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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 18:48

Roscoe "Fatty" Arbuckle en médecin, qui peut y croire? D'ailleurs, lui même pas trop, semble-t-il, parce qu'il ne se sert de cette profession, dans son intrigue, que pour asseoir le statut social de son héros... Et aussi parce que àa permet des coups de fil impromptus et des visites à domicile. Et sinon, le film se déroule comme se déroulent les autres films de la série depuis The butcher boy: bagarres, tentations adultères et coups de pied aux fesses...

Rappelons à toutes fins utiles l'argument de cette joyeuse pochade: Rscoe y incarne I.O.Dine (Ou Dr Holepoke sur d'autres copies), docteur en médecine qui est malchanceux au jeu: il est venu passer un dimanche aux courses en compagnie de son épouse (Dont je ne parviens pour l'instant pas à trouver le nom) et de son fils (Buster Keaton dans un rôle plus ingrat que jamais, un même idiot et geignard qui s'en prend plein la figure!!), et perd tant et si bien qu'il va lui falloir travailler d'arrache-pied pour combler le déficit. Arrive une vamp (Aline Mann) en fait la complice d'un voleur (Al St-John). Ils montent une combine qui vise à attirer le médecin dans un tripot pour le plumer...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Buster Keaton Muet Roscoe Arbuckle
31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 13:49

Comme si souvent chez Arbuckle, le décor est vite planté: c'est un drug-store, un de ces magasins fourre-tout, où l'on trouve aussi bien du parfum que du chloroforme, ou un stand de limonade, qui est justement l'endroit où l'on trouve Roscoe le plus souvent. L'intrigue est une fois de plus rudimentaire: Roscoe aime la fille de son patron (Alice Lake), ce qui ne plait pas du tout à son rival Al (St-John). Lorsque Alice reçoit une robe, elle demande au livreur (Buster Keaton) de l'essayer pour elle, et Al qui pense qu'il s'agit d'Alice, le/la kidnappe...

Arbuckle, en serveur de sodas et de milk-shakes, s'en prend à tous les clients avec une agressivité particulière. Le film est rempli de gags mal venus, parmi lesquels une série de notations racistes à l'égard d'une cliente Afro-Américaine, de l'homophobie avec un client qui s'asperge de parfum, et un truc bien dérangeant, lorsque le héros, lassé de voir clients et clientes se servir à l'oeil en parfum, met du chloroforme à l'intérieur, et qu'une cliente qui s'est faite avoir, devient l'objet de son désir, il profite de la situation pour lui voler un baiser ou deux, avec des mimiques assez franchement dégoûtantes... Bref, il semble que Arbuckle trouvait le temps long à New York, et que l'inspiration n'était pas encore au rendez-vous...

Buster Keaton a un rôle assez limité, ici, il fait néanmoins une apparition spectaculaire, en déboulant à vélo sur deux passants, et en terminant sa course par une de ces chutes délirantes dont il avait le secret... Oh, et bien sur, à la fin il manque de se marier avec Arbuckle. La routine, quoi.

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Published by François Massarelli - dans Buster Keaton Muet Comédie Roscoe Arbuckle
31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 09:18

Après Les Tontons flingueurs, George Lautner était prudent. Impossible de juger avant la sortie du film de l'effet de cette parodie de film de gangsters sur le public, d'où l'idée de réaliser une comédie loufoque plus traditionnelle, plus noire aussi, avec des acteurs chevronnés plus estampillés "comiques": Francis Blanche, Michel Serrault, Louis de Funès viennent donc s'ajouter avec bonheur à l'univers Lautner-Audiard, et on a en prime l'irremplaçable Maurice Biraud, l'homme qui a sans doute le privilège, avec Blier, de dire au mieux les répliques ciselées d'Audiard.

L'histoire tourne autour de Jack et Jérome, deux cousins. le premier est une petite frappe, qui tue un homme qui veut sa peau, le deuxième est un musicien, propriétaire d'une contrebasse dont l'étui va servir à contenir le cadavre de Pomme-chips, le malfrat éliminé par Jack. L'équipée va virer au burlesque, avec moult échange de bourre-pifs et de bons mots bien sentis... et la recherche d'un sésame vers le paradis: un billet de tiercé gagnant de plusieurs millions, qui a le malheur de se trouver dans la veste d'un mort.

C'est loufoque, moins bien tenu que Les Tontons flingueurs, mais ce film à l'ancienne est toujours plaisant. Louis de Funès a beau ne pas être à l'écran en permanence, il assure une large part du spectacle à lui tout seul, en improvisant une grand proportion de son dialogue dans un yaourt délirant... Et puis il y a Mireille Darc, et les aphorismes de Biraud-Audiard... le personnage de Serrault est formidable, en homme parfaitement décalé en toutes circonstances: il jure sérieusement au milieu des truands avec ses discussions sur la pédagogie musicale, et il ne trouve pas sa place dans la haute société. C'est le cave ultime, celui qui finira d'ailleurs par prendre sa revanche (car c'est bien connu: le cave se rebiffe...) sur toute la société: ceux qui travaillent... et ceux qui travaillent en prison à confectionner des espadrilles.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Georges Lautner Michel Audiard
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:53

Le road-movie, c'est un cliché tellement vivace qu'on s'imagine ne plus pouvoir en supporter. A plus forte raison lorsqu'on touche à ce qu'on appelle le "cinéma indépendant" américain, qui sacrifie particulièrement à cette mode. Et pourtant.... ca fait des films qui sont souvent très attachants, promenant leur petit monde de route en route, et à supposer que les personnages en valent la peine, on y prend souvent du plaisir: cette équipée d'une famille mal fichue (Père à l'ouest, Grand-père cocaïnomane et obsédé sexuel, fils en crise de silence, et mère un peu dépassée par les événements, flanquée de son frère, homosexuel suicidaire), qui va accompagner la petite dernière (Olive), à un concours de beauté pour fille de 7 à 8 ans en Californie, est irrésistible; on rit, on a d'autres émotions, et en plus on a une attaque au vitriol contre les concours de beauté et autres formes de normalisation excessive des Etats-Unis: le traitement infligé à ce type de manifestation est franchement punk, vengeance d'outre-tombe d'un grand-père mort trop tôt, au champ d'honneur. Petite sucrerie indispensable, donc.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:51

A l'origine de ce court film (39 mn), se trouve une nouvelle de Tchekhov, Le roman à la contrebasse, publié en 1886. Dans l'austère Russie Tsariste, on y sent souffler une petite brise pré-révolutionnaire, avec ce rapprochement, par la nudité corporelle, d'une princesse sur le point de se marier, et d'un moins-que-rien... Bien qu'on puisse imaginer que son adaptation cinématographique ait pu ne se faire que dans les libérales années 70, il y a en a eu une adaptation dès les années 1910... Mais venons-en à celle qui nous occupe aujourd'hui...

Smitchkoff (John Cleese) joue de la contrebasse. Il est musicien professionnel, et doit se rendre au château local, où les parents d'une jeune et jolie princesse (Connie Booth) donnent un bal, en l'honneur des fiançailles de cette dernière. En attendant, Smitchkoff va se baigner, et la princesse va pêcher. Elle doit se jeter à l'eau pour rattraper son bouchon: un voleur passe et vole aussi bien les vêtements du musicien que ceux de la princesse. Ils doivent donc, nus comme des vers l'un et l'autre, retourner au château en plein jour, et faire en sorte de redresser la situation, sans pour autant que jamais leur nudité respective n'apparaisse au regard de l'autre, ni que qui que ce soit les voie. Bien sur, la princesse mène, et Smitchkoff, respectueux, obéit et fait tout pour regarder ailleurs, mais une complicité commence à se faire sentir, d'autant qu'il fait chaud, et, bien sur qu'ils sont nus.

L'imposant étui de la contrebasse va devenir un étui à princesse, et il faut voir le grand John Cleese (1m95) totalement nu, courir dans la campagne avec un objet terriblement encombrant, et un chapeau haut de forme sur la tête. Ce moyen métrage (40 mn) est souvent drôle, léger et surtout, jamais vulgaire, contrairement à ce que son sujet aurait pu permettre... La poésie estivale de ces mésaventures, dans lesquelles il s'agit de rejoindre un château sans être vu, ni se voir, permet un burlesque de situation que John Cleese, éternel embarrassé, joue à merveille, et comme il excelle aussi dans le burlesque physique, il s'en donne à coeur joie. On ne sera pas surpris d'apprendre qu'il est aussi responsable, avec Robert Young, de la dernière version du script...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Mettons-nous tous tout nus Le coin du bizarre John Cleese
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:47

Le film préféré de James Stewart!

Il y incarne Elwood P. Dowd, un homme d'une cinquantaine d'années qui fait le cauchemar de sa soeur et de sa nièces, qui vivent avec lui. Non qu'il soit odieux, méchant, stupide ou tout simplement infréquentable; c'est au contraire un homme doux, attentif, un peu lent aussi. A croire que ce qui gêne ces dames, c'est Harvey, le lapin imaginaire de deux mètres qui va partout ou Elwood se rend, et qu'il présente à tout le monde...

Bref, un film sur la différence, sur le fait aussi de savoir s'arrêter et regarder le monde passer avec calme en sirotant un petit truc bien frais, sans oublier d'écouter les autres, et de les aider. Rain Man, de Barry Levinson, est bien pâle à coté de ce film tendre.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Le coin du bizarre
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:40

Luis a trouvé comment empêcher ses cinq soeurs et sa maman d'arrêter de l'embêter avec des perspectives de mariage: il leur monte un bateau avec une jeune femme qui se fait passer pour sa fiancée, mais doit le laisser tomber le jour de son mariage, afin de créer l'impression qu'il sera dégoûté à vie de la possibilité de se marier. Eh bien, ça marche pas.

Joli petit film, avec Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg, bref des acteurs rares: ils sont Français et ils ne jouent pas comme des huîtres, et ils sont même bons. Le film est rigolo comme tout, touchant, plein de bons mots (Prononcés avec tact par un Alain Chabat qui se retient) et de petits moments de bonheur: Alain Chabat se rappelant les années 80, avec une coiffure à la Robert Smith qui ravivera des souvenirs romantiques cuisants chez plus d'un quadra, bon, si on parlait d'autre chose? Alain Chabat, véritable maître d'oeuvre de la chose, est touchant, quel gros romantique, quand même, y compris dans une scène en bas, cuir, harnachement et talons haut, il réussit à émouvoir. Si.

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Published by François Massarelli - dans Comédie
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:01

Suite à une déconvenue amoureuse qui tient plus de la manipulation que du drame, Miquette veut faire du théâtre, et flanquée d'une mère plus délurée qu'elle, et d'un vieux marquis qui a des vues sur elle, elle intègre une troupe de comédiens miteux et sans scrupules menés par rien moins que Louis Jouvet, poursuivie par un fiancé plus benêt que possible...

Curiosité qui dépare dans le monde noir de Clouzot, cette petite comédie adaptée d'une vieille pièce éculée du début du 20e siècle est sauvée de ce qui aurait pu être un naufrage par la verve de Clouzot, qui s'est plu à souligner la dimension théâtrale en poussant les acteurs à s'adresser au public en permanence, ou par les gags inattendus (Intertitres intempestifs, représentation théâtrale piratée par le contexte des coulisses...). Tout en étant une comédie burlesque, un genre auquel décidément on ne l'attend pas, le metteur en scène s'est plu à caricaturer la mentalité fin de siècle, avec une verve rare.

C'est drôle, frais, enjoué, sans prétention, et pour une fois il faudrait être bien malintentionné pour y voir la moindre critique sociale, même si c'est bien un film d'Henri-Georges Clouzot. Saturnin Fabre en vieux coquin, Bourvil en jeune andouille (Le mot est effectivement prononcé), Louis Jouvet en acteur de seconde zone, sûr de son génie bien entendu, et Danièle Delorme en ingénue sont splendides. Et le dernier acte, qui se déroule à la fois sur scène et dans les coulisses, est étourdissant.

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Published by François Massarelli - dans Henri-Georges Clouzot Comédie
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 21:59

La vieillesse est-elle, oui ou non, un naufrage? Combien de cinéastes géniaux, une fois passé un certain cap (Chaplin après 1936, Hitchcock après 1964, Luc Besson la minute de sa naissance) ont-ils sombré? Minnelli n'a pas su quoi faire de ce scénario, dont il ne voulait d'ailleurs pas, mais il était obligé de faire le film.

L'idée est pourtant prometteuse: George, un scénariste qui a fui Hollywood, est obligé d'y revenir pour prononcer l'éloge funèbre de son ami Charlie, assassiné par un producteur jaloux et fou. on n'a pas retrouvé le corps de Charlie, perdu au fin fond du Pacifique. Mais Charlie revient, et c'est une femme! Bavard, adapté d'une pièce, le film accumule les longueurs, et pas même Tony Curtis ou Debbie Reynolds n'arrivent à en tirer de quoi nous satisfaire. Heureusement, Walter Matthau est là, et se laisse aller de façon totalement anarchique, et ça fait du bien...

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Published by François Massarelli - dans Vincente Minnelli Comédie
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 21:42

On connaît mal Korda aujourd'hui: capable du pire (Marius), du très quelconque (je suis désolé, mais... ses films d'aventures en couleurs des années 39-40 m'ont toujours fait bailler) comme du très surprenant, il avait une obsession, exprimée dès sa carrière en Autriche, en concurrence avec l'autre Hongrois Mihaly Kertesz, futur Michael Curtiz: explorer l'intimité de l'humanité à travers ses grands hommes ou femmes... Ce qu'il allait souvent faire, tant au poste de réalisateur, qu'à celui de producteur (Pour le film Catherine the great, d'un autre émigré: Paul Czinner).

Le premier des films de Korda consacrés à des grandes figures ne correspond pas à l'idée qu'on se fait aujourd'hui d'un biopic-hagiographie tel qu'un Richard Attenborough peut en tourner (Chaplin, Gandhi...). Au contraire, Korda, avec la complicité de Charles Laughton, nous montre un homme qui, au lieu de fuir le statut d'être humain au profit de celui de demi-Dieu, se rapproche de plus en plus du sol, et réussit à s'humaniser réellement; un tour de force, lorsqu'on constate que le point de départ du film est l'exécution d'Anne Boleyn (Merle Oberon), pion sacrifié sans ménagement par Henry (Charles Laughton) au nom de la raison d'état, et remplacée dans la minute qui suit le décollement de sa jolie tête, par une fiancée plus accommodante.

Et même après ça, Laughton en Henry VIII réussit à nous être sympathique, gros poupon dont on satisfait le moindre des caprices. Deux scènes magnifiques par ailleurs: la déclaration d'amour inattendue et émouvante à Katherine Howard, et la nuit de noces avec Anne de Cleves (Elsa Lanchester, mrs Laughton): les deux tourtereaux (Lui Quasimodo, elle Carabosse) abandonnent toute prétention au frivole, conviennent en toute amitié d'un divorce, et se lancent dans une belote...

Korda accomplit un miracle de chronique historique qui est aussi une comédie, entièrement suspendue aux caractères qui nous sont montrés, et qui rendent toutes ces exactions, exécutions, décisions douteuses prises pour raison d'état, adultères voire baffreries (Laughton, Laughton!) tellement humaines... 

 

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Published by François Massarelli - dans Alexander Korda Comédie Criterion