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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 09:06

Trois hommes assez âgés s'ennuient dans leur maison, qu'ils n'arrivent pas à "tenir". Ils décident de placer une annonce pour trouver une gouvernante et reçoivent des propositions, l'une en particulier: ils sont unanimes, et invitent la dame à se rendre chez eux, et vont l'accueillir à la gare...

C'est hélas (?) à ce moment que le film, incomplet, se termine: car si on a bien le temps de voir que la dame, contrairement à ce qui était attendu, est Afro-Américaine, grande et joviale, on n'ira pas plus loi. Ce qui a filtré de ce film, dans sa version complète, serait que d'une part la gouvernante, en plus, est intelligente et lettrée, ce qui est peu banal dans le cinéma Américain de cette époque pour un personnage noir...

...Mais aussi, hélas, que conformément à ce qu'attendent les spectateurs, le personnage est ici pour faire rire, car dans une comédie, la principale raison d'amener un personnage noir, ça reste justement pour provoquer le gag. Au vu de l'exposition du film, de la composition des plans, du ton gentiment loufoque, on regrette quand même de ne pas en savoir plus...

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Published by François Massarelli - dans Muet
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 08:49

Mme Pied manifeste un inquiétant désir d'indépendance: elle souhaite sortir sans M. Pied, qui lui se refuse avec véhémence à accepter le postulat sans négocier. La voilà partie (pour aller faire un tour aux "Galeries Nébuleuses", nous dit-on), suivie de son mari, et dans l'agitation due à la nervosité des participants de la poursuite, le chaos s'ensuit...

C'est normal, après tout, ce constat de chaos, puisque la raison d'être des films de Durand, c'est précisément de montrer de quelle façon il se déclenche... Quand vous passez dans une rue, le plus souvent rien n'arrive... Dans un film de Jean Durand, la moindre interaction d'un personnage avec le décor débouche sur une catastrophe: un étal qui tombe, avec tout ce qui s'y trouve, un échafaudage qui ne tient plus debout, tous les meubles qui rendent l'âme... C'est profondément idiot, mais après tout c'est le but de l'opération...

Pourquoi, maintenant, avons-nous droit ici à un cas de travestissement, puisque si Lucien Bataille interprète M. Pied, c'est à Ernest Bourbon, le célèbre Onésime, que revient le redoutable honneur d'interpréter son épouse? Il eut y avoir plusieurs raisons, comme des nécessités acrobatiques, une envie pour Durand de protéger son épouse, l'actrice Berthe Dagmar pourtant rompue aux dures réalités physiques du cirque, un refus catégorique de celle-ci qui n'avait pas le caractère facile, ou même une envie de faire rire un peu plus en mettant une vedette reconnaissable dans le rôle... ou tout simplement, Bourbon, avait-il envie de le faire.

Quoi qu'il en soit, c'est plus que fonctionnel, ça ajoute au loufoque de la situation... Tout comme le fait que le film commence dans un intérieur bourgeois qu'on imagine Parisien, avant de se déplacer dans un décor qui là encore nous donne l'impression d'être une rue commerçante Parisienne... Mais dans la poursuite, M. et Mme Pied empruntent un train au milieu de zones humides, que les spectateurs des westerns Camarguais de M. Durand connaissent bien, et se lancent même dans une poursuite maritime... Bref, faisons feu de tout bois, du moment qu'on rigole... C'est, je pense, la devise de l'unité rigolote des tournages de Jean Durand.

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Published by François Massarelli - dans Muet Jean Durand
21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 23:43

Marie, c'est donc la bonne dans une maison, qui est sans doute bien obéissante, mais surtout elle aime les animaux. Tant et si bien qu'elle ramène chez ses maîtres une impressionnante ménagerie...

C'est simple comme bonjour: le scénario ne varie jamais, une scène confronte Marie la bonne à des animaux (un chien qui passe, un singe qui accompagne un artiste de rue, etc...) et il faut impérativement qu'elle le recueille, accumulant ainsi animal après animal au point que la maison devient ne ménagerie. Donc non seulement certaines de ces rencontres sont loufoques, mais en plus le film se base sur l'accumulation d'animaux...

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Published by François Massarelli - dans Muet
21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 23:29

J'adore débusquer un incunable muet Britannique, ça me rappelle l'immense connerie qu'avait sorti Truffaut sur l'incompatibilité entre la Grande-Bretagne et le cinéma; une bêtise, assurément, démentie dès le départ par sa propre passion pour le cinéma d'Hitchcock, mais aussi par les cinémas de Michael Powell, et les films de David Lean ou Robert Hamer... Sans oublier évidemment le pionnier Hepworth, qui dès 1905 avait beaucoup oeuvré pour un cinéma narratif. Ce film, une comédie simple mais efficace, est justement une production Hepworth:

deux adolescentes incorrigibles se font signifier qu'elles n'auront pas droit de se rendre à une fête... Elles improvisent les pires exactions possibles et imaginables dans la maison, pour résoudre la frustration, et s'amusent comme des folles. Pas leur entourage, en revanche...

C'est donc la description méthodique, point par point, de la vengeance tranquille et assumée de deux adolescentes terrifiantes par l'inventivité qu'elles manifestent à emm... le monde; d'une sorte de fuite en avant, à froid, de deux casse-cous, des jeunes filles qui mettent tellement d'énergie à accomplir leur dessein qu'elles font quand même un petit peu peur... Y compris quand, au final, la maisonnée intervient pour demander grâce et qu'elles se posent en petites filles modèles, sagement occupées à jouer du piano.

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Published by François Massarelli - dans Muet
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 18:44

Une jeune femme (Florence Turner) tombe sous la coupe d'un Svengali qui tente de l'hypnotiser, mais elle se rebelle, et bientôt tout le monde hypnotise tout le monde...

La référence à Svengali provient d'une part de la pièce de George du Maurier, qui avait triomphé, mais aussi et surtout d'une allusion claire dans le costume de l'hypnotiseur (dans le film de 1931, Barrymore portera le même...). Mais surtout, on voit ici une de ces obsessions délirantes de toute une civilisation, et du coup, tout et tout le monde ne tourne plus qu'autour de l'hypnose! En d'autres temps, ça aurait été le hula-hoop, ou la disco...

Et sinon, décidément, il faut s'intéresser à Florence Turner, son visage mobile et sa faculté à grimacer, ou à arborer une expression vide de la moindre émotion... Il passe en elle, comme une préfiguration, aussi bien d'Asta Nielsen, que de Buster Keaton... C'est dire.

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Published by François Massarelli - dans Muet Florence Turner
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 18:32

C'est l'un des premiers films de deux bobines d'Arbuckle pour la Keystone, et il a été tourné en Californie, en pleine nature, avec la complicité de nombreux Natifs, qui jouent une tribu non identifiée... La co-star de Roscoe n'est pas Minta Durfee, qui fait pourtant une apparition remarquée, mais bien Minnie Devereaux, elle-même Cheyenne et Arapaho, et actrice de surcroît. Par moments, elle lui vole la vedette...

Arbuckle se rend à l'aventure, en train, mais sur le toit... Il est découvert et jeté à terre, et sauvé de la soif par une Native (on appelait probablement ces peuplades des Indiens à l'époque) qui le ramène au village... Il y a flirt, et ces deux-là se plaisent... sauf qu'une fois que l'alliance est scellée, Roscoe aperçoit une jolie cavalière au loin... Jalousie, péripéties, ennuis et poursuites: la routine, quoi...

Le principal ressort du film, c'est l'amour inconditionnel de Minnie pour Roscoe qui pourtant lui en fait voir... Par ailleurs, il y a une confrontation entre le blanc-bec, fut-il en surpoids, et une civilisation différente, sans parler d'un grand nombre de clichés folkloriques, de la danse autour du feu au poteau de torture... Mais il y a surtout une actrice qui domine le film, tout en portant haut et fièrement l'étendard de son peuple, et ce n'est pas banal, à la Keystone en particulier. Et on sent qu'Arbuckle a apprécié la rencontre...

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Published by François Massarelli - dans Muet Roscoe Arbuckle
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 18:16

C'est pour la firme Eclair, qui n'a pas survécu longtemps à la fuite de ses cerveaux (Jasset mort en 1913, et Tourneur et Chautard partis aux Etats-Unis) que ce film anonyme a été confectionné. Il nous présente, à travers le personnage de Mme Plumette, une actrice phénoménale qui s'appelle Ellen Lowe...

Madame Plumette a, régulièrement (environ tous les 28 jours, nous fait-on comprendre) un caractère exécrable, et ce pendant plusieurs jours... Son mari, du coup, part... à la pêche! Du coup, la colère de la dame monte, et il faut bientôt qu'elle sorte pour passer sa fureur sur tous les hommes qu'elle rencontre. Gare à qui croise son chemin, y compris deux pauvres cambrioleurs qui ce jour là n'ont pas pris le choix le plus judicieux...

C'est drôle, et derrière le côté inattendu et, bien que subliminal, un rien osé de la blague, se cache un film profondément libérateur, car du début à la fin, on est du côté de la furieuse...

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Published by François Massarelli - dans Muet
19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 17:28

Pétronille se fiance à Casimir (Lucien Bataille), et tout irait bien si elle ne recevait une lettre qui la désespère tellement qu'elle ne la lira pas en entier: Casimir lui dit qu'elle va être triste, et qu'il part... 

Bon, du coup on se doute que la deuxième page lui aurait sans doute évité bien des complications, mais que voulez-vous: elle décide de se supprimer, et tente un peu tout et n'importe quoi...

Oui, vous avez bien lu: cette comédie grotesque, bien dans la ligne de ce que Bosetti faisait à la firme Eclair, est une variation burlesque sur le suicide... Pas du meilleur goût, donc, mais ça fonctionne plutôt pas mal... Jusqu'à la fin, qui est tronquée, on n'aura donc pas la révélation finale!

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Published by François Massarelli - dans Muet Romeo Bosetti
19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 17:23

Un Luna park s'est ouvert, et parmi les gens qui s'y pressent, on reconnaît des acteurs de la firme Eclair, qui se mêlent à la foule et effectuent quelques gags...

Anticipant une nouvelle fois sur la Keystone avec l'idée économique de profiter d'événements publics pour y tourner sans trop de frais des comédies, Romeo Bosetti effectue une halte dans la série un peu irritante de ses Pétronille, avec Sarah Duhamel que l'on reconnaît dans ce film qui pourrait bien être publicitaire...

C'est l'acteur Paul Bertho, qui partageait l'affiche avec Duhamel, qui interprète ici le rôle de Gavroche.

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Published by François Massarelli - dans Muet Romeo Bosetti
19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 17:18

Patouillard (Paul Bertho) est marié à Pétronille (Sarah Duhamel), et elle le soupçonne de turpitudes inavouables dès qu'elle a le dos tourné... Elle décide donc de se déguiser en homme pour le suivre et le prendre en flagrant délit.

C'est sans doute le principal intérêt, ici, que de voir Sarah Duhamel se grimer, et d'ailleurs on croirait voir une version prototypale du grand Eric Campbell, quand elle décide de ses dissimuler derrière une barbe imposante! Voilà, sinon, il n'y a ici rien de très folichon, et en plus le mari non seulement a fauté mais en plus il est pardonné!

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Published by François Massarelli - dans Muet Romeo Bosetti