion principal, reste, après tout, un enfant. De 35 ans, mais un enfant quand même!

Et comme le veut la tradition, dans ce film, quand tout va mal, c'est que les nazis sont impliqués...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Michel Hazanavicius
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 08:26

Enid et Rebecca sont deux adolescentes de 18 ans auxquelles quelque chose de pas vraiment exceptionnel vient d'arriver: elles ont fini le lycée, et vont donc maintenant affronter la suite. Ensemble, pensent-elles... Elles ont pourtant des idées radicalement différentes sur la marche à suivre et probablement ses finalités: Rebecca (Scarlet Johansson), qui vit chez sa grand-mère, entend bien travailler durant l'été, puis trouver un appartement à partager avec celle qui est sa meilleure (et seule) amie depuis l'enfance. Mais Enid (Thora Birch), qui vit avec son père (Bob Balaban) va devoir passer un été plein d'imprévus (notamment le fait que son diplôme de fin de lycée est soumis à une condition: elle doit suivre des cours d'arts plastiques), si possible trouver un travail, et si possible trouver un destin autre que ce qui est pour l'instant son désir d'avenirle plus cohérent: attraper un bus pour nulle part et disparaître. Mais les deux filles, qui traînent généralement ensemble pour faire des trucs idiots, vont un jour faire une rencontre déterminante, du moins pour Enid: un adulte, un minable globalement, qui collectionne les 78 tours de blues et se sent totalement déplacé dans le monde moderne. Pour Enid, Seymour (Steve Buscemi) est tout d'abord le couillon parfait, une victime qui lui tombe toute cuite dans les mains. Puis il devient un objet d'études, avant de devenir une sorte de mentor...

Le film commence par un générique très inattendu: alors que la caméra effectue un panoramique sur des appartements, au rez-de-chaussée d'un ensemble de type HLM, des inserts d'un numéro musical tiré d'un film de Bollywood viennent nous perturber. C'est Enid, qui habite l'un de ces appartements, qui est en plein visionnage (Avec chorégraphie à la clé) d'un film. C'est la seule fois qu'on la verra aussi exubérante, car le style de jeu pratiqué par les deux actrices principales est plutôt minimaliste. Elles ont toutes les deux composé des personnages d'ados mal à l'aise, qui ont fini par ne plus se soucier de leur malaise en le portant comme un vêtement. Thora Birch, en particulier, joue de son physique ici avec un certain courage, puisque les vêtements d'Enid tendent à en souligner ce qui, du point de vue d'une Américaine de 18 ans en 2001, est une somme d'imperfections, dont elle ne sait absolument pas quoi faire... Et leur comportement est à l'unisson de cette tendance. Les deux filles sont des sociopathes qui se sont bâti une tour d'ivoire faite de mépris à l'égard de tout ce qui est à leurs yeux pires qu'elles... Et la liste est longue. 

Du coup, la rencontre avec Seymour, l'obsédé de blues, totalement décalé dans le monde contemporain, et que personne ne comprend (Quand il dit à une femme qu'il est un fan de Laurel et Hardy, elle le regarde perplexe, et la seule chose qu'elle puisse trouver à lui dire, c'est "je n'ai jamais compris pourquoi le gros est si méchant avec le petit"!!), va tourner à une expérience salutaire pour Enid... Plus ou moins, en tout cas cela va agir comme un révélateur. D'ailleurs il serait faux de dire que les deux filles sont pareilles, ou qu'elles ne sont pas changées par ces deux mois. La transformation va être profonde...

Ghost Word est adapté d'une bande dessinée, du même nom, par Daniel Clowes, et l'auteur a participé au scénario avec Terry Zwigoff. Et ça se voit, non seulement dans la froideur calculée du jeu des deux actrices (remarquez, Thora Birch, dans American Beauty de Sam Mendes, ce n'était pas un modèle de chaleur non plus!), mais aussi dans le cadrage du film. Chaque plan est composé comme une case de BD, sans avoir besoin de passer par d'autres artifices: on reste malgré tout dans le cadre du cinéma. Et Zwigoff évite les pièges et les écueils du cinéma dit "indépendant". C'est son premir long métrage de fiction, il avait auparavant sorti un documentaire sur son ami le dessinateur Robert Crumb, et non seulement ce dernier a participé au projet (On retrouve quelques-uns de ses dessins ça et là, présentés comme ceux d'Enid), mais des allusions au rapport entre Crumb et Zwigoff sont disséminés un peu partout: l'obsession de Seymour pour le blues et sa collection de 78 tours, bien sur. Son incompréhension du monde moderne, mais aussi son physique renvoient à Crumb... et à Zwigoff, lui aussi musicien du dimanche dans des ensembles de jazz des années 20, et d'ailleurs Thora Birch et Buscemi parlent à un moment d'un album de jazz qui nous est brièvement montré: Crumb et Zwigoff jouent dessus!

Et la morale dans tout ça? Vous la trouverez, ou pas, suivant votre degré d'adhésion à un film-ovni, qui a le bon goût d'être rigoureux et plein de moments intrigants qui ne demandent qu'à devenir hilarants à la deuxième ou troisième vision. Une expérience filmique qui cache une certaine tendresse ô combien triste pour ses deux personnages derrière une pudeur en forme de mépris. Un Juno, mais pour adultes, quoi.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Criterion
24 juin 2017 6 24 /06 /juin /2017 19:28

Dans cette ébauche de Jour de fête, tournée en plein dans la période de la reconstruction qui a suivi l'occupation, Tati commence à poser les bases de son cinéma, et surtout de son premier long métrage dont le héros, un facteur interprété par l'auteur, sera bien sûr le même personnage que dans ce film très court... On y voit une poste rurale prôner l'efficacité à ses facteurs, puis nous assistons à l'effet produit de cette volonté de modernisation et de vitesse sur le facteur Tati...

C'est le cinéma de Tati à son plus pur, avec ses immenses qualités et ses défauts (principalement techniques) non négligeables. Tout y est concentré sur une recherche du gag, visuel et de situation, dans une narration linéaire et sans aucune anicroche due à une quelconque équivoque. Tati, qui a beaucoup étudié et aimé passionnément le cinéma muet Américain, sait qu'un gag, pour fonctionner, doit être clair à 100%: dont acte... Ces quinze minutes, tournées en muet et post-synchronisées en studio (une pratique que Tati ne quittera jamais, et j'en parlais plus haut comme d'un défaut: ce n'est pas au point des bande-sons Italiennes, mais pas loin), sont une déclaration d'amour au cinéma drôle.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Jacques Tati
22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 11:48

On prend les mêmes, etc etc etc. L'agent Jay (Will Smith peine à se trouver un partenaire digne de ce nom, alors quand une affaire d'alien venu de très loin pour mettre la pagaille, suite à un ancien dossier qui impliquait le fameux Kay (Tommy Lee Jones), rangé des voitures, il se fait un plaisir d'aller récupérer son copain qui végète à la poste... Et donc c'est reparti.

Deux façons de voir le film: Premièrement, c'est une suite qui ne s'imposait en rien, se contente de fournir quelques variations sur le sujet et sur la forme, et prolonge un peu le plaisir pris au premier film en fournissant quelques gags supplémentaires.

Deuxièmement: après l'échec de Wild wild west, un projet dans lequel Sonnenfeld avait mis beaucoup de lui-même, il lui fallait vraiment retrouver une certaine santé en redevenant une valeur sure au box-office... Donc le film était motivé de toute façon par la nécessité impérieuse de faire revenir le public dans les salles! Du coup, toute invention scénaristique en était bannie par avance. C'est ce qui fait, mais oui, l'intérêt du film: il est du début à la fin intéressant pour la forme, la façon dont Sonnenfeld, mais aussi Smith et Jones jouent sur le rythme, le cadrage bien entendu, sur l'attendu et l'inattendu. Il profite aussi pour recycler des acteurs de Big Trouble, notamment Johnny Knoxville ou Patrick Warburton, et accessoirement un peu de l'ambiance bricolo qui avait régné sur ce film, qui allait sortir. Comme on le sait depuis, à la fin du tournage de ce deuxième Men In Black, le 11 septembre 2001 a décidé que la sortie de Big Trouble ne pouvait se faire que dans la discrétion (Le film contait une rocambolesque histoire d'avion et de bombe...), et donc avant la sortie de MIIB, Barry Sonnenfeld était désormais responsable de deux flops monumentaux. C'est dommage, car à partir de là, sa carrière était flinguée.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Barry Sonnenfeld
22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 11:38

Tout le petit monde est en place, lorsque Sennett sort ses premiers films sous le label Keystone. Il est encore acteur et n'a pas encore délégué la place de réalisateur comme il le fera si souvent, et il est bien entouré: Ford Sterling est de la partie, et Mabel Normand aussi. Elle était indispensable, car dans les derniers Biograph réalisés par Sennett, elle était déjà identifiée par le public. Elle avait d'ailleurs une image de sportive, ce qui allait avoir des conséquences aussi bien sur ce film, que sur l'histoire des films Sennett...

L'intrigue est réduite à sa plus simple expression: Sennett joue un jeune homme amoureux qui s'apprête à présenter sa petite amie Mabel Normand à ses parents. je ne sais pas qui est la maman, mais le père est joué par Sterling et il vole la vedette à tout le monde... Il va à Coney Island, y perd de vue son épouse et en attendant son fils qui ne devrait pas tarder, il flirte avec une jolie fille qui semble largement poser en maillot de bain pour la caméra... Et bien sur c'est Mabel Normand.

Celle-ci est donc en maillot de bain 1912 pour une large partie du film (Tourné dans l'est, car Sennett n'avait pas encore relocalisé son studio dans l'ouest), et doit faire des démonstrations de plongeon, l'une de ses spécialités (même si la scène est filmée à une certaine distance et il est fort probable que ce n'est pas elle). Mais d'ici quelques années le studio allait surtout se concentrer sur le maillot de bain, et en faire un argument de vente imparable...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Mabel Normand
21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 18:32

S'il est un film qui est célèbre pour des raisons inattendues, c'est bien celui-ci: un acteur inconnu y faisait l'une de ses premières apparitions à l'écran, la plus courte et la plus obscure en réalité. Et c'est pour cette raison et cette raison seule que la découverte de ce film très moyen, dont l'intrigue est très très ténue, est en réalité un événement majeur!

Les policiers poursuivent une bande de malfrats, mais le pauvre Ford Sterling est pris entre deux feux: pris pour un bandit par les pandores, et poursuivi par les voleurs parce qu'il les a vus. Bref, c'est un peu David Vincent.

Allez, on va le dire quand même: c'est Chaplin, et il a beau n'être vraiment visible sur l'écran que durant 25 secondes en tout, il marque. Ce garçon avait du talent, quand même... Et bonne mémoire: il se rappelait en effet avoir participé à un film Sennett dans lequel il avait été un Keystone Cop: eh bien, la preuve est faite.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin