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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 18:59

C'est un film tardif de la série des aventures désastreuses du coyote le plus célèbre de tous les temps, et c'est le seul à avoir été co-cigné par Abe Levitow, assistant et bras droit de Jones, avec lequel il a souvent partagé la direction de leurs unités, aussi bien à la Warner que dans d'autres studios...

D'un côté, donc, la même intrigue que d'habitude, qui produira les mêmes effets: un animal souhaite en manger un autre, et cela résultera par un ratage total... C'est idiot, répétitif, et comme certains plaisirs musicaux, tout est dans le dosage et la précision des variations...

De l'autre, c'est probablement le moment où la série, qui plus de dix ans d'âge, commence, ou plutôt finit par tourner en rond... 

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes Wile E. Coyote
3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 18:48

J'ai déjà exprimé dans ces colonnes, de façon répétée pour ne pas dire obsessionnelle, mon aversion pour le personnage (et par extension la série) de ce cartoon, à savoir l'insupportable coq Sudiste, Foghorn Leghorn. L'intérêt principal de cet animal matamore est justement la caricature de je-sais-tout sudiste, hautain, fort de sa mauvaise foi et de son paternalisme, qui selon les spécialistes serait en fait un reflet de l'auteur Bob McKimson. Tant qu'à faire j'ai aussi une dent contre ce dernier, qui s'est souvent (et en particulier dans les années 50) rendu coupable des pires ratages des Looney Tunes à leur époque classique...

Mais voilà, quand un film est réussi, voire à peu près, il faut savoir le reconnaître. Celui-ci, qui met aux prises le coq sus-mentionné, son ennemi juré, un chien (qui le pauvre s'en prend plein la figure!), et un apprenti faucon qui sort à peine de l'oeuf, est de facture classique, et nous montre les deux animaux "adultes" tenter de pousser le petit rapace à s'attaquer à l'autre...

Mais tout ça étant un prétexte pour les deux animaux, à se taper dessus, ça fait dire au minuscule faucon, à la fin, qui attend son here: "peu importe le vainqueur, puisque je vais cuisiner le perdant..."

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation
2 janvier 2024 2 02 /01 /janvier /2024 21:22

Avant qu'ils ne partent (pour la MGM, où ils vont dynamiser considérablement le département des cartoons avant l'arrivée des unités de Tex Avery et d'Hanna et Barbera), Harman et Ising ont créé, puis dominé lr studio de dessins animés de la Warner, sous la direction de Leon Schlensinger. Sous une forte influence de Disney dont les courts métrages sont autant de variations poétiques sur des chansons et de la musique en général, ils vont exploiter le département des chansons de la Warner en offrant des variations plus ou moins en harmonie avec les thématiques des airs choisis...

Ici, en relation avec le titre, ils nous offrent une petite visite d'un poulailler, dont deux pensionnaires attendent un heureux événement... Quand les poussins naissent, l'un d'entre  se distingue; il est un peu délaissé et se laisse avoir par les autres. Mais il va du même coup développer une certaine inventivité...

C'est charmant, pas encore de cetesprit frondeur qu'auront les Looney tunes quelques années plus tard, mais comme Disney, on voit que l'équipe de Harman et Ising fait des pas de géant dans son travail...

Un dernier détail, ce film assez courant (il est je pense dans le domaine public) vient d'être publié sur un Blu-ray, et non des moindres. Aucun raport avec la volaille, pourtant, et d'ailleurs ce n'est même pas un film Warner, mais un film MGM de Woody Van Dyke, situé en Afrique... 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation
2 janvier 2024 2 02 /01 /janvier /2024 15:22

Dans la famille Looney Tunes, je demande... le quatrième film! Avec ce nom générique, inpiré des silly Symphonies de Disney, la Warner entendait faire une concurrence frontale, et le feront encore plus ouvertement avec leurs Merrie Melodies, plus dignes du moins au début, et qui rivaliseront avec leur modèle en arborant de vives couleurs. 

Mais pour l'heure, la seule formule des Looney Tunes, c'est d'animer des personnages en musique (la marque de fabrique de l'animateur Isadore "Friz" Freleng, qui avait quitté Disney, justement, en 1928) et d'accumuler les occasions de montrer des personnages en mouvement, en s'inspirant mollement d'une chanson! 

Et ici, comment dire, ce n'est en aucun cas la sophistication qui prime... Des cochons qui sont en plein repas trouvent dans leur auge une bouteille d'alcool maison (on est, je le rappelle, en pleine prohibition). Ils se servent et la beuverie s'étend à Bosko, le personnage principal. Ce dernier en deviendrait presque un Mickey Mouse pré-code...

Vous regrettez qu'on ne voie pas souvent, dans un film de la série des Looney tunes, un personnage roter puis vomir du maïs? Ce film répond donc à ce besoin... Youpi!

 

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation Pre-code
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 11:18

On retrouve Charlie, le chien en quête de maître révélé dans Little Orphan Airedale en 1947, qui poussait le pourtant affable Porky Pig dans les derniers retranchements de l'irritation! Cette fois il est sur un bateau où manifestement il est un serial passager clandestin: on entend la voix du capitaine qui demande "je ne m'étais pas débarrassé de toi au Pérou?"... Il est donc une fois de plus débarqué, cette fois dans un port Italien. Sa quête est toujours la même: puisqu'il est un chien, et donc se croit irrésistible, trouver un humain qui sera son maître. Il jette son dévolu sur un patron de restaurant, ce qui ne manque pas de jugeotte. Cela dit l'amour n'est pas réciproque...

Dans un port Italien, Charlie est plus natif de Brooklyn que jamais: entendant la population lui parler en Italien, il se plaint du nombre d'étrangers... Ce chien qui réclame tant d'affection est sans doute l'une des personnalités les plus détestables de toute l'histoire du cartoon! il réclame de l'affection par principe, mais n'a pas le moindre sentiment à partager. Du reste on le lui rend bien puisqu'il est généralement inévitable qu'il soit rejeté, dans une récurrence de gags qui est la marque de fabrique la plus distinctive du style de Chuck Jones...

Celui-ci s'amuse aussi beaucoup avec le langage, dans ce port Italien, où un restaurant (Pasquale's palazzia di spagettini) affiche en vitrine de bien curieuses formulations qui ne sont de l'italien que si on n'y prend pas garde: on y annonce par exemple qu'on y sert des "speciali di jiorno" qui seraient des "Meata balls & Spaggetti" (les fautes sont d'origine)... Il y a aussi au menu une "pizza si cheeso". Et quand un client arrive, il demande "Na bella piatta del una cacciatore di tetrazzini cu ragù di marinara di la piazza rigotini mozzarella fina": si vous googlez cette impressionnante séquence de syllabes, vous n'aboutirez qu'à des pages consacrées à ce film. On s'y moque bien sûr aussi gentiment des accents, ce qui renvoie à une autre série plus fournie due aux talents de Jones et du scénariste Michael Maltese, consacrée aux aventures de Pepe le putois. Un autre personnage irritant dont il est particulièrement difficile de se débarrasser, mais pour d'autres raisons...

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Looney Tunes Animation
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 10:07

Une vieille dame et deux animaux qui se font une guerre larvée et impitoyable pour ses affections... Tiens tiens, quelques années avant de raconter les mésaventures d'un chat aux prises avec le canari le plus sadique de toute la terre, Freleng faisait ses gammes... D'ailleurs il y a aussi un canari!

Donc un chat et un chien se battent tout le temps, et avant qu'ils ne s'entretuent, leur maîtresse leur pose un ultimatum: ils deviennent amis et cessent toute vélléité d'escarmouche, ou ils iront dehors dans la froidure et la neige comme il se doit. Bien sûr, les deux animaux vont plutôt tout faire pour que l'autre soit exclu, mais... ils n'ont pas compté sur le canari qui a plus d'un tour dans son sac, lui aussi...

C'est d'un côté un prototype, dans lequel le chien ("Roscoe") joue un rôle important, mais il ne sera pas de l'équation une fois de Freleng aura trouvé sa formule autour de Sylvester, Tweety et "Granny". Cette dernière ici, n'est pas encore bien défini, et ni le chat ni le canari (d'ailleurs ressemblant beaucoup plus à un canari que l'oiseau malingre créé par Bob Clampett qui évoluera ensuite pour devenir Tweety Bird) ne sont encore bien définis...

De l'autre, c'est un excellent film dans lequel l'intrigue est posée très vite, la lutte sans merci et ses enjeux parfaitement définis, l'animation splendide et le timing légendaire de Freleng à son top niveau. 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Animation Looney Tunes
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 09:50

Elmo est un rongeur (on est dans un cartoon donc ça ne doit pas nous surprendre outre mesure), et il, disons, tout sauf sophistiqué... Quand il se rend chez sa petite amie Daisy Lou, elle est en grande conversation avec Blackie, qui a de l'éducation et les moyens... La lutt est très inégale.

On a déjà vu ce genre de choses chez Tex Avery, avec des représentants de la volaille: The Hick Chick opposait avec une verve inégalable un coq venu de la ville à un, disons, représentant de la ruralité, dans une lutte là encore inégale entre sophistication (mais intentions louches), et abrutissement caractérisé. La lutte tournait de toute façon à l'avantage du héros... 

Ce sera aussi le cas ici, dans un film simple mais efficace, où Elmo va devoir prouver qu'il est plus que ce qu'il parait, et s'illustrer de fort belle manière... en ramenant un manteau de fourrure en pur chat à Daisy Lou!

Arthur Davis combine un trait vraiment différent de ceux de ses petits camarades Chuck Jones, Bob McKimson et Friz Freleng, avec une exubérance qui renvoie un peu à Bob Clampett et Frank Tashlin... Son histoire de souris (saoule en prime) en lutte avec un chat n'est sans doute pas très originale, mais la verve emporte tout sur son passage!

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Published by François Massarelli - dans Arthur Davis Looney Tunes Animation
30 décembre 2023 6 30 /12 /décembre /2023 08:58

Les deux amis René Goscinny et Jean-Jacques Sempé ont l'idée de créer un personnage, le Petit Nicolas, qui va prendre vie et les accompagner, jusqu'à 1977 et la mort de l'un de ses créateurs... Sous les idées de René Goscinny, et grâce aux crayons et à la plume de Sempé, le garçon vit à l'écran les aventures qu'ils lui imaginent... la voix d'Alain Chabat donne vie à Goscinny, et Laurent Lafitte incarne Sempé.

Totalement atypique, dans la production normalisée de notre époque si médiocre, ce film exigeant a bien du se planter en beauté quand il est sorti! Aux antipodes des adaptations (charmantes, mais ô combien gnan-gnan) de Laurent Tirard, en "live-action", cette production graphique a délibérément été conçue pour ne pas être une reprise des aventures du personnage telles qu'elles sont parues dans les nouvelles de Goscinny illustrées par Sempé...

Il s'agit plutôt d'un voyage à travers la genèse d'une oeuvre, dans laquelle les créateurs expliqueront au fur et à mesure de l'action, leurs parcours, la façon dont ils se sont rencontrés, mais aussi leur propre vécu: un sentiment d'abandon et de brimades pour Sempé, qui a tout fait pour fuir sa jeunesse, et l'exil pour Goscinny, déplacés en Argentines, et priés par leur famille de ne pas revenir quand la menace des nazis s'est précisée... Des souvenirs douloureux donc, qui sont évoqués avec délicatesse à un enfant de papier...

Occasionnellement, le film bifurque, comme pour illustrer les conséquences de cette rencontre, vers les aventures de Nicolas avec une poignée d'anecdotes, tirées des récits... Mais il y manque un je-ne-sais quoi, un décalage qui était si savoureux dans les récits, devenus trop sages par leur passage au dessin animé. Par contre, le dessin de Sempé sert d'inspiration pour la charte graphique, et c'est une merveille. A aucun moment, on ne quittera le domaine de la création, par contre; les dessins s'animent sous nos yeux, les décors se parent de couleurs (pastel, bien sûr) au fur et à mesure de l'évolution des intrigues...

C'est un pari osé, porté par deux réalisateurs, et une équipe de scénaristes (Michel fessler, Benjamin Massoubre en plus d'Anne Goscinny) et avec l'assentiment de Jean-Jacques Sempé, décédé peu de temps après. Aux antipodes d'une adaptation, un document inattendu sur la création, délicat et exigeant. Un film qui choisit donc une voie inédite pour l'animation...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation René Goscinny
30 décembre 2023 6 30 /12 /décembre /2023 08:48

L'ensemble des cartoons Warner était donc, à l'époque, divisé fermement en deux: d'un côté, les Looney tunes, des films en noir et blanc, aux méthodes de production plus rapides, et au ton souvent anarchique, dans lesquels s'illustraient Norm McCabe, Tex Avery ou même Ub Iwerks, transfuge de Disney. C'est dans ce cadre que Frank Tashlin, Bob Clampett et Chuck Jones (brièvement), allaient faire leurs gammes. De l'autre, les Merrie Melodies, au nom si clairement inspiré des Silly symphonies de Disney, des courts métrages en couleurs, soignés voire clinquant, et leur production était confiée au vétéran Friz Freleng, par exemple, voire (là encore) à Tex Avery. Souvent dédié à une chanson (choisie dans le répertoire musical détenu par WB), les films étaient souvent retenus, et à destination des enfants (on disait alors "toute la famille"...). 

Ce film appartient évidemment au deuxième groupe, et ça se voit: un enfant très jeune veut veiller et écouter la radio, mais ses parents le forcent à aller se coucher. Il rêve que ses jouets lui donnent à voir un programme de radio pour lui seul...

C'est, comme on dit, charmant, c'est à dire assez gnan-gnan, mais c'est soigné, et il y a quelques gags sympathiques... Les références, notamment les caricatures, nous échappent aujourd'hui totalement à part sans doute l'apparition d'Eddie Cantor, mais je remarque que ce bébé irascible s'inscrit assez bien dans la longue liste des mauvais caractères mis en images par Friz Freleng...

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation Friz Freleng
27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 19:05

Le coyote poursuit, pourchanger, Bugs Bunny, qui nous explique que l'oiseau habituel n'a pas pu venir. Pour le reste, ce serait un festival de ratages tous plus glorieusement lamentables les uns que les autres, s'il n'y avait un grain de sable...

Le grain de sable, c'est qu'on nous explique, justement. La grande force des aventures du coyote, c'est d'être un simple récit visuel, dépourvu de tout enjeu (on SAIT ce qu'il va se passer), une épure absolue, constamment renouvelée. Ici, un personnage bavard et qui se croit très drôle, nous explique tout? Cette redondance flingue totalement le film.

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Bugs Bunny Animation Looney Tunes Wile E. Coyote